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Pour moi les Misérables c’est avant tout un film, c’est Jean Gabin, Bourvil en Thénardier et Bernard Blier en Javert, les visages de Sylvia Montfort ou Danièle Delorme, tout était extraordinaire, j’avais 10 ans, le film connaissait un succès extraordinaire et j'étais envoûtée par cette histoire.
Un extrait du film
La lecture du roman quelques années après fut plus difficile, je découvrais à l’époque le côté réducteur d’un film et surprise !! les personnages ne se réduisaient pas à Cosette et Gavroche. Les digressions nombreuses freinaient ma lecture. Relu à l’âge adulte on y trouve tout autre chose, la volonté d’Hugo de pointer du doigt l’horreur du bagne, les injustices sociales, le portrait d’un Paris sordide, les bruits d’une révolution.
Je n’ai pas résisté à la sortie des livres audio et aujourd’hui que le 4 ème vient de sortir je vous invite à les écouter, à retrouver les amours de Cosette et Marius ( ah Gianni Esposito ...un amour de jeunesse) le père Fauchelevent et sa clochette accrochée aux genoux, Monseigneur Myriel et ses chandeleliers, le mensonge de la soeur Simplice, Monsieur Madeleine au tribunal, Gavroche tombant sous les balles en chantant.
André Gide avait beau dire, Victor Hugo tient une place toute particulière dans mon coeur et je suis toujours prête à suivre Jean Valjean dans les égoûts de Paris ou porter avec lui le seau de Cosette. Tous les lecteurs sont excellents, la qualité de l'enregistrement est parfaite.
Les Livres audio : Les Misérables - Editions Thélème - Lus par Michel Vuillermoz, Elodie Huber, Pierre-François Garel, Louis Arène
Colo nous avait promis il y a quelques semainesun billet sur la cuisine de son pays, comme elle sait que je suis gourmande elle m’a envoyé en plus des photos toutes pleines des parfums de son île. je lui laisse la parole............
"Nous vous avions déjà parlé de Majorque des pirates et autres envahisseurs de l’île au cours de l’Histoire, du danger que représentaient les côtes, et du repliement des habitants à l’intérieur du pays. Ceci, ajouté au fait que tout le nord de l’île est montagneux et la mer difficile d’accès a évidemment influencé le mode de vie, de cultures et d’alimentation.
Bien sûr il y a la production traditionnelle de la Méditerranée, -olives et huile, amandes, fruits et légumes, - mais on trouve bien moins de poisson que de porc dans la cuisine majorquine.
Le « porc negre » cochon noir, le meilleur, est la base de beaucoup de plats et le saindoux entre dans l’élaboration de la plupart des recettes.
Pour le petit déjeuner une ensaimada s’impose Elle existe aussi, mais là c’est un dessert pour plus de quatre personnes, fourrée à la crème, à la confiture de potiron cabellos de ángel (cheveux d’ange), au fromage blanc. Les touristes en achètent souvent pour les emporter dans de jolies boîtes faites à cet usage exclusif.
Ensaimada à déguster ou à emporter
L’encas de 11h sera un Pa-amb-oli. Il existe des baguettes mais mieux vaut manger le pain majorquin, il est délicieux, blanc ou brun, sans sel. Les majorquins frottent une tranche pain avec une demi tomate, ajoutent un bon filet d’huile d’olive et du sel. Par-dessus fromage ou jambon et quelques olives, c’est succulent !
Il est 14h, nous allons déjeuner. Pour commencer un tumbet dont voici le secret :
Donc…peler et couper en rondelles les pommes de terre, les laver et sécher. Couper en rondelles les aubergines, saler et laisser dégorger. Couper les poivrons en petits morceaux. (certains font plutôt cuire les poivrons au four et les pèlent) Dans une grande poêle profonde, faire chauffer beaucoup d’huile, y ajouter des gousses d’ail non pelées (ici ils les écrasent un peu d’un coup sec), des feuilles de laurier, puis les patates en rondelles, saler. Les faire cuire doucement (ne doivent pas brunir). Egoutter et placer les tranches dans un grand plat. Cuire de la même façon avec les tranches d’aubergines égouttées. Les placer en une couche sur les patates. Procéder ainsi avec les poivrons. A chaque fois, saler et ajouter un peu d’ail et laurier. Faire une bonne sauce tomates, pas trop liquide et la verser sur le dessus de la préparation. On peut manger le tumbet chaud, ou tiède ou froid…C’est meilleur le lendemain.
