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A sauts et à gambades - Page 169

  • Les Golovlev - M.E Saltykov Chtchédrine

    Famille je vous hais  

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    Je voudrais vous faire découvrir un auteur russe peu connu et pourtant tout à fait épatant : M.E Saltykov Chtchédrine

    Découverte que je vous propose de commencer avec Les Golovlev que les éditions Sillage ont eu la bonne idée de rééditer, le volume en pléiade étant indisponible depuis des lustres.

    C’est un grand tableau, presque une fresque, que dresse l’auteur, d'une famille de la petite noblesse terrienne, ils appartiennent à la classe des marchands et la figure dominante de la famille est celle d’Arina Golovlev, la mère.

    C’est une très sombre chronique que tient Saltykov « A côté de ces familles favorisées par le sort, il en existe un grand nombre d'autres, aux représentants desquelles les pénates domestiques n'apportent dès le berceau qu'une éternelle infortune.  »

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    Cloche du soir - Isaac Levitant - Galerie Trétiakov

    Arina Petrovna Golovlev mène la maisonnée à la baguette et pas seulement au sens figuré. " femme habituée au pouvoir et douée en surplus d'une puissante imagination " Elle est économe jusqu’à l’avarice, inflexible jusqu’à la cruauté  n’hésitant pas à envoyer au bagne un serviteur pour une pécadille.
    Manipulatrice, elle s’ingénie à monter ses enfants les uns contre les autres, Stépane l’aîné qui dilapide sa fortune par bêtise "Cinq milles roubles et un petit village de trente âmes" et qui semble espérer que sa mère l’aidera, Paul le mou, le tiède, le faible, et enfin Porphyre, le plus proche de sa mère par le caractère, surnommé par ses frères  Judas  pour son côté servile ou  La sangsue  capable d'asphyxier ses interlocuteurs sous un tel flot de paroles hypocrites que ceux-ci sont noyés et prêts à tout pour arrêter cette avalanche verbale, incapables ensuite de résister à aux  manoeuvres machiavéliques de Porphyre.

    Il est tellement bon dans le rôle que sa mère elle même sera prise au piège.
    Les trois fils n’attendent qu’une chose : la mort de leur mère. L’envie les tient de faire main basse sur le domaine et la fortune des Golovlev, leurs rapports sont petit à petit marqués par la folie, la violence, la turpitude. Véritable débâcle familiale.

     

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    Ermite russe - Mikaïl Nesterov

     

    On oscille en permanence entre la farce et la tragédie, des scènes burlesques à la Tchékhov succèdent à des scènes noires et cruelles, tout le récit est imprégné du ressentiment de Saltykov envers une mère qui avait les traits d’Arina Golovlev et une société Russe qu’il critiquait violemment.
    Pourtant la nature, comme dans beaucoup de romans russes, est présente, quelques figures féminines apportent un peu de douceur et elles aussi pourraient trouver être des personnages de La Cerisaie ou d'Oncle Vania.

    C’est une chronique sans concession mais j’ai aimé cette peinture au vitriol pleine de lucidité sur la fin d’une époque et d’une société.

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    Village - Valentin Serov

    "Il est des familles sur lesquelles pèse une sorte de fatalité. Cela se remarque surtout dans la peite noblesse qui, dispersée sur toute la surface de la terre russe, sans travail, sans lien avec la vie publique, ni les pouvoirs dirigeants, s'abrita derrière le servage, et qui maintenant, privée de toute défanse, agonise dans ses manoirs en ruine."

    Saltykov fera partie des réformateurs mais sera comme bien d’autres emporté par la tourmente révolutionnaire.

    je ne peux que vous recommander l'autre roman de Saltykov  Le bon vieux temps dont je parlerai ici un jour ou l'autre

    Un autre avis sur le livre celui de Dasola

    Le livre : Les Golovlev - M.E Saltykov-Chtchédrine - Traduit du russe par Sylvie Luneau - Editions Sillage

  • Un été avec Montaigne - Antoine Compagnon

     

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    Dernière lecture philosophique pour accompagner votre été. 

    Un livre au petit format et au nombre de pages très très raisonnable.

