La canicule cet été m’a incité à voyager en chambre. Pas de problème d’avion, de langue, de bagages perdus, rien que du bonheur
Je vous propose un voyage à pied insolite et lointain
C’est ici dès demain
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La canicule cet été m’a incité à voyager en chambre. Pas de problème d’avion, de langue, de bagages perdus, rien que du bonheur
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Vous vous êtes rendu compte que je traque les nouvelles traductions surtout quand il s’agit de livre qui sont dans mon petit Panthéon.
Et toc restons en Grèce et prenez le temps de lire ou de relire Alexis Zorba, pas celui un peu trop folklo d’Anthony Quinn, non le vrai celui de Kazantzaki un homme rongé par le doute et épris de liberté.
La traduction de René Bouchet est parfaite et l’on peut saluer les éditions Kambourakis qui avaient déjà donné une nouvelle traduction du Palais de glace très réussie.
© Alkis Konstantinidis Agence Reuters
J’avais déjà assisté à une liquidation à la grecque et j’ai profité de l’été pour récidiver et terminer ains la trilogie de Petros Markaris.
Ces deux polars valent essentiellement par l’atmosphère qui s’en dégage. Le commissaire Kostas Charitos est franchement très très sympathique, soucieux de ses collaborateurs, de sa famille, de ses amis. Il est loin du héros flic traditionnel, remisant sa voiture au garage faute de subsides pour la faire rouler, il regarde avec bienveillance les efforts de sa femme pour organiser une sorte de cantine familiale pour réduire les frais de bouffe !
Pourtant les intrigues de ces deux livres nous mettent au coeur du problème grec, pauvreté, colère, fin de l’abondance, misère des plus petits. Oui oui mais aussi, corruption, prévarication, clientélisme, fonctionnaires sans vraies tâches pendant que d’autres suent et ne touchent qu’une partie de leur traitement.
La vraie vie je vous dis.
Les deux intrigues se suivent sans difficulté sur fond d’escroquerie, de vengeance, d’argent parti pour les paradis fiscaux, fraude, politicien corrompu : on s’y croirait
J’ai été particulièrement intéressée par ce qui dit Markaris de la Grèce après les colonels, sortant d’une dictature épouvantable les grecs ont admiré et fait confiance aux anciens bannis qui sont devenus l’élite et qui a installé un régime clientèliste et corrompu reniant toutes ses convictions.
Vous ne pourrez pas dire que j’en dis trop sur l’intrigue, c'est sympa à lire. Laissez vous faire, lisez Markaris et soutenez Charitos !
Une interview de l’auteur sur la crise qui secoue le pays
Les livres
Le justicier d’Athènes - Petros Markaris - Traduction Michel Volkovitch - Editions du Seuil et Point Seuil
Pain éducation et liberté - Petros Markaris - Traduction Michel Volkovitch - Editions du Seuil
Après quelques brindilles pour vous appâter voici le complément.
La Grèce d’autrefois, la Grèce mise en scène par la famille Durrell. Une bonne façon de retrouver les paysages, les personnages que l’on a croisé dans des livres, de jouir d’un pays magnifique assez loin des mots comme dette ou austérité
« La petite baie est d'une perfection à vous couper le souffle : c'est une sublime conspiration de lumière, de bleu et de cyprès ».
En choisissant de lire ou relire ces trois livres je savais ce que je faisais, passer de la poésie des paysages au rire de situations cocasses, au bonheur de croiser les habitants des îles de Corfou ou de Rhodes, d’y puiser un brin d’histoire mais surtout d’y sentir la chaleur du soleil, le parfum de myrtes et les divagations des frères Durrell.
Satanés frères Durrell © Loomis Dean/Time Life Pictures/Getty Images
De savants mélanges dans ces trois livres. Vous pourrez passer des mythes antiques à des bestioles bien vivantes, faire le grand écart entre la prose de Lawrence et le ton joyeux et irrévérencieux de Gerald.
