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Bribes et brindilles - Page 9

  • bribes de bienveillance pour la terre

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    Le Passage de Beder une ile à marée haute 

    " J’écoute le clapotement de la mer et le cri d’une corneille de rivage dans les cèdres qui commencent tout juste à bruire sous le souffle de l’après-midi. Les voix de ma fille et de mon fils me parviennent de loin, le grincement d’une rame, les à-coups d’un bateau – toute la douce musique d’une île à marée haute ou à marée basse. Quelle est la place des êtres humains dans l’harmonie du tout, et qu’est-ce que cela nous dit sur la façon dont nous devrions agir dans le monde ?"

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    " La brume s’était levée et je découvris que j’étais entourée de minuscules îles, avec sur chacune d’elles un arbre seulement. Leurs rivages étaient recouverts d’algues marines, jaunes sous le soleil soudain, et toutes avaient, après un monticule de roches grises et nues, un unique sapin-ciguë ployant sous les touffes de mousse et de lichen déchiqueté. Les îles flottaient sur leurs propres reflets – ils n’étaient pas parfaits, mais découpés en lignes horizontales, et se déplaçant très légèrement. Je lançai une corde par-dessus une branche et m’amarrai – je ne voulais pas dériver trop loin –, et les reflets devinrent alors des taches de couleur qui dansaient."

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    "Admettons que vous êtes d’accord. Admettons que vous reconnaissez que les humains ont une obligation de bienveillance envers la terre. Qu’est-ce que cela signifie exactement, ici et maintenant ? Qu’allez-vous faire ? Ce que je veux dire, c’est que ce n’est pas facile à savoir. Vous ne pouvez pas partir du principe que vous savez quoi faire. Tout change autour de vous, et vous n’y pouvez rien, mais ce que vous faites est souvent ce qu’il ne faut pas faire. Et ce que vous faites dans un endroit précis a des répercussions inattendues à une centaine de kilomètres de là, ou en aura dans une centaine d’années."

     

    Le Livre : Sur quoi repose le monde  Kathleen Dean Moore – Editions Gallmeister 

  • Bribes de cueillette

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    « Serrer les pommes prend quelques journées tous les ans, sauf les années où il n’y a pas de pommes, que les fleurs ont gelé, suffit d’une nuit, un coup de gelée en fin de nuit . » 

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    « Moi, je vais à genoux sur un vieux sac, je serre devant moi, je pousse le panier et j’avance mon sac. Le plus dur c’est de se relever, parce que j’ai mal dans les genoux. Enfin sans que ça se voie de trop je m’appuie sur l’anse du panier, c’est costaud les paniers de châtaignier. » 

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    « Et puis il faut lever la panerée de pommes pour la mener au camion, c’est les reins alors qui font mal, des fois aussi l’épaule quand je vide le panier en haut, j’ai comme un rhumatisme à cette épaule-là, elle qui travaille le plus. »

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    « Si les pommiers ont des branches que les vaches peuvent attraper — c’est presque toujours — elles vont se dépêcher de les attirer pour avoir les pommes et quand elles ont la tête levée, une pomme entière peut tomber dans la gorge, les étouffer. Alors là, c’est de courir chez le vétérinaire bien vite ! »

     

    Le livre : L’homme des haies - Jean-Loup Trassard - Editions Gallimard

  • Bribes d'un passionné

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    « Pour la première fois, il me semblait qu’en des mots se trouvaient enclos les merveilles et les effrois du monde, que des mots avaient le pouvoir d’en convoquer les puissances, peut-être même de les créer. »

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    « Par eux s’opérait une mystérieuse alchimie. Comme si venaient à moi le monde, une infinité de mondes, une cohue de personnages, hommes, femmes, enfants qui se bousculaient, me captivaient – m’envahissaient ? Non : m’agrandissaient. Que je ferme les yeux, encore aujourd’hui, et ils reviennent, qui me font signe (…)  Chasseurs d’or de James Oliver Curwood,  Chingachgook pleurant son fils mort, dernier des Mohicans, Ivanhoé s’inclinant devant sa belle au tournoi d’Ashby »

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    « J’étais Buck redevenu loup, qui menait la chasse en tête de sa meute, sous les lunes pâles, Allan Quatermain en quête des mines du roi Salomon, Mary Yellan, aussi, découvrant les mystères de l’Auberge de la Jamaïque, tout comme Prue, l’héroïne de Sarn au bec-de-lièvre, face aux moqueries et aux insultes, ou Scarlett prête à tout pour Tara. »

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    « Ils se pressent, comme aux premiers jours, me rappellent que tous m’ont fait ce que je suis, sont à jamais partie de moi »

    Le livre : Pour l’amour des livres - Michel Le Bris - Editions Grasset

  • Bribes de notre planète

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    Québec Baie des chaleurs 