    L’été dernier j’ai enregistré sur France Inter Antoine Compagnon professeur au Collège de France et blogueur au Huffington Post, il avait accepté une sorte de pari : donner envie de lire Montaigne. Les passages des Essais étaient lus par Daniel Mesguich.

    j’ai écouté à plusieurs reprises ces balades estivales et voilà qu’ Antoine Compagnon nous les livre en format papier.

     

     

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    Ce sont quarante chapitres très courts qui s’insinuent dans la vie du philosophe, dans sa librairie, qui nous le montre à cheval ou en proie à des coliques éprouvantes.

    Quarante petites leçons mises à portée de tout lecteur pour qu’il découvre Montaigne et ses passions, sa vie et ses cogitations, les principaux thèmes de ses écrits: Tolérance, amitié, lecture, l’instruction. Vous y retrouverez le Montaigne voyageur et l’homme politique ami du futur Henri IV. 

    Le format du livre impose des idées brièvement exposées sans jamais perdre en clarté. Le tout rassemblé dans un petit livre jaune d’or qui évoque l’été et le farniente. 

     

    La volonté d’Antoine Compagnon était de rendre les Essais « le seul livre au monde de son espèce » accessibles à tous : pari réussi 

     

    Pour info : si vous achetez le livre un flash code vous permettra d’accéder aux textes audio, mais je peux aussi si vous le souhaitez vous les envoyer. 

     

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    Le livre : Un été avec Montaigne - Antoine Compagnon - Editions des Equateurs

     

     

     

  • Le miel et l'absinthe - André Comte-Sponville

    La lecture de Quattrocento m’a emporté du côté de Montaigne et de Lucrèce alors j’ai poursuivi sur cette route là.

    Ma lecture de Lucrèce remontant à pas mal d’années j’ai pris un compagnon de route qui était dans ma bibliothèque et je l’ai rouvert pour vous.

     

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    Fresques de Pompéi

    La première fois j’ai luDe rerum naturad’une traite et certainement trop vite dans une période où j’engloutissais la philosophie sans reprendre mon souffle.

    Ce petit traité d’André Comte-Sponville est de ceux qu’on lit avec intérêt, auquel on revient forcément. Un livre de fidélité, celle d’A Comte-Sponville pour Epicure et le divin Lucrèce, son intérêt pour la sagesse tragique et son amour de la poésie. 

     

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               «  C’était l’heure des jeux, des causeries et des rires » 

     

    De rerum natura est un texte qui ne se livre pas forcément à la première lecture mais qui est de ceux auquel on revient ensuite avec délectation.

    C’est bon d’avoir un compagnon qui vous aide à avancer dans le texte, qui le dépoussière et le débroussaille en restituant toute l’ampleur du propos, gommant les difficultés, les passages obscurs.

    Lucrèce livre sa pensée en six chants qu’il place sous la tutelle bienveillante d’Epicure son maître. 

     

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                                  Epicure par Raphaël

     

    « Il est beau que la lumineuse sagesse d’Epicure ait trouvé, pour parvenir jusqu’à nous, ce chant profond et grave. »

     

    Le De rerum natura c’est le matérialisme mis en vers, les atomes devenus source de poésie, l’âme et le corps ne faisant qu’un. C’est un traité poétique qui envisage aussi bien la physique que la médecine, les planètes et la terre, la naissance, le plaisir et la mort. Véritable thérapie de l’âme qui balaie les superstitions, la magie et le surnaturel. 

    Ecoutez le poète : « Et le ciel apaisé resplendit de lumière » c’est cet apaisement que voulut transmettre Lucrèce.

    Certes la potion est parfois un peu difficile à boire mais le poème « a de la vigueur, du souffle, de la puissance » et c’est dit André Comte-Sponvile un mélange entre « le doux miel poétique et l’amère absinthe du vrai » 

     

    Je dois à André Comte-Sponville et à ses livres mon intérêt pour la philosophie, ne l’ayant jamais étudiée, j’ai entrepris de lire les philosophes très tardivement, peut être est-ce ainsi que chacun devrait les lire. On ne lit plus alors pour se cultiver, ni pour obtenir un diplôme, on ne lit plus que pour vivre comme le dirait Flaubert.

