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A sauts et à gambades - Page 210

  • Printemps des poètes Infinis paysages de Chine

    Les "Infinis paysages " de la Chine

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    Il y a dans la cour un arbre merveilleux
    La profusion des fleurs jaillit du vert feuillage
    J’attire les rameaux, je cueille leur splendeur
    Je vais en faire hommage à l’ami de mon coeur


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    De mon amour m’écarte un long chemin
    Je me retourne, cherche des yeux mon vieux village
    La longue route à l’infini coule et s’écoule
    Quand les coeurs sont unis mais les lieux séparés,
    Quel douloureux chagrin nous mène au bout de la vieillesse !

     

    Les livres pour la Chine
    Les Dix neuf poèmes anciens - Traduits par Jean Pierre Dieny - Editions Les Belles lettres
    La peinture des paysages de la Chine ancienne - Mingsong Geng - China Intercontinental Press

  • Les Empires de l'Indus - Alice Albinia

    Venez remonter un des plus grands fleuves du monde

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    « L'un des plus longs fleuves du monde, l'Indus, a été vénéré tel un dieu pendant des millénaires, il est celui qui arrose des déserts, des terres fertiles, qui traversent l’inde, le Tibet et pour finir le Pakistan »
    Alice Albinia  a fait seule ce long voyage du delta de l’Indus à sa source, doublant ce voyage géographique d’une remontée dans le temps, du Pakistan d’aujourd’hui à la conquête d’Alexandre.

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    Delta de l'Indus - Photo de Tariq Mamhood

    Elle ouvre ainsi son récit « Dans un pays où il pleut rarement, une rivière est aussi précieuse que l'or. L'eau est puissante: elle ruisselle à travers les rêves de l'homme, imprègne la vie, dicte l'agriculture, la religion et la guerre. »

     

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                                        Juste pour situer

     

    Le voyage dans le temps commence avec la partition en 1947 , Alice Albinia tente en interrogeant les habitants de collecter les souvenirs de cette période qui vit naître un Pakistant « mutilé et manger aux mites » qui vit dix millions de personnes être déplacées et qui vit se perpétrer des massacres opposant deux communautés religieuses, musulmans et hindouistes qui jusque là vivaient dans une paix relative.
    Remontant toujours le cours du fleuve et du temps, nous voici après avoir quitté un delta de l’Indus moribond pour cause de barrages mulitiples, nous voici dans le Sind que les anglais eurent tant de mal à conquérir, des terres devenues fertiles par le miracle de l’irrigation. Remontant toujours plus loin, elle flirte dangereusement avec la frontière de l’Afghanistan d’où sont venus d’autres conquérants tel Babur descendu d’Ouzbékistan.

     

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    Le temple d'Amritsar situé en Inde

    Elle rencontre la communauté Sikh écartelée entre deux pays, dont les traditions vieilles de cinq millénaires prévoient un pèlerinage à Amritsar dans son temple d’or surmonté de dôme et de flèches mais ...situé en Inde.
    Poussant encore le voyage plus au nord c’est la célèbre Khyber Pass, puis les Territoires du Nord fief des Talibans et le pays où Alexandre célébré par les grecs à l’égal d’un Dieu est sans doute parvenu.
    C’est l’occasion pour Alice Albinia de quelques mises au point qui détruisent un peu la légende mais qu’elle fait avec verve et érudition. Le périple se termine sur les plateaux tibétains après une marche harassante.

     

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    Aux sources du grand fleuve

    J’ai été impressionnée par le courage de cette intrépide jeune femme, n’hésitant pas à prendre des risques dans ces zones où la vie et a fortiori la vie d’une femme ont peu de prix. Revêtant la burqa pour être reçue partout, parlant couramment l’ourdou ce qui lui ouvre bien des portes. Ses rencontres très diverses : Imam, étudiants, femmes et toujours empreintes d’une grande attention et écoute.
    Elle ne fait pas silence sur les exactions, les massacres, les destructions de temples et de statues, les attentats. Ni sur le sort des populations.
    Elle prédit un avenir noir à la région, aux pêcheurs, aux cultivateurs, le fleuve Indus se réduit comme peau de chagrin, les nombreux barrages l’ont presque détruit le delta « Un jour lorsqu’il ne restera plus que des lits asséchés et de la poussière, on entendra des lamentations amères ».

