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A sauts et à gambades - Page 82

  • Hokusai le fou de dessin - Henri-Alexis Baatsch

    Après Proust et son herbier, Monet et son jardin voici le fou de dessin

    hokusai

    Hokusai Autoportrait  Musée du Louvre

    Je sortais juste de chez Monet où les murs sont couverts d'estampes japonaises et comme je n'ai pas eu l'occasion de voir l'expo dédiée au peintre au Grand Palais, j'ai décidé de me consoler avec ce livre superbe et abordable ce qui n'est pas rien pour un livre d'art

    hokusai

    Un mot de l'aspect du livre : il est magnifique, une belle couverture irisée, une double reliure qui rend le livre beau et maniable, enfin des pages doublées comme dans certains livres chinois rendant les feuilles souples et douces à la fois. 

    hokusai

    série Cent poètes et cent poèmes 

    Entrons dans le vif du sujet, deux grands chapitres : une biographie de Hokusai Katsushika qui vécu jusqu'à l'âge canonique de 89 ans. 
    C'est lui même qui s'est donné le nom de Fou de dessin « autrefois Hokusai, aujourd’hui Gakyo Rojin, le vieillard fou de dessin » 

    Il fut un peintre et un dessinateur spécialiste de ce que les japonais appellent l'ukiyo-e  浮世絵  (c'est trop beau en japonais) c'est à dire Image d'un monde flottant, faites de scènes de la vie quotidienne, de portrait d'acteur du théâtre kabuki

    Au Japon les artistes appartenaient à des ateliers et réalisaient indéfiniment les mêmes genres de dessins ou peintures, Hokusaï lui va sortir du chemin tracé.

    L'artiste va se révéler et devenir non seulement le plus connu des artistes japonais, mais va durablement influencer les peintres européens comme Monet ou Van Gogh.

    En fait l'essentiel de son oeuvre il l'a réalisé entre 40 et 89 ans !

    hokusai

    Cinq beautés - Musée de Kyoto

    En 1820 alors qu'il a déjà cinquante ans il réalise les 36 vues du Mont Fuji 

    hokusai

    qui bientôt deviendront les 100 vues du Mont Fuji 

    hokusai

    Vue du Mont Fuji - British Muséum

    On estime qu'il a réalisé pas moins de trente mille dessins et estampes ou peintures et des carnets de croquis appelés …manga

    On a la chance en France d'avoir plusieurs de ses oeuvres au Musée Guimet à Paris.

    hokusai

    Estampes du Musée Guimet à Paris ©

    Dans un second chapitre H A Baatsch présente les oeuvres d'Hokusaï, les reproductions sont vraiment belles, les doubles pages souvent utilisées pour donner des reproductions de très belle qualité. 

    hokusai

    Maison de thé

    Certaines oeuvres m'ont fait rire, Hokusaï n'hésite pas à peindre ses semblables dans des postures ridicules, de marquer la maladresse des hommes, il le fait avec humour et ses caricatures sont drôles et émouvantes à la fois.

    J'aime aussi certains portraits de femmes, le dessin est raffiné, précis, élégant. 

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    Mais là où j'aime vraiment Hokusai c'est dans la peinture et les dessins de paysages. Il peint l'espace si ample et l'homme parfois bien petit.

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    Il fut l'un des premiers japonais à utiliser le bleu de Prusse qui était entré sans doute en fraude, venu d'occident. 

    hokusai

    Série miroir de la poésie japonaise et chinoise

    Les séries du Mont Fuji, les cascades, la série des ponts, dans ces séries il se rapproche d'Hiroshige qui vécu à la même période. 

