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La Conquête de Plassans - Emile Zola

red_sony_reader.jpgLa Conquête de Plassans - Emile Zola - Ebook
Changement de décor et de style, après s’être vautré dans  Le Ventre de Paris, avoir fait la part belle aux couleurs, aux odeurs, aux bruits des Halles, Zola fait un retour à la province.
Plassans, en proie aux turbulences du changement de régime politique dans   est une ville assagie mais qui a mal voté aux dernières élections. L’opposition monarchiste relève la tête, elle tient ses quartiers à la villa Rastoil, des ambitions politiques renaissent, le pouvoir impérial se doit d’y mettre un terme.
L’homme qui va mener à bien cette mise au pas est un homme d’église, un prêtre récemment nommé. Il ne prend pas le problème de front, il va utiliser toutes les ressources de l’art de la manipulation des âmes.

C’est par les femmes qu’il commence, par Marthe Mouret née Rougon, nous voilà au coeur de sa famille, son mari François Mouret est son cousin germain, ils ont une grand-mère en commun : Adélaïde Fouque, la folle, enfermée dans un asile d’aliénés, et on voit repointer ici le nez de l’hérédité si chère à Zola.
François Mouret jouit à Plassans d’une retraite bien méritée, négociant qui a fait fortune dans le vin il coule des jours paisibles entouré de sa femme, d’Octave et de Serge ses fils et de Désirée " une enfant de quatorze ans, forte pour son âge, et qui avait un rire de petite fille de cinq ans. "
C’est lui qui fait entrer le loup dans la bergerie, il décide de louer quelques pièces inoccupées de sa maison " un prêtre ce n’est pas bien gênant. Il vivra chez lui, et nous chez nous" et l’abbé Faujas " un homme grand et fort" entre chez les Mouret accompagné de sa mère, puis bientôt de sa soeur.
La vie tranquille et bien réglée de François Mouret va bientôt voler en éclats. Son jardin dont il était si fier est peu à peu investit par l’abbé qui y lit son bréviaire. Son fils Serge se plonge dans des livres prêtés par ..l’abbé Faujas, même Rose leur bonne ne jure bientôt que par la mère et le fils Faujas.
Quant à Marthe, la plus vulnérable, elle est littéralement captive, sous prétexte de bonnes oeuvres l’abbé a obtenu sa dévotion totale au point d’oublier enfants et mari. Elle passe désormais sa vie à la Cathédrale, Faujas va ainsi assurer une emprise sur la famille avec la bénédiction de Félicité Rougon la propre mère de Marthe.
François Mouret devient peu à peu victime.  A table Marthe sert d'abord l'abbé elle " commençait toujours par lui, fouillait le plat, tandis que Rose, penchée au dessus d’elle, lui indiquait du doigt ce qu’elle croyait le meilleur." Des oublis, des brimades on " lui passait les assiettes fêlées, lui mettait un pied de table entre les jambes (...) posait le pain, le vin, le sel, à l’autre bout de la table. "
François Mouret dépérit pendant que Faujas assure son influence sur la ville. La conquête de Plassans est en marche.

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Paul Cézanne - Gardanne


Ce n’est pas le meilleur de Zola, c’est une oeuvre de transition entre ses grands romans mais il rend à merveille toute la malignité de l’abbé Faujas, ses tours, ses mesquineries, son art de la persuasion, ses manigances pour capter les fortunes.
Il n’a pas son pareil quand il s’agit de mettre à nu les ambitions, les haines familiales, la fausse dévotion pour montrer toutes les vilenies de la vie familiale.
Dans la préface à l’édition en Pléiade Armand Lanoux dit " Evidemment, ce thème ne raccommode pas l’auteur avec les catholiques ! Zola a le génie de se faire des ennemis."
Deux portraits sont esquissés ici :  Serge Mouret qui sera le personnage principal du prochain tome et Octave qui va partir faire fortune à Paris dans le négoce et avec qui j’ai rendez vous " Au bonheur des dames ".

