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A sauts et à gambades - Page 209

  • b.a - ba la vie sans savoir lire - Bertrand Guillot

    Lire ? mais c'est facile  b.a ba et on continue ..........

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    Vous avez du temps de libre, vous cherchez une activité utile et intelligente ? faites comme Bertrand transformez vous en bénévole et tentez d’apprendre à lire à des adultes nommés Ibrahim, Nabil, Ladi ou Philomène. J’ai bien dit tentez  car si tous ces hommes et femmes sont certains de vouloir essayer, vous, êtes-vous capables de leur apprendre ?

    C’est la question que s'est posé Bertrand Guillot lorsque un peu par hasard on lui propose d'être bénévole dans un centre social. Il accepte et l’aventure commence. Comme vous et moi, il ne sait pas grand chose de l’enseignement de la lecture, mais bien entendu il a des souvenirs de son propre apprentissage et puis il va lire sur le sujet. Mais est-ce suffisant ?
    C’est avec une grande simplicité, beaucoup d’humilité et infiniment d’humour que Bertrand Guillot raconte son expérience. Parce que la tâche est rude et qu' il y a loin de la coupe aux lèvres. Face à des personnes qui ont derrière elles une journée de travail souvent épuisante, qui sont déjà passés par des galères successives, la bonne volonté ne suffit pas. Il faut être capable de « faire apprendre » de « faire comprendre » de perdre ses réflexes de « lettré », cela donne des scènes parfois surréalistes, parfois cocasses et souvent très émouvantes. On sent poindre par moment le découragement des deux côtés. Mais passent les saisons, les plus motivés entraînant les autres, malgré quelques abandons et les erreurs de Bertrand, en juin le groupe est toujours là.

     

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    C’est un livre tonique, humaniste, chaleureux, sur le bateau avec lui montent des hommes et des femmes qui vous n’oublierez pas car Bertrand Guillot sait les rendre présents, leur donner vie et rendre hommage à leur courage et leur ténacité. Au fil des pages vous comprendrez la différence entre analphabétisme et illettrisme, les statistiques sur le problème mais surtout vous attendrez comme lui le fameux  déclic

    Lisez ce livre il fait du bien  c'est aussi l'avis de Cathulu

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    Le livre : b.a - ba la vie sans savoir lire - Bertrand Guillot - Editions rue Fromentin

    L’auteur répond à une longue interview

  • Printemps des poètes Infinis paysage d'Irlande

    Les Infinis paysages d'Irlande

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    Que je me lève et je parte, que je parte pour Innisfree
    Que je me bâtisse là une hutte, faite d’argile et de joncs.
    J’aurai neuf rangs de haricots, j’aurai une ruche
    Et dans ma clairière je vivrai seul, devenu le bruit des abeilles.

     

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    Et là j’aurai quelque paix car goutte à goutte la paix retombre
    Des brumes du matin sur l’herbe où le grillon chante,
    Et là minuit n’est qu’une lueur et midi est un rayon rouge
    Et d’ailes de passereaux déborde le ciel du soir.

     

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    Que je me lève et je parte, car nuit et jour
    J’entends clapoter l’eau paisible contre la rive.
    Vais-je sur la grand route ou le pavé incolore,
    Je l’entends dans l’âme du coeur.

    les photos du lac d'Innisfree de jour  et de nuit
    Le livre : Quarante cinq poèmes - W.B Yeats - Traduction Yves Bonnefoy - Gallimard

  • Hirbat- Hiza - S. Yizhar

    1948 indépendance d'Israël un écrivain s'interroge

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    Un jeune soldat israélien participe aux opérations de regroupement et d’expulsion des populations qui jusqu’alors vivaient sur ces terres, cultivaient le sol et il commence ainsi son récit : « Il est temps de rompre le silence et d’exposer les faits ». Les jeunes soldats se sont vus fixer une mission, tout d’abord « se méfier de la perfidie des habitants » et aussi « isoler l’ennemi sur une colline » , ils combattent depuis des jours, certains sont épuisés, d’autres appréhendent les événements à venir.
    Lorsque le peloton entre dans les villages ils trouvent des maisons abandonnées « la rumeur et la peur avaient porté leurs fruits » , les quelques arabes encore présents sont terrifiés.