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    vue de pont dans les provinces 

     C'est le troisième livre de peintures et dessins du Japon qui entre dans ma bibliothèque et les trois sont de parfaits petits bijoux, à feuilleter indéfiniment

     

    Le livre : Hokusai Le fou de dessin - Henri-Alexis Baatsch - Editions Hazan

  • Le bon coeur - Michel Bernard

    Il fallait tout le talent de Michel Bernard pour me faire entrer dans ce roman. Autant vous le dire, Jeanne d'Arc, oui c'est d'elle qu'il s'agit, ce n'est pas vraiment mon héroïne de prédilection, tout ce qui tourne autour de cette femme m'agace ou me fait rire, la pucelle et la sainte, l'image de la frêle jeune femme sauvant la nation, pour moi une illuminée mystique et ça sans compter sur les couronnes tressées par la famille Le Pen.

    Bref vous avez compris que je déteste, enfin... je détestais.

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    Magie des livres et des mots, je ne comprends toujours pas comment Michel Bernard m'a embarqué mais je peux vous dire que je l'ai suivi sur les routes pieds et poings liés. 

    Tout d'abord j'ai aimé le portrait  « Grande, carrée d'épaules, bien campée sur ses jambes, le visage ouvre, les yeux vifs, le regard profond, intense »

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    Un peu comme celle de Luc Besson

    Je me suis amusée d'entendre son entourage la soutenir, la défendre, l'admirer « Elle aurait du prêcher à la place du curé », j'ai aimé la jeune fille qui va river son clou au Duc de Lorraine, qui vêtu en écuyer enfourche un vieux cheval saluant la foule qui lui fait escorte. 

    La geste de Jeanne commence…….

    Bon je ne vais pas me couvrir de ridicule et vous raconter la suite, non, je vais vous dire : lisez ce livre, que vous soyez ou non amateur d'histoire, que vous aimiez ou non Jeanne d'Arc

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    Siège d'Orléans

    J'ai aimé le portrait que trace Michel Bernard de Jeanne, portrait qui commence par une gifle magistrale,  mais aussi les portraits de tous les personnages qui gravitent autour d'elle et autour du roi. 

    On entre aperçoit Charles d'Orléans prisonnier et s'occupant à faire des vers, on croise Gille de Rais, et bien entendu un certains nombres de « mangeurs de viande bouillie »

    J'ai aimé surtout la langue de Michel Bernard, une savante alliance entre poésie et réalisme, entre la beauté des paysages 

    « Ils marchaient à pas lents. Sur les claies d'osier le chèvrefeuille avait repris sa croissance. Sous les tonnelles pointaient, violettes, les pousses de la vigne. Entre les murs du château attiédis, dans la terre, ameublie et fumée, l'hiver avait cessé de mordre »

    et le sang des champs de bataille

    « Chaque cavalier laissait derrière lui un sillage sanglant et gémissant. Les soldats à pied qui suivaient en trottinant achevaient les blessés et rattrapaient les ennemis qui avaient échappé à la grande faux de la cavalerie »

    Sa Jeanne est magnifique jusque dans la défaite, elle a, dit-il, ce qui manque à la France de ce temps là « la foi, la confiance et l'autorité »

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    Ingrid Bergman dans Jeanne au bûcher 

    J'ai beaucoup aimé les pages sur le procès et la captivité, sobres, parfois cinglantes, émouvantes aussi car on oublie l'héroïne pour ne voir plus qu'une jeune femme contrainte, enfermée, terrorisée. 

    Un beau et bon roman qui début bien mon année de lecture

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    Le livre : Le bon coeur - Michel Bernard - Editions de la Table Ronde

  • Bribes de Maurice Genevoix


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    « Appuyons nous à la main courante, au-dessus des toits de Blois. Et fasse le ciel que cela nous arrive une de ces journées d'hiver où le givre poudre l'ardoise et s'irise au soleil montant. 
    Il n'est pas de plus belles journées sur le Val, où la lumière soit plus pure et plus fine, où la présence des hommes invisibles nous tienne langage plus émouvant. 
    A peine si de loin en loin, tout en bas, une silhouette emmitouflée disparait au tournant d'une rue. (…) Mais les toits fument de toutes leurs cheminées, le givre fond, embue doucement l'ardoise ; le soleil rit à toutes les vitres, la moindre ombre portée vanne, dirait-on, la lumière, l'affine encore, en fait une chose caressante et précieuse, d'une qualité qu'on n'oublie plus. » 

