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Rechercher : Marie Edith Laval

  • La Quête d'Ewilan - Pierre Bottero

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    Les livres de Marie

     

    Une de mes séries préférées 

    Camille est une jeune fille de 13 ans tout à fait normale mais un jour un camion manque de la renverser et elle passe dans un monde parallèle merveilleux plein de choses à découvrir elle va entamer son voyage avec son meilleur ami lui aussi issu de notre monde et plein de compagnons intéressants, elle va affronter des méchants.

    Elle découvre le monde de Gwendalavir, ses immenses pouvoirs et son véritable nom : Ewilan. Sa quête commence.

    Elle va traverser de nombreuses épreuves pour retrouver ses parents dans un monde magique et inconnu 

     

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    Mon avis 

    C'est trop dur de résumer cette série il faut la lire 

    Je l'ai commencé il y a environs trois ans et j’ai parfois lâché un peu,  mais ces livres sont tellement beaux et Pierre Bottero arrive à nous faire voyager dans un mode tellement mysterieux, tellement magique.

    Il est malheureusement décédé en 2009 mais il est sans aucun doute mon écrivain préféré pour son imagination  je recommande cette lecture à tout le monde à partir de 11 ans à peu près. 

    Il y a aussi une BD

     

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    « C’est alors qu'après un magnifique vol plané, un chevalier en armure s'aplatit à coté d'elle dans un impressionnant bruit de casseroles. Camille commença à penser que quelque chose ne tournait pas rond. »

     

    Les livres : La Quête d’Ewilan - Pierre Bottero - Editions Rageot ou Le livre de poche

  • Bribes d'un passionné

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    « Pour la première fois, il me semblait qu’en des mots se trouvaient enclos les merveilles et les effrois du monde, que des mots avaient le pouvoir d’en convoquer les puissances, peut-être même de les créer. »

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    « Par eux s’opérait une mystérieuse alchimie. Comme si venaient à moi le monde, une infinité de mondes, une cohue de personnages, hommes, femmes, enfants qui se bousculaient, me captivaient – m’envahissaient ? Non : m’agrandissaient. Que je ferme les yeux, encore aujourd’hui, et ils reviennent, qui me font signe (…)  Chasseurs d’or de James Oliver Curwood,  Chingachgook pleurant son fils mort, dernier des Mohicans, Ivanhoé s’inclinant devant sa belle au tournoi d’Ashby »

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    « J’étais Buck redevenu loup, qui menait la chasse en tête de sa meute, sous les lunes pâles, Allan Quatermain en quête des mines du roi Salomon, Mary Yellan, aussi, découvrant les mystères de l’Auberge de la Jamaïque, tout comme Prue, l’héroïne de Sarn au bec-de-lièvre, face aux moqueries et aux insultes, ou Scarlett prête à tout pour Tara. »

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    « Ils se pressent, comme aux premiers jours, me rappellent que tous m’ont fait ce que je suis, sont à jamais partie de moi »

    Le livre : Pour l’amour des livres - Michel Le Bris - Editions Grasset

  • Un Tableau un livre et Le Duc de Berry

    « Ah ! Ce bleu ! Il éblouit déjà tant il est la vie. »

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    « Au loin, un village vers lequel un vieux paysan mène son âne chargé de produits à vendre ; un peu plus bas, un jeune homme abat un arbre pour faire du bois ; les ruches des abeilles sont couvertes, les moutons à l’abri dans leur bergerie ; les barriques pleines attendent d’être mises en perce ; des pigeons sont groupés autour de graines providentielles déposées sur la neige ; et, à l’intérieur de la maison au toit couvert de neige, des femmes travaillent devant la cheminée. »

     

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    « C’est une œuvre d’art, art de la composition qui suggère un ensemble, mais sait s’attacher au moindre détail ; art de la couleur qui ménage des harmonies de gris : le ciel, le tronc des arbres, le paysan encapuchonné qui mène l’âne ; de beige, les ruches, le four à pain ; et de blanc, la neige qui couvre la montagne, la route, le dessus des arbres et le toit de la maison. Toutes couleurs d’hiver »


