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Histoire - Page 6

  • Goetz et Meyer - Daniel Albahari

    Voilà un roman à la fois passionnant et déroutant lu dans le cadre de la lecture commune proposée par Passage à l'Est et Si on bouquinait.

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    Un roman passionnant sur le fond, l’Holocauste et le problème de la  responsabilité, la question torturante du bien et du mal. 
    Un roman déroutant par sa forme qui flirte avec l’humour noir, une ironie dévastatrice et même le ridicule. 

    Un texte provocant chez le lecteur une quasi apnée, un quasi étouffement par la particularité de l’écriture et par le choix d’un paragraphe qui court sur plus de 100 pages.

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    Belgrade après l'invasion allemande

    Le roman se situe à Belgrade, dans un passé assez proche mais non daté.

    Le narrateur un juif professeur de lettre dont pratiquement toute la famille a disparu dans les camps, est amené à faire des recherches sur son passé et celui de sa famille.

    Ses recherches dans les archives sont décevantes mais il a trouvé un petit fil rouge, deux SS envoyés d’Allemagne pour leur compétence particulière, conduire et faire fonctionner un camion transformé en chambre à gaz. Ils sont mutés à Belgrade pour leur « savoir faire »

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    Un camion à gaz utilisé en Pologne 

    Goetz et Meyer, deux SS que David Albahari transforme en une seule entité « Goetz et Meyer » 

    Le narrateur tente de comprendre ce qui s’est passé, de comprendre qui étaient ces deux hommes qui ont participé à l’élimination de sa famille et à celle de  cinq mille juifs de Serbie. 

    Cette enquête tourne à l’obsession et le narrateur frôle parfois la folie par la difficulté a retrouver trace de sa famille et au fur et à mesure qu’il découvre les faits, les noms, les chiffres.

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    Déportations en ex-Yougoslavie

    Pourquoi « Goetz et Meyer » ont-ils participé au Génocide ? Comment ont-ils fait pour supporter cela ?  Voir des femmes, des enfants, des vieillards, monter dans ce camion, leur sourire, faire « comme si » il s’agissait d’un petit voyage anodin puis débarrasser le camion des corps, nettoyer le tout et … recommencer.
    Sont ils  inconscients ? Sont ils des modèles d’obéissance ? Sont-ils des monstres ?

    A la lecture de tous les livres sur l’Holocauste, les questions lancinantes sont toujours les mêmes : pourquoi, quel homme peut faire cela, qu’est-ce qui me différencie de tels hommes, qu’aurais je fais dans les mêmes circonstances …

    Que reste-t-il aux survivants ? J’ai pensé à plusieurs reprises au livre de W.G. Sebald Les émigrants, en lisant ce roman.

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    David Albahari livre ici un roman d’une très grande force qui ouvre la porte aux interrogations, à l’incompréhensible, à l’inhumain.

    J’ai été bouleversée par ce roman. Tout d’abord parce qu’il évoque, ce que j’ignorais totalement, l’existence de camps en Serbie, et parce que quand on dit Holocauste on ne pense pas forcément à ce pays.

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     Staro Sajmiste Camp de concentration Serbe

    Un roman sombre bien entendu mais qui palpite pourtant de vie, une vie douloureuse certes mais la vie « malgré tout ».
    Il plonge le lecteur dans un magma brûlant le contraignant à courir devant les coulées de lave qui déferlent.
    Sa façon de transformer ces deux hommes en une seule entité « Goetz et Meyer » les liant définitivement car ils sont les « rouages d’un vaste mécanisme » 

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    Les témoins de l’Holocauste sont en train de disparaitre et il est indispensable que des voix reprennent ce récit, empêchent l’oubli.

    Un grand et beau roman qui date déjà de 2002, alors un grand merci à Passage à l’Est qui me l’a fait connaitre et qui a initié cette lecture commune avec Patrice.

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    Le livre : Goetz et Meyer - David Albahari - Traduit par Gabriel Iaculli et Gojko Lukic- Editions Gallimard

     

  • Le Goulag sur mon étagère

    Après le livre de Tomasz Kizny qui manifestement vous a touché j’ai choisi de vous faire faire le tour de mes étagères sur le Goulag et le Stalinisme, cette part de l’histoire longtemps occultée, du moins du temps de ma jeunesse.

