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A sauts et à gambades - Page 120

  • La Chute de Rome fin d'une civilisation - Bryan Ward-Perkins

    Commençons par une leçon d'histoire

    La chute de l’Empire romain, voilà bien un sujet loin des préoccupations du moment, encore que...

    J’ai dans ma bibliothèque le livre de Gibbons que j’ai tenté de lire à plusieurs reprises mais trop lourd et typographie bien trop petite pour moi.

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    J'ai résolu mon problème avec cette Chute de Rome, légère et brillante et qui vient contredire de façon nette la tendance qui s’est développée ces dernières années qui était de dire : euh non les barbares n’ont pas fait chuter l’Empire, euh ils étaient même plutôt positifs ces Goths et autres Vandales ! 

     

    Bryan Ward-Perkins revient mettre les pendules à l’heure et nous dire qu’il y a bien eu destruction d’un empire et que les romains n’ont peut être pas bien vu venir les choses.

    Des faits, des faits.

    En 410 les Wisigoths mettent la main sur Rome, Alaric entre en vainqueur dans Rome, les barbares touchent la cité antique au coeur.

    On peut voir là un apport de sang neuf, une migration des populations, il n’empêche qu’il s’agit bel et bien de la disparition d’un empire même si persiste loin de là l’Empire Byzantin qui survivra quelques siècles.

     

    L’auteur nous trace un peu le parcours de ces tribus qui vont mettre Rome à genoux alors qu’elle était forte d’une armée professionnelle mais atteinte par un déclin économique avec même des révoltes fiscales ! Déjà !!

    Comment être certain qu’il s’agit bien d’une destruction ? 

    Le déclin frappa toutes les couches de la société et tous les secteurs : production agricole, culture, la politique, la religion. L’impôt ne rentre plus, les réseaux de distribution sont détruits, fini la prospérité, les savoirs faire romains vont disparaitre, l’écrit est en chute libre et va désormais se limiter au monde religieux. 

    Exemple : le confort lié aux termes, aux égouts, aux aqueducs ne sera de nouveau atteint qu’à l’ère moderne

     

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    les nouveaux barbares ?

     

    Ce déclin perdura pendant plusieurs siècles

    « Une civilisation complète fut détruite, ramenant ses habitants à des manières de vivre telles qu’aux temps préhistoriques. Les romains avant la chute étaient eux aussi convaincus que nous le sommes nous aujourd’hui, que le monde resterait, pour l’essentiel, tel qu’il était. Ils avaient tort. A nous de ne pas répéter leur erreur et de ne pas nous bercer d’une fallacieuse assurance. »

     

    L’idée peu choquer, mais elle est intéressante à prendre en compte même si elle dérange 

    « J’affirme que les siècles post-romains connurent un déclin spectaculaire de la prospérité économique et de modèles élaborés, et que ce déclin frappa l’ensemble de la société, de la production agricole à la haute culture et des paysans jusqu’aux rois. Un effondrement démographique se produisit très probablement, et l’ample circulation des marchandises de qualité cessa tout à fait. Des outils culturels de haut niveau, tels que l’écrit, disparurent de certaines régions et se restreignirent dans toutes les autres. » 

     

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    Au Kenya les Shebabs somailens

    Le travail de l’auteur est sérieux et facile à lire, Paul Veyne a dit de ce livre qu’il était intelligent et équilibré, que voulez-vous que j’ajoute à ça ?

    Sinon que les barbares ne sont pas si loin que ça si ce n’est que les noms ont changé mais la barbarie est toujours la même.

     

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    Le livre : La chute de Rome fin d’une civilisation - traduction Frédéric Joly - Bryan Ward-Perkins - Alma Editeurs

     

    L’auteur

    Archéologue et fils d’un archéologue britannique, il a grandi à Rome et enseigne à Oxford. Spécialiste de la fin de l’Empire romain et du Haut Moyen Âge, il a reçu en 2006 le prix Hessell-Tiltman  The Fall of Rome and the End of Civilization.