    Son travail d’historienne est passionnant et fait apparaître sous un jour nouveau les conflits actuels et l’avenir politique de cette région.


    Le livre : Les Empires de l’Indus - Alice Albinia - Editions Actes Sud  2011

    L’auteur
    alice2.jpgAlice Albinia a fait des études de littérature anglaise à l'université de Cambridge, avant de présenter un Masters à la "School of Oriental and African Studies" de Londres.Elle a travaillé pendant plusieurs années comme journaliste à Delhi et réside actuellement dans le Sussex.(source l’éditeur)

  • Le Léopard - Jo Nesbø

    Amateur de polar soyez heureux Harry Hole est de retour

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    Acheter un polar de 700 pages  qui vous pèsent dans les bras cela frise l’inconséquence, oui mais quand il s’agit d’un roman de Nesbø, déjà c’est moins risqué, et quand vous savez que Harry Hole est de retour, là immédiatement vous savez que vous ne serez pas déçu.
    Si vous n’avez jamais rien lu de l’auteur commencez par le début des aventures d’Harry, pfft un tour au rayon poche (celui là est le 9ème) et lisez ça dans le bon ordre.
    Si comme moi vous avez lâchement abandonner Hole à la fin du Bonhomme de neige, à moitié détruit, écrasé par les événements vous serez heureux de le retrouver même si on ne peut pas dire qu’il est fringant.

     

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    Gare aux avalanches

     

    Oui oui mais l’histoire alors ?  j’y viens
    Harry Hole est parti cacher sa douleur à Hong Kong, mais la police de Norvège a besoin de lui alors malgré l’opium, les dettes de jeu et son fichu alcoolisme, Kaja Solness le met dans un avion direction Oslo.
    Un curieux tueur en série sévit, un tueur qui aime la randonnée et les instruments de torture sophistiqués : ah les pommes de Léopold.
    Je vous préviens le voyage ne laisse pas une seconde de repos : des montagnes de Norvège où les avalanches guettent, aux bords du cratère d’un volcan au Congo...

     

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    Le Nyamulagira à Goma

     

    Tous les clichés sont présents : flic meurtri un peu alcoolo, les supérieurs obtus, les collègues jaloux, la vie sentimentale qui prend l’eau, le père mourant, bref tous les poncifs du genre ET POURTANT ça marche, on court, on lit ça sans s’arrêter. C’est bouillonnant, passionnant, superbement ficelé, quand vous croyez avoir trouvé la clé et bien il faut reste encore 400 pages ...vous savez que vous vous êtes fait manipulé. Du pur, du bon, du comme je les aime.

    Le livre : Le Léopard - Jo Nesbø - Editions du Masque - 2011

  • La poésie c'est autre chose

    En attendant le 7 mars et l’ouverture du printemps des poètes placé cette année sous le signe « D’infinis paysages »

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    voici quelques définition de la poésie et des poètes  piochées dans un recueil que j’aime beaucoup de Gérard Pfister chez un éditeur riche en poésie

     

    La poésie est une parole essentielle libérée du bruit. Un silence qui parle.

    Jean Bastaire

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    La poésie est l’art du voyage immobile  

    Yves Leclair

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    La poésie est une eau à laquelle on demande de donner soif 

    Jean-Yves Masson

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    C’est quand un mot rencontre un autre mot pour la première fois   Jacques Lacarrière *

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    L’univers concentré dans une poignée déclats  

    Valérie-Catherine Richez

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    Le poète véritable est un dieu sage, pour une moitié,

    qui maîtrise un dieu fou, son autre moitié  

    Juan RamónJimenez

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    Tu comprendras qu’un poète ne peut rien dire de la Poésie.

