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Rechercher : l'archipel d'une autre vie

  • Rosa la vie - Rosa Luxemburg

    rosa la vie.gifRosa, la vie - Lettres de Rosa Luxemburg - Traduites par Laure Bernardi et Anouk Grinberg - Editions de l’Atelier
    Le livre est accompagné d’un CD dans lequel Anouk Grinberg lit 9 lettres de Rosa Luxemburg.
    C’est un vrai coup de coeur que j’ai eu pour ce livre, les éditions de l’Atelier ont  publié un livre ET un CD audio en complément, ainsi à l’intérêt de la lecture s’ajoute le plaisir du texte lu.
    Une belle couverture rouge qui attire le regard le nom de Rosa Luxemburg. Un nom croisé au gré des lectures, plus spécialement dans " Le Troisième Reich" de William Shirer, une femme dont je ne savais quasiment rien, juste une curiosité pour cette Rosa la rouge comme on l’avait surnommé, pour ce destin hors du commun, au début du XXème siècle être à la fois femme, juive, socialiste et pacifiste ne prédisposait pas à une vie simple.

    Une brève (très brève) biographie) mais je me promet d’en lire une très bientôt.
    Rosa Luxemburg est née en en 1871 en Pologne, des études d’économie politique à Varsovie, militante du parti socialiste polonais et membre de l’Internationale Socialiste elle est contrainte de s’exilée en Suisse, en 1898 elle devient citoyenne allemande et milite dans le parti socialiste allemand SPD dont elle est exclue en raison de ses positions pacifistes, elle crée avec Karl Liebknecht et Clara Zetkin le mouvement spartakiste. Entre 1914 et 1918 elle alterne périodes de liberté et emprisonnement en forteresse. C’est de prison que sont écrites les lettres rassemblées dans ce livre, prison d’où elle ne cessera jamais d’écrire.
    Tout juste libérée, elle est assassinée en janvier 1919 lors de la répression de la révolte spartakiste de Berlin. Assassinat qui est le prélude à des années de barbarie.

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    Les lettres rassemblées ont été écrites pendans ses années d’incarcération et  sont adressées à ses amis politiques : Clara Zetkin, Luise Kautsky, Sonia Liebknecht, à ses proches et Leo Jogiches son compagnon et grand amour.
    On découvre une femme authentique et forte qui laisse parfois percer son découragement et sa solitude "Hier j’étais prête à abandonner d’un seul coup toute cette politique maudite" Mais très vite le courage revient et elle s’évade par les mots et songe aux voyages qu’elle fera une fois libérée "Je projette de vous traîner en Corse. C’est encore plus beau que l’Italie (...) Imaginez un paysage ample et héroïque, avec des montagnes et des vallées aux lignes austères, en haut, rien que la roche nue, d’un gris plein de noblesse : en bas, des oliviers luxuriants, des lauriers-cerise et des châtaigniers séculaires."
    Elle trouve de l’aide dans la lecture des livres que lui envoient ses amis et qui parviennent jusqu’à elle quand ses geôliers le permettent. La poésie mémorisée lui apporte aussi parfois réconfort et évasion "J’étais debout devant ma fenêtre à barreaux et je me récitais mon poème préféré de Mörike.
    J’entre dans un village avenant,
    Les rues sont rouges du soleil couchant :
    A travers une multitude de fleurs
    On entend tinter une clochette d’or........... "

    Toujours elle s’inquiète pour ses amis incarcérés ou ceux qui sont au combat et cherche à leur insuffler du courage et de l’espoir,  elle écrit ainsi à Hans Diefenbach en se remémorant ses années en Suisse "Mon Dieu, comme le monde est beau, comme la vie est belle ! "
    Ce qui se dégage de ces lettres c’est avant tout un courage magnifique, une volonté de résister inentamée même si parfois elle est prête de l’effondrement " Il suffit malheureusement de la plus petite ombre qui passe sur moi pour faire voler en éclats mon équilibre et ma béatitude : j’éprouve alors une souffrance indicible "