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    Le peloton détruit les biens des villageois, expulse femmes et enfants « avec fermeté mais sans débordement ni dérapages » du moins ce sont les ordres reçus. Car en fait  moqueries, humiliations, coups rien n’est épargné aux derniers occupants composés essentiellement de vieillards, de femmes, de bébés. Des hommes et des femmes qui passeront des années dans de camps de fortune.

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    Camp de réfugiés palestinien, 1948 (photo UNRWA)

    Et S.Yizhar nous fait entrer dans la tête des membres de ce peloton, ceux qui sont effrayés par les ordres, qui éprouvent remords et culpabilité et ceux qui aveuglés par la haine sont près à invectiver, terroriser, tuer sans s'interroger.
    Après son passage dans le village d’Hirbat Hiza l’armée laisse un village déserté où pourront venir s’installer dans quelques jours des colons israéliens.

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    Un village en 1945

    Et pourtant la terre palestinienne et la terre israélienne se ressemble, c’est toute la beauté des paysages de cette terre que l’auteur  parvient à nous restituer «  la vallée se dévoila soudainement à nous. Elle était baignée de la lumière limpide de ces matins hivernaux aux reflets bleutés qui deviennent presque dorés à mesure que le soleil inonde la terre et révèle une palette infinie de teintes, entre le vert et l’ocre, autant de taches riantes et généreuses, de bandes formant les champs, de sinuosités que décrivent des sentiers : tout un riche tapis subtilement tissé par des générations de paysans. »

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    En 1949 350 000 Palestiniens  prennent la route de l'exode, fuyant les combats ou expulsés des zones contrôlées ou conquises par Israël. Exode, diaspora, un vocabulaire qui sonne d’étrange façon lorsqu’il s’agit d’un  peuple victime lui même et qui l’impose à un autre peuple.
    Ecrit en 1949 ce texte n’a rien perdu de sa force, de sa vérité et bien que l’auteur ait été qualifié de traitre à l’époque, on peut estimer qu’ « Il y a un lien direct entre Hirbat-Hiza et les mouvements pacifistes d’aujourd’hui, constitués d’êtres humains ordinaires qui refusent, quelles que soient les circonstances, de prêter la main à l’injustice. » Voici les paroles de David Shulman qui écrit la postface à cette édition et qui milite lui aussi dans les mouvements pacifistes.
    J’ai lu ce livre après ma lecture de  Naguère en Palestine, c’est Miriam qui m’a offert cette référence, car il s’agit bien là d’un cadeau.
    A mon tour je vous l’offre pour qu’il prenne place dans votre bibliothèque.

    Des avis sur ce livre
    « Passer à côté de ce livre très intelligemment édité par Galaade serait une erreur capitale » dit Miriam
    « Yizhar était un grand écrivain. Peut-être le plus grand des écrivains du jeune État d’Israël. » – Shimon Peres
    « Le récit de S.Yizhar s'offre avec l'évidence et la simplicité des chefs-d'oeuvre. »  Livres Hebdo
    « Des années après les événements tragiques qu’il décrit, Hirbat-Hiza continue à déranger par son à-propos. » The Times Literary Supplement


    Le livre : Hirbat-Hiza - S Yizhar - Traduit de l'hébreu par Laurent Shuman - Editions Galaade 2010

    L’auteur
    yizhar.jpgSon nom est yizhar Smilansky, il est né en Israël en 1916 dans une famille d’émigrants russes. Combattant en 1948 il entre en politique aux côté de David Ben Gourion et occupe un siège à la Knesset pendants 17 années.
    Professeur de littérature à l’université de Tel Aviv il a publié trente romans et essais. Lauréat de nombreux prix il est considéré comme un des plus grands écrivains israéliens. ( source l’éditeur)



  • Printemps des poètes Infinis paysages des flandres

    Les "Infinis paysages" des Flandres

     

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    Le canal s’en allait
    Ainsi depuis des ans.
    Où donc s’en allait-il
    Au pas lent d’un mule

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    Johan Barthold Jongkind

     

    Ou bien au pas tranquille
    D’un homme satisfait
    En traînant ses chalands
    Sous le ciel nonchalant ?