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    J’ai eu la chance d’avoir un père socialiste dans l’âme mais très très très méfiant quant à toute forme de tyrannie, d’oppression, et qui a souhaité comme l’on dit « aller y voir »

    Se balader en Allemagne de l’est, Pologne, Hongrie, Tchécoslovaquie en un temps où c’était difficile d’y aller et d’y circuler laisse un fort souvenir. Et forcément l’on en revient convaincu !!!

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    Bon ce n’était pas Gide évidement mais sa réflexion, sa volonté de savoir et de vérifier m’a conduit à lire beaucoup sur le sujet et à me faire ma propre opinion dès mes quinze ans.

    C’est pourquoi ma bibliothèque est largement remplie et j’espère qu’elle vous inspirera des lectures salutaires car si le stalinisme est mort la tyrannie et l’oppression elles sont toujours d’actualité.

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    Les plus évidents ? 

    Alexandre Soljenitsyne même si sur la fin de sa vie il dérivait un peu.

    Je vous conseille Le courage d’écrire et bien évidement la somme que représente l’Archipel du Goulag, difficile à lire ne nous le cachons pas mais tellement indispensable

    J’y ajoute Ses 7 vie en un siècle sa biographie passionnante.

     

    Varlam Chalamov c’est par lui que j’ai commencé ma lecture, à l’époque seul un petit livre de poche rassemblait quelques uns de ses récits de la Kolyma. Plus tard l’éditions complète chez Verdier a ét un choc important, j’aime aussi son témoignage sur ses lectures, de celles qui l’ont aidé lors de ses années Goulag : Mes bibliothèques 

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    Pour ces deux auteurs j’ai lu  La Route de la Kolyma  de Nicolas Werth  car ils empruntèrent cette route , celle qui montre ce que furent les souffrances de ces hommes et femmes arrêtés, enfermés, punis pour des fautes imaginaires puis relégués au fin fond de la Sibérie

    Lorsque l’individu qui devrait être laminé par un système cela donne Voyage au pays des Ze-Ka -de Julius Margolin  ou Proust contre la déchéance - Joseph Czapski.

    Ces livres qui montrent la lutte pour la survie mais bien au-delà pour l’honneur et la dignité et ainsi prouver que l’on peut se dresser face au système.

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    Le parcours si particulier d’un homme de science  Le météorologue d’Olivier Rolin, une histoire qui pourrait être magnifique si elle n’était pas si dure.

    Le destin d’une femme hors de l’URSS mais terriblement atteinte par le système : Sandra Kalniete En escarpins dans les neiges de Sibérie

     

    Mais il y a aussi le destin d’individus exceptionnels comme Ossip Mandelstam, sa biographie est précieuse pour moi mêlant histoire, politique mais surtout Poésie  Mon temps, mon fauve -de Ralph Dutli 

    Par delà les destins individuels il y a l’analyse d’un système : Goulag une histoire - Anne Applebaum -
    Une somme, un profond travail d’historienne, sans doute le livre le plus complet sur le sujet.

     

    Et il y a les témoignages comme ceux recueillis par Svetlana Alexievitch qui même s’ils ne sont pas directement des témoignages autour du Goulag, permettent d’élucider ce qui a conduit un peuple tout entier à obéir, à pratiquer la délation, à participer à l’entreprise du Stalinisme

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    Creusement du Canal de la mer Blanche ou Belomorkanal

    La folie meurtrière d’un régime qui fait travailler les prisonniers jusqu’à la mort  pour construire un canal qui ne servira pratiquement jamais.  Les eaux glacées du Belomorkanal - Anne Brunswic -

     

    On peut pour élucider ce que fut le régime et son dévoiement en lisant des romans 

    Parmi les plus importants il y a bien sûr Vie et destin de Vassili, Grossman, ce livre qui faisait si peur que le NKVD finit par décider d'arrêter ...le livre.
    IL qui n’apparait pas ici car je l’ai lu bien avant de tenir ce blog mais il a évidement sa place dans ma bibliothèque 

     

    Ce qui m’a poussé à lire un autre roman de Vassili Grossman nettement moins connu alors qu’il dit tout des camps, des dénonciations, de la culpabilité, du retour à la vie dite normale : Tout passe - Vassili Grossman

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    J’ai lu  Une Saga Moscovite - Vassili Axionov qui trace d’une façon parfaite ce que furent les destinées de ces russes malaxés par l’appareil stalinien .
    J’ai lu plus récemment   Les Patriotes - Sana Krasikov dont j’ai aimé la construction 

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    C’est une bibliothèque incomplète forcément mais dont je suis fière, j’espère qu’elle vous inspirera des lectures à venir 

  • La Grande Terreur - Tomasz Kizny

     

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    La question se posait déjà dans le livre de Nicolas Werth à la lecture des témoignages :  Quel regard porte la Russie d’aujourd’hui sur l’histoire du Goulag, pas de repentir affiché, une histoire à peine effleurée dans les livres d’école, tout un peuple qui semble faire l’impasse sur une réalité effrayante, à peine croyable. 

