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  • Les Noirs de l'été

    Les Noirs de l’été

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    Entre deux pavés de l’été j’ai lu quelques polars que j’ai beaucoup aimé.
    J’ai une amie qui en lit et en écoute beaucoup, nous pouvons ainsi échanger avec efficacité.

    J’ai lu la trilogie d’un italien que vous allez voir un peu partout, sa série est très réussie.
    Je n’ai pas marché j’ai couru, c’est par moment un peu trash mais sous le soleil de Sardaigne on pardonne tout.

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    Et puis les héroïnes sont deux nanas pas vraiment classiques mais très attachantes.
    Aller hop laissez-vous faire.

    Les Livres :
    L’île des âmes – L’illusion du mal – Le chant des innocents - Piergiorgio Pulixi  - Traduits par Anatole Pons Reumaux – Éditions  Gallmeister -

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    Un polar pas neuf du tout, paru il y a déjà au moins deux ou trois ans
    Martin Ibon nous donne rendez-vous dans une région d’Espagne que j’aime bien depuis les livres de Dolorès Redondo, la Cantabrie où il pleut il pleut comme c'est à peine croyable.

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    Il faut croire que le réchauffement climatique n’est pas allé jusque-là !!!
    Un polar mené avec efficacité, où le mal n’est pas forcément où on l’attend.

    Le Livre : La Valse des Tulipes – Martin Ibon – Éditions Actes Sud

     

     

    Le polar à la finlandaise, ah ces nordiques ils sont vraiment bons question polars.
    Deux livres de bonne facture avec des sujets très actuels, et puis partir dans le froid de la Finlande par temps de canicule ça m’a fait un bien fou

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    Les Livres : Le Serment et La Revanche – Arttu Tuominen – Éditions de la Martinière

     

    Enfin mes préférés je crois à cause des personnages, du lieu, et parce que c’est écrit par une femme talentueuse.

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    Le Pays Basque


    Ce sera une trilogie mais pour le moment deux seulement sont publiés en français.
    J’ai lu le premier et écouté le second.

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    J’aime l’équipe de policiers malmenée par les méchants, j’aime Kraken le policier et la région où cela se passe, bref là aussi j’ai couru comme une folle, je me suis laissée embarquer et j’ai tremblé.
    L’auteur a aussi publié un polar historique Aquitania qui me tente bien et qui sortira en poche Pocket le 5 octobre.

    Les Livres :
    Le Silence de la ville blanche - Eva Garcia Saenz de Urturi -Éditions Pocket
    Les Rites de l’eau – Eva Garcia Saenz de Urturi – Éditions Fleuve noir

  • Un Tableau Un livre Vue de Delft

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    « Dans la vue de Delft de Vermeer, on s’étonne de la lumière, de la luminosité des couleurs (le bleu des toits), et on ne peut s’empêcher de lorgner le « petit mur jaune » qui s’est dilaté depuis Proust jusqu’à devenir l’image même de la transmutation du monde dans la peinture. »

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    Le Livre : Au jour le jour - Paul de Roux - Editions Le Temps qu’il fait
    Le Tableau : Vue de Delft – Johannes Vermeer – Musée Mauritshuis La Haye

  • Proust roman familial - Laure Murat

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    Après bien des hésitations j’ai renoncé à lire La Montagne magique cet été, ben oui j’avoue tout.

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    Vous me direz alors qu’as-tu lu mon petit loup ? J’ai quand même fait dans le classique en relisant Du côté de chez Swann avec un total bonheur, j’ai ajouté quelques marques au crayon, gommé celles que je ne parvenais plus à lire.

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    Et le croirez-vous j’apprends que Laure Murat sort un livre sur sa lecture de la Recherche.
    Ça n’a pas trainé et je viens de terminer ma lecture.
    Alors amie, amis, aficionados je vous dis tout.

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    Ce livre est un mixte entre un récit très personnel quasi autobiographique et une analyse littéraire d’une œuvre mille fois commentée.

    C’est « un hommage au pouvoir d’émancipation de la littérature » et un exercice d’admiration mâtiné d’impressions et souvenirs liés à la vie personnelle de l’autrice.

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    Laure Murat appartient par naissance au monde de Proust. « Toute mon adolescence, j’ai entendu parler des personnages de la Recherche, persuadée qu’ils étaient des oncles ou des cousines que je n’avais pas encore rencontré »

    Le souvenir lui revient de la comédie aristocratique qui rend si drôle certains passages de la Recherche.

    « Mon père, qui était un grand lecteur, en parlait à table, citait les plaisanteries stupides du docteur Cottard, évoquait le baron de Charlus comme s’il s’était agi d’un cousin. La Recherche était un monde familier, voire familial, avant même que je la lise »

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    C’est un charmant méli-mélo qu’elle nous livre, nous faisant passer des salons de sa famille aux salons d’Oriane de Guermantes

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    Arrive sa première lecture « Ce livre immense m’enchantait comme un kaléidoscope dont chaque mouvement révèle des figures et des combinaisons insoupçonnables, des mondes infinis. »

    Cette lecture lui ouvre les yeux car Laure Murat avoue « Le plus sidérant, c’était que toutes les scènes lues où l’aristocratie entrait en jeu étaient infiniment plus vivantes que les scènes vécues dont j’avais été témoin »

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    Mêlant réflexions sur l’œuvre et souvenirs d’enfance puis d’adolescence jusqu’à la rupture familiale en raison de son orientation sexuelle.
    Elle raconte comment sa lecture de la Recherche lui aura permis de s’extraire de cette ambiance délétère.