    Un Livre : Les Petits personnages - Marie Sizun - Editions Arléa
    Un Tableau
    Les Très riches heures du Duc de Berry - Février - Musée Condé à Chantilly

     

  • Dostoïevski Les années miraculeuses - Joeph Frank

    Les biographies sur Dostoïevski sont multiples, on peut en trouver de toutes sortes mais LA biographie indispensable c’est celle de Joseph Frank. On n’est pas aussi favorisé que le public anglo-saxon qui dispose d’une bio en 6 volumes, Actes Sud avec l’aide de l’auteur a réduit cela à un volume uniquement, certes une biographie réduite mais malgré tout oh combien passionnante ! 

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    La version française est centrée sur ce que Frank appelle les années miraculeuses, les années les plus productives pour Dostoïevski.

    Peut-on se représenter le travail de l’écrivain ? En six ans ce sont cinq des plus grands textes russes qui vont être publiés. Crime et châtiment, Le joueur, L'idiot, L'éternel mari et Les démons 

    Dostoïevski est rentré de l’exil qui a suivi le bagne, repris un travail littéraire mais la mort de son frère et de sa femme l’ont mis dans une situation difficile le contraignant par devoir à prendre en charge un beau-fils et la famille de son frère. Ses dettes s’accumulent, ses éditeurs ne lui font aucun cadeau, les crises d'épilepsie augmentent.

    Il est acculé et contraint à écrire sans relâche. Spirale infernale.

    C’est la collaboration puis le mariage avec  Anna Grigorievna  Snitkina.

     

    Plus de vingt ans les séparent mais cette jeune femme est sans doute pour beaucoup dans ces années miraculeuses, permettant à l’écrivain de faire face à ses engagements, l’aidant à supporter la charge familiale, tolérant son addiction au jeu et lui offrant une vie de famille paisible. Quatre années en Europe  permettent d’échapper un peu aux créanciers mais aussi de perdre le peu d’argent qu’il gagne sur les tapis des casinos.

     

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    Crime et Châtiment paraît en feuilleton  en 1865, les critiques sont parfois sévères mais les lecteurs sont au rendez-vous. 

    « ouvrage d’une puissance fascinante, l’un des plus importants romans du XIXe siècle, qui dès sa publication suscite une grande controverse critique »

    Pour aider le lecteur  J Frank nous souffle

    « Il y a donc, enchâssé dans Crime et châtiment un point de vue sur la façon dont il faut lire le roman  (...)

    Personne à notre connaissance, n’a jamais accordé la moindre attention à cette composante : il serait utile de réparer cette omission flagrante. »

    Il attire notre attention sur

    « certaines pages les plus émouvantes que Dostoïevski ait jamais écrit »

    Raskolnikov est patiemment disséqué, étudié, critiqué, compris.

    « Dans la pure tradition du roman du XIXe siècle, Dostoïevski achève son livre sur un épilogue par lequel l’existence des ses personnages principaux se poursuit au-delà des limites de l’intrigue, qu’avait close l’aveu de Raskolnikov. »

     

    Si l’accouchement de Crime et Châtiment fut difficile c’est avec la parution du Joueur que

    « Dostoïevski est parvenu à gagner l’un des plus grands paris de sa vie; il réalise la prouesse exceptionnelle de composer une longue nouvelle en moins d’un mois, en respectant le délai imposé. » grâce à Anna Grigorievna.

     

    Mariage, départ pour l’Europe.C’est en voyage qu’il rencontre Tourgueniev et qu’il affine ses idées sur l’Europe, la Russie, le nihilisme.

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    Vous pouvez aussi faire le choix du livre audio

     

    L’encre du roman précédent est à peine sèche qu’il lui faut de nouveau chercher l’inspiration pour un nouveau roman. Il accumule les notes, les compilations de faits divers, il cherche un personnage

    « qui incarne son idéal moral positif. »

    Il va créer le Prince Mychkine affligé d’épilepsie, Aglaïa, Nastassia Filippovna et Rogojine. 