Commentaires

  • Ce n'est pas le meilleur Zola, certes, mais il fait son "effet retard". Le personnage de Faujas, par exemple, reste bien en mémoire. Quant à la lente transformation de la pauvre Marthe en furieuse bigote, cela vaut son pesant de bénitier...
    De mon côté, je n'ai pas encore commencé La faute de l'abbé Mouret.

  • @ Margotte : Certes il n'a pas l'ampleur des plus grands romans mais effectivement on n'oublie pas le Faujas manipulateur des âmes et l'enfoncement de la pauvre Marthe de plus en plus loin dans la soumission
    J'ai " écouté" et non pas lu "la faute de l'abbé Mourret" et j'y ai pris un très grand plaisir

  • J'ai dû lire deux fois celui-ci.
    Mais "La Faute de l'Abbé Mouret" m'a encore davantage plu - en particulier en raison du lyrisme assez inattendu de certaines pages.

  • @ Daniel : comme toi j'ai préféré "la faute de l'abbé Mouret" je l'ai écouté en livre audio avec un grand plaisir et effectivement certains passages sont surprenants de poésie et de lyrisme

  • Aucun souvenir, mais je sais que je l'ai lu, et tu me donnes une furieuse envie de le relire, oui mais, j'ai d'autres auteurs chouchous dont je dois m'occuper maintenant...
    Mais attends : avant Au bonheur des dames, tu as Pot Bouille où Octave apparait! ne rate pas Pot Bouille, c'est un des meilleurs!

  • @ Keisha merci pour le tuyau car n'ayant jamais lu Pot bouille j'ignorais qu'octave Mouret y apparaissait, mais comme j'ai décidé de lire dans le bon ordre et en totalité je vais très bientôt le rencontrer

  • @ L'or des chambres : comme toi mes lectures remontaient à ...d'où mon envie subite de m'y remettre

  • C'est un Zola que je trouve au contraire très réussi, après l'évocation un rien démonstrative du "Ventre de Paris" et les longueurs (même si on y trouve aussi des pages de pure poésie) de "La Faute de l'abbé Mouret".

  • @ Cléanthe , j'ai aimé mais il me semble un peu moins passionnant que "la curée" ou "la faute " ou " l'asssomoir" mais j'ai beaucoup aimé l'analyse fine du rôle de manipulateur de Faujas que je trouve très réussie

  • J'ai surtout aimé:"La faute de l'abbé Mouret". Ce pauvre Mouret perdu dans son magnifique jardin d'Eden si foisonnant La description de ce jardin m'a poursuivie longtemps. En revanche ce volume-ci m'a moins marquée! Il est cependant très utile pour bien situer les personnages et les diverse branches familiales.

  • Décidément tes billets sur les Rougon sont délicieux... Je sens que cet automne je vais commencer moi aussi la reclecture !!!!

  • @ freude : merci de ce petit message amical, bonne relecture par avance

  • @ Double Je : les petits coucous de passage ne sont jamais hors sujet ils font toujours plaisir

  • Zola et les Rougon-Macquart, je ne sais pas si j'aurai la patience de les relire aujourd'hui...
    Je te remercie beaucoup pour ton très gentil commentaire.
    Douce nuit et jolis rêves

  • Ahhh Zola ... je l'aime ! Enfin, ses livres ;)
    Tu vas certainement adorer la suite !
    Comme Keisha, j'aime beaucoup Pot Bouille et ce, probablement car c'est le premier livre de Zola que j'ai lu

  • @ kikine : je me laisse porter par la lecture et j'avance doucement, je me régale à l'avance de Pot Bouille que je n'ai jamais lu

  • @ Claudialucia : je ne sais pas si vraiment Zola n'aimait pas la peinture de Cézanne , j'ai l'impression que toute leur relation fut compliquée, j'ai une bio de Zola qui m'attend et c'est un point que je voudrais comprendre

  • Dans "L'oeuvre", Zola a pris pour modèle son ami Paul Cézanne pour son personnage de peintre raté (Claude Lantier). Il paraît que ce livre les a brouillés. Si c'est vrai, on peut le comprendre!

  • Je relis aussi mes Zola pendant l'année. celui-ci je l'ai lu il y a 5 ou 6 ans : J'avais adoré...

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