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    La révolte Spartakiste à Berlin

    Cette femme capable de manier la polémique est ici avant tout une femme qui lutte, qui se rassemble pour supporter l’isolement, la mort de ses amis, l’emprisonnement de ces compagnons et qui nous donne une extraordinaire leçon de vie et d’espoir.
    " N’oubliez pas, même si vous êtes occupés, même si vous traversez la cour à la hâte, absorbés par vos tâches urgentes, n’oubliez pas de lever la tête un instant et de jeter un oeil à ces immenses nuages argentés et au paisible océan bleu dans lequel ils nagent."

    J’ai immédiatement été happée par ses lettres, par l’émotion et la profonde humanité qui s’en dégagent.
    Une belle préface à ce livre par Edwy Plenel journaliste qui dit " Les écrits épistoliers de la prisonnière Rosa Luxemburg ont ceci d’irremplaçables qu’ils donnent à voir et à comprendre la vérité de cette forme d’engagement total pour la cause des opprimés, des exploités et des démunis "
    La voix si particulière, l’émotion si juste que fait entendre Anouk Grinberg qui dans une courte présentation dit  à quel point sa rencontre avec Rosa Luxemburg l’a marqué et est inoubliable pour elle
    Ce qui fut un spectacle créé au théâtre de l’Atelier, est devenu livre et disque pour nous faire partager les mots de Rosa la rouge.

     


    Une vidéo sur le spectacle d’Anouk Grinbert

     

    Faites une place à ce livre dans votre bibliohtèque

     

  • La vie en chantier - Pete Fromm

    Saviez-vous que les États-Unis ont l'un des taux de mortalité lors de l'accouchement les plus élevés des pays développés ? Ce fait a frappé Pete Fromm et il en a fait un roman.

    Imaginez : vous êtes un couple heureux, un peu original certes, Taz est charpentier et il donne beaucoup de son temps aux maisons des autres, Marnie elle fait déjà les plans de la nouvelle cuisine que Taz va lui construire, car pour le moment le couple habite plutôt une maison délabrée mais l’annonce d’un enfant donne des envie de changement à tout le monde. 

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    Alors ils rêvent à une maison en chantier 
    « Le jardin tremblât de l’autre côté des vitres ternies. Le grand pommier. L’herbe jonchée de fruits ratatinés par la chaleur. Le plan de la cabane dans l’arbre est déjà dessiné sur le mur de la cuisine. Les branches passent à travers le plancher et le toit. Un repaire de sorcières, avait précisé Marnie. »

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    Que se passe-t-il lorsque vous accompagnez votre femme à la maternité mais que vous rentrez à la maison avec le bébé mais sans la mère? 
    Peut-on se remettre de cela, peut-on continuer à vivre ? Peut-on même survivre ? Où est passée la famille dans tout ça ?

    Je vous le concède le sujet est rude et pourtant Pete Fromm en fait un acte d’amour fou, la poursuite d’un rêve mêlé de chagrin, de solitude, de peur. Les jours et les nuits se succèdent mais c’est comme avancer dans l’obscurité. 
    Est-ce vraiment vivre que de se propulser seulement dans l’heure suivante ? 

    Il y aura Rudy l’ami de toujours, la mère de Marnie qui veut un rôle dans l’histoire. Par contre les parents de Taz sont aux abonnés absents. 

    A un moment il faut ajouter un nouveau personnage à l’histoire : C’est Midge et elle donne de la voix.

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    Une histoire simple qui plonge le lecteur au plus profond de des émotions sans un gramme de pathos, sans fioritures, non juste la vie quotidienne, les détails de la vie ordinaire, mettre juste un pied devant l’autre.