Je vous recommande l’agneau grillé, il est excellent. Les petites côtelettes sont chères mais les morceaux cuits au four avec du citron fondent en bouche et sont très accessibles."
Un grand saut par dessus l’Atlantique, après le Pays de Galles je vous propose l’Amérique de Scarlett O’Hara ....
Non pas de crainte je ne vous fais pas le coup d’Autant en emporte le vent, je vous propose le portrait en pied de l’homme dont l’effigie est connue de tous et je vous emporte au temps de la Case de l’Oncle Tom, au temps de l’esclavage, au temps de la guerre de Sécession.
D’abord vérifions : Je parie que comme moi vous ignorez que Lincoln fut élu pour le parti républicain, ben oui, moi je le voyais forcément démocrate ...et bien non. Je parie que comme moi vous êtes certain que Lincoln était pour l’abolition de l’ esclavage , et bien non pas du tout, ouh je vous vois sursauter derrière votre écran... Je parie que comme moi vous ignorez que si la guerre de Sécession a duré aussi longtemps alors que le Sud n’avait ni industrie, ni chantiers navals c’est parce que ...les généraux nordistes étaient (au début de la guerre) des incapables.
Pour lutter contre ce catalogue d’idées reçues j'espère vous convaincre de lire le roman de Gore Vidal avec des yeux innocents et un esprit ouvert.
1861 Abraham Lincoln vient d’être élu président, premier président républicain pour un tout jeune parti qui n’a guère que 7 ans. Comme souvent aux Etats-Unis le nouveau Président est ...minoritaire, il va donc devoir ferrailler avec les sénateurs et le Congrès. Lincoln pendant sa campagne a milité non pour une abolition de l’esclavage ( j’entends sa statue qui se brise) mais pour une interdiction de celui-ci dans les états du nord. Avant même que Lincoln prête serment, les sudistes par la voix de Jefferson Davis, font sécession, et les états du sud rejoignent un par un la Confédération. Il n’y a plus d’Etats-Unis mais deux ennemis face à face. Lincoln est dans une position plus que fâcheuse, il est face à une rébellion, les escarmouches se multiplient, et commence la seule guerre qui se déroulera sur le territoire américain.
Voilà le décor planté, Gore Vidal dans ce roman biographique va nous permettre de suivre Lincoln pendant 4 ans. Ballotté, malmené par les intrigues des politiciens qui l’entourent, aux prises avec la course au pouvoir que mène ses amis, Abraham Lincoln va tenir bon. Son plus grand souci n’est pas l’esclavage, le devenir des esclaves, non son souci constant c’est rétablir la cohésion de son pays. Il va pour cela enfreindre des règles juridiques, économiques, supprimé l’Habeas Corpus (vous avez dit démocrate ???) battre monnaie pour acheter armes, munitions et payer les militaires. Voilà pour la vie publique mais c’est faire peu de cas de sa vie privée, une femme Mary dont la moitié de la famille est sudiste, qui a l’art de faire des dettes, de se lancer dans des travaux dispendieux pour donner un peu lustre à la Maison Blanche, sans compter que Washington « capitale naturelle du sud » à plusieurs reprises est menacée par les troupes confédérées la Virginie ayant basculée côté sud.
Mary Lincoln
Les personnages secondaires sont magnifiques de vérité, de complexité. Je vous recommande Kate Chase une féministe au sens politique aigu, son père Salmon P Chase, secrétaire d’Etat au Trésor qui fait passer son ambition avant sa loyauté envers Lincoln, William Seward persuadé d’être capable de mener Lincoln à la baguette et « d’enlever l’exécutif à ce Président » ce qui va se révéler une grossière erreur. Quant aux généraux, chefs d’armée et autres militaires là on est parfois secoué par le rire devant tant d’incompétence et on ne peut que se dire que Dieu était avec les nordistes !
Ce roman historique est passionnant, on y découvre un Lincoln inconnu, malmené, en proie au doute, retors, parfois manipulateur et qui tient des propos surprenant « Mon objectif suprême est de sauver l’Union et non de sauvegarder ou détruire l’esclavage. Si je pouvais sauvegarder l’Union sans libérer un seul esclave, je le ferais ; si je pouvais la sauvegarder en libérant tous les esclaves, je le ferais. Et si je pouvais le faire en libérant quelques-uns et en laissant de côté d’autres, je le ferais aussi. »
5 années, une réélection et quelques 600.000 morts plus tard Abraham est assassiné.