    « À l’une des extrémités du lac où se situe notre chalet au Québec, il y a une petite anse marécageuse. C’est un coin sombre bordé de cèdres, où la profondeur de l’eau ne dépasse pas une trentaine de centimètres. Des plantes aquatiques font surface, cachant partiellement de vieux troncs d’arbres noyés depuis des décennies, voire des siècles. Nous avons surnommé cette anse « la baie du fond des temps ». »

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    Le héron bleu

    « Tout à coup, il détend tout son corps et darde sa tête dans l’eau. Là! D’un coup de bec, il a capturé une grenouille, je vois des pattes vertes qui s’agitent. Puis il se redresse et, d’un mouvement fluide, il fait glisser la bestiole dans son gosier, elle est avalée en une seule bouchée. »

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    un sphinx colibri ou moro-sphinx prénommée Ernestine

    « Toujours est-il qu’ Ernestine butinait nos fleurs d’une manière assidue, sortant sa longue trompe (macroglossum en latin ou « grande langue ») au-dessus des fleurs et la descendant pour chercher le nectar. Nul doute qu’avec cette longue trompe elle pompe le nectar que d’autres insectes ne peuvent pas atteindre. Certains jours, je l’ai vue inspecter de manière rapide les fleurs en pot, toujours en vol stationnaire, sans jamais se poser, et repartir aussitôt. Apparemment, elle ne trouvait pas le butin qu’elle était venue chercher. Mais d’autres jours, elle s’attardait, aspirant la moindre goutte de nectar. Je me suis dit que, étant donné qu’elle ne plongeait pas son corps entier dans la fleur, seule sa trompe revenait avec un peu de pollen collé dessus et qu’elle participait donc peu à la fécondation des fleurs. »

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    Le livre : La planète du héron bleu - Jean-Pierre Rogel - Editions La Presse/Fides 

  • Beau comme l'antique

    Savez-vous d’où vient cette expression Beau comme l’antique ?  Et bien je vais détruire le mythe, cela n’a rient à voir avec Rome ou l’antiquité mais tout à voir avec …Napoléon, ben oui !! C’est le peintre David qui utilisa l’expression pour parler de l’empereur.  Enervant non ?

     

    Revenons à Rome

    Je vous ai présenté une partie de ma bibliothèque consacrée à l'antiquité, il me reste à vous inviter dans ma bibliothèque romaine.

    Je m’aperçois qu'elle est sous la coupe d’Ovide manifestement. 
    Son oeuvre majeure, Les Métamorphoses dont j’apprécie la traduction de Marie Cosnay aux Editions de l’Ogre. C’est très réussi et  magnifiquement mis en page. 

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    J’avais fait un billet sur les Métamorphoses il y a quelques années dans lequel j’évoquais deux livres autour de l’oeuvre d’Ovide, je vous laisse vous y reporter si vous le souhaitez.

    Mais je n’ai pas fini avec ce diable d’homme car ce qui m’a toujours attaché à l’homme c’est son destin d’exilé et ses lettres, certes parfois un rien larmoyantes, mais toujours d’un style époustouflant, ses lettres d’amour et lettres d’exil sont superbes. 

    Alors bien sûr j’ai lu des biographies et essais et je vous en recommande deux; celui de Xavier Darcos et un essai assez récent et Avec Ovide de Nicolas Gardini, tout en finesse et érudition. 

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    Ensuite il y a Virgile, pour lui j’ai fait une petite folie avec l’édition en Pléiade et un Virgile de Xavier Darcos que j’apprécie beaucoup, vous allez croire que je fais une fixation sur le ministre, non pas du tout mais que voulez-vous il n’y a pas beaucoup d’essais sur Virgile qui soient facilement accessibles et il en fait partie.

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    Puis il y a Sénèque, qui pourrait être dans mon rayon philo. J’ai ses oeuvres complètes en numériques mais j’ai surtout un livre vieux d’environ 20 ans qui a souffert de mes nombreuses lectures, c’est Apprendre à vivre chez Arléa une éditions des Lettres à Lucilius que j’ai lu et relu et dans lesquelles je viens piocher quand je lis Montaigne adepte s’il en est de Sénèque. 

    Son compagnon d’étagère c’est l’empereur, je veux dire Marc Aurèle, je l’aime mais nettement moins que Sénèque. 

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    Avant de passer au dernier des auteurs romains de ma bibliothèque je fais un petit détour par Pompéi, avec un livre promenade dans le temps et l’espace, qui m’a enchanté et qui est un livre monde puisque l’auteur Claude Aziza nous balade dans les essais, les romans, les films qui ont été écrits sur Pompéi, depuis Chateaubriand à ………C’est réussi je vous le conseille si vous allez un jour à Pompéi.

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    Enfin le dernier mais pour moi le premier, mon préféré : Lucrèce

    Tout ça c’est la faute à ma fille ainée qui a eu De rerun natura au programme de sa classe de prépa, ça m’a agacé de ne l’avoir jamais lu, puis vinrent Jean Salem, Marcel Conche  et André Comte-Sponville qui ont alimenté ma curiosité  sur Lucrèce 

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    Ensuite ben ….ensuite il y a Montaigne, à force de voir les citations cela a fini de m'agacer de ne pas mieux connaitre l’auteur alors j'ai lu et relu le texte.