     

  • Louons les grands hommes

    Pas de confusion, je ne fais qu’emprunter le titre à James Agee. Et quand je dis homme c’est un terme générique parce qu’il sera aussi question de femme.

     

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    La série des billet à venir pourrait s’intituler aussi : un été avec les classiques 

     

    J’ai passé l’été à me retremper dans la littérature, la vraie, la grande et ce fut un bonheur. Nouvelles lectures et relectures.

    J’ai pioché aussi bien en Europe qu’en Amérique.

    Je n'ai pas délaissé l'histoire celle avec un grand H

     

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    © Amelia Schmidt/CC/Flickr.com

    Essais, romans, biographies, journaux il y en a pour tous les goûts et je vous les déclinerai dans les semaines à venir en faisant peut être de temps à autre une petite petite place à la rentrée littéraire

  • En Provence sur les pas de Bosco - JF Jung et Sophie Pacifico le Guyader

    Henri Bosco le méconnu

     

    J’ai déjà dans ma bibliothèque des balades sur les pas de Giono ou une visite privée de sa maison, j’aime ces parcours personnalisés sur les traces d’un écrivain.

    Henri Bosco est un peu trop ignoré à mon goût aussi quelle belle idée que ce livre fait de textes et de photos.

    Disons tout de suite que les photos sont superbes et ont fait l’objet d’une expo à l’Isle sur la Sorgue. 

     

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    Il fut chargé de l’inventaire de la bibliothèque du Château de Lourmarin

     

    Mais le livre permet surtout de nous rappeler l’oeuvre et le parcours d’Henri Bosco.

    Comme Giono, inutile de parler de lui comme d’un écrivain régionaliste car son oeuvre est bien au-delà des romans de terroir. 

    C’est un monde onirique, parfois fantastique et toujours d’une inventivité et d’une créativité extraordinaire.

    Sa petit nièce Sophie Pacifico Le Guyader ouvre le livre avec un texte à sa mémoire qui permet d’entrer dans l’oeuvre de celui qui « rêvait de devenir un grand poète »

     

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    Le Bastidon d'Henri Bosco 

     

    Elle détaille la singularité de cette oeuvre, sa magie.

    « Qui a lu Le Mas Théotime n’oubliera plus l’image de la croix, du coeur et de la rose; qui a lu Hyacinthe gardera toujours en mémoire le mythe de l’âme emprisonnée au coeur d’un arbre. »

     

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    clic pour agrandir

     

    Une oeuvre qui permet de renouer avec la nature

    « Tiens me dit-il, montrant un arbuste qui semblait monter la garde, « c’est un laurier d’Apollon » Puis il coupa une branche du feuillage et, en me la tendant, il proposa de faire une halte » 

     

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    Elle dit cette écriture si particulière et si envoûtante

    « Il possédait l’art de conter les tempêtes de l’âme. Ses mots étaient polis comme les galets du Rhône, ses périodes amples comme des bourrasques de mistral. »

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    Henri Bosco s’est éteint en 1976 

    « Il repose au cimetière de Lourmarin non loin d’Albert Camus en ce Lubéron où il connait, selon la parole de René Char, « l’éternité à Lourmarin ».

     

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    Lourmarin

     

    Dans la seconde partie les photos de Jean-François Jung sont accompagnées par des extraits issus des romans. Enfin une partie photos souvenirs clôt le livre 

     

    Ce qui pour ma part me réjouit c’est que j’ai encore à lire plusieurs de ses romans et donc que j’ai devant moi du plaisir assuré.

    Un joli cadeau à vous faire ou à faire à un amateur d’Henri Bosco

     

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    Le livre - En Provence sur les pas d’Henri Bosco - Sophie Pacifico Le Guyader et Jean-François Jung - Editions Equinoxe

     

  • Douce France

    J’aime les voyages lointains mais j’aime aussi un monde beaucoup plus proche.