     

    C’est un photographe polonais qui l’a fait grâce à deux livres, et c’est le deuxième livre dont je veux aujourd’hui vous parler.

    Entre 1937 et 1938 en l’espace de seize mois 750 000 personnes furent assassinées, exécutées sur ordre de Staline, du Politburo et des potentats locaux du NKVD.

     

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                    Les instigateurs : Staline, Vorochilov, Iejov

     

    En étroit lien avec l'association Memorial  Tomasz Kizny a eu accès aux archives de cette période.

    Il a réalisé un travail à la fois extraordinaire et bouleversant.

    Les photos en disent plus que des mots parfois et les photos de T Kizny sont d’une puissance rare. 

    Des dizaine de portraits d’hommes, de femmes et parfois d’adolescents, qui sont photographiés alors que le verdict de mort ne leur a pas été annoncé.

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                     Montage des photos d'identité © Tomasz Kizny

     

    Ici les nombres prennent des visages, il ne s’agit plus de ….victimes, non c’est Alekseï Grigorievitch, c'est Evdokia Arkhipova, ce ne sont pas des noms sur une liste c’est une personne, un visage...

    C’est une forme de réparation que Tomasz Kizny leur offre.

    On peut lire avec chacun de ces portraits qui étaient les victimes : des artisans, des paysans, des ingénieurs, des personnes que le régime a voulu purement et simplement effacer.

     

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                               Ivan Alexeïevitch Belokachkine

     

    Tous n’étaient pas russes loin de là, polonais, allemands, finlandais ont fait l’objet de la même répression aveugle.

    Condamnés pour être des ennemis du peuple, des espions, des saboteurs ou simplement des « nuisibles » . Pour la plupart réhabilités après la mort de Staline. 

    Nicolas Werth a également contribué à ce livre en ajoutant les explications de l’historien sur ce massacre longtemps ignoré, caché, que les familles des victimes elles-mêmes tenaient secret.

    Pour lui « Vingt ans après la grande révolution socialiste d'Octobre, le régime soviétique perpétra le plus grand massacre jamais mis en oeuvre en Europe en temps de paix

     

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                                         © Tomasz Kizny

     

    Une seconde grande partie du livre est constituée par les lieux de massacre et d’exécutions, lieux où parfois les familles ont voulu marquer le souvenir  en nouant un foulard ou en accrochant une photo sur un arbre, en plantant une croix.

    Certains de ces lieux ont livré leur secret mais tous n’ont pas été identifiés. Ces lieux de mémoire sont le travail de l’association Mémorial, la carte qui existe aujourd’hui sur le site des archives du Goulag donne un aperçu de l’ampleur du travail fait. Sur le site vous pouvez aussi écouter des témoignages, tous ne sont pas traduits en français hélas. 

     

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    carte des camps et des lieux d'exécution © Le Monde

     

    Vous l’avez compris c’est un livre remarquable et indispensable pour conserver le témoignage d’une barbarie d’état.

    « Sur le long chemin menant du dévoilement à la compréhension de ce crime de masse, le présent ouvrage de Tomasz Kizny constitue un jalon capital. » dit Nicolas Werth.

    Ce livre permet que ces hommes et ces femmes ne soient pas condamnés à l’oubli définitif, il empêche l’amnésie de tout un peuple, c’est tout l’honneur de ce livre.

     

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     Le livre : La Grande Terreur - Tomasz Kizny - Editions Noir sur Blanc 

  • Mémoires des terres de sang - Inara Verzemnieks

    La Lettonie en fait partie de ce que Timothy Snyder appelle les Terres de sang et l’histoire de la famille d’Inara Verzemnieks est tout à fait emblématique du destin de ces hommes et femmes.

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    L’auteure vit aux USA, elle a grandit à Tacoma dans l’état de Washington. Elle a été élevée par ses grands-parents, entourée des fantômes du passé sans que rien ne lui soit jamais raconté.