    « Si l’Idiot est le plus inégal de ses quatre meilleurs romans, il reste le texte où l’écrivain exprime le plus profondément sa vision de la vie, dans toute sa complexité tragique, sur un ton particulièrement poignant  et avec une intense émotion dont le lyrisme touche au sublime. »

    Pour Joseph Frank l'Idiot 

    « est la plus personnelle de ses oeuvres majeures, le livre dans lequel il exprime ses certitudes les plus intimes, les plus chères et les plus sacrées » « Un affrontement dramatique entre l'humain et le divin » 

     

    Dans les derniers mois passés en Europe il va écrire l’Eternel mari une grande nouvelle et débuter Les Démons ! 

    Si vous n’avez jamais lu Dostoïevski commencez par l’Eternel mari, le trio classique de la femme, du mari, de l’amant, mais la farce prend une toute autre dimension sous la plume de Dostoïevski. Il étudie les revirements de personnalité, les évolutions psychologiques, la transformation morale, les conflits intérieurs. Veltchaninov et Troussotski l’éternel mari sont inoubliables.

    « la plus travaillée des oeuvres courtes de Dostoïevski » 

     

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    Les Démons au théâtre 

     

    Dernier des romans des années miraculeuses Les Démons, certainement l’oeuvre la plus difficile d’accès à mon avis dont J Frank nous ouvre les portes.

    L’idée du roman n’est pas récente, Dostoïevski l’a en tête depuis longtemps, il a même commencé à peintre ses personnages.

    C’est le roman qui a fait que les bolcheviks vont doucement éliminer Dostoïevski de la scène littéraire russe pour n’y laisser que Tolstoï moins dangereux.

    Décembre 1869 à février 1870 Dostoïevski va reprendre toutes ses notes et créer l’oeuvre où la vie politique russe est la plus présente.

    Il y a un fond de raillerie et de parodie dans le roman avec les coups de griffes données aux occidentalisés dont Tourgueniev est le représentant.

    Joseph Frank consacre deux chapitres à l’analyse du roman c’est dire son importance.

    Le roman a

    « à maintes reprises été critiqué avec virulence en tant que calomnie malveillante du mouvement révolutionnaire russe »

    l’histoire donnera largement raison à Dostoïevski et l’on peut aujourd’hui considérer

    « le livre comme un ouvrage plus prophétique que diffamatoire ». 

    Stavroguine est un héros inoubliable, maléfique, tourmenté et effrayant.

    Les personnages du roman vivent 

    « les questions morales, philosophiques et sociales les plus profondes et les plus complexes. »

    « Les démons demeurent insurpassés par leur tableau prémonitoires des enlisements moraux et des trahisons potentielles que recèlent (...) l’idéal révolutionnaire. »

     

    Ce livre de Joseph Frank  est pour moi le type même de la biographie parfaite, éclairant l’oeuvre, la faisant vivre, la commentant, l’expliquant et dressant en filigrane le portrait d’un homme tourmenté grâce à des analyses fines et profondes et une connaissance étourdissante de l’oeuvre. 

     

    Le livre fourmille de détails bienvenus, le tableau politique et intellectuel de la Russie permet au lecteur de replacer l’écrivain dans son siècle et d’accéder à l’homme Dostoïevski avec son courage, son abnégation mais aussi sa xénophobie et son antisémitisme larvé. 

    Le propos est  d’une grande richesse et d’une puissante vigueur, l’auteur s’est plongé dans la correspondance, les journaux, et la traduction est très bonne.

     

    Un défaut à cette biographie ? oui celle de s’arrêter trop tôt et du coup de ne pas nous donner l’analyse des Frères Karamazov.

     

     

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    L'auteur et son épouse 

     

    Imaginez un homme qui a passé sa vie à lire et relire Dostoïevski, à analyser son oeuvre, à comparer ses romans et à tenter de comprendre son cheminement intellectuel et personnel. Tellement impressionné par l’écrivain qu’il décide dans les années 50 d’apprendre le russe et qu’il se promène avec sous le bras une grammaire russe et que sa maison est pleine de photos de son auteur fétiche et d’affiches des films adaptés de l’oeuvre.

