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Rechercher : le berger de l'avent

  • Bribes de poésie alsacienne

    Bribes de poésie alsacienne

     

    Le sous-bois est recouvert d’herbes et d’anémones

    et les bouleaux portent tous une couronne

    vert pâle faite de jeunes feuilles scintillantes.

    Réveillés par les cloches, les merisiers

    ont revêtu des aubes de communiantes

    pour éparpiller leur floraison 

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    Ah ! comme alors tout est simple dans ta vie :

    ici un chemin en lisière des bois, là un prunellier

    avec ses petites baies bleues, un pierre pas loin, 

    des papillons qui survolent les trèfles

    et sur l’eau des fossés de petites feuilles qui dérivent 

    comme s’en vont tes soucis et tes maux terrestres.

     

     

    Il neige

    Penché par-dessus les montagnes et les vergers

    le soir avec ses troupeaux de nuages

    se prosterne

    et c’est comme s’il dispensait la paix

    sur la terre.

     

     

    L’auteur : Alsacien qui fit le choix d’écrire dans son dialecte, imperméable à la comédie sociale et qui n’avait d’autre joie que de courir les forêts et les prés. Son frère maire de Guebwiller fut décalré « juste parmi les nations ». Il appartint à une génération qui vit deux guerres mondiales et il changea de nationalité. 

     

     

    Le livre : Par les fossés et par les haies - Emile Storck - Editions Arfuyen

  • Bribes de Georges Perec

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    Je me souviens qu'au « Monopoly », l'avenue de Breteuil est verte, l'avenue Henri-Martin rouge, et l'avenue Mozart orange.

     

    Je me souviens que c'est grâce à Edith Piaf que les Compagnons de la Chanson, Eddie Constantine et Yves Montand débutèrent.

     

    Je me souviens de l'époque où Sacha Distel était guitariste de jazz.

     

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    Je me souviens que les coureurs cyclistes avaient une chambre à air de secours roulée en huit autour de leurs épaules.

     

    Je me souviens que le lendemain de la mort de Gide, Mauriac reçut ce télégramme : « Enfer n'existe pas. Peux te dissiper. Stop. Gide. »

     

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    Le livre : Je me souviens - Georges Perec - Editions Hachette

  • Bribes de Stefan Zweig

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    « Pouchkine, l’ancêtre de la littérature russe, est de sang princier, Léon Tolstoï descend d’une antique lignée de comtes. Tourgueniev est un gentilhomme campagnard. Dostoïevsky est fils de haut fonctionnaire appartenant à la noblesse : tous sont nobles. C’est que dans la Russie du XIXe siècle la littérature, l’art, toutes les formes de l’activité intellectuelle sont réservées à la noblesse, comme elle possède territoires et châteaux, fleuves et mines, forêts et champs jusqu’aux hommes eux-mêmes, les serfs, qui font produire ceux-ci à la sueur de leur front. Puissance, fortune, postes officiels, connaissance et savoir sont l’apanage exclusif de cent familles, de dix mille personnes dans une nation de plus de cents millions d’habitants. Elles seules représentent aux yeux du monde la Russie, sa richesse, sa race, sa force et son cerveau. »

     

     

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    « Les premières œuvres de Gorki ont provoqué dans le monde une réaction indescriptible, d’une puissance élémentaire, une sorte d’ébranlement, de secousse, de déchirement : une Russie nouvelle, chacun le sentait, venait de se faire entendre pour la première fois, et cette voix sortait de la poitrine gigantesque et oppressée du peuple. Certes dans leurs sublimes visions Dostoïevsky, Tolstoï et Tourgueniev nous avaient laissé pressentir depuis fort longtemps déjà la grandeur et la violence de l’âme russe. Mais Gorki, lui, représentait tout à coup les mêmes choses d’une manière différente avec plus de réalisme en quelque sorte : il ne peignait pas seulement l’âme, mais aussi l’homme lui-même tout entier, nu, la réalité russe, avec une netteté impitoyable, une exactitude documentaire. »

     

     

    Le livre : Souvenirs et rencontres - Stefan Zweig - Editions Grasset Cahiers rouges

  • Bribes de Peter Handke

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    « Il y a peu, j’étais sur le sommet de l’Untersberg, dans la neige. Juste au-dessus de moi une corneille flottait au vent, proche à la prendre de la main. Le jaune des serres plaquées contre le corps me parut être l’image même de l’oiseau ; le brun doré des ailes irisées de soleil ; le bleu du ciel. Ces trois éléments traçaient le sillage d’un vaste espace aérien qui, au même instant, me fit l’effet d’un drapeau tricolore.

    Un drapeau qui ne prétendait à rien, un simple objet fait de couleurs. Mais grâce à lui les drapeaux d’étoffe qui jusqu’alors n’ont fait que boucher la vue sont devenus au moins quelque chose qu’on puisse regarder car leur origine pacifique se trouve dans mon imagination. »

      

    Le livre : La leçon de la Sainte Victoire - Peter Handke - Folio numérique

  • Bribes de Frédéric Schiffter


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    « Molière nous décrit tous les radins dans L'Avare ; tous les hommes qui aiment les femmes dans Dom Juan ; tous les faux-culs dans Tartuffe. Le fabuleux bestiaire de La Fontaine nous rappelle combien les mœurs ne varient jamais malgré le temps. En peignant la cruauté des hommes ou les saccages du temps, Bosch, Goya, Schiele nous surexposent la douleur d’exister en son essence même. 

    Dans Madame Bovary Flaubert démonte les mécanismes mortels de nos illusions narcissiques, Kafka, dans Le Procès, les rouages étatiques qui nous écrasent, Houellebecq, dans Les Particules élémentaires, les ressorts déprimants de notre plaisir sexuel. 

    Le temps de la contemplation picturale, de la représentation théâtrale, de la lecture poétique ou romanesque, nous accédons à une connaissance claire, distincte et jubilante de tout ce que produit la Volonté dans l’univers et en nous-mêmes. En cela, toute grande œuvre répond exactement à la définition scolastique de la vérité : une adéquation entre la conscience et la réalité. »

     

     

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    Le livre : Philosophie sentimentale - Frédéric Schiffter - Editions Flammarion

  • Bribes de Bill Bryson

     

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    « Bienvenue. Et félicitations. Ravi de voir que vous y êtes arrivé. Je sais que ça n’a pas été facile – et même un peu plus compliqué que vous ne le soupçonnez.

    Avant tout, il a fallu, pour que vous soyez là aujourd’hui, que des billions d’atomes errant au hasard aient la curieuse obligeance de s’assembler de façon complexe pour vous créer. Cet arrangement est si particulier qu’il n’a jamais été tenté auparavant et n’existera qu’une seule fois. Pendant les années à venir (encore nombreuses, souhaitons-le), ces minuscules particules vont accomplir sans rechigner les milliards de tâches délicates nécessaires pour vous conserver intact et vous permettre de jouir de cet état suprêmement agréable, mais pas toujours apprécié à sa juste valeur, qu’est l’existence. »

     

     

    Le livre : Une histoire de tout ou presque - Bill Bryson - Editions Payot