Une destinée extraordinaire, un roman à la hauteur de cette destinée. Gore Vidal est habile, nous ne parcourons pas les champs de bataille, non il nous fait rester au plus près du personnage, il nous permet presque de comploter avec lui. La vie à la Maison Blanche, les bagarres, les guerres d’influence, la peur, les complots, les colères devant l’impéritie des militaires, tout est magistralement raconté de l’intérieur. Peu à peu Lincoln se débarrasse de ses oripeaux de petit avocat de province pour prendre une stature présidentielle et se couler dans son rôle et être fidèle à sa légende.
Si vous aimez l’histoire, si la guerre de Sécession vous intéresse alors ce pavé de 900 pages en papier bible et couverture souple pour faciliter une lecture de vacances, est fait pour vous.
Le livre : Lincoln - Gore Vidal - Traduit par Gérard Joulié - Galaade Editions -
" un mélange confus de folle musique, de parfum enivrant, de toilettes éclatantes, de paroles amoureuses chuchotées dans un boudoir écarté, obscur et frais comme une alcôve"
Lu, relu, offert, ce livre est dans ma bibliothèque depuis une vingtaine d’années, j’ai appris récemment avec désolation (pardon par avance à tous les profs) que ce livre est aujourd’hui étudié en classe, j'espère qu'il ne perd pas ainsi son pouvoir recouvert en quelque sorte par le voile de la lecture obligée.
Si vous n’avez jamais lu ce livre, écoutez-le avec la voix d’Irène Jacobs
Vous apprendrez comment la famille Kampf est en train de s’installer dans l’opulence après avoir grimpé les marches de l’ascension sociale. Voyez la préparer LE bal qui va définitivement la faire entrer dans le paradis des riches et leur permettra de regarder de haut le reste de la famille. Ce moment de gloire préparer dans le moindre détail met Antoinette, la fille de la maison, dans un état de fureur et de tristesse mêlés car malgré toutes ses demandes, ses supplications, elle n’assistera pas à ce bal. Parfois le hasard fait bien les choses, quelques minutes de retard lors d’une leçon de piano, un coup de vent malencontreux...et les événements tournent d’une façoninattendue et délectable.
Un petit chef d’oeuvre dont j’aime l’acidité, la cruauté, la joyeuse perfidie. Un tableau plein de fiel de la famille, méchamment moqueur d’où s’échappent pourtant des étincelles d’émotion.
Le CD audio : Le Bal - Irène Némirovski - Editions Audiolib
Le temps des vacances c’est celui où l’on peut choisir de ne pas cuisiner, de se contenter de salades de tomates et grillades variées, mais on peut aussi s’accorder du temps pour faire des essais, pour varier ses habitudes.
Yvan Cadiou parcours les marchés de France : marché Saint-Honoré à Paris, marché bio du cours Julien à Marseille, jusque sur les pentes de la Croix Rousse à Lyon. Il cuisine sur les marchés avec un matériel réduit et avec lui vous pourrez passer du marché à la table en peu de temps.
Ce livre là est fait pour les vacances car toutes les recettes sont simples et se cuisinent avec un minimum de matérielet sans four.
J’ai choisi pour vous une salade chinoise mêlant haricots verts, cacahuètes, un peu de piment, sauce soja et huile de sésame
Un Kebab chic avec crêpe à faire ou à acheter, agneau en lamelles enfilé sur une brochette, concombre, tomates, sauce au yaourt et des parfums de cumin, colombo, et paprika, ne pas oublier les feuilles de menthe pour vous transporter de l’autre côté de la Méditerranée
Et pour le dessert une tatin de poires SANS FOUR , le secret réside dans la pâte faite à partir de semoule et d'une tarte qui va cuire dans une grande poêle ..
Sur chaque marché Yvan Cadiou vous donne des recettes salées, sucrées, avec les produits du cru. Un livre à emporter dans votre gîte, votre maison de campagne, ou à conserver comme moi dans votre cuisine.
Pour démarrer la série des lectures de l’été j’ai choisi le Pays de Galles, ses terrils, ses mines et ses chants
Une fois n’est pas coutume c’est un film qui m’a décidé à lire ce livre, le film est superbe et le livre magnifique. J’ai vu le film de nombreuses fois et lu ce livre à plusieurs reprises ma première lecture remonte à 1995 ...hier ... Il vous faudra fouiller dans les bibliothèques car ce livre est aujourd’hui indisponible, j’espère que vous tomberez sous son charme si ce n’est pas déjà fait.