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    « Un matin gris du milieu de la semaine, les élèves entendaient l’institutrice conclure sa lente et syllabique narration : « Point final. Mau-rice Ge-ne-voix. » 
    Elle écrivait le nom au tableau en le faisant résonner. « Vous avez cinq minutes pour vous relire. » Le silence se remplissait de bruits de papiers et de porte-plume, de tout un fretin d’angoisses et de remords qui trépignait, gratouillait, gommait sur les tables tachées d’encre et gravées au compas. Puis le fayot du début de l’allée ramassait les pages condamnées aux bâtons rouges et aux zéros, rouges aussi, et soulignés. Parmi les maîtres invisibles, qui, entre les murs de l’école Michelet, faisaient bondir des lièvres sur les carreaux lavés et fuir des truites dans l’eau froide des courants d’air, il y avait Maurice Genevoix … »

     

     

    Les Livres : 

     Val de Loire Terre des hommes - Maurice Genevoix - Editions Christian Pirot
    Pour Maurice Genevoix - Michel Bernard - Editions La Table Ronde

     

  • Un jour avec Claude Monet à Giverny - Adrien Goetz

    « Mon plus beau chef d’œuvre, c’est mon jardin »

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    Qui n'aime pas Claude Monet ! J'ai un très beau livre sur l'expo qui s'est tenue à Paris et je le feuillète souvent. 

    Ici c'est pour la découverte d'un univers intime que j'ai cédé à la tentation d'acquérir ce livre. Enfin quand je dis intime …j'oublie les millions de touristes qui sont venus l'admirer, le photographier. 

    J'ai lu ce livre immédiatement après l'Herbier de Marcel Proust aussi ai-je eu l'impression de poursuivre un parcours parmi les fleurs : iris, hortensias, violettes, tulipes, capucines ……

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    Le livre alterne savamment et avec justesse les photos d'époque, celles d'aujourd'hui, les photos du jardin et celles de l'intérieur de la maison.

    Je ne connaissais pas du tout le village de Giverny mais avec ce livre on a envie de traverser ce village, d'arpenter les ruelles en espérant tomber sur un peintre chevalet sous le bras et on voudrait suivre ce chemin ombragé qui va de Vernon à Giverny.
    C'est plus qu'un charmant petit village, au gré des pages on a un peu l'impression d'entrer dans un tableau. 

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    L'entrée de Giverny en hiver

    Je connais l'oeuvre de Monet mais pas du tout sa vie, aussi ai-je beaucoup appris grâce aux photos et aux extraits de livres écrits sur lui par ses amis, de sa correspondance.

    La maison, Claude Monet s'y installe en 1883, l'ancien pressoir va petit à petit devenir une maison où la lumière est magnifique et où se retrouvaient les amis du peintre.
    J'ai souri aux photos de personnalités venues là pour honorer le peintre ou par amitié comme les photos de Monet et Clemenceau, l'art et la politique bras dessus bras dessous.

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    L'art et la politique

    Les photos de l'intérieur de la maison nous font entrer chez Monet, découvrir sa collection d'estampes japonaises qui ornent magnifiquement une belle salle à manger

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    « La pièce est ensoleillée, les murs tapissés de jaune citron sont décorés uniquement d'estampes japonaises que Monet nous dit avoir achetées autrefois en paquets pour quelques francs en Hollande » Jacques Salomon

    j'ai aimé le bleu de Delft de la cuisine et le salon atelier où des reproductions des oeuvres que Monet aimait le plus sont exposées simplement, sans ordre et sans cadre.

