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Little Rock 1957 - Thomas Snégaroff

Les Neufs de Little Rock

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Thelma Mothershed, Minnijean Brown, Elizabeth Eckford, Gloria Ray; Top row (L-R): Jefferson Thomas, Melba Pattillo, Terrence Roberts, Carlotta Walls, Daisy Bates (NAACP President), Ernest Green, 1957. (Credit: Everett Collection Historical/Alamy Stock Photo)

Pour moi la lutte des noirs américains pour leurs droits est attachée à plusieurs souvenirs. 

Le premier nom qui vient bien entendu est Martin Luther King mais tout de suite derrière il y a Rosa Parks qui refusa avec un courage incroyable de se plier à la ségrégation dans les autobus. 

Ensuite il y a le film Mississipi burning qui fut une gifle car malgré ce que l’on croyait savoir la réalité était bien pire.
Quand j’ai entendu parler du livre Little Rock 1957, sa lecture s’est imposée comme une évidence.

« Tout avait commencé en 1903, à près de huit cents kilomètres de Little Rock, dans la petite ville de Topeka, Kansas, quand William Reynold, un homme noir, avait tenté d’inscrire son fils dans une école réservée aux Blancs. »

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Foule devant le lycée septembre 1957

Après des années de lutte et une plaidoirie magistrale de Thurgood Marshall avocat de la NAACP mouvement de lutte pour les droits civils, la Cour Suprême en mai 1954 rendit illégale la ségrégation dans les écoles

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« La seule chose qui puisse expliquer cela, c’est la conviction profonde que le peuple qui fut réduit en esclavage doit être maintenu dans un état le plus proche possible de celui-ci. Il est temps, selon nous, que la Cour affirme clairement que ce n’est pas l’esprit de notre Constitution »

Little Rock est la capitale de l’Arkansas, état où la ségrégation sévissait durementLe livre retrace à la fois le combat juridique, politique et des parcours individuels

Celui en particulier d’Elizabeth Eckford, mais aussi celui de Orval Faubus un soi disant démocrate oeuvrant pour la ségrégation, d’hommes politiques attisant la haine et la peur, de journalistes faisant preuve d’audace. Les protagonistes des événements sont multiples depuis le gouverneur de l’état jusqu’au Président Eisenhower.

Le destin d’Elizabet Eckford est emblématique

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 la haine en action 

« Ce matin-là, Elizabeth était partie seule, à la différence de ses huit camarades qui étaient accompagnés. Arrivée aux abords du lycée, elle découvre une foule de plusieurs centaines d’adultes, mais surtout des jeunes femmes comme elle, vociférant des insultes racistes. Face à elle, une rangée de gardes nationaux : ils viendraient à son secours, croyait-elle. Ils ont croisé leurs armes pour l’empêcher d’aller plus loin. Elle a dû se réfugier, sous les hurlements et les premiers coups, sur un banc, jusqu’à ce qu’une jeune femme blanche, courageuse, l’accompagne à un bus. »

La photo prise ce jour là fit le tour du monde et déclencha une réaction forte du Président qui envoya l’armée fédérale et destitua le gouverneur de l’état.

Après que le gouverneur fut obligé de plier devant la loi les étudiants néanmoins subirent des pressions, du harcèlement pendant toute l’année.
Insultes, menaces, et pressions aussi sur les étudiants blancs « Ne retournez pas au lycée, n’allez pas en classe avec les négros ! » mais aussi des sévices : soupe chaude versée dans le cou, jet de papier enflammé dans les toilettes, les soldats présents pour les protéger n’avaient en effet pas le droit de pénétrer dans les salles de cours, la cafétéria et les toilettes ! 

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Monument hommage aux neufs 

Le combat pour les droits civils fut encore long mais Little Rock marqua un tournant important.

Un livre très complet, très clair, avec des rappels utiles pour comprendre même si  parfois c’est un peu long et un peu trop détaillé à mon goût mais j’ai appris beaucoup de chose et ce livre rappelle que le combat n’est pas si loin. 

Les neufs furent reçus à la Maison Blanche lors de l’élection de Barak Obama, juste revanche.

Keisha m'a alerté sur une illustration de Norman Rockwell je l'ajoute à ce billet car elle me parait tout à fait parlante

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Thomas Snégaroff est un historien spécialiste des États-Unis et si vous regardez la 5 et l’émission C’est dans l’air,  vous l’avez déjà vu et entendu par exemple au moment de l’élection de Trump.

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livre : Little Rock, 1957. L'histoire des neuf lycéens noirs qui ont bouleversé l'Amérique - Thomas Snégaroff - Editions Tallandier

Commentaires

  • Oui, cette histoire est incroyable et continue encore aujourd'hui sous d'autres formes. Combien faudra-t-il encore de générations pour que cela cesse ? Nous même, ici, avons bien du chemin à parcourir...

  • nous n'avons pas eu l'esclavage en France et pourtant nos problèmes de racisme sont bien là alors on imagine qu'il faudra plusieurs générations en effet

  • Bonjour Dominique, ce genre d'histoires fait douter du genre humain. L'Amérique est un grand pays mais tous les Américains ne le sont pas... D'un autre côté, en Europe, ce n'est pas toujours terrible non plus pour d'autres peuples.... Bonne journée.