Le Pays de Galles quand la reine Victoria règne encore, quand les paysans se transforment en mineurs, quand le village ne craint pas d’être enseveli par une montagne de scories, le Pays de Galles quand la famille Morgan entre en scène.
Entrons chez Huw Morgan le héros du livre, entrons dans sa maison pour y être accueillis par sa mère qui comme chaque jour est aux fourneaux. Ils sont assis autour de la table, le père qui va découper la volaille, les cinq frères dont Ivor est l’aîné, tous mineurs, les deux soeurs de Huw. Bientôt s’ajoutera à la famille Bronwen la femme d’Ivor. Les femmes de mineurs le samedi « s’installaient sur une chaise, devant leur porte, et attendaient le retour des hommes, gravissant la colline. »
Les tabliers des femmes s’emplissaient de pièces d’or durement gagnées au fond de la mine. Le dimanche était réservé au temple, à la lecture de la Bible. Parfois le père et ses garçons allaient assister à un match de rugby et Huw lui courait acheté du toffee avec son argent de la semaine. La vie était belle et les conflits avec la direction de la mine finissaient par s’arranger, alors s’élevaient les chants des villageois « voix sonores, s’envolant en multiples harmonies »
Un chant gallois
Huw Morgan se souvient des images et des sons de son enfance, de son amour pour la femme d’Ivor son frère aîné, amour d’enfant oui mais ne riez pas de lui car « prétendre qu’un enfant puisse être amoureux peut sembler absurde. Mais que vous le croyez ou non, j’ai été cet enfant et personne sinon moi n’a su ce que j’éprouvais » Huw est un enfant sage, qui craint et admire son père et ses frères, regardez le vivre au quotidien dans ce village qui est en train de changer. Le travail se fait plus rare, les salaires baissent, le mot grève est prononcé. Fini le temps où l’on s’inclinait devant la direction, l’idée de syndicat flotte dans l’air même si le mot est tabou à la table des Morgan.
Vous allez vivre le temps d’un livre au coeur de cette famille, voir Huw grandir, voir son amour des livres s’épanouir, le voir entrer à l’école. Mais vous allez aussi accompagner les mineurs dans leurs revendications, leur révolte pour une vie plus juste. Huw grandit au rythme des difficultés du village que tente de lui expliquer le pasteur Mr Gruffydd. A t-on le droit de se servir de ses poings pour se faire respecter ? Est-il normal que seule la fille soit montrer du doigt quand elle met un enfant au monde sans être mariée ? la bataille contre les injustices n’est-elle pas légitime ? C’est douloureux de grandir, de voir mourir les uns, partir les autres. Et arriver à l’âge adulte il est difficile de se retourner sur ce passé empreint de beauté, de chaleur et de regrets. "Qu'elle était verte, alors, ma vallée, la vallée de ceux qui ne sont plus !"
Huw entouré de ses parents
Aux sons des chants gallois laissez vous séduire par ce roman initiatique, roman de formation au plus beau sens du terme. Vous allez vibrer et je serais très étonnée que quelques larmes ne viennent pas On aime tout ici : les descriptions de cette vie simple, le récit réaliste où Zola n’est pas loin, un récit où des mots comme entraide, solidarité, équité, justice, vous rendent témoins et complices des combats de ses hommes pour une vie meilleure.
How green was my valley le fim
L’écriture est simple, émouvante parfois lyrique, toujours on y entend la sincérité. Il n’est pas étonnant que John Ford se soit emparé de ce récit pour en faire un superbe film qui reçu l’Oscar du meilleur film. Livre avant film, film puis livre, peu importe, les deux sont des oeuvres émouvantes trouvent une place dans le coeur du lecteur et du spectateur.
L’auteur Il est né à Hendon, Londres, en 1906. La plupart de ses romans ont pour cadre le Pays de Galles ; le plus célèbre, Qu'elle était verte ma vallée (How Green Was My Valley) de 1939, lui donna une renommée internationale et fit l'objet d'un film de John Ford. Il vécut une vie pleine de péripéties, voyageant beaucoup. Avant la Seconde Guerre mondiale, il travailla dans des hôtels, écrivit une pièce, travailla comme mineur et écrivit son roman le plus connu. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il devint Capitaine dans la "Welsh Guard" (garde galloise). Après la guerre, il travailla comme journaliste pour le procès de Nuremberg, et écrivit des scénarios pour MGM. Plus tard, il s'installa à Eilat (Israel). (source wikipédia)