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La Corde - Stefan aus dem Siepen


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Je n’ai pas lu de littérature allemande depuis quelques temps. Aujourd’hui je vous propose un roman qui a connu un vrai succès en Allemagne.

Un roman qui m’a totalement envoûté et que j’ai lu d’une traite, il faut dire qu’il est court (150 pages).

 

Dans un village en bordure d’une forêt profonde, à la veille des moissons, la découverte par Bernhardt d’une corde dont il n’a jamais vu la pareille. Le lendemain soumis à la curiosité du village il tente de voir d’où vient la corde mais sans succès .

« La corde est longue ! croyez-moi ! j’ai fait un bon bout de chemin, mais je n’ai pas trouvé l’autre extrémité ».

 

L’envie de savoir gagne peu à peu le village, oubliant les moissons les hommes décident de pénétrer dans la forêt pour en avoir le coeur net. 

« Plus d’une douzaine d’hommes, sac plein de provisions sur l’épaule, couteau de chasse et outre d’eau en cuir à la taille,étaient rassemblés, impatients, prêts au départ, étreignant leurs femmes d’un geste distrait. »

 

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La durée de cette incursion dans la forêt prévue pour la journée, passe à deux puis trois journées.

Les femmes inquiètent guettent le retour des hommes à l’orée de la forêt

« Une lune gris pâle se leva au-dessus des arbres, indifférente. Sachant pourtant que leurs maris ne reviendraient plus ce soir-là, les femmes trouvèrent réconfortant de patienter encore un petit moment ».

 

Une communauté villageoise en proie à l’obsession, à une curiosité irrépressible qui lui fait tout oublier. Un groupe sensible à une parole habile, séductrice, véhiculée par l’instituteur Rauk qui a trouvé là le plaisir de prendre une revanche sur des paysans plus ou moins incultes. C’est un peu le joueur de flûte du conte.

Le groupe doit trouver assez vite de quoi se nourrir et est en proie aux tentations communes à tous les hommes : rancune, colère, envie. La violence n’est pas loin. Certains vont choisir de faire demi-tour.

 

 

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« Rauk se leva de sa place et, ce qui le fit paraitre plus chétif encore, se plaça devant le tronc épais du tilleul afin de pouvoir embrasser du regard ses compagnons assis.»

 

Un roman très habile qui porte sur les obsessions humaines, sur « l’avidité et la folie des hommes »

Impossible de fermer le livre, on est comme le groupe obsédé par cette corde, curieux nous aussi de la suite et inquiet que le retour à la normalité soit impossible.

Interroger sur un parallèle avec la montée du nazisme l’auteur dit non ce n’est pas ce qu’il a voulu même si certains mécanismes à l’oeuvre dans le roman aient pu être ceux utilisés par les nazis.

La traduction est parfaite et fait ressortir une belle langue, riche, fine, expressive, recherchée.

 

Une belle parabole que je vous invite à découvrir.

 

 

Le Livre : La Corde - Stefan aus dem spielen - Traduit par Jean Marie Argelès - Editions Ecriture

 

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Stefan de la Siepen | © DTV / Bernd Schumacher

 

L'auteur : Travaille au ministère des Affaires Etrangères. Il a été en poste à Moscou, à Shanghai. 

Commentaires

  • @ Clara : laisse toi tenter

  • Une corde pour se perdre, se pendre ou retrouver son chemin. Je lis, c'est fort dommage, peu de littérature allemande, cette recommandation me réjouit donc!

  • @ Colo : j'aime assez la littérature allemande aussi je suis à l'affut de ce qui sort

  • @ Pascale : je vais aller lire ton point de vue

  • Je vais tenter de le trouver, le conte semble plein de finesse. L'élément étranger qui bouleverse la communauté tranquille : l'homme l'est-il jamais ?

  • @ Christw : le grain de sable qui enraye totalement la machine

  • Hum, encore une tentation, là! Le roman a été écrit en quelle année? (je suppose que pour l'histoire, pas de date)

  • @ Keisha : c'est un livre très récent

  • @ Tania c'est cet aspect qui me l'a fait lire

  • Il me tente bien ! Il y a quelque chose qui me fait penser au Village évanoui de Bernard Quiriny, lu récemment.

  • @ kathel : je n'ai pas lu ce roman mais je vais le noter dans mon panier virtuel de médiathèque pour ne pas oublier le titre parce pffttt la mémoire ...

  • Je l'avais noté et ton billet me confirme dans l'envie de le lire. Qu'y a-t-il au bout de cette corde ???

  • @ nadejda : cela fait penser aux comptines sans fin

  • @ miriam : j'espère qu'i te plaira

  • @ Aifelle : je n'aime pas le fantastique mais alors pas du tout, mais ici on est plutôt dans le conte philosophique, bien sûr certains éléments sont outrés mais c'est pour servir le propos

  • @ Luocine : si tu as lu et aimé l'heure du roi par exemple tu vas aimé ce récit

  • Effectivement il a la structure d'un conte et en particulier du Joueur de flûte. Je suis envahie comme les personnages d'une curiosité irrépressible!

  • @ Claudialucia : on se sent dans la peau des personnages ....jusqu'à un certain point

  • J'en ai entendu parler à la radio, France culture ou France inter et je l'avais noté... S'enfoncer dans la forêt à cause d'une corde qui n'en finit pas !!! Original !!! Une histoire de Petit Poucet ?
    Je suis en train de lire l'envol du héron de Katharina Hagena et celui-ci ne doit pas être plus déconcertant !!!
    Bonne soirée !

  • @ Enitram : je n'ai pas lu Hagena aussi je ne peux pas comparer
    mais cette corde là est très intrigante et on se laisse aller à vouloir la suivre

  • Cette lecture est tentante, on a envie de suivre ce lien mystérieux en te lisant... L'homme est fait pour les mystères je crois. Beau week end Dominique. brigitte

  • @ Plumes d'Anges : parfois la curiosité est bien mal récompensée

  • Cela m'intéressera de savoir ce qu'Enitram a pense de L'Envol du Héron je n'ai pas accroché et j'ai abandonné alors que j'avais bien aimé son premier roman
    Je note celui-ci mais j'en ai tellement à lire !!!!!!

  • Cela m'intéressera de savoir ce qu'Enitram a pense de L'Envol du Héron je n'ai pas accroché et j'ai abandonné alors que j'avais bien aimé son premier roman
    Je note celui-ci mais j'en ai tellement à lire !!!!!!

  • @ Aloïs : j'ai écouté son premier roman en livre audio et je l'ai trouvé un peu trop gentillet et donc je n'ai pas été tentée par l'envol du héron

  • Je suis intriguée autant que ces villageois! Où mène donc cette corde? La curiosité après tout est-elle un si vilain défaut?

  • @ Mango : défaut non mais parfois la tentation pousse à l'excès

  • Je l'ai terminé récemment et même si je comprends les choix de l'auteur, notamment au niveau du flou dans lequel il laisse le lecteur, j'ai juste trouvé que l'ensemble était un peu ennuyeux et répétitif. L'objectif de l'auteur est peut-être ainsi atteint, mais pour ce qui est du plaisir de lecture, bof bof.

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