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    Mais le clou du spectacle c'est le jardin, le plus beau chef-d'oeuvre du maître, une invitation pleine de couleurs et de lumière

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    « Le spectateur n'est plus devant un tableau encadré, il est au centre de l'œuvre d'art. Le regard se perd non pas dans une image du réel mais dans un espace clos qui est un monde en soi, hors du temps. » 

    Claude Monet organisait le jardin et les plantations en fonction des couleurs et de la course du soleil qui venait illuminer les fleurs aux différentes heures de la journée. 

    La longue  maison aux volets verts, toute crépie de rose est assez majestueuse, on sent à travers les photos l'harmonie voulue par le peintre, la joie qui devait être la sienne mais aussi le labeur de tous ceux qui l'entouraient car l'homme avait semble t-il un caractère un rien difficile.
    Le côté japonais du jardin, l'étang et ses nymphéas  rappelle aussitôt les nymphéas de la Vivonne.

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    Je sais que parmi vous il y a des chanceuses qui font des visites régulières à ce jardin, je ne sais si j'irai un jour mais je viens de combler une de mes envies grâce à ce livre bourré d'anecdotes.

    J'aime  Adrien Goetz quand il se fait passeur comme ici ou comme dans les émissions sur Marcel Proust.
    Il a réussi là ce qu'il souhaitait : mettre en cohérence maison et jardin, fondation et musée. 

    C'est un beau livre, présenté dans un joli boîtier, les photographies de Francis Hammond sont superbes, les reproductions des oeuvres de Monet sont bien choisies.

    Découvrez vite Giverny et le plus célèbre de ses habitants.

    Pour le côté pratique tapez www.claude-monet-giverny.fr 

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    Le livre : Un jour avec Claude Monet à Giverny - Adrien Goetz - photographies Francis Hammond - Editions Flammarion

  • Le Pinceau de Monet

    « Il était né palette en main, et ne concevait pas la vie autrement que devant une toile pour y inscrire les passages d’énergie lumineuse »

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    « J’ai souvent raconté comment, un jour, j’avais trouvé Monet devant un champ de coquelicots, avec quatre chevalets sur lesquels, tour à tour, il donnait vivement de la brosse à mesure que changeait l’éclairage avec la marche du soleil. Dès la jeunesse, nous avions eu les murailles blanches de Vétheuil, se réfléchissant, à travers le brouillard, dans les brumes du fleuve, et mêlant l’air, la terre et l’eau en des gammes de reflets que nous retrouverons quarante ans plus tard, plus savantes, sinon plus géniales, dans le spectacle des Nymphéas. C’est l’entrée en scène des développements, des achèvements d’éclairage que vont manifester tour à tour les meules, les peupliers, les cathédrales, la Tamise, aux heures changeantes où se joue la diversité des drames de la lumière sous l’embrasement du soleil »

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    Le Bassin aux nymphéas et le pont japonais, 1899.

    Princeton University Art Museum

     

    Le livre : Claude Monet - Georges Clemenceau - Editions Parkstone international numérique

  • L'Herbier de Marcel Proust - Dane Mc Dowell

    Parmi mes plaisirs il y a la littérature, l'art, la musique et la nature, alors lorsque deux d'entre eux se marient je ne peux pas résister.Pour ce premier des quatre billets annoncés place à la littérature et à la botanique réunies.

    Environ soixante plantes ou fleurs sont présentes dans Le roman de Marcel Proust, de mémoire je n'aurai été capable d'en citer qu'une dizaine je crois.

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    Toute l'oeuvre de Proust est emplie de parfums qui accompagnent les personnages, les moments, les lieux. Les métaphores liées à la botanique sont innombrables. 
    On peu dire que c'est un comble concernant un homme qui ne pouvait sentir une fleur sans être aussitôt victime d'une crise d'asthme !

    Dane Mc Dowell a eu l'heureuse idée de nous ouvrir les pages de l'herbier de Proust. 

    Habilement plutôt que de suivre l'ordre du livre, elle choisit de nommer les fleurs selon des catégories rappelant les mots et les métaphores du roman. 

