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Rechercher : le berger de l'avent

  • Les Biographies de Stefan Zweig

    Philosopher, penser 

     

    Un petit détour avant le prochain billet de la série pour faire le point sur les biographies de Stefan Zweig

     

    Au fil du temps j'ai apprécié toutes ses biograpghies, certaines sont courtes, d'autres plus fouillées mais toutes sont passionnantes 

    L'histoire, les découvertes, la philosophie et la littérature sont au programme 

     

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    Bonne lecture !!

  • Ceux de Podlipnaïa - Theodor Rechetnikov

    La misère Russe 

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    Viktor Vasnetsov

    L’homme naît pour une vie de souffrance, qu’il supporte et traîne comme un boulet et qui finit par l’écraser…

    Tout d’abord le nom de l’auteur ne vous dira rien, pas étonnant la dernière édition de ce roman date de ...1920 ou à peu près.

    Un écrivain à la Zola dit l’éditeur, oui le Zola le plus noir, le plus sordide mais avec un fond de drôlerie qui vous ramène au roman russe.

     

    Podlipnaïa c’est un hameau moche, sale et pauvre ! ce n’est pas moi que le dit c’est l’auteur. La Sibérie dans ce qu’elle a de plus terrible. Les récoltes sont maigres, les intempéries fréquentes, les hivers redoutables et Pila le paysan n’est jamais loin de crever de faim car il n’a « ni grange, ni meules de foin, ni jardin potager ».

    Tous les habitants sont « malades de misère et de saleté »

     

     

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    La mort rattrape les enfants, les parents ne s’en attristent pas vraiment, une bouche de moins à nourrir. D’ailleurs la fille de Pila vient de mourir, elle était fiancée à Syssoïko qui est le seul à s’attrister, le Pope exige de l’argent pour l’enterrement et finit par prendre le seul bien de Pila : sa vache.

    Trop c’est trop il décide de quitter Podlipnaïa avec femme et enfants.

    Ils ne sont jamais sortis du village et les péripéties ne vont pas manquer, tantôt tragiques, tantôt drôles, le passage par la case prison les déroute mais ne les décourage pas. 

    Ils ont un rêve devenir bourlaki, manoeuvrer les lourdes barques chargées de sel, de blé ou de fer. 

     

    Ils vont devoir appendre le maniement des rames, mais la remontée du fleuve c’est une autre paire de manche ! Les barques sont halées par quinze homme, le travail est épuisant mais il peuvent manger à leur faim et travailler comme des forçats ne leur semble pas anormal. Dur au travail, dur à la peine mais en comparaison de la vie de paysan les « haleurs sur les rivières mènent la belle vie »

    Le bourlaki c’est la figure du travailleur, si l’on veut poursuivre la comparaison avec Zola c’est le mineur de Germinal !

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                                   Ilya Repin haleurs sur la Volga

     "Les bourlakis travaillent : leurs échines s'abaissent et se relèvent en cadence, pour se courber encore."

     

    Voilà je vous laisse découvrir la vie de Pila et Sissoïko plus avant. 

    Dans ce récit pas de jolies phrases, la réalité toute nue sans fioritures, un style « sobre et énergique » dit le traducteur.

    Ce serait d’une noirceur insupportable si Rechetnikov ne mariait pas le réalisme au comique, cela m’a évoqué Gogol et Isaac Babel.

    Octave Mirbeau mettait Ceux de Podlipnaïa sur le même plan que les romans de Tolstoï et Dostoïevski, je n’irai pas jusque là mais la lecture et la découverte de cet auteur est tout à fait surprenante et réjouissante.

     

    Vous pouvez lire le bien qu’en pense Cécile.

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    Le livre : Ceux de Podlipnaïa - Theodor Rechetnikov - Editions Arbre Vengeur 2011

     

    L’auteur

    Fédor Mikhaïlovitch Rechetnikov (1841-1871). Orphelin précoce élevé par son oncle, modeste employé des postes, il fut d’abord scribe au tribunal avant de devenir fonctionnaire au ministère des Finances. Très jeune, il entra en contact avec les cercles littéraires de Saint-Pétersbourg et c’est d’ailleurs pour poursuivre une carrière dans les lettres qu’il décida de quitter la vie active. Son premier roman, Ceux de Podlipnaïa, fut publié en 1864 dans le journal Le Contemporain dirigé par le célèbre intellectuel libéral Nekrassov. Ce texte sans concessions frappa les lecteurs de l’époque, notamment par son évocation vériste des misérables conditions d’existence des paysans sibériens. Emporté par la tuberculose, le jeune homme ne laisse en effet dans son sillage que l’embryon d’une oeuvre prometteuse.

    Éprouvant des difficultés à concilier sa vie de famille et l’exercice de son art, rongé par la dépression, il sombra dans l’alcoolisme puis contracta la tuberculose à laquelle il allait succomber. Il est enterré à Saint-Pétersbourg.(source l’éditeur)

     

  • La Venise de Suarès

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    Ca d'Oro

    La légèreté et la grâce sont les éléments de l’harmonie à Venise. Beaucoup de petits palais ne plaisent que par le rythme délicieux des vides et des pleins, à la façon des dentelles. Les bords, comme des bandes, font cadre à l’ensemble. La dentelle est venue d’Asie.

     

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    Le Rialto

    A Venise, je pense aux Persans. Les rinceaux, les rosaces, les mufles de lion, les feuillages, autant de points coupés. Le point de rose fleurit tout à tour, chaque rive éclairée du Grand Canal.
    La maison en fleur de pierre est faite pour épouser la vie, et non pour s’en défendre. Elle n’est pas l’asile où l’on s’abrite, le lieu où l’on rentre pour manger et dormir : mais le palais de fête, qu’on a choisi en sa forme et son ornement, pour y vivre avec bonheur et goûter les voluptés qu’on préfère.