    Laisse cela aux critiques, et aux professeurs.

    Mais ni toi ni moi ni aucun poète,

    nous ne savons ce qu’est la poésie  

    Federico García Lorca

     

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    La poésie c’est autre chose.

    Eugène Guillevic

     

    * Réponse qu’un berger grec fit à Jacques Lacarrière qui demandait la définition du mot poésie

    Le livre

    La Poésie c’est autre chose 1001 définitions de la poésie - Sous la direction de Gérard Pfister - Editions Arfuyen

  • Le pays des petites pluies - Mary Austin

    Aux amateurs de nature, de désert et de poésie

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    Un mot de l’auteur Mary Austin d’abord car son nom n’est pas connu en France, auteur prolixe, théâtre, nouvelles, c’est ce récit publié en 1903 qui l’a fait connaître et en a fait le chantre de la nature à l’égal de John Muir ou Thoreau, elle fut amie avec Willa Cather et Jack London.
    C’est le désert qui est ici au coeur du livre, Mary Austin aime le désert car dit-elle « Pour tout ce que le désert prend à l’homme il donne une contrepartie, des respirations profondes, un sommeil profond et la communion des étoiles. Il nous vient à l’esprit avec une force renouvelée, dans les silences de la nuit »

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    Le désert Mojave

    busard_femelle_piquet .jpg14 courts chapitres initialement écrits pour les journaux qui vont vous faire parcourir le désert des chercheurs d’or, celui où des fables nourrissent l’imaginaire, vous pourrez répérer les sentiers qui mènent aux sources, admirer « cinquante sept busards, un sur chacun des cinquante sept poteaux de clôture du ranch El Tejon, par un matin de septembre favorable au mirage »
    Vous enfoncer sur les terres des indiens shoshone « Le pays du mouflon, du wapiti et du loup. »

    Tout est prétexte à émerveillement pour Mary Austin, tenez par exemple, le pré de son voisin, convoité, échangé, acheté, revendu, traversé d’un ruisseau, il finit un peu abandonné, la nature reprend ses droits « il est intéressant de voir cette reconquête d’un ancien territoire par les plantes sauvages que l’homme a bannies ». Le pré change de couleur au gré des saisons « Depuis le coeur de l’été jusqu’aux gelées la note dominante du pré est l’or clair, tournant à la teinte rouille de la bigelovie sur le déclin, une succession de couleurs plus admirablement réglées qu’un changement de décor au théâtre ».

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    Canyons, sierras, mesa, sentiers sont son domaine mais les histoires des hommes aussi tels ses gardiens d’écluse en un pays où l’eau est un trésor. Attentive à la beauté, l'auteur observe et note avec précision en naturaliste passionnée. Ses récits dégagent une grande poésie, un certain lyrisme et un immense amour pour ce pays «  de rivières perdues, où il n’y a pas grand-chose à aimer ; et pourtant un pays vers lequel on ne peut que revenir une fois qu’on l’a jamais visité.  »

    Ecoutez son appel : « Venez donc vous qui êtes obsédés par votre importance dans l’ordre des choses, et qui ne possédez rien qui n’ayez obtenu sans peiner, venez par les sombres vallées et les collines charnues, jusqu’au pays des jours paisibles, et faites vôtres la générosité, la simplicité et la sereine liberté. »

    François Specq traducteur et préfacier dit du livre « magnifique célébration de la beauté sauvage », si vous aimez Edward Abbey ou John Muir, si Walden est un livre important pour vous, si vous avez aimé Elisée Reclus et son Histoire d’un ruisseau, alors Le pays des petites pluies ne vous décevra pas.

    Le livre : Le Pays des petites pluies - Mary Austin - Traduit de l’américain par  François Specq - Editions  Le Mot et le Reste 2011.