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    La Provence fait partie de moi intensément et même si je n’arpente pas les sentiers du Lubéron ou de la Montagnette autant que je voudrais j’aime lire à leur propos

     

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    Lourmarin

    Rendez-vous sous le soleil provençal dès demain

  • Sapiens - Yuval Noah Harari

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    Il y va carrément Yuval Noah Harari : une histoire de l’humanité, rien de moins ! Vous ne serez pas étonné qu’avec un sujet pareil le livre fasse 500 pages en grand format, mais j’ajoute immédiatement que la lecture, elle, est on ne peut plus facile.

     

    La question qui se pose immédiatement c’est comment traiter un sujet aussi vaste et rester d’une lecture aisée ? Le talent !

    Mettez dans un même sac l’histoire de l’homo sapiens, la naissance de l’agriculture, le moment de la naissance de l’écriture, le lien entre sexe et guerre, le pourquoi des sociétés majoritairement dominées par les hommes, la place de l’argent dans l’évolution des sociétés, le capitalisme et la génétique, et j’en oublie !

     

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    Quelques exemples ?

    « Si vous fourrez 10 000 chimpanzés dans le stade de Wembley ou les Chambres du Parlement, vous aurez le chaos. Mais si vous prenez 10 000 personnes qui ne se sont jamais rencontrées auparavant, elles peuvent coopérer et créer des choses étonnantes. » je sais pas vous mais moi ça me met en joie ...

     

    J’ai été absolument sidérée par l’idée que l’invention de l’agriculture fut un mauvais virage dans le développement de l’humanité, il nous dit que hélas hélas nos cerveaux n’étaient pas du tout adaptés à ça «  ils étaient adaptés à des tâches telles que grimper dans un arbre, cueillir des pommes, chasser un lapin ou chercher des champignons dans la forêt, Ils n’étaient pas adaptés à la pénibilité qu’implique le travail des champs, le fait de labourer, de récolter, d’apporter de l’eau, d’arracher les mauvaises herbes, ou d’autres choses de ce genre. »

     

    Il affirme parfois des choses qui font sursauter : « Pendant des millénaires, les trois principaux problèmes de l’humanité ont toujours été les mêmes : la famine, le manque de nourriture, les épidémies, les fléaux et les guerres, dit-il. Bien sûr, nous ne les avons pas complètement éliminés ces 60 dernières années, mais dans ces trois catégories nous sommes maintenant dans la meilleure position depuis des années. » 

     

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    Vous avez dit manipulations génétiques ?

     

    Comment dire j’ai été à la fois bluffée, parfois agacée mais toujours intéressée, je vous recommande le chapitre sur la religion, sur le capitalisme, et les derniers qui font froid dans le dos sur la génétique ou le développement de la biotechnologie ( si si rappelez vous un vieux feuilleton télé qui devient réalité) et qui annonceraient la fin de Homo sapiens rien de moins à moins que la recherche de l’éternité soit couronnée de succès.

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    Notez que l’auteur est à la fois un vulgarisateur magnifique et un provocateur éclatant. Qu’il manie avec habileté les grands concepts, souvent pour s’en moquer avec un humour ravageur, il vous promène dans l’espace et le temps avec brio. 

    Le plaisir de lecture est fortement augmenté par la traduction d’un maître du genre : Pierre-Emmanuel Dauzat.

     

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    Le livre : Sapiens - Yuval Noah Harari - Traduit par Pierre-Emmanuel Dauzat - Editions Albin Michel 

  • Le Berceau de l'humanité

    Vous avez entendu ou vu que les anthropologues ont trouvé peut être le chainon manquant entre Lucy et Homo sapiens.

    Voilà l’Homo Naledi

     

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    C’est en Afrique du Sud que ça s’est passé. Il reste à confirmer la datation des ossements de toute la famille car ils sont une quinzaine.

     

    Cela ne pouvait pas mieux tomber car figurez vous que j’étais en plein dans ma phase retour aux sources.

     

    Je vous en parle dès demain