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    Elle pose de multiples bombes çà et là et chaque fois rend grâce à Marcel Proust de son aide pour comprendre son milieu et se hisser hors du trou.
    Proust qui lui permet de s’évader, de briser les codes, de mettre à distance une famille qui remonte à Guillaume le Conquérant en passant par le roi de Naples.
    « Il ne sera pas exagéré de dire que Proust m’a sauvé »

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    Laure Murat se nourrit de littérature, elle dit son admiration « Le pouvoir de Proust à convoquer l’univers dans une tasse de thé ou à le faire sortir de la gelée d’un bœuf mode est le même est le même que celui de la nature dans sa diversité infinie des espèces et des plantes. »

    Ou encore , Marcel Proust a accompli un prodige « faire tourner les mondes, à montrer l’envers de la tapisserie, à nous guider dans sa trame et ses fils multicolores. Marcel Proust l’a accompli depuis sa chambre aux murs recouverts de liège, allongé écrivant dans les positions les plus inconfortables, se nourrissant de croissants et de café au lait » et ce pendant plus de dix ans.

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    Reconstitution historique savoureuse, Laure Murat décortique le fonctionnement de l'aristocratie, cet échafaudage qui ne s'appuie sur rien, ce monde où l'apparence, les mots, ont remplacé la réalité.

    Elle nous livre son point de vue sur le travail de sape de Proust s’acharnant à nous montrer la totale vacuité de ce monde.

    J’ai beaucoup aimé le portrait qu’elle fait de son entourage, personne n’y trouve grâce.

    On sent encore l’effort douloureux qui fut nécessaire à Laure Murat pour s’affranchir d’un entourage reposant sur des postures et un carcan puissant.

    Elle fait une reconstruction de sa généalogie, reconstruction douloureuse s’il en fut.
    Elle s’est libérée d’une gangue, la littérature a permis son émancipation, son livre est bouleversant, drôle, pudique, riche d’images inoubliables, de comparaisons vachardes et pourtant bien véridiques.

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    La Recherche est le roman que Laure Murat a le plus relu, elle y a trouvé un recours inespéré et une formidable consolation.

    Ce livre est destiné soit aux fans absolus mais plus sûrement à ceux qui n’ont jamais lu Proust et qui s’interrogent.

    Allez-y c’est réjouissant et passionnant.

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    Le livre : Proust, Roman familial – Laure Murat

  • Une rentrée Jardins et maisons

    J’aime faire de courts billets entre deux livres denses, longs, et parfois difficiles.

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    J’ai opté pour des Bribes et brindilles, puis j’ai ajouté la chronique Un tableau un livre que vous semblez apprécier.

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    Les Livres jaune de Vincent Van gogh

    Je vais ajouter en cette rentrée une nouvelle sorte de chroniques.
    Les maison et jardins d’écrivains.

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    J’espère que ces chroniques vous plairont, cela démarrera dans quelques jours le temps de faire un petit stock.

    Et je me dis : pourquoi pas la musique ? oui mais là même si j’aime beaucoup j’ai peur de ne pas savoir en parler ….on verra !

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    Je profite de ce billet pour vous remercier toutes et tous pour votre visite ici, pour vos commentaires et parfois vos messages personnels qui sont toujours un plaisir pour moi

  • Les Débuts - Claire Marin

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    Souvent certains d’entre vous m’interroge : comment fais-tu pour choisir un livre ? Un brin de réponse ici.
    Un livre que je n’ai pas choisi
    c'est un cadeau d’anniversaire
    Offert par quelqu’un qui connaît bien mes goûts

    Un livre placé sous la tutelle bienveillante de Clément Rosset un philosophe que j’aime particulièrement.
    Un livre de Claire Marin avec qui j’ai fait connaissance sur le thème de la douleur.

    Et bien bonne nouvelle c’est tout à fait réussi, j’ai aimé, vraiment beaucoup aimé, même si la lecture m’a demandé un effort certain.

     

    Vous l’avez compris c’est un essai philosophique qui pourrait s’intituler : Y a-t-il un début à tout ?

    On y parle de débuts de romans, comme celui si célèbre d’Italo Calvino « Si par une nuit d’hiver un voyageur » car en matière de roman « On espère du début d'un roman et peut-être de n'importe quelle histoire, fictive ou non, une véritable surprise, un étonnement franc. »

    Mais très vite l’auteure nous embarque car les débuts ne sont pas seulement ceux de la lecture ou de l’enfance.

    Les débuts cela peut être la naissance mais aussi l’adolescence, le début d’un roman, le début d’un emploi.