  • on ne peut que soutenir le combat des noirs américains mais c'est toujours plus facile de voir la paille et de ne pas voir notre antisémitisme par exemple

  • j'ai très envie de lire ce livre, j'aimerais savoir si la femme au visage plein de haine vit encore et comprend encore sa haine du moment. Cette photo est extraordnaire.

  • il semble que cette femme s'en soit voulu mais je ne sais pas si elle vit encore, l'expression de haine a fait le tour du monde et à décidé Eisenhower à intervenir !
    c'est pour moi de la même teneur que certaines photos de la déportation, des photos qui sont là pour nous faire être vigilant

  • Le ;livre, j'espère trouver du temps pour le lire et les statues en hommage des neufs me touchent,
    Au risque de radoter, je ramène encore Faulkner : dans "L'intrus" particulièrement, l'on éprouve profondément ce qu'est le racisme au Mississipi dans les années 20. Tel ce noir qui veut gagner une respectabilité, dont les blancs disent : "Nous devons d'abord faire de lui un un nègre. Il faut qu'il reconnaisse qu'il est un nègre. Peut-être alors consentirons-nous à le prendre pour ce que, semble-t-il, il prétend être pris."

  • il y a chez Faulkner toute l'ambiguïté qui était alors présente chez les blancs du sud et parfois du nord, qui sans être d'un racisme violent avaient quand même au fin fond cette idée d'une supériorité de fait et la nécessité de laisser les noirs en position de soumission
    Dans l'intrus c'est tout à fait évident,

  • C'est dingue, et en même temps il suffit de regarder les informations ou de passer 10 secondes sur les réseaux sociaux pour voir que la quatrième photo que tu as postée est encore bien d'actualité.

  • oui parfois on a l'impression de ne pas avoir avancé d'un iota mais n'oublions pas l'élection d'Obama qui a changer à jamais l'image des USA

  • Encore un beau livre choc! Il existe une illustration de N Rockwell avec une gamine accompagnée à l'école par 4 policiers, tu dois connaitre
    Sur internet je ne passe plus mon temps à lire des commentaires sur des infos, ça vire vite au racisme ...

  • je ne suis pas certaine de connaitre cette image, je vais chercher, merci à toi

  • je viens de la trouver et je vais l'ajouter sur mon billet

  • Je reviens pour corriger l'année où se déroule "L'intrus", écrit et sorti en 1948, le propos cité prend place dans une période nettement plus proche des événements de Little Rock que je ne le disais d'abord.

  • oui je n'avais pas corrigé mais en effet c'est un roman de la fin de carrière littéraire de Faulkner ce qui ajoute du poids aux commentaires de Toni Morrison dont il est question dans un commentaire du billet précédent

  • Pourquoi tant de haine ? Et toujours prête à ressurgir à l'ocasion d'incidents...
    Un livre que je note. J'apprécie beaucoup Thomas Snegaroff dans ses interventions à la télévision calme et clair dans ses commentaires.

  • oui j'ai fait le choix de ce livre pour le sujet bien sûr mais aussi pour l'auteur dont j'ai apprécié très souvent les commentaires et les analyses

  • Réponse à ton commentaire (billets afrique du sud)
    http://enlisantenvoyageant.blogspot.fr/2017/11/afrique-australe-2-un-peu-de-ville-un.html
    Il y en a d'autres, casés dans afrique australe colonne de droite, mais parlant plutôt d'autres pays.

  • merci à toi je vais en faire bon usage

  • Dans le même sujet as-tu lu le livre de Tania de Montaigne sur la vie de Claudette Covinhttp://miriampanigel.blog.lemonde.fr/2016/03/06/noire-la-vie-meconnue-de-claudette-colvin-tania-de-montaigne/

  • merci merci pour toutes ces références

  • Les neuf de Little Rock, je les étudie encore en cours et quand je ne le fais pas, les élèves connaissent. Je dis neuf mais je vois que sur la photo, ils sont plus et sur la sculpture, moins. Je me trompe sur le nombre ?

  • en fait il y a eu un groupe plus important au départ mais après les menaces des derniers jours avant la rentrée plusieurs étudiants pressentis ont renoncé

  • Merci pour cette note qui résume semble-t-il très bien ce livre dont j'avais suivi la parution.

  • merci à vous pour ce commentaire, au plaisir de vous retrouver ici

  • Tres intéressant, et tres triste. Par coincidence j'ai lu le meme jour sur un blog en anglais un article a propos d'un livre d'entretiens écrit en 1927 par Zora Neale Hurston avec le dernier ex-esclave américain encore vivant, Cudjo Lewis qui avait alors 86 ans. Je ne sais pas si ce livre ("Barracoon" en anglais) existe aussi en francais mais il semble en tout cas que d'autres livres de cette anthropologue noire (1896-1960) ont été traduits, cela pourrait vous intéresser. En tout cas cela m'intéresse, tout comme ce livre de M. Snégaroff que je ne connaissais pas.

  • ah merci encore une référence, c'est ce que j'aime avec nos échanges entre blogs je vais faire une recherche

  • Le hasard fait bien les choses... Zulma va faire sortir un livre de cette auteure début septembre: http://www.zulma.fr/livre-mais-leurs-yeux-dardaient-sur-dieu-572169.html

  • merci encore pour cette information, je vais aller voir les éditions Zulma et mettrai sans doute ce livre sur ma liste

  • merci

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