    Toute son enfance est marquée par cette Lettonie perdue, le drapeau, les chants, des gestes qu’elle peine à comprendre comme ceux de disperser sur les cercueils du sable de Lettonie.

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    A la mort de sa grand-mère elle va tenter de refaire à l’envers le chemin de l’exil jusqu’à cette ferme familiale où durant la seconde guerre mondiale la famille s’est littéralement décomposée.

    Elle commence son travail de journaliste  en se rendant sur les lieux. Le lent travail de compréhension commence 
    « La porte de la petite maison s'ouvre et je vois ma grand-mère. Bien sûr, à ce moment-là, ma grand-mère, la femme qui m'a élevé, est morte depuis près de cinq ans. »

    C’est Ausma la soeur de sa grand-mère.

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    Et le fil de l’histoire familiale va se dévider. Livija et Ausma ont été séparées, Livija a fuit le conflit à l’entrée des troupes russes en Lettonie et est devenue une réfugiée tandis que son mari, le grand-père d’Inara a rejoint les rangs de la  Légion de Lettonie.
    Ainsi il a combattu pour l’Allemagne sur sa terre où presque tous les 70 000 Juifs de Lettonie ont été assassinés.

    Son grand-père a-t-il participé directement aux pogroms ?  Inara sait qu’il portait l’uniforme. Il a dû au minimum être témoin et voir ses voisins disparaître. 

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    De l’autre côté de l’histoire familiale il y Ausma qui elle va suivre sa mère et son frère exilés en Sibérie par le régime stalinien.Les deux soeurs ne se sont pas revues durant plus de cinquante ans.

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    Enfants de déportés en Sibérie

    Aujourd’hui est-elle prête à raconter l’histoire du pays et de la famille, histoire marquée par le malheur, les migrations, les guerres, la culpabilité et la honte ? 

    C’est un beau témoignage de vies marquées par l’exil, le désir de survie et la résilience. 
    Un texte bouleversant, un pays où ces hommes et femmes étaient 
    « comme des poissons pris au piège sous la glace de la rivière en hiver » et tentent de tisser à nouveau des liens par delà les générations.

    Le livre va trouver place dans ma bibliothèque aux côtés de Purge, Ames Baltes de Jan Brokken et du livre de Sandra Kalniete.

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    Le livre : Mémoires des terres de sang - Inara Verzemnieks - Traduit par Alexandra Maillard - Editions Hoëbeke

     

  • Le Sourire de Mandela - John Carlin

    Ni surhomme ni saint

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    Peut-être comme moi êtes vous enclins à admirer certaines personnalités de l’histoire, non  qu’elles soient des personnes sans défauts mais parce qu’au-delà de leur faiblesse vous leur reconnaissez une grandeur, vous admirez certaines de leurs actions, vous leur reconnaissez du courage, vous applaudissez à certaines de leurs idées. 

    Pour moi il y a quelques hommes et femmes de cette trempe et Nelson Mandela en fait partie.

     

    Voici un livre extrêmement intéressant et agréable à lire ce qui ne gâche rien.
    L’auteur est un journaliste anglais « je suis un des rares journalistes étrangers à s’être trouvés sur place pour couvrir à la fois sa sortie de prison, le 11 février 1990, et son accès à la présidence quatre ans plus tard. » Dit-il.

    Le livre décrit  la trajectoire politique de Mandela à l’aide de nombreuses interviews de ses proches ou ennemis noirs et blancs, 

    Ce n’est pas un biographie mais plutôt un portrait. L’auteur est admiratif de Mandela aussi cherche-t-il à rendre son portrait le plus juste possible, à déceler chez lui l’art de la manipulation car comment cet homme a pu en si peu de temps retourner l’opinion, prendre le pouvoir ?

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    Nelson Mandela le jour de sa sortie de prison 11 février 1990

    Comment les 27 années de prison n’ont pas réussi à faire plier la volonté et la foi en l’avenir de cette homme. Comment son apprentissage de la langue et de l’histoire afrikaner va lui permettre d’être l’homme du compromis et du pardon.

