Of Mice and Men
Le genre de livre dont on n’oublie jamais les personnages.
Les personnages de la BD de Rebecca Dautremer
Si je voulais comparer mes impressions c’est avec des livres comme On achève bien les chevaux d’Horace McCoy, des films comme Vol au-dessus d’un nid de coucou que je comparerais ce livre.
C’est pour moi une relecture et je vous invite à me suivre.
Un récit relativement court, mais d’une simplicité à laquelle il ne faut pas se fier.
Un récit à deux personnages : George ouvrier agricole, gentil, plutôt bonne pâte, et Lenny plus atypique qui souffre d’un handicap mental.
Nous sommes dans les années trente, les années préférées de Steinbeck où il place aussi En un combat douteux et bien entendu les Raisins de la colère.
Film avec Gary Sinise John Malkovich dans le rôle de Lenny Small.
Les exploitants agricoles ont besoin de journaliers pour la cueillette, ceux-ci triment de l’aube au crépuscule pour trois franc six sous.
Ils sont nombreux, la Grande Dépression ayant jeté sur les routes les fermiers acculés par les dettes, l’offre est plus forte que la demande.
George et Lenny ont été embauché dans la petite ville de Soledad.
Un duo disparate car si George est futé mais un rien gringalet, Lenny lui est le ravi de la crèche mais aussi un homme au gabarit impressionnant.
Ces deux-là sont comme les deux doigts de la main, ils rêvent de posséder un petit arpent de terre qui soit bien à eux. Leur amitié dérange un peu.
Ils veillent l’un sur l’autre et cette sollicitude, cette bienveillance les rend suspects.
D’autres personnages évoluent autour d’eux mais on est totalement pris par George et Lenny.
George et Lenny
Leur destin va se jouer à Soledad où ils sont embauchés dans un ranch. Lenny est naïf, simplet même, mais possède une force hors du commun si les quolibets ne l’atteignent pas voir son ami en difficulté déclenche chez lui des réflexes primaires qui vont faire basculer le récit.
Et c’est là que Steinbeck est à son meilleur. Pas de pages longues sur le ressenti des personnages, pas de passages emberlificotés sur l’action, non il va au plus simple, au plus dur, au plus humain et là il est magistral.
C’est rapide, d’une efficacité totale, une tragédie au sens complet du terme : un seul lieu, une unité de temps très courte, une action fulgurante.
Ce n’est pas pour rien que ce récit a fait l’objet de multiples adaptations théâtrales.
Steinbeck insuffle une authenticité absolue à l’action qui fait que le lecteur n’oublie jamais ces deux hommes. Le titre s’inspire de Robert Burns poète écossais, « Les plans les mieux conçus des souris et des hommes souvent ne se réalisent pas »
Le point d’orgue final est à la fois beau et douloureux. Vous pouvez bien entendu lire le roman mais aussi l’écouter, c’est un des romans qui se prête le mieux à une lecture à voix haute.
Le Livre Des souris et des hommes – John Steinbeck – Traduit par Maurice Edgar Coindreau – Editions Gallimard Pléiade 2023
Le livre audio : Lu par Lorand Deutsch Pierre Donnadieu et Jacques Gamblin- Editions Gallimard