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A sauts et à gambades - Page 143

  • L'appel du Causse - William S Merwin et Michael Taylor


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    Un livre attachant, riche, double, un livre qui parle de la terre de France avec un petit accent américain.

    Le nom de William S Merwin ne vous est sans doute pas connu, c’est pourtant un poète américain reconnu. 

    En 1950 il parcourt la France et a un coup de foudre total pour une région : le Quercy. Et nous allons, grâce à William Merwin, arpenter ces terres arides, admirer les jeux de lumière, faire connaissance avec les habitants bourrus qui semblent au poète n’avoir pas vraiment changé depuis l’épique des troubadours

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    Le poète part en quête d’un havre, d’un lieu de vie et il le trouve à Lacam. Il va au fil du temps transformer une ruine en une maison qui s’intègre parfaitement dans le paysage, premier habitant du hameau à n’être pas né là !!

    Dans les années qui suivent il va y faire de nombreux séjours,le lieu, la nature, les paysages vont lui inspirer des poèmes et des textes en prose que l’on découvre dans ce livre.

     

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    Le Hameau de Lacam  © Autour du puits 

    « Mes jours solitaires dans cet endroit silencieux représentent un point culminant dans ma vie, un trésor éternel, une source à laquelle je reviens sans cesse.»  

     

    A la manière de Stevenson il a arpenté les chemins, les collines, les prés de la région et son amour est resté intact. Son ami Michael Taylor, qui l’a rencontré à la faveur d’une interview, est amoureux lui aussi de ce Causse magnifique et donne une très belle introduction aux textes de Merwin. 

    C’est un plaisir de lire la prose de Merwin, il a étudié le vieux français pour pouvoir lire Villon et c’est un passionné de la langue d’Oc des troubadours.

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    © Autour du puits

    « Ce sont ce monde ancien, cette culture et ce paysage qui ont saisi mon imagination. Un lieu d’une ancienneté incommensurable avec un profond silence sous-jacent. »

     

    Les amoureux de la région l’on peut être déjà rencontré.

    Ecoutez son ami Michael Taylor qui en parle très bien.

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    La Maison de William Merwin © Autour du puits 

    « tout y est pour qui aime vivre les saisons, arpenter les sentiers, contempler les paysages immaculés, cueillir les champignons ou cultiver son jardin. Bien sûr, c’est un peu nostalgique: Merwin vit la disparition de la vieille paysannerie et les débuts d’une autre époque, peut-être moins poétique. Mais nous savons que l’auteur revient chaque année passer quelques mois dans sa vieille maison. Qui sait si vous ne l’apercevrez pas un jour, au détour d’une promenade, derrière les murs en pierres sèches » 

     

    Un grand merci à Aloïs qui m'a permis d'illustrer ce billet de photos superbes prises sur les lieux mêmes

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    Le livre : L’appel du Causse - William S Merwin et Michael Taylor - Editions Fanlac

     

    Les auteurs

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    Michael Taylor  et William S Merwin

     

  • Madame Zola - Evelyne Bloch-Dano

    C’est après une visite de la maison de Zola qu’Evelyne Bloch-Dano décida d’écrire une biographie de Madame Zola afin de nous dire comment la petite lingère devint la femme d’un des hommes les plus célèbres, les plus honnis, les plus admirés.

     

    La vie des grands hommes est rarement un long fleuve tranquille et parfois les compagnes en paient le prix, je vous laisse relire comment Sofia Tolstoï fut traitée en son temps.

     

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    Portrait de Madame Zola par Manet - Musée d'Orsay

    C’est l’histoire d’une femme qui longtemps souffrit de sa non reconnaissance. Gabrielle fut tout d’abord une grisette qui pose pour les Impressionnistes, qui fait du canotage sur les bords de Seine. 

    Sa rencontre avec Emile va totalement changer sa vie, il fut l’unique passion pour cette jeune femme peu éduquée que les Goncourt jamais en reste d’une amabilité qualifiaient de « poissarde ». 