    Dans cet essai aucun effets de manche, aucun vocabulaire abscons, pas besoin de dico à côté de soi, c’est un chant d’amour et d’admiration pour Lucrèce un homme qui fut un angoissé, un déprimé et dont pourtant la vision du monde lui permis d’écrire une oeuvre qui a résisté au temps. 

    André Comte-Sponville sait s’effacer derrière son sujet tout en nous en livrant sa « substantifique moelle ».

    Un livre qui pousse à la lecture lente, attentive, crayon en main, une belle promenade antique.

     

     

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    Le livre : Le miel et l’absinthe - André Comte-Sponville - Editions Hermann 

     

     

  • Comment vivre ? Une vie de Montaigne

    Pourquoi ne pas tenter l'aventure ?

     

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    Vous êtes déjà un lecteur assidu des Essais ? ce livre va vous enchanter par la richesse des points de vue développés.

    Vous êtes un nouveau lecteur de Montaigne ? c’est une entrée en matière splendide, familière, éclairante. 

    J’ai acheté ce livre parce que je suis toujours à l’affut de livres sur Montaigne et aussi parce que l’auteure dans sa prestation à la Grande Librairie m’a paru simple et joyeuse.

     

    Ma bibliothèque Montainienne est déjà bien fournie et pourtant ce livre m’a vraiment enchanté. 

    Ce que j’ai aimé ? 

    Tout d’abord le ton : gai, jovial, enlevé et savoureux. Il y a un joli clin d’oeil à Montaigne et ses Essais , à l’homme qui aimait tant la conversation, car c’est à une conversation entre amis que nous convie Sarah Bakewell.

     

     

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    L’auteur a fait le choix de chapitres qui questionnent le texte des Essais.

    Y a t-il une bonne façon de vivre ?  Sarah Bakewell balaie ainsi tous les thèmes chers à Montaigne et pour chacun propose une tentative de réponse, une solution, un truc, un conseil qu’elle va chercher chez le philosophe qui lui, préfère parfois nous livrer son point de vue par petits bouts, bien caché au milieu d’anecdotes, de digressions ou de citations latines.

     

    Comment vivre ? 

    - Lire beaucoup, oublier l’essentiel de ce qu’on a lu (ohhhhh)

    - Utiliser de petites ruses

    - Tout remettre en question

    - S’arracher au sommeil de l’habitude

    - Faire du bon boulot sans trop ( je l’aime beaucoup ce chapitre là) 

    Et beaucoup d’autres comme : Garder son humanité, un thème qui revient souvent sous la plume de Montaigne lui si résolu contre la torture, les procès en sorcellerie, l’intolérance, les conflits armés. 

     

     

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    Une façon de revisiter les essais tout à fait réussie, pas une fausse note, pas un moment d’ennui. L’auteure nous invite avec espièglerie à retrouver Montaigne dans ses successeurs qui furent parfois des frères ennemis : Pascal ou Rousseau qui le pillèrent tout en le critiquant, s’en inspirèrent tout en le moquant. 

    Pas possible de sortir du livre avant d’avoir croiser Shakespeare ou John Florio, Nietzsche, Virginia Wolf ou Stefan Zweig, admirateurs inconditionnels.

     

     

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    un article de la société des amis sur le livre de Sarah Bakewell

    Ce livre doit se lire avec à côté de soi une version des Essais comme celle d’Arléa qui permet une approche simple de la langue et une traduction immédiate des citations sans avoir recours à des notes.

    Ce livre sera votre allié, votre aide, votre lampe de secours quand Montaigne se fera un peu obscur, quand vous errerez un peu dans  son maquis, quand vous perdrez le fil de sa conversation.

    Le père de Montaigne souhaitait que son fils apprenne avec « douceur et liberté sans rigueur et contrainte »  c’est exactement ce que Sarah Bakewell nous propose. La traduction est parfaite !!

