Connaissez vous Jack Taylor ? Le privé irlandais le plus désespéré qui soit, son alcoolisme suicidaire l’a conduit en enfer, enfermé en hôpital psychiatrique depuis des semaines, anéanti par la mort accidentelle d’une enfant dont ses amis lui avaient confié la garde.
A sa sortie de l’hôpital il n’a plus « qu’un pantalon, une chemise et un rosaire » la trousse de survie Irlandaise selon lui et puis sortir c’est bien mais cela n'apporte aucune solution aux problèmes de Jack Taylor.
Tous ses amis sont morts ou lui ont tourné le dos, il n’a plus de toit, plus d’argent, il envisage de passer l’annonce suivante « ivrogne, petite cinquantaine, récemment libéré de l’asile psychiatrique, cherche emploi bien rémunéré ».
Le ton est donné.
Les nuits sans sommeil, l’envie de boire et les accès de violence sont toujours son quotidien. Pourtant de petites lueurs apparaissent dans son univers sombre et désespéré : un nouvel associé, improbable mais persévérant, une solution inattendue à son problème de logement, l’aide d’une ancienne collègue de la police de Galway qui a elle même quelques difficultés dans l’existence.
C’est un fait divers qui va lui donner la possibilité de remettre en selle.
Un prêtre a été assassiné, la victime, le Père Joyce, a été rattrapée par un passé de pédophile notoire, trouvé décapité dans son confessionnal. Voilà qui indispose l’Eglise et la police. Les soupçons se portent sur ses anciennes victimes mais toutes ne sont peut être pas identifiées.
Plus proche de l’assassin que de la victime, Jack Taylor va pourtant s’acharner à découvrir la vérité même si pour cela il doit se frotter à son ennemi intime, le Père Malachy.
La langue de Ken Bruen est dure, coupante, les dialogues sont survoltés, son héros est attachant et s’inscrit dans la lignée des Matt Scudder et Harry Bosch, le catholicisme en prime..
C’est la cinquième enquête de Jack Taylor et pour moi la meilleure. Le rythme du récit est haletant, l’humour toujours présent malgré la dureté du sujet, et puis j’aime que l’histoire soit ponctuée de références musicales, philosophiques (Pascal, Merton) poétiques.
Grâce à Ken Bruen j’ai découvert Johnny Duhan et pour cela j’ai une dette que je paie ici.
La Main Droite du Diable - Ken Bruen - Série Noire Gallimard
Les quatre autres titres de la série
Delirium Tremens Toxic Blues Le martyre des magdalènes et Le Dramaturge
Commentaires
Un bon Ken Bruen de temps en temps, ça fait du bien !:)
J'ai toujours eu une faible pour les romans noirs. Pourtant, il n'y a rien de plus cliché que ce type de livre : on y boit, on se tappe dessus et, si tout va comme prévu, les femmes sont belles et chaleureuses. Et alors ? Si le divertissement est là, j'y serai. La main droite du diable me semble être un bon divertissement pour ces soirées tristounettes de février.
Bonjour, de Ken Bruen, je n'ai lu que le Martyre des Magdelene: très très bien. L'énigme policière n'est qu'accessoire, c'est le personnage de Jack Taylor perdu dans l'alcool qui est l'essentiel du roman. J'attends la sortie en poche du dernier. Bonne journée.