    Elle est la muse fidèle, l’organisatrice des dîners amicaux ou mondains qui « sont 1'œuvre commune de Gabrielle et d'Émile, une sorte de fête de famille élargie, un rituel amical, même s'ils ont dès le début une portée artistique non négligeable »

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    Alexandrine 

    Elle est aux côtés de Zola quand la presse le cloue au pilori après la publication de Thérèse Raquin « longue série d'articles injurieux qui dénoncent avec une violence inouïe l'immoralité de Zola. »

    C’est un couple qui vit dans le pêché ! le mariage n’interviendra que des années plus tard, elle en profitera à ce moment là pour changer de prénom comme pour effacer une ardoise un peu lourde à porter.

    Gabrielle est devenu Alexandrine, elle est une femme respectable, « elle s'offre plus qu'une virginité : un baptême » et le mariage semble leur avoir ouvert les portes de la réussite car cette année là parait le premier roman des Rougon.

    Toute dévouée « Elle veille sur son mari comme sur un grand naïf prompt à se décourager ou à se laisser berner. »

    Ce sont les années d’intense création entre « 1871 et 1877, il publie La Fortune des Rougon, La Curée, Le Ventre de Paris, La Conquête de Plassans, La Faute de l'abbé Mouret, Son Excellence Eugène Rougon et L'Assommoir. »

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    Maison de Zola à Médan

    Le cercle des amis s’agrandit « Il se lie aussi avec Gustave Flaubert, Alphonse Daudet et Ivan Tourgueniev, et des dîners littéraires les réunissent régulièrement »

    Emile est devenu célèbre, Alexandrine participe à l’animation des soirées de Médan où se croisent Monet, Cézanne, Manet

     

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    Henri Fantin-Latour Un atelier aux Batignolles
    Paris, musée d'Orsay© photo RMN, Hervé Lewandowski

     

    Mais Alexandrine n’a pas réussi à lui donner un enfant. Le couple va connaitre une crise très violent lorsque Zola tombe amoureux de Jeanne Rouzerot et lui fait 2 enfants : Denise et Jacques

     

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    Zola, Jeanne et leurs deux enfants

     

    « voici donc Alexandrine dans le rôle ingrat de l'épouse vieillissante, frigide et trompée. »

    Cette femme bafouée ne va pourtant pas baisser les bras et « Tout au long de l'Affaire, Alexandrine sera l'alter ego de Zola, sa correspondante de guerre, son témoin numéro 1. »

     

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    Elle est là dans l’exil « le rôle de Madame Zola est tracé : elle est « la gardienne et la dévouée », chargée de représenter et défendre l'écrivain. Elle va s'y consacrer à plein temps, y puiser des forces neuves - et surtout y gagner une stature que sans l'exil, elle n'aurait jamais acquis »

     

    Une belle biographie tracée par Evelyne Bloch-Dano dont j’avais déjà apprécié le portrait de Madame Proust. Elle nous fait aimé cette femme qui eu à la fin de sa vie un geste beau et magnanime en oeuvrant pour qu’ « un décret officiel accorde à Denise et Jacques le droit de porter le nom de leur père : Émile-Zola. »

     

    Pour retrouver tous mes billets sur Zola c'est ici

     

     

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    Le livre : Madame Zola - Evelyne Bloch-Dano - Editions Grasset numérique

  • Pour en finir avec Zola

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    Le titre du billet est un peu provocateur, mais c’est moi que je provoque, j’avais décidé il y a quelques mois de lire Les Rougon Macquart de bout en bout et dans l’ordre, chose que je n’avais jamais fait.

     

    Mais voilà j’ai calé sur un roman et du coup je me suis arrêtée là.

    J’ai décidé de reprendre quitte à sauter certains titres que j’ai déjà lus comme Germinal ou qui ne m’accrochent pas du tout comme Nana

     

    Je ne dis pas que je vais lire ça en deux temps trois mouvements mais je suis de nouveau en route et j’en profite pour enrichir ma lecture d’une biographie.

