Chez Hölderlin en fait, on trouve toute l’aventure des romantiques dans sa quintessence.
Ce fut l’un des romantiques les plus intransigeants au point de sombrer dans la folie, et la folie est la conséquence logique du romantisme.
Il a été au-delà du romantisme car sa poésie est plus forte que le désespoir et touche à l’avenir et à la lumière
Tubingen
Toute la journée ses livres sont ouverts sur sa table devant lui et, quand il est seul, il lit des passages à haute voix, du matin au soir, déclamant comme un acteur.
Il semble alors vouloir conquérir le monde entier.
A l’aube les rivières se jetèrent dans la mer
Les oiseaux des montagnes
Surgirent du sommeil comme un nuage ailé, en une seule nuée,
Et plongèrent dans le soleil à peine levé.
…et les roses et leurs épines
Et les citrons sucrés diffusent leurs parfums à côté
Des hêtres à midi, quand le blé sauvage s’anime
Du souffle de sa croissance dans ses tiges droites
Et tous les épis se penchent du même côté
Comme vers l’automne - Maintenant sous
Le balancement gracieux des chênes,
Quand je contemple, quand j’interroge les airs,
Le son des cloches
Que je connais si bien
Résonne comme l’or et s’entend au loin
C’est l’heure où les oiseaux s’éveillent.
Alors tout est en paix.
Le livre : La folie de Hölderlin - David Gascoyne -Traduction Caroline-Jane Williams - Editions Livrets d’art