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    Elle affirme une certitude celle qui dit : « Il faut vivre chaque jour comme un début » ou pour le dire comme Emerson que cite Claire Marin « toujours vivre dans un jour neuf »

    Elle nous dit que les débuts c’est un peu comme les premiers pas de l’enfant, incertains, hésitants mais conquérants.

    Ces liens ainsi créés nous emportent car la finesse et l’intelligence de sa réflexion nous font sortir de la routine, nous donne l’impression d’être beaucoup plus fûté qu’en réalité.

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    Ce qui rend la lecture passionnant mais exigeante c’est que Claire Marin fait la cour aux philosophes et romanciers, sans ordre préétabli cela va de Montaigne à Jankélévitch, de Pessoa à Romain Gary et Annie Ernaux, mais aussi vers Sofia Coppola.
    Elle dévide sa pelote patiemment.

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    Elle donne la parole à Bergson et Bachelard, « ces moments où la force d'un sentiment, d'une sensation physique, l'effet d'une parole ou d'une image font vriller mon esprit, renversent ma représentation du monde ». Et toc j’ai aussitôt commandé Intuition de l’instant que je n’ai jamais lu.

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    Si l’on verse vers la littérature elle nous dit que c’est le « le réservoir de l'inouï » celui dont surgissent les émotions.
    La notion de début n’est pas une question d’âge, c’est plutôt « Découvrir ce dont on est capable seul, à 18, 40 ou 75 ans. » Je vous avoue que ces petites phrases font un bien fou.
    Ou celle-ci que j’aime beaucoup aussi « chaque amour à n'importe quel âge de la vie peut prétendre à être le premier »

    Une étincelle  une possibilité et une nouveauté qui nous bouleverse qui parfois fait chavirer notre vie.
    C’est une sorte de cadeau pour casser le ronronnement, pour faire rupture dans le quotidien.
    « Le début, c’est quand le réel nous égratigne, nous provoque, nous bouscule. »

    Parfois un début est une « radicale nouveauté » mais parfois il est difficile de repérer ce moment parfois éphémère, il n’y a pas toujours un avant et un après.

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    Un début peut être aussi un recommencement car celui-ci peut être réjouissant, vivifiant, c’est une quête du renouveau
    « Ainsi, des histoires commencent comme si c’était la première fois. Avec une intensité telle que les fois précédentes pâlissent s’effacent devant tant de splendeur. La première fois balaye le passé et toutes les autres premières fois. Alors quel que soit mon âge, je peux aimer comme si je n’avais jamais aimé auparavant, porté par une ardeur adolescente. » 

    De quoi nous souvenons nous en pensant à nos débuts ? d’un coup de foudre, de la naissance d’une étincelle ? ou d’une annonce difficile : une rupture, un départ, un diagnostic.
    Les débuts détiennent une force explosive qui “brise ou détourne le cours des choses”.

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    Dans un interview Claire Marin dit « Il ne faut pas réduire les débuts et les commencements à une chronologie linéaire de l’existence. Il y a de grands commencements qui peuvent survenir plus tard dans la vie, de vrais débuts tardifs et des recommencements totalement inattendus. »

    Je ne vous cache pas que par moment il faut s’accrocher un peu, Claire Marin n’offre pas une démonstration, il y a les débuts évidents mais aussi ceux que l’on n’attend pas et qui sont un rien mystérieux.
    L’écriture est simple, fluide mais dense. Les chapitres sont courts

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    Claire Marin nous invite à une réflexion légère et savante, riche et pleine de joie, je suis certaine que même s’il n’est pas cité Spinoza n’est pas loin.

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    Le livre : Les Débuts, par où recommencer ? – Claire Marin – Éditions Autrement

  • Bribes bretonnes

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    Bénodet, matins de septembre.

    « Le ciel d’or et d’émeraude brillante, c’est l’Océan de l’infini. Et vers le couchant lointain, vogue une flotte de légers nuages, frégates roses.

    La grande mer, sans bornes, à droite, à gauche, devant les yeux. Et derrière le roc où l’on contemple, assis, les pieds nus frôlés par la vague, la grande terre. Dans la solitude, au bord de l’Océan, tout est grand.

    Voici voleter un papillon jaune sur la mer ; il surprend : on voit la fleur, et l’on cherche la feuille. Il titube, et fuit ; les goémons sentent trop fort pour lui ; et il a peur des rocs, ces montagnes sans herbe.

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    Le vent est une riche invention de rythmes. Qu’il caresse ou qu’il
    détruise, il est toujours là qui marque ses accents : il suffit de prêter l’oreille, et on l’entend frapper le temps. Le cruel musicien de la marine, c’est le vent.

    L’ombre verte de l’aube descend sur la lande, pareille à l’eau vitreuse d’un marais transparent. Et les buissons confus sont noirs, comme s’ils étaient gonflés de ténèbres, comme si la nuit disparue y avait son refuge… Mais la mer commence à sourire, et ses longs rubans de soie violette sont pareils aux plis heureux d’une amoureuse qui s’éveille… »

    Le Livre : Ports et rivages anthologie – André Suarès - Gallimard