    Le livre : Voyage du condottière - André Suarès - Edtions Granit

    Les photos du blog VenetiaMicio qui vous donne envie de partir ou de rêver à Venise et TraMeZziniMag qui vous promet une balade magique

  • A la recherche de Winston Churchill

    Au début de l’année j’ai lu avec délectation la biographie de Winston Churchill et cet été Pierre Assouline sur France Culture vient pendant une semaine de nous régaler d’une série sur "Winnie" comme l’appellent affectueusement les anglais.
    Je vous invite de toute urgence, avant que les podcasts ne soient plus disponibles, à télécharger ces émissions qui sont passionnantes : Les Grandes Traversées (Archives, débats et documentaires)

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    En trois volets Pierre Assouline propose une partie d’archives sonores, les discours de Churchill traduits (ouf pour moi) et lus par des acteurs ou des historiens, un régal
    Mais ce n’est pas tout car il y a aussi une partie documentaire qui reprend toutes les facettes de Winston Churchill : l’aventurier, l’écrivain, le guerrier, le mythe ou l’homme privé.
    Enfin pour nous éclairer un débat est animé avec des historiens anglais et français et j’ai entendu avec grand plaisir François Kersaudy auteur de la biographie chez Tallandier et traducteur des Mémoires de guerre chez le même éditeur. On y sent toute la fougue qu’il a mis dans sa traduction.
    Une série d’émissions tout à fait exceptionnelles que je vais garder précieusement.
    Du coup bien sûr j’ai bien l’intention de lire « Mes jeunes années » et « Mémoires de guerre »

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  • Tour de France

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    C’était déjà le soir quand nos voyageurs arrivèrent près de Lyon. Devant eux se dressaient les hautes collines couronnées par les dix-sept forts de Lyon. Ces collines étaient encore éclairées par les derniers rayons du crépuscule, tandis que la ville se couvrait de la brume du soir. Mais bientôt tous les becs de gaz s’allumèrent comme autant d’étoiles qui, perçant la brume de leur blanche lueur, illuminaient la ville tout entière et renvoyaient des reflets jusque sur les campagnes environnantes.

     

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    Atelier de canut


    Ces hautes maisons d’aspect pauvre d’où l’on entend sortir le bruit actif des métiers. C’est là qu’habite la nombreuse population ouvrière. Chacun à là son petit logement ou son atelier, souvent perché au cinquième ou sixième étage, souvent aussi enfoncé sous le sol, et il y travaille tout la journée à lancer la navette entre les fils de soie.


    Le livre
    :

    Le Tour de France par deux enfants - G Bruno - Editions Belin

  • Un bol de nature

    Quelques extraits de livres, de ceux que je ne prête pas, de ceux qui me sont précieux et que je peux ouvrir à n’importe quelle page et y trouver un grand plaisir de lecture. Des livres riches et magnifiques, poétiques et sensibles. Certains sont épuisés chez l'éditeur mais la persévérance fait des miracles.

    Tout cela a commencé, voici quinze ans déjà, par un pique-nique à la pointe orientale de l’île d’Orléans, là où l’accès au fleuve est rendu hasardeux, en juillet par une immense batture chargée de joncs, de foin de mer et de riz sauvage. Le lieu où nous nous trouvions était paisible, préservé.(...) Dans l’après-midi, au cours d’une promenade au bord du fleuve, j’aperçus cachée dans les arbres et à demi enfouie sous les hautes herbes, une petite cabane rouge qui servait de camp de chasse. Je ne savais pas encore que cette maisonnette de bois rond allait devenir un des lieux importants de ma vie.
    Pierre Morency - L’oeil américain - Boréal

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    Une batture

    Chaque année, après les tempêtes de neige du coeur de l’hiver, survient une nuit de dégel où le tintement de l’eau qui goutte traverse le pays, réveillant sur son passage les créatures assoupies pour la nuit et d’autres qui dormaient depuis le début de l’hiver. La mouffette roulée en boule au fond de sa tanière déplie ses membres et risque une sortie dans cet univers humide, en traînant son ventre dans la neige. La trace de la mouffette marque l’un des premiers événements repérables de ce cycle de fins et de commencements qu’on appelle une année
    Aldo Leopold - Almanach d’un comté des sables

     

     

    Dans l’herbe autour du chalet, les abeilles sont très occupées à butiner les pissenlits dorés, et ne prêtent aucune attentions aux houstonies et aux violettes. Les violettes pourpres, bleues et blanches, poussent à telle profusion que l’air est embaumé de leur parfum. La brise apporte l’odeur sucrée des fleurs de pruniers sauvages qui poussent dans les bois sur la colline. Les abeilles aiment les fleurs des pruniers sauvages et moi aussi.
    Sue Hubbell - Une année à la campagne

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    Tinker Creek

    Il y a dans ce monde sept ou huit catégories de phénomènes qui valent la peine qu’on en parle, et l’une d’entre elles, c’est le temps qu’il fait. Si, d’aventure, l’envie vous prenait de sauter dans votre voiture, de traverser tout le pays, et de franchir les montagnes pour arriver dans notre vallée, et là, de traverser Tinker Creek, de monter la route qui mène à la maison, et si par hasard, vos pas vous faisaient traverser la cour, frapper à la porte et demander à entrer, et que, vous vous mettiez à parler du temps qu’il fait, alors, vous seriez le bienvenu.
    Annie Dillard - Pèlerinage à Tinker Creek