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Le Ventre de Paris - Emile Zola

red_sony_reader.jpgLe ventre de Paris - Emile Zola - Ebook
L’ordre adopté par Zola pour sa généalogie des Rougon Macquart nous fait passer des salons du Second Empire au ventre de Paris, des toilettes chiques aux poissonnières, des parfums envoûtants de Renée à ceux moins raffinés de la cuisson du boudin ou des étalages de fromages odorants.

Le héros ici n’est pas vraiment un Rougon, il est un petit rameau ajouté, c’est sa belle soeur, la belle Lisa, qui est une fille d’ Antoine Macquart de Plassans. Il se nomme Florent, il est jeune et beau garçon, sa vie est pourtant déjà bien pleine car il a passé quelques années au bagne. Il n’a pas tué père et mère pour ça, non, il s’est juste trouvé où il ne fallait pas lors d’une émeute, arrêté et jugé de façon expéditive pour un crime dont il est innocent.
Echappé de Cayenne le voilà revenu à Paris où il trouve refuge aux Halles auprès de son frère Quenu, l’époux de Lisa la belle charcutière.
Accueilli comme le frère prodigue, on lui trouve du travail, on l’héberge, on l’habille, c’est que Quenu lui est redevable, Florent l’a élevé, s’est sacrifié pour lui durant des années, devenu un commerçant riche et gras c’est le moment de payer ses dettes.
L’arrivée de Florent va déclencher des réactions en chaîne, objet de toutes les convoitises féminines notre Florent est bien naïf et en plus il a des convictions républicaines, de là à devenir activiste contre le gouvernement il n’y a qu’un pas ....
Après quelques temps ce frère devient gênant, voire dangereux pour la prospérité d’une charcuterie, et puis bien sûr il y a l’héritage de l’oncle de Quenu, héritage qui revient pour moitié à Florent ....dommage qu’il soit rentré......Les langues se délient, la médisance, les commérages, les mensonges, les trahisons, le petit peuple des Halles n’est pas plus beau que celui des salons.
Les vilenies ne sont plus perpétrées pour de l’argent mais par envie, par mesquinerie, par jalousie.

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Les Halles de Baltard

Ce troisième volume de Zola est cru, plein d’odeurs, de couleurs, et de bruit. C’est la version XIXème siècle de la Grande Bouffe.
L’écrivain nous sature de scènes où la nourriture est reine, les devantures, les arrières boutiques, tout regorge de sang, de graillon, d’effluves fortes, les fromages le disputent aux légumes entassés, les poissons aux viandes, les beurres et les fromages dégoulinent, les déchets eux mêmes sont partie du décor. On vit de la bouffe et parfois on en meurt.

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Victor-Gabriel Gilbert : Le Carreau des Halles

Zola décrit à merveille ce marché, les étals, les pavillons, la misère et les vices. Arrivé à la fin du roman on sait que ce n’est pas Florent le héros de cette histoire, ce sont les Halles corps vivant, chaud, violent, qui après avoir tenté de le digéré, aura recraché Florent comme un noyau indigeste.

J'ai aimé ce troisième roman et je suis déjà plongée dans la suite, lire Zola en continuité est une expérience enrichissante et je n'ai qu'une enivie : la poursuivre

Un autre billet Dans la bibliothèque de Cléanthe

Commentaires

  • J'ai poursuivi cette expérience tout un été et à la fin je n'étais même pas saturée! Je te souhaite la même sensation !

  • @ Cathulu, j'apprécie baucoup l'expérience et pour le moment je ne me lasse pas du tout

  • Grave lacune : je n'ai rien lu de Zola. Ton billet me signifie clairement qu'il est temps de réparer ça! ;-)

  • @ Gwenaelle : je suis venue bien tardivement à Zola mais je ne regrette pas

  • @ Bénédicte : lance toi et le plaisir de lecture te pousse à poursuivre

  • Tiens, un Zola que je n'ai pas lu! Ce n'est pas le seul, d'ailleurs! Tu me donnes envie de me remettre à Zola ! Encore un, oui!

  • @ Claudialucia , maintenant que c'est entamé,je ne m'arrête plus !

  • Tiens, je ne m'en souviens pas tellement de celui-ci. Un jour, je ferai comme toi, je les reprendrai tous dans l'ordre, l'aventure me tente.