     

    On sent dans ce livre toute la richesse des Essais, ce livre « à hauteur d’homme » et toute la passion de Mme Bakewell qui dit à la manière de Montaigne « Quand j’aime, j’aime »  

     

     

                    Une interview de l'auteure

     

     

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    Le livre :   Comment vivre? Une vie de Montaigne en une question et vingt tentatives de réponse  - Sarah Bakewell - Traduit par Pierre-Emmanuel Dauzat - Editions Albin Michel

  • Quattrocento - Stephen Greenblatt

    Tout d'abord un grand merci à l'amie qui m'a offert ce livre en version numérique ce qui m'a permis de le trainer avec moi sans aucun effort. 

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    Toujours s’est posée la question : comment est-on passé du Moyen-Age à la Renaissance?

    Et si ce passage était lié aux livres ?  et plus spécialement à un livre ? 

     

    Si l’on fait un retour en arrière vers cette époque il faut se rappeler que l’imprimerie n’est pas encore inventée et que les manuscrits tiennent le haut du pavé. L’art de la copie est difficile, entaché d’erreur, seuls sont copiés les manuscrits qui se vendront bien. 

    A l’aube du XV ème siècle un homme parcours les routes, les monastères à la recherche de manuscrits anciens, de ceux qui donnent accès aux textes de l’antiquité. Il s’appelle Poggio Bracciolini mais nous le connaitrons plus tard comme Le Pogge

     

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    Qui est-il ? C’est un bibliophile acharné, c’est un laïc qui a mis ses nombreux talents au service des Papes de son temps, et pas un Pape, non il en servira cinq !! 

    Cet homme qui se fraye un chemin dans l'ambiance délétère de la Rome de la Renaissance, est intelligent, un rien dépravé, tout à fait corrompu,  facétieux et grivois, amateur de femmes et de bons mots. 

    Mais par dessus tout c’est un humaniste qui guette, cherche, déterre les manuscrits latins que les moines copient au fond des monastères sans parfois comprendre ou lire le texte lui même, grâce à lui « surgissait de nouveaux fantômes du passé romain. » 

     

    Participant au Concile de Constance en Allemagne, la chance va lui sourire, il va copier un manuscrit le « De rerum natura » de  Titus Lucretius Carus que nous connaissons sous le nom de Lucrèce.

    Le Pogge « se doutait-il que le livre qu’il remettait en circulation, participerait le moment venu au démantèlement de tous son monde ? »

     

     

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    Ce livre va montrer « la façon dont le monde a dévié de sa course pour prendre une nouvelle direction. » il va insuffler de nouvelles façons de penser, il va faire l’effet d’une bombe dans un univers limité et contrôlé par l’Eglise. 

    Il est question d’atomes, d’infini sans Dieu. La religion y est assimilée à la superstition, l’amour et le plaisir sont liés, le bonheur de vivre en est le centre.

    Un livre pour soigner l’angoisse de l’homme, pour magnifier la liberté, pour enseigner une sagesse tragique.

    « Un poème alliant un brillant génie philosophique et scientifique à une force poétique peu commune. Une alliance aussi rare à l’époque qu’aujourd’hui. »

    Le poème de Lucrèce dont Flaubert plus tard dira «  Les Dieux n’étaient plus et le Christ n’étant pas encore, il y a eu de Cicéron à Marc Aurèle, un moment unique où l’homme seul a été. »

     

     

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    Il va influencer les arts, Boticelli lui doit sa Vénus, Giodarno Bruno y trouvera les thèses qui l’enverront au bûcher, Machiavel lui doit sa réflexion sur le pouvoir. Copernic et Galilée y trouveront de quoi nourrir leur science, Shakespeare le mettra dans ses pièces de théâtre comme Molière, Montaigne en fera son livre de chevet au point de citer Lucrèce plus de cent fois tout au long des ses Essais.

     

    Montaigne laissa des commentaires manuscrits sur son exemplaire que l’on a retrouvé en 1989 « Puisque les mouvements des atomes sont tellement variés, était-il écrit, il n'est pas inconcevable que les atomes se soient un jour assemblés d'une façon, ou que dans l'avenir ils s'assemblent encore de la même façon, donnant naissance à un autre Montaigne ».

     

    Plus près de nous Thomas Jefferson reconnaissait l’action de ce livre en cas de difficulté « Je suis obligé de recourir finalement à mon baume habituel ».