     

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    Canaux des Flandres

     

    Il ne le savait pas
    Il allait pour aller
    Il s’arrêtait parfois,
    Surpris, au bord d’un pré


    Le livre
    Du ciel dans l’eau - Maurice Carême - Editions l’Age d’homme

  • Le Printemps des poètes au nord

    Les Infinis paysages du nord

     

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    Première neige

    L’air est froid et immobile.
    Là-haut, planant, le faucon en chasse.
    L’approche des jours d’hiver.

     

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    Tranquille, chaque maison devient un point fixe,
    Tourne son mur contre le froid.
    Sauvage, le nuage de neige éclate.

     

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    On voit bientôt les premières traces
    sur notre cour blanchie.
    L’hiver est arrivé au Nord.

     

    Le livre : Lisières du givre - Tarjei Vesaas - Editions Grègres

  • Correspondance - Virginia Woolf Vita Sackville West


    Deux femmes d’exception...........

     

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    Virginia Woolf    Vita Sackville-West

    Vingt ans de correspondance, entamée en 1923, elle ne s’achève qu’avec la mort de V Woolf.
    Une correspondance qui séduit en raison de la personnalité des deux femmes mais plus encore par le style des lettres, chacun connaît l’art de Virginia Woolf mais le style des lettres de Vita est une surprise, il est magnifique, enlevé, brillant, éclatant. Vita aime la vie, le jeu, les plaisirs et les voyages, ne s’embarrasse pas de fidélité.
    Quand elles font connaissance Virginia a atteint une certaine notoriété, elle a déjà écrit trois romans et déjà fait face à trois crise d’aliénation mentale,  Vita est en train de devenir un auteur à succès et a déjà publié roman et surtout de la poésie.
    Ce n’est qu’en 1925 que commence réellement leur liaison, Vita est impressionnée par la publication de Mrs Dalloway et Virginia sort d’une période d’épuisantes migraines.

     

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    Monk's House

    De badin le ton des lettres prend une tournure amoureuse puis le ton de la passion. Temps béni vite interrompu par le départ de Vita pour Téhéran où elle doit rejoindre son diplomate de mari, du coup la passion fuse dans les lettres, les mots tendres, mais aussi les affres de la jalousie.   
    La séparation est plus douloureuse pour Virginia, et les voyages donnent à Vita l’occasion de lettres drôles, alertes, vivantes, elle sait décrire à merveille les lieux traversés, les personnages rencontrés.
    Virginia que l’on attend plus réservée sait se défaire du carcan des moeurs de l’époque et fait preuve d’audace épistolaire surprenante
    L’une a besoin de protéger, l’autre a besoin de l’être, toujours en proie à l’angoisse et à la peur de la folie.
    Mais  “La plus longue et la plus charmante lettre d’amour de la littérature” c’est Virginia qui l’écrira, avec la parution d’Orlando dédié à son amour.

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    Sissinghurst

    C’est la proximité intellectuelle entre les deux femmes qui va permettre à leur relation de passer de la passion à l’amitié amoureuse puis à l’amitié tout court. Vita se tourne vers d’autres amours et grâce à l’argent que lui rapporte ses livres va se consacrer à entretenir, embellir sa propriété de Sissinghurst qui devient le centre de son univers.
    Les lettres prendront un tour différent, parfois frivoles et ne dédaignant ni les ragots ni les moqueries sur la société qui les entoure.
    Deux femmes sont passionnées par la vie culturelle et intellectuelle de leur temps. Elles fréquentent tout ce qui compte en littérature à l’époque : Thomas Hardy, Aldoux Huxley, D.H Lawrence. Leurs échanges portent souvent sur l’écriture, elles comparent leurs lectures, s’enthousiasment pour Proust.
    Virginia Woolf écrit à Vita une dernière fois le 22 mars 1941 quelques jours avant son suicide.

    Virginia admirait Vita comme femme et Vita admirait l’écrivain, elles nous donnent à voir cet amour et cette admiration dans leur superbe correspondance.

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    Le Livre : Correspondance - Virginia Woolf / Vita Sackville-West - Traduit par Raymond Las Vergnas - Editions Stock