  • Comme j'ai aimé ce volume-là aussi! L'arrivée des charrettes de victuailles à Paris est une pure merveille et après, toute cette animation... j'en garde un souvenir ébloui!

  • @ Mango : j'ai aimé les descriptions et parfois on a l'impression d'avoir fait un énorme repas !

  • @ Kikine : merci de ta visite

  • "Zola me parle d'une série de romans qu'il veut faire, d'une épopée en dix volumes, de l'Histoire Naturelle et Sociale d'une Famille qu'il a l'ambition de tenter, avec l'exposition des tempéraments, des caractères, des vices, des vertus, développés par les milieux et différenciés comme les parties d'un jardin où il y a de l'ombre, où il y a du soleil." (Edmond de Goncourt - Journal II)
    Et nous pouvons dire maintenant que l'entreprise a été réussie...
    Ce doit être bien aussi de lire les volumes dans l'ordre.. et je veux bien te croire lorsque tu nous dis que tu ne peux plus t'arrêter.... Bonne continuation alors ;)

  • Plus je relis Zola, plus je l'apprécie. Il m' "épate". Une justesse de vue étonnante.
    Lire les Rougon-Macquart est vraiment une activité très instructive!
    ;-)

  • @ Sibyline : j'ai la même admiration que toi devant une grande oeuvre et même si tous les romans n'ont pas la mêmê intensité je suis totalement séduite

  • Il y a bien longtemps que je n'ai plus lu Zola... Je ne sais pas si j'ai envie de renouveler l'expérience pour l'instant...
    (ce tableau de Gilbert est juste une petite merveille... quel précision dans les détails... )

  • C'est remarquable comme tu trouves toujours les illustrations pertinentes ( et belles!) pour accompagner tes billets. J'en suis incapable! je dispose de beaucoup d'illustrations à scanner, dans mes livres, dans des revues, de vieilles cartes postales etc. mais je ne trouve jamais les bonnes.

    Je n'ai encore pas lu le Ventre de Paris.
    J'ai lu trois Zola au temps du lycée, le troisième m'a ennuyé, je n'ai plus repris Zola avant longtemps. La deuxième fois, j'en ai lu encore trois ; le troisième " La Terre " je l'ai lâché assez vite. Nouvelle longue pause. Et j'ai repris Zola l'an passé; cette fois j'en suis à mon cinquième ! je tiens bon...

  • @ Dominique : il y a des lectures qui s'imposent à un moment sans savoir pourquoi

  • "nous sature" : c'est le mot juste ! moi qui suis une incinditionnelle de Zola j'ai retenu de ce volume plutôt la saturation. L'action (d'après mes souvenirs assez lointains) y a perdu en vigueur.

  • @ Rosa , ce roman vaut moins par l'action effectivement que d'une part par les descriptions des halles mais aussi par l'observation de la nature humaine et ses différentes vilenies

  • Juste un "coucou" de Lisbonne, en passant, et vous souhaiter que du bonheur. Trois tonnes...

  • @ Armando : un petit coup de soleil en passant ça réchauffe

  • Un grand classique! Je pense avoir lu tout Zola, mais ça remonte à quelques années déjà...
    Très belle journée et bon week-end

  • Lire tout Zola à la suite est un joli "challenge". J'avoue que j'ai moins de souffle que toi... je suis resté planté en plein milieu d'"Une page d'amour". Mais ton billet me fait penser qu'il faut que je mette à jour mon blog en y ajoutant un billet sur "L'Assommoir".

  • @ Cléanthe : c'est mon envie mais je ne sais pas si j'irai au bout et quand, je ne me suis fixée aucune règle , qui vivra verra ...........

  • Un très beau souvenir de lecture ! Par contre je suis classique à ce sujet et pour l'instant l'ebook ne me dit rien :)

  • @ Lou : je peux comprendre la restriction car je serais incapable de lire uniquement de cette façon mais il y a un côté très pratique d'avoir une bibliothèque sous la main en permanence, je lis dans les transports et même là je peux prendre des notes c'est assez pratique de souligner un passage et d'y revenir d'un clic
    Mais bien sûr cela ne vaut pas le bruit des pages tournées :-)

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