     

  • Lune de loups - Julio Llamazares

    Pour se remettre en mémoire le putsch raté de février 81 et revenir à cette terrible guerre d'Espagne..........

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    J’aime remonter dans mes souvenirs lorsque je lis, en ouvrant Lune de loups je me suis demandée quel a été le premier livre que j’ai lu sur la Guerre d’Espagne. Ce fut un roman de Michel del Castillo Tanguy vers 12/13 ans puis beaucoup plus tard vint Malraux (que je n’aime pas du tout, voilà c’est dit) puis bien sûr Hommage à la Catalogne d’Orwell
    Le sujet est toujours d’un grand intérêt pour moi et j’ai poursuivi mes lectures au fil du temps avec  Laurie Lee
    C’est à Thierry et Claude que je dois cette lecture et je suis heureuse de payer ma dette car ce livre est magnifique

    Ils sont quatre frères de combat en 1937, la guerre est presque perdue pour les républicains, ils ont pris le maquis dans la cordillère Cantabrique. Ils se sont réfugiés dans la montagne où ils savent pouvoir trouver nourriture, appuis, et échapper aux franquistes qui n’osent pas s’aventurer aussi loin, aussi haut.
    Ils veulent encore combattre à leur façon, Ramiro et son jeune frère Juan, Gildo et Angel le narrateur,  ils reviennent chez eux, sur leurs terres, là où ils connaissent les sentiers, les fermes, les granges, les caches possibles.
    Il faut inverser les habitudes " Le jour nous dormîmes cachés dans les fourrés. Et au crépuscule, lorsque les ombres commencèrent à s’étendre sur le ciel, affamés et fourbus, nous reprîmes la route. "
    Les grottes, les vieilles mines vont leur servir d’abris, ils échappent aux embuscades tendues dans les villages.

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    Ils sont devenus invisibles même pour leurs familles qui en subissent les conséquences. Tout est dur, trouver de la nourriture, de l’argent, des armes, petit à petit les villages ferment leurs portes. La peur s’est insinuée partout " terrorisés, partagés entre la compassion qui les incite à nous venir en aide et la peur, chaque jour plus grande, des représailles. "
    La lutte se poursuit de saison en saison, d’année en année. Ils utilisent les éléments pour se soustraire à leurs poursuivants " le brouillard nous ensevelit dans un blanc mugissement "
    Qui pourrait résister à six hivers dans le froid, aux alertes au moindre bruit suspect, à l’humidité des caches "La grotte, malgré les plaques de tôles que nous avons apportées de la vieille baraque pour en tapisser la voûte et les parois, est humide et glacée."
    1937, 1939, 1943 : Combien de temps les hommes peuvent-ils tenir ?
    Ne plus faire partie de la communauté est insupportable, les frères et soeurs se marient, des enfants naissent, des parents meurent, il faut être toujours loin, toujours invisibles.

    Julio Llamazares réussi un récit où l’amitié, les convictions, le désespoir, la solitude, se donnent la main. Le récit est sombre, dense, d’une grande simplicité, les mots sont rugueux, ils ont le parfum du maquis.
    Certaines scènes vous resteront en mémoire longtemps.

    Faites une place à ce livre dans votre bibliothèque

    Le livre : Lune de loups - Julio Llamazares - Traduit de l’espagnol par Raphaël Carrasco et Claire Decaëns - Editions Verdier

    Pour poursuivre votre lecture des références de livres lus et d'autres que vous me signalez sur la guerre d’Espagne et le franquisme

    Voix du Pamano de Juan Cabré  chez Christian Bourgois lu Par JEA
    Le septième voile de juan Manuel de Prada chez point seuil  lu par Autourdupuits
    Les exilés de la mémoire de Jordi Soler chez 10/18 lu par Nadejda

    Et lus par Ivre de livres :
    Instants de guerre de Laurie Lee chez Phébus

    Les Soldats de Salamine de Javier Cercas chez Actes Sud Babel
    Le Crayon du charpentier de Manuel Rivas chez Gallimard folio