     

    250px-StephenJayGreenblatt.jpgStephen Greenblatt trace le parcours des livres antiques, les moments où on a pu les considérer comme perdus, ce qui les a sauvés, les manoeuvres de l’Eglise pour mettre Lucrèce sous le boisseau, la résurgence et le poids des textes sur l’évolution de la pensée, des sciences et des arts. 

    Son tableau de la papauté en ce temps là est tout à fait réussi « Le Pape était une crapule mais une crapule cultivée qui appréciait la compagnie des érudits » et ....sans concession.

    Ce livre a obtenu le Prix Pulitzer et c’est bien mérité, un livre prestigieux, passionnant qui se lit comme une enquête policière qui porterait en sous-titre « à la recherche d’un manuscrit » 

    Stephen Greenblatt est érudit au point de pouvoir disparaitre derrière l’érudition, son livre fait revivre cette période avec fougue, il nous pose les clés de l'antiquité sur un beau coussin de velours. 

     

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    Le livre : Quattrocento - Stephen Greenblatt - Traduit par Cécile Arnaud - Editions Flammarion version numérique

  • La Splendeur de la vie - Michael Kumpfuüller

    L'amour à mort

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                                          Dora Diamant

    J’ai dans ma bibliothèque le journal et les romans de Kafka. Autant le dire, j’aime le journal mais je suis toujours restée imperméable à ses romans 
    Ce roman m’a attiré car il apporte un éclairage sur l’écrivain sans être une vraie biographie.

     

    Ici nous abordons aux rivages de la fin de vie de l'écrivain. Malade, tuberculeux, lors d’un séjour au bord la Baltique, nous sommes à l’été 1923, il fait connaissance avec Dora Diamant, elle est immédiatement séduite par le Docteur, comme elle l’appelle, il a quarante ans et elle vingt cinq mais qu’importe. Il va mourir de tuberculose dans les mois qui suivent. Ils décident de vivre ensemble à Berlin

    C’est la grande dépression, pas facile de se loger et de vivre et les déménagements seront nombreux. L’antisémitisme montre le bout de son nez. Kafka se remet à l’écriture de nouvelles et de temps à autre Max Brod passe prendre ses écrits pour les faire publier. Il écoute Dora pour qui les traditions juives tiennent une place dans sa vie, elle la « juive de l’est » comme l’apelera la mère de Kafka. Elle sagement écoute ses amis, assiste à des représentations théâtrales, lit ce que Franz Kafka lui donne à lire.

    Elle le nourrit, l’apaise, le rassure sans poser beaucoup de conditions est là lorsque son souffle se fait court. Elle est la mère, la femme, l’amante, l’infirmière. L’argent manque mais c’est le bonheur. Quant la maladie rattrape Kafka, quand il ne peut plus respirer, plus avaler, il faut partir à la recherche d’un sanatorium et l’on est un peu transporté chez Hans Castorp sur la Montagne magique de Thomas Mann.

     

     

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                                         une page du journal 

     

    L’auteur nous propose un kafka amoureux mais toujours sous l’emprise de sa famille. Toujours accablé par le mépris de son père, par la sévérité des ses proches. 

    Dora, elle, est la femme un peu soumise mais follement amoureuse, prête à tout par amour, par abnégation.

    Dès la première rencontre on devine que la fin est proche. Kafka souffre de solitude et pourtant pas question pour lui de retourner à Prague au sein de sa famille.

     

    Aujourd’hui pas la moindre trace de cet amour car la famille de Kafka et peut être Dora elle-même ont fait disparaitre les lettres échangées.

    L’auteur s’est donc inspiré de la vie de Kafka, avec intelligence et sensibilité il parvient à nous restituer ces derniers mois de la vie de l’écrivain. Une magnifique histoire d’amour un peu sombre mais magnifier par Dora Diamant prête à tout donner, tout accepter. 

     

    Eeguab parle lui de lecture "précieuse et vivace" 

     

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    Le livre : La splendeur de la vie - Michael Kumpfmüller - Traduit de l'allemand par Bernard Kreiss - Editions Albin Michel