    C’est un roman magnifique sur l’art d’aimer, le rôle de parent, l’amour pour son enfant, la responsabilité, le chagrin et la joie. 
    Ne manquez pas ce roman qui sort le 5 septembre et que le libraire d'Au bonheur des ogres a eu la gentillesse de me prêter en service de presse, je ne peux que lui dire merci merci

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    Le livre : La Vie en chantier - Pete Fromm- Traduit par Juliane Nivelt - Editions Gallmeister

     

     

  • Ma vie dans les monts - Antoine Marcel

    Deux raisons à la lecture de ce livre, la première c'est ma lecture d'un précédent livre d'Antoine Marcel : Traité de la cabane solitaire, un vieil ami qui est dans ma bibliothèque depuis 10ans.

    Et la 2eme raison c'est que je devinais un texte apaisant de ceux qui aide à s'extirper de ses problèmes. 

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    Le fil conducteur est l'acquisition par l'auteur d'un moulin en Xaintrie, je vous laisse trouver où se trouve ce drôle de pays.

    beaucoup de temps passé à examiner les lieux, à élaguer, à couper, tronçonner, remettre en état.                                                                   Le temps se partage entre travail des mains, méditation,lecture.

    Un livre placer sous la protection de Jacques Brosse.                                  Un livre à empoter avec soi dans une promenade champêtre, lors d'un besoin de poésie.

    Juste le Livre qu'il me fallait.

  • La Chute de Rome fin d'une civilisation - Bryan Ward-Perkins

    Commençons par une leçon d'histoire

    La chute de l’Empire romain, voilà bien un sujet loin des préoccupations du moment, encore que...

    J’ai dans ma bibliothèque le livre de Gibbons que j’ai tenté de lire à plusieurs reprises mais trop lourd et typographie bien trop petite pour moi.

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    J'ai résolu mon problème avec cette Chute de Rome, légère et brillante et qui vient contredire de façon nette la tendance qui s’est développée ces dernières années qui était de dire : euh non les barbares n’ont pas fait chuter l’Empire, euh ils étaient même plutôt positifs ces Goths et autres Vandales ! 

     

    Bryan Ward-Perkins revient mettre les pendules à l’heure et nous dire qu’il y a bien eu destruction d’un empire et que les romains n’ont peut être pas bien vu venir les choses.

    Des faits, des faits.

    En 410 les Wisigoths mettent la main sur Rome, Alaric entre en vainqueur dans Rome, les barbares touchent la cité antique au coeur.

    On peut voir là un apport de sang neuf, une migration des populations, il n’empêche qu’il s’agit bel et bien de la disparition d’un empire même si persiste loin de là l’Empire Byzantin qui survivra quelques siècles.

     

    L’auteur nous trace un peu le parcours de ces tribus qui vont mettre Rome à genoux alors qu’elle était forte d’une armée professionnelle mais atteinte par un déclin économique avec même des révoltes fiscales ! Déjà !!

    Comment être certain qu’il s’agit bien d’une destruction ? 

    Le déclin frappa toutes les couches de la société et tous les secteurs : production agricole, culture, la politique, la religion. L’impôt ne rentre plus, les réseaux de distribution sont détruits, fini la prospérité, les savoirs faire romains vont disparaitre, l’écrit est en chute libre et va désormais se limiter au monde religieux. 

    Exemple : le confort lié aux termes, aux égouts, aux aqueducs ne sera de nouveau atteint qu’à l’ère moderne

     

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    les nouveaux barbares ?

     

    Ce déclin perdura pendant plusieurs siècles

    « Une civilisation complète fut détruite, ramenant ses habitants à des manières de vivre telles qu’aux temps préhistoriques. Les romains avant la chute étaient eux aussi convaincus que nous le sommes nous aujourd’hui, que le monde resterait, pour l’essentiel, tel qu’il était. Ils avaient tort. A nous de ne pas répéter leur erreur et de ne pas nous bercer d’une fallacieuse assurance. »

     

    L’idée peu choquer, mais elle est intéressante à prendre en compte même si elle dérange 

    « J’affirme que les siècles post-romains connurent un déclin spectaculaire de la prospérité économique et de modèles élaborés, et que ce déclin frappa l’ensemble de la société, de la production agricole à la haute culture et des paysans jusqu’aux rois. Un effondrement démographique se produisit très probablement, et l’ample circulation des marchandises de qualité cessa tout à fait. Des outils culturels de haut niveau, tels que l’écrit, disparurent de certaines régions et se restreignirent dans toutes les autres. » 

     

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    Au Kenya les Shebabs somailens

    Le travail de l’auteur est sérieux et facile à lire, Paul Veyne a dit de ce livre qu’il était intelligent et équilibré, que voulez-vous que j’ajoute à ça ?