Gerald au temps de Corfou
Lawrence préfère le ton journalistique, un peu sérieux, bien documenté, agrémenté des conversations avec les uns et les autres, de bouts de correspondance avec des amis, les tribulations des statues des saints locaux, de baignades au clair de lune, de tapis de fleurs sauvages, de vergers magnifiques et de vignes séculaires.
Henry Mille rendit visite à Durrell à Corfou et en fit un livre : le Colosse de Maroussi
Lawrence imagine l’île de Corfou comme le repaire de Prospéro, le Prospéro de la Tempête, vérité ou invention ? Allez donc le demander aux autres occupants, Tibère ou Homère, enfin s’ils acceptent de vous parler.
Lawrence occupe une villa à Kalami avec sa femme, havre où il espère trouver l’inspiration et être à l’abri des bestioles que son damné petit frère rapporte avec régularité dans la maison occupée par le reste de la famille.
« Là poussent de grands arbres florissants, poiriers, grenadiers, pommiers aux fruits éclatants, figuiers domestiques et luxuriants oliviers. »
Le Jardin des Dieux n’avait jamais été traduit, quel manque ! Toute la magie de Corfou est condensée dans ces pages, magie d’une île, magie de l’enfance.
Car pendant que le grand frère Lawrence s’échine à écrire, Gerald qui n’a qu’une dizaine d’années s’en donne à coeur joie grâce à Theodore Stephanides un ami de Lawrence qui va prendre Gerald sous son aile et transformer pour lui Corfou en un terrain de jeu extraordinaire et fascinant.
« Par ailleurs, j’imaginais sans mal la réaction de Larry (Lawrence Durrell) à l’idée d’un vautour dans la maison »
On peut dire que c’est ici que s’est forgée son âme de biologiste.
Je vous engage à suivre Sally l’ânesse sur les chemins, prendre place à bord de l’embarcation de Gerald avec chien et hibou. Un brin d’entomologie, un rien de biologie marine et toc voilà l’éducation du jeune boy qui prend forme d’autant que Lawrence, bien que parfois victime des facéties du gamin, scorpion et serpent sont de la partie, initie son frère aux livres important comme ceux du naturaliste Jean-Henri Fabre.
Le décor de Vénus et la mer à Rhodes
Ces diables de Durrell ont réellement la bougeotte et quelques années plus tard Lawrence va travailler à Rhodes, l’occasion pour nous d’y faire un voyage dans le temps,
Plus historique le livre est tout à fait passionnant.
Voilà une trilogie bien sympathique et si comme moi vous n’avez jamais fait le voyage en Grèce cela vous permettra au moins d’en rêver.
Les Livres
L’île de Prospero - Lawrence Durrell - Editions Le livre de poche
Vénus sur l’île - Lawrence Durrel - Editions Le livre de poche
Le Jardin des Dieux - Gerald Durrell - Editions La table ronde
« Décomposez la Grèce et vous verrez qu’il ne restera pour finir, qu’un olivier, une vigne et un bateau » Odysseus Elytis
Le mois de juillet ne fut pas seulement caniculaire, ce fut aussi un mois en bleu et blanc pour moi, clouée à l’abri pour cause de chaleur, derrière mon ventilateur j’ai suivi de près la crise grecque.
J’ai écouté je ne sais combien d’émissions de radio, j’ai regardé tous les C’ dans l’air sur le sujet.
Bon cela ne m’a pas suffit, curieusement alors que ma médiathèque est vraiment très riche je n’y ai pratiquement rien trouvé sur l’histoire grecque récente !
Alors je me suis tournée vers le passé, bien m’en a pris car ces livres là m’ont autant éclairé que bien des débats.
Allez je vous embarque sur mon caïque pour deux trilogies grecques
La rentrée pas la rentrée littéraire, non tout simplement la mienne, l’été fut chaud chaud chaud à Lyon et cela a rendu mon cerveau un rien mollasson.
Je suis contente de vous retrouver, je ne crois pas que je répondrai à tous vos commentaires sur mes bribes et brindilles sauf à ceux qui appellent un réponse particulière.
Je vais aller lire tous les billets chez vous et j’ai du retard à rattraper.
Merci à vous tous qui avez été nombreux sur le blog malgré mon absence