    Joseph Frank est un universitaire éminent, professeur émérite l'Université Stanford et Princeton. Son travail a été plusieurs fois récompensé par des prix prestigieux aux USA et salué par la critiques :

    « Une réalisation monumentale... »

    « Il a changé de manière significative notre compréhension de l'homme et son travail »

    « Frank a réussi triomphalement »

    « Magnifique... » 

     

    En lisant cette biographie je n'ai pas pu m'empêcher de repenser aux film "la femme aux cinq éléphants" qui montre si bien le travail de la traduction

     

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    Tout Dostoïevski chez Actes Sud 

     

     

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    Le livre : Dostoïevski, les années miraculeuses (1865-1871) - Joseph Frank -  traduit par Aline Weill - Solin Actes Sud

  • La Corde - Stefan aus dem Siepen


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    Je n’ai pas lu de littérature allemande depuis quelques temps. Aujourd’hui je vous propose un roman qui a connu un vrai succès en Allemagne.

    Un roman qui m’a totalement envoûté et que j’ai lu d’une traite, il faut dire qu’il est court (150 pages).

     

    Dans un village en bordure d’une forêt profonde, à la veille des moissons, la découverte par Bernhardt d’une corde dont il n’a jamais vu la pareille. Le lendemain soumis à la curiosité du village il tente de voir d’où vient la corde mais sans succès .

    « La corde est longue ! croyez-moi ! j’ai fait un bon bout de chemin, mais je n’ai pas trouvé l’autre extrémité ».

     

    L’envie de savoir gagne peu à peu le village, oubliant les moissons les hommes décident de pénétrer dans la forêt pour en avoir le coeur net. 

    « Plus d’une douzaine d’hommes, sac plein de provisions sur l’épaule, couteau de chasse et outre d’eau en cuir à la taille,étaient rassemblés, impatients, prêts au départ, étreignant leurs femmes d’un geste distrait. »

     

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    La durée de cette incursion dans la forêt prévue pour la journée, passe à deux puis trois journées.

    Les femmes inquiètent guettent le retour des hommes à l’orée de la forêt

    « Une lune gris pâle se leva au-dessus des arbres, indifférente. Sachant pourtant que leurs maris ne reviendraient plus ce soir-là, les femmes trouvèrent réconfortant de patienter encore un petit moment ».

     

    Une communauté villageoise en proie à l’obsession, à une curiosité irrépressible qui lui fait tout oublier. Un groupe sensible à une parole habile, séductrice, véhiculée par l’instituteur Rauk qui a trouvé là le plaisir de prendre une revanche sur des paysans plus ou moins incultes. C’est un peu le joueur de flûte du conte.

    Le groupe doit trouver assez vite de quoi se nourrir et est en proie aux tentations communes à tous les hommes : rancune, colère, envie. La violence n’est pas loin. Certains vont choisir de faire demi-tour.

     

     

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    « Rauk se leva de sa place et, ce qui le fit paraitre plus chétif encore, se plaça devant le tronc épais du tilleul afin de pouvoir embrasser du regard ses compagnons assis.»

     

    Un roman très habile qui porte sur les obsessions humaines, sur « l’avidité et la folie des hommes »

    Impossible de fermer le livre, on est comme le groupe obsédé par cette corde, curieux nous aussi de la suite et inquiet que le retour à la normalité soit impossible.

    Interroger sur un parallèle avec la montée du nazisme l’auteur dit non ce n’est pas ce qu’il a voulu même si certains mécanismes à l’oeuvre dans le roman aient pu être ceux utilisés par les nazis.

    La traduction est parfaite et fait ressortir une belle langue, riche, fine, expressive, recherchée.

     

    Une belle parabole que je vous invite à découvrir.

     

     

    Le Livre : La Corde - Stefan aus dem spielen - Traduit par Jean Marie Argelès - Editions Ecriture

     

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    Stefan de la Siepen | © DTV / Bernd Schumacher

     

    L'auteur : Travaille au ministère des Affaires Etrangères. Il a été en poste à Moscou, à Shanghai. 