     

    Rendez-vous ici dès demain

  • L'âne et l'abeille - Gilles Lapouge

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    « Jésus décida de récompenser l'âne de Bethléem. il donna à tous les descendants de cet âne le pouvoir de rire.»

     

    Voilà un homme qui aime les chauve-souris et les colibris mais qui fait carrément une fixation sur les ânes et les abeilles. 

    Son choix est poétique, c’est la faute non pas à Voltaire mais à Francis Jammes et au divin Platon.

    Tombé dans le poème de Francis Jammes quand il était jeune, mais si vous savez...

     

    J’aime l’âne si doux
    marchant le long des houx.
     
    Il prend garde aux abeilles
    et bouge ses oreilles 

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    Celui là se nomme Séraphin

    Voilà notre homme qui s’embarque dans un livre où il est question du mariage improbable de ces deux animaux.Gilles Lapouge est amoureux à la fois de l’âne « qui bouge ses oreilles » et de l’abeille industrieuse.

    L’âne têtu (et ce n’est pas un mythe) et humble comme celui de la crèche à qui il manque une vertèbre ce qui le rend corvéable à merci, ne dit-on pas âne bâté ?

    L’âne marche, musarde, flâne, « L’âne est tenté par l'anarchie. » alors que l’abeille chacun sait qu’elle est une travailleuse hors pair, acceptant de se dévouer corps et âme pour sa reine et qui nous donne son miel. Gilles Lapouge nous dit

    « Ses colonies et ses ruches préfigurent les sociétés glaciales, techniciennes, sans ferveur ni déchirements, barbares en somme, modernes en somme »

    L’abeille elle philosophiquement n’est pas pour l’anarchie  « L’abeille est utopiste, à la manière de Platon et de Thomas Moore. » et elles sont résolument pour une société loin de tout individualisme.

     

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    « Les abeilles, en s'associant les unes avec les autres, sacrifient leur indépendance, leur insouciance, leur goût du plaisir et leur passion de l'inutile. »

     

    Ânes et abeilles, ils les passe tous en revue, de Modestine accompagnant Stevenson, aux pauvres ânes des tranchées de Verdun (ils y étaient !) en passant bien évidemment par La Fontaine incontournable quand il s’agit d’animaux. Mais il y a aussi : la Bible, la mythologie, Homère, Aristote ou l’inévitable Marcel P.

    Pour les abeilles c’est itou, des blasons à l’étude des ruches, aux savants qui se sont interroger sur la fabrication du miel et sur le sexe non pas des anges mais des bourdons, là Lapouge est ferme : l’abeille n’a pas de vie sexuelle qu’on se le dise ! si ce n’est avec des fleurs....alors que l’âne lui est un des seuls animaux à s’accoupler hors de son espèces ! oh voilà bien un « exhibitionniste » osé ! 

     

    C’est une lecture délicieuse, douce comme le miel mais qui requière la ténacité de l’âne car Gilles Lapouge n’est pas en reste d’érudition et remonte allègrement les siècles pour nous enchanter. Je vous avertis que quand Lapouge vous tient il ne vous lâche plus et que l’on file doux 

    Un livre qui en en même temps fable philosophique, essai scientifique mais surtout une fantasia poétique et amoureuse.

     

    Le livre : l’âne et l’abeille - Gilles Lapouge - Editions Albin Michel 

     

  • Où mène la poésie et la philo


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    La poésie et la philosophie peuvent parfois emporter un auteur jusqu'à la folie.

    Enfin je dis folie mais c'est une folie joyeuse, drôle et pleine de surprise. je vous donne un indice

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    Dès demain découvrez un auteur qui aime les chauve-souris, les colibris et bien d'autres animaux.

  • A la pêche aux moules

    J

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    Je vous abandonne quelques jours.

    je vais sur une île pour me gaver d'huitres, de marées, de petits enfants et d'amitié.

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