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    le film magnifique qui illustre les années de prison

    Oubliant toute rancune on voit naitre un homme politique qui va parvenir à tenir la dragée haute à ses pires ennemis 

    Le film de Clint Eastwood le montre bien, film qui a certes des défauts mais dont on est incapable d’oublier l’image d’un Nelson Mandela portant le maillot des Springboks équipe qui illustrait l’apartheid dans sa version la plus primitive, et lançant un appel pour que blancs et noirs se rassemblent lors de la Coupe du monde de Rugby. 

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    Invictus avec Matt Damon et Morgan Freeman

    Il a réussi son pari : «  tendre la main de manière rassurante à l'Afrique du Sud blanche »
    Un peu manipulateur ? Peut-être mais surtout fin politique et stratège hors pair.

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    L'homme qui passe de la prison au gouvernement

    Il va imposer une politique de réconciliation avec les commissions vérité pour empêcher l’explosion de toute haine raciale.

    Un exemple lors d’un meeting animé : 

    «  Il montre du doigt une femme blanche qui se tient debout parmi les participants, un peu en retrait. "Cette femme, là-bas", dit-il avec un large sourire. "Elle m'a sauvé la vie." 

    Il l'invite à monter sur scène et l'embrasse chaleureusement. Il raconte qu'en 1988, alors qu'il était incarcéré dans la prison de Pollsmoor, près du Cap, il avait été hospitalisé après avoir attrapé la tuberculose et que c'était cette femme, une infirmière, qui l'avait soigné. » 

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    L’homme qui reconnait le gâchis de sa vie privée, divorce et difficultés avec ses enfants.
    L’homme capable d’aller saluer la veuve de l’homme qui l’a envoyé en prison.

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    On peu aussi admirer l’homme qui renonce au pouvoir après un mandat seulement ! Et celui qui reçoit le Prix Nobel de la paix en 1993.

    On décèle à travers le livre la qualité de l’engagement, la figure morale et politique qui se forme, et l’héritage que cet homme a laissé au monde. Un homme qui incite à devenir meilleur, a reconnaitre les vertus de la réconciliation.

    Le sourire de Mandela vient du fond de l’âme et en cela il est universel.

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    Le livre : Le sourire de Mandela - John Carlin  - Editions du Seuil ou Points poche

  • Olga - Bernard Schlink

    Depuis Le Liseur j’ai lu un peu Bernard  Schlink mais sans jamais être totalement emportée.
    Avec ce roman j’ai retrouvé sa patte, un personnage hors norme et un récit très prenant.
    Le traducteur de ce roman est gage de qualité avant même la lecture.

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    Le Traducteur Bernard Lortholary

    Olga est née en Silésie mais la mort de ses parents l’envoie vivre chez une grand-mère en Poméranie. Rude changement. L’enfant refuse de se plier aux traditions locales, refuse de voir germaniser son prénom en Helga.

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    Rattachement d'une partie de la Silésie à L'Allemagne

    Elle va faire preuve partout et toujours de cette même détermination face à ceux qui prônent des études minimum pour une fille. La lecture lui sert d’exutoire et d’échappatoire.

    Contre vents et marées elle devient institutrice. Lorsqu’elle rencontre Herbert Schröder dont elle tombe amoureuse mais qui est issu d’une famille dans laquelle il est impensable d’admettre une petite orpheline pauvre.
    Olga fait face à ce refus des conventions. 

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    Ecole en Allemagne autour de 1914

    Mais l’amoureux n’est peut-être pas aussi amoureux qu’on pourrait le croire, il a envie d’aventure, de réussite, de gloire, d’héroïsme, ses rêves sont aussi ceux de l’Allemagne de l’époque.
    L' Afrique puis l’Arctique vont tour à tour servir ses rêves bien loin d’Olga qu’il retrouve pour de furtifs instants amoureux lors de ses permissions.
    Quand il disparait lors d’une expédition au Spitzberg, Olga, va tenter d’entamer une correspondance avec son amour lointain.

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    Spitzberg dans les années 30

    Olga est une insoumise de nature et elle va connaitre seule les deux guerres, le nazisme, elle va faire face, jamais elle n’abandonne la pensée d’Herbert dont l’amour irrigue toute sa vie. 
    Elle est et reste une femme observatrice, courageuse.

    Le roman est comme Le liseur un roman qui recèle une forme de secret que je vous laisse découvrir. L’émotion bien que distanciée par moment est présente un peu comme le feu sous la glace. Un roman qui m’a fait renouer avec l’auteur 

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    Le livre : Olga - Bernard Schlink - Traduit par Bernard Lortholary - Editions Gallimard