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    Les fleurs de l'innocence

    Les Fleurs de l'Innocence regroupe ces demoiselles qui s'habillent de blanc ou de bleu jusqu'au jaune et au pourpre

    La boule de neige, le nymphéa, l'aubépine, les fleurs de cerisier, de pommier, le camélia ou le gardénia, le myosotis, le lys, la pervenche, le bleuet, la jacinthe ou le volubilis 
    Le bouton d'or, la jonquille, le coucou, le souci, le blé, la giroflée, la capucine. 

    Déjà là j'avais peine à croire que toutes ces fleurs soient nommées, mais si preuve à l'appui, elles sont bien dans La Recherche.

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    « Je leur demandai des nouvelles des fleurs, ces fleurs de l'aubépine pareilles à de gaies jeunes filles étourdies, coquettes et pieuses » A l'ombre des jeunes filles en fleurs

    Mais Proust fut, chacun le sait, pendant des années, un homme de salon, alors il y a Les fleurs de salon, celles qui fleurissent sur les tables, dans les boudoirs, les parcs et les jardins de ses hôtes. 
    La rose, l'hortensia, l'ancolie, le lilas, la violette, la pensée, l'anémone, l'héliotrope, l'iris, la clématite, la glycine
    L'oeillet, le pavot, le fushia, la digitale, le coquelicot…..

    Mais il y en a une que, si vous avez lu Un amour de Swann, vous n'avez pas oublié : le catleya, Dane Mc Dowell conserve l'orthographe choisie par Marcel Proust, une orchidée rare qui rehausse la toilette d'Odette de Crécy. Depuis la fleur symbolise l'amour charnel et faire catleya est dans toutes les mémoires.

    Devinez le nom que Dane Mc Dowell a donné à cette catégorie de fleurs ? Les fleurs du mal voyons ! Petit clin d'oeil à Baudelaire que Proust aimait tant. Ajoutez le seringa, la datura et la belladone et quelques fleurs capiteuses.

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    « Elle tenait à la main un bouquet de catleyas et Swann vit, sous sa fanchon de dentelle, qu'elle avait dans les cheveux des fleurs de cette même orchidée attachée à une aigrette en plume de cygne » Du côté de chez Swann

    Mais l'herbier ne serait pas complet sans les fleurs et L'herbier de la mémoire avec les trois arbres d'Hudimesnil, la ronce, ou le tilleul

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    « Le dessèchement des tiges les avaient incurvées en un précieux treillage dans les entrelacs duquel s'ouvraient les fleurs pâles, comme si un peintre les eût arrangées, les eût fait poser de la façon la plus ornementale » Du côté de chez Swann

    L' herbier se constitue au fil des pages, Dane Mc Dowell ajoute quelques touches historiques, quelques précisions botaniques. 
    On butine, sans obligation d'ordre aucun, on peut grappiller en fonction de ses propres souvenirs de lecture, ou de ses préférences. 

    On savoure toute la poésie des situations évoquées, les descriptions minutieuses, mais aussi les situations cocasses des personnages en lien avec cette brassée de nature.

    C'est donc une explosion de couleur, de fragrances, de réminiscences qui porte le lecteur de Jean Santeuil aux dernières pages du Temps retrouvé

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    C'est une promenade jouissive dans un jardin splendide. 

    Le livre est savant mais avec finesse, l'auteur nous adresse quelques clins d'oeil et ajoute souvent une touche de malice.
    C'est un livre qui possède un grand charme grâce à sa superbe présentation et surtout grâce aux illustrations de Djor qui habillent les pages de somptueuse façon.

    Pour les amateurs ce livre va tout naturellement trouver sa place, et pour ceux qui hésitent à se lancer dans la lecture de La Recherche, une lecture longue, tellement longue que Robert Proust disait qu'il fallait s'être cassé une jambe pour en faire la lecture ! ce livre leur fera faire une jolie promenade dans le monde de Marcel Proust.

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    Le livre : L'herbier de Marcel Proust - Dane Mc Dowell - Illustrations de Djor - Editions Flammarion