  • La Conquête de Plassans - Emile Zola

    red_sony_reader.jpgLa Conquête de Plassans - Emile Zola - Ebook
    Changement de décor et de style, après s’être vautré dans  Le Ventre de Paris, avoir fait la part belle aux couleurs, aux odeurs, aux bruits des Halles, Zola fait un retour à la province.
    Plassans, en proie aux turbulences du changement de régime politique dans   est une ville assagie mais qui a mal voté aux dernières élections. L’opposition monarchiste relève la tête, elle tient ses quartiers à la villa Rastoil, des ambitions politiques renaissent, le pouvoir impérial se doit d’y mettre un terme.
    L’homme qui va mener à bien cette mise au pas est un homme d’église, un prêtre récemment nommé. Il ne prend pas le problème de front, il va utiliser toutes les ressources de l’art de la manipulation des âmes.

    C’est par les femmes qu’il commence, par Marthe Mouret née Rougon, nous voilà au coeur de sa famille, son mari François Mouret est son cousin germain, ils ont une grand-mère en commun : Adélaïde Fouque, la folle, enfermée dans un asile d’aliénés, et on voit repointer ici le nez de l’hérédité si chère à Zola.
    François Mouret jouit à Plassans d’une retraite bien méritée, négociant qui a fait fortune dans le vin il coule des jours paisibles entouré de sa femme, d’Octave et de Serge ses fils et de Désirée " une enfant de quatorze ans, forte pour son âge, et qui avait un rire de petite fille de cinq ans. "
    C’est lui qui fait entrer le loup dans la bergerie, il décide de louer quelques pièces inoccupées de sa maison " un prêtre ce n’est pas bien gênant. Il vivra chez lui, et nous chez nous" et l’abbé Faujas " un homme grand et fort" entre chez les Mouret accompagné de sa mère, puis bientôt de sa soeur.
    La vie tranquille et bien réglée de François Mouret va bientôt voler en éclats. Son jardin dont il était si fier est peu à peu investit par l’abbé qui y lit son bréviaire. Son fils Serge se plonge dans des livres prêtés par ..l’abbé Faujas, même Rose leur bonne ne jure bientôt que par la mère et le fils Faujas.
    Quant à Marthe, la plus vulnérable, elle est littéralement captive, sous prétexte de bonnes oeuvres l’abbé a obtenu sa dévotion totale au point d’oublier enfants et mari. Elle passe désormais sa vie à la Cathédrale, Faujas va ainsi assurer une emprise sur la famille avec la bénédiction de Félicité Rougon la propre mère de Marthe.
    François Mouret devient peu à peu victime.  A table Marthe sert d'abord l'abbé elle " commençait toujours par lui, fouillait le plat, tandis que Rose, penchée au dessus d’elle, lui indiquait du doigt ce qu’elle croyait le meilleur." Des oublis, des brimades on " lui passait les assiettes fêlées, lui mettait un pied de table entre les jambes (...) posait le pain, le vin, le sel, à l’autre bout de la table. "
    François Mouret dépérit pendant que Faujas assure son influence sur la ville. La conquête de Plassans est en marche.

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    Paul Cézanne - Gardanne


    Ce n’est pas le meilleur de Zola, c’est une oeuvre de transition entre ses grands romans mais il rend à merveille toute la malignité de l’abbé Faujas, ses tours, ses mesquineries, son art de la persuasion, ses manigances pour capter les fortunes.
    Il n’a pas son pareil quand il s’agit de mettre à nu les ambitions, les haines familiales, la fausse dévotion pour montrer toutes les vilenies de la vie familiale.
    Dans la préface à l’édition en Pléiade Armand Lanoux dit " Evidemment, ce thème ne raccommode pas l’auteur avec les catholiques ! Zola a le génie de se faire des ennemis."
    Deux portraits sont esquissés ici :  Serge Mouret qui sera le personnage principal du prochain tome et Octave qui va partir faire fortune à Paris dans le négoce et avec qui j’ai rendez vous " Au bonheur des dames ".