    Sinon que les barbares ne sont pas si loin que ça si ce n’est que les noms ont changé mais la barbarie est toujours la même.

     

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    Le livre : La chute de Rome fin d’une civilisation - traduction Frédéric Joly - Bryan Ward-Perkins - Alma Editeurs

     

    L’auteur

    Archéologue et fils d’un archéologue britannique, il a grandi à Rome et enseigne à Oxford. Spécialiste de la fin de l’Empire romain et du Haut Moyen Âge, il a reçu en 2006 le prix Hessell-Tiltman  The Fall of Rome and the End of Civilization.

     

  • Sur l'idée d'une communauté de solitaires - Pascal Quignard

    Un livre minuscule et en le lisant je me disais : du Quignard tout pur avec un titre pareil !

    Après la lecture de la biographie de Pascal ce petit livre s’imposait. Port Royal fascine P Quigard depuis longtemps, déjà dans les Petits traités les noms de certains solitaires apparaissent. 

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    « Le propre de Port Royal pour moi, c’est l’invention passionnante – même si elle est difficilement concevable pour l’esprit – d’une communauté de solitaires. » 

     

    Les ruines de Port Royal parlent à P Quignard lui qui est né au Havre dans une ville bombardée et qui était un champ de ruines.

    Le jansénisme l’a toujours attiré, il y revient souvent dans ses différents livres. C’est aussi l’occasion pour lui de rendre justice à Sainte Beuve qui par son Port Royal fit connaitre ces hommes qui choisirent le retirement, la solitude, l’austérité.

     

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    Pour ceux et celles qui redoutent un certain hermétisme de l’auteur, il n’est pas présent ici.

    Port Royal est un fil rouge et le livre est constitué de plusieurs conférences le plus souvent musicales et littéraires données à plusieurs occasions, mais le lecteur attentif ne se perd jamais et on ressent une belle unité à la lecture des textes.

    La musique baroque est omniprésente, Couperin ou Purcell ou l’inconnu Froberger ce fut l’occasion pour moi de découvrir certaines oeuvres. Il laisse voir de belles figures du jansénisme : Sacy, Jacqueline Pascal et le peintre George de la Tour sont au rendez-vous

     

    Claude Pujade-Renaud a écrit un roman très prenant sur la période difficile qui suivit la destruction de Port Royal et qu’évoque très bien P Quignard :

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    « En 1711 Port Royal fut rasée sur l’ordre du roi Louis XIV en sorte qu’il « n’y restât pas pierre sur pierre ». Puis, à la fin de l’automne, alors que le froid était très vif, que la terre était couverte de neige, les tombes furent ouvertes. Les chiens affamés, les corbeaux, les corneilles, les souriceaux des champs dévoraient ce qui restait de chair sur les os des saints qui étaient morts. Ils dévorèrent Racine. Ils dévorèrent Monsieur Hamon qui avait été son maître. »

     

    Enfin j’ai trouvé dans ce livre une citation que j’avais déjà croisée mais sans la noter hélas de Thomas a Kempis et aujourd’hui je vais la faire mienne :

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    « Quaesivi in omnibus requiem, et nusquam inveni nisi in angulo cum libro » 

    J’ai cherché partout dans ce monde le repos, un abandon, une halte, et je ne l’ai nulle part trouvée que dans un coin avec un livre ». 

     

    Un tout petit livre pour amateurs de P Quignard et de ses thèmes de prédilection.