    Et depuis peu il y a la formidable éditions de Bernard Combeaud aux Editions Mollat, j’en conviens j’ai fait une folie car c’est une édition de luxe mais oh combien satisfaisante que ce soit pour la qualité du livre, pour la traduction et les commentaires de B Combeaud. Un must. 

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    Voilà mon dernier conseil pour ceux qui aiment écouter, les versions audio que j’ai présenté ici dans un billet il y a peu . 

    Je ne jure pas que cette bibliothèque se maintiendra ainsi, je vais sans doute y faire quelques rajouts mais attention il va falloir que s’en en vaille la peine !

    Les Livres et Livres audio

    Ovide - Lettres d'amour et d'exil - Editions Thesaurus Actes Sud 
    Ovide - Les Métamorphoses - Traduction Marie Cosnay - Editions de l'Ogre
    Xavier Darcos - Ovide - Editions Fayard
    Nicolas Gardnini - Avec Ovide - Editions de Fallois
    Xavier Darcos - Notre Virgile - Editions Fayard
    Virgile - Editions de la Pléiade
    André Comte-Sponville - Le miel et l'absinthe - Editions Herman 
    Lucrèce - La Naissance des choses - Traduit par Bernard Combeaud - Editions Mollat 
    Ovide - Les Métamorphoses lues par Michel Vuillermoz Editions Frémeaux 
    Lucrèce - La naissance des choses  lue par Denis Podalydès Editions Frémeaux 

  • Bribes stendhaliennes

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    « Avec qui aurais-je envie de m’asseoir à la table d’un café (d’un glacier) et de bavarder tranquillement ? 

    Pas avec Balzac, de peur qu’il ne me lise le caractère des passants d’après les bosses de leur crâne ; ni avec Flaubert, par crainte d’être assommé par ses gueulades contre les bourgeois ; ni avec Tolstoï, qui me reprocherait de perdre mon temps au lieu de travailler à mon perfectionnement spirituel. 
    Devant Baudelaire je me sentirais un imbécile. Proust serait trop intimidant, Dostoïevski trop encombrant. 
    Reste Stendhal, parce que avec lui je ne saurais même pas que je suis assis auprès de quelqu’un qui fait les plus beaux livres du monde. On parlerait Italie, on parlerait musique, on comparerait le dôme du Panthéon et la coupole de Saint-Pierre ; et seulement, en me levant, je découvrirais qu’il a écrit Le Rouge et le Noir. »   Dominique Fernandez 

     

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    Musée Stendhal  -  Grenoble

    « Balzac est ce qu'il est ; mais la vingtaine de romans où il tente de ressusciter l'atmosphère sociale de la Restauration n'atteignent pas l'évidence de l'évocation obtenue dans les 500 pages de Le Rouge et le Noir » Giuseppe Tomasi di Lampedusa 

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    Stendhal - Henri Lehmann - Musée Stendhal 

    « À travers son Julien Sorel, Stendhal s'est exprimé lui-même, tel qu'il était réellement, avec ses ambitieux désirs. Avec Fabrice del Dongo, en revanche, il a donné une vie réelle à l'homme qu'il aurait voulu être, à l'homme noble, riche, aimé, qu'il ne fut pas. Il lui donna la vie, puis il l'enferma en prison » Giuseppe Tomasi di Lampedusa 

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    Giuseppe Tomasi di Lampedusa 

    « Il écrivit un livre entier intitulé De l’amour, où il disséquait ce sentiment sous toutes ses formes et donnait des conseils pour réussir, lui qui n’était fait que pour l’échec en amour. » Dominique Fernandez

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    Giuseppe Tomasi di Lampedusa 

    « Stendhal, donc, resavourait, ruminait longuement ses propres expériences, ses propres velléités de plaisir, les innombrables anecdotes qu'on lui racontait et dont il était très friand ; mais en les resavourant il les soumettait à une critique psychologique et esthétique qui s'exerçait toujours dans le sens de l'élimination ; à un moment donné il ne lui restait que l'essentiel dans la tête » Giuseppe Tomasi di Lampedusa 

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    Un Fabrice del Dongo inoubliable 

    « Le clocher, la tour, la prison : figures de la solitude placée par Stendhal au-dessus de tous les plaisirs, de la solitude où il a vécu malgré ses dehors mondains, de la solitude qu’il jugeait nécessaire à l’exercice de la liberté et inséparable de ce qu’on se doit à soi-même. » Dominique Fernandez 

     

    Les Livres 

    Stendhal - Giuseppe Tomasi di Lampedusa - Traduit par Monique Baccelli Editions Allia

    Stendhal - Dominique Fernandez - Editions Buchet Chastel