     

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    Le livre : Sur l’idée d’une communauté de solitaires - Pascal Quignard - Editions Arléa 

  • Ma vie dans les Appalaches - Thomas Rain Crowe

    Pour amateurs de nature writing

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                                      ©Chatree Maknual

     

    Si vous avez lu et aimé Walden, si vous avez lu et aimé Solitudes australes, si vous êtes fan du journal de Rick Bass alors le livre de Thomas Rain Crowe est fait pour vous.

     

    1980 Thomas Rain Crowe prend la décision de vivre loin des villes, au coeur des Appalaches de son enfance en Caroline du Nord

     

    Seconde décision : vivre en autarcie, être capable de cultiver, pêcher, chasser ce dont il a besoin pour vivre.

    Première étape : construire une cabane rudimentaire « en bordure du champ de Zoro » son ami,  pas d’eau courante, pas d’électricité mais un pays où « le cerf et la colombe vivent leur vie au même rythme »

    Sa décision le classe immédiatement dans la case « émule de Thoreau » , il apprend à couper et à stocker son bois, planter ses légumes, faire son pain, élever des abeilles et aussi, car il faut bien vivre joyeusement, fabriquer sa bière. 

     

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                     Les appalaches en Caroline du nord

     

    Les objets quotidiens prennent une énorme place, la faux, la scie deviennent des compagnes dont il faut prendre soin, créer et soigner un « potager de montagne » est un art difficile qui demande réflexion, la pêche vous incite à « penser comme le poisson que l’on pêche » bref on est pas loin du paradis.

    Echapper à la société de consommation oui mais sans couper les ponts avec la civilisation et les amis. Lorsque la solitude se fait pesante 

     

     

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    Ce retour aux sources se lit avec bonheur, les mots coulent, la poésie est présente mais aussi le réalisme lié à une vie parfois dure. 

    Dans un chapitre qui m’a beaucoup intéressé il parle des « nouveaux naturalistes » des écrivains, des scientifiques qui ont oeuvré pour la protection environnementale. L’un deux a attiré mon attention et je vous en parlerai prochainement. 

    Mes deux chapitres préférés Sous la neige et Une marche en forêt.

    Pour vous convaincre :

    « Presque trente centimètres de neige sont tombés pendant la nuit. Une fois que le feu a repris et réchauffé la maison, j’entrouvre les fenêtres et je peux ainsi entendre, en stéréo, les bruits des oiseaux en train de manger dans la neige - un choeur animé de pépiements, de trilles et de cris perçants. Une symphonie, en fait, au vu de leur état d’anxiété, plus proche d’un combat que d’un cocktail mondain. Quand les montagnes sont couvertes de neige et de glace, les oiseaux doivent toujours manger, par jour, l’équivalent de leur poids en nourriture, mais comme leurs aliments habituels ont disparu, se nourrir prend un tour bien plus sérieux. »

     

     

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    Chaque chapitre nous fournit une citation de ses auteurs préférés : Snyder, Emerson, Thoreau bien sûr et Whitman et chaque chapitre se termine par un poème, certains m’ont infiniment plu.

     

    En un temps secret une fleur

    de velours lisse peut devenir côtelée

    Pleurer ou s’accrocher

    à la lumière pour s’assécher

    Etre du nectar brillant sur la peau

    Un ciel où pêcher le miel

    Dans un breuvage d’étoiles

     

    L’auteur est un ami d’Allen Ginsberg et de Gary Snyder et des poètes de la Beat Génération. Publié aux Etats-Unis en 2005 c’est une excellent idée des éditions Phébus de nous offrir cette traduction.

    Aujourd’hui Thomas Rain Crowe a quitté sa cabane des Appalaches, il continue à travailler pour des revues écologiques, le poète c’est fait traducteur.

     

    L'avis de Pierre Assouline

     

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    Le livre :  Ma vie dans les Appalaches - Thomas Rain Crowe - Traduit par Mathias de Breyne - Editions Phébus