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Le mois des papillons - Ariëlla Kornmehl

moisdespapillons.gifLe Mois des papillons - Ariëlla Kornmehl - Traduit du néerlandais par Emmanuelle Sandron - Editions Actes Sud
L’Afrique du Sud est le cadre de ce roman qui compose deux portraits de femmes très attachants.
Une femme médecin, Joni, a quitté son pays à la suite d’un événement personnel très violent qui lui a fait rompre tous ses liens familiaux.
Elle vit seule à Johannesburg et travaille dans le service d’urgences d’un hôpital, pour s’y rendre chaque jour elle fait un long trajet en voiture traversant des zones peu sûres. C’est son choix, elle vit dans une grande maison qu’elle partage avec une femme.
En échange du logement et de la nourriture pour elle et ses enfants, Zanele qui est Zoulou s’occupe de la maison, prépare les repas, fait les achats, bref gouverne la vie de Joni. Le soir elle se retire dans sa partie de maison et joue du tambour pour Shanla sa fille.
Elle a littéralement pris possession de Joni et des lieux. Elle veut la voir manger car elle la trouve trop maigre « Zanele voulait que je prenne un petit déjeuner, elle tentait de m’y contraindre »
Zanele ne comprend pas le travail de Joni « Là où elle a grandit aucune ambulance ne venait jamais même quand on était gravement malade » elle est tout interdite devant les photos de Joni prise en Hollande un jour de neige.

 

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Le pire

Quand Shanla a trop de noeuds dans les cheveux elle les lui rase. Elle sait qu’il y a les choses que l’on peut manger et celles qui sont tabou, celles que l’on peut faire et celle qui sont dangereuses, et puis il y a les certitudes « plus on vient du nord, plus on est noir » les interdits : le pain bis, le maïs jaune, et ..parler avec sa patronne blanche.
Ce qui pourrait être simplement une histoire d’amitié entre deux femmes prend une toute autre dimension car peu à peu le récit s’ouvre et l’on aperçoit un monde dur. Les dialogues entre les deux femmes dévoilent peu à peu l’histoire de Joni et ses rapports avec sa mère, sa souffrance, la violence au quotidien et les rêves que Zanele fait pour sa fille, la pauvreté et l’insécurité des townships, et le racisme qui n’est pas toujours où on l’attend.

 

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Et le meilleur


Deux femmes que tout oppose, l’une, scientifique, intellectuelle, l’autre, analphabète, superstitieuse. Elles se chamaillent et se comprennent, se soutiennent et composent une étrange famille dans ce pays où l’apartheid est encore dans toutes les têtes.
J’ai beaucoup aimé ce roman fait de délicatesse et de rudesse, de soleil et de neige à la fois. En le lisant j’ai repensé à un roman lu il y a quelques mois Le miel d’Harar que j’ai aimé mais aussi le roman d’André Brink  Les imaginations de sable un excellent souvenir de lecture

Découvrez cette jeune auteure en espérant que ses autres romans seront traduits chez Actes Sud


L’auteur

Le Mois des papillons est le second roman d’Ariëlla Kornmehl. Née en 1975, elle vit et travaille à Amsterdam, où elle a fait des études de philosophie. Elle a passé deux ans à Johannesburg.

Commentaires

  • La relation entre ces deux femmes que tout oppose doit vraiment être intéressante. Je note ce titre mais j'attendrais peut-être la sortie en babel.

  • @ Zarline, c'est une belle connivence que la relation de ces deux femmes et je te souhaite une bonne lecture ..future

  • Tout ce que tu en dis m'attire, des thèmes qui me touchent. En plus une collection que j'aime beaucoup.
    Ah, si on pouvait remplir les bidonvilles de papillons...

  • @ colo , je te reconnais là , une belle idée , le livre est très délicat et en même temps d'une grande violence

  • @ Colo : le thème du papillon dans ce livre est très beau et même s'il ne s'agit pas de remplir les bidonvilles, il met de la poésie et de la légèreté sur une terre encore bien douloureuse

  • Quand le pire côtoie le meilleur, et vice-versa....
    Un livre que tu me donnes envie de découvrir... surtout avec un si joli titre ;)

  • @ Macile : le pire et le meilleur qui cohabite et parfois dans la même personne

  • Je te souhaite sincèrement de recevoir ce coffret des oeuvres de Molière comme tu le souhaites! Tu me diras...
    Très belle et douce nuit

  • Vous savez quoi Dominique?...

    Je vais encore dépenser mes petits sous. Et ça sera votre faute.

    Mais pourquoi donc vous racontez les choses ainsi?...

  • La coupe du monde a au moins cet avantage : nous faire découvrir ce pays, sa culture, la société, et faire ressortir des livres qui passent généralement inaperçus...

  • @ Ys : je dois être fermée au foot parce que je n'avais pas fait le rapprochement ... ouhhh en réalité j'ai été attirée car j'ai beaucoup aimé une série de romans sur l'Afrique du Sud
    Poussière Rouge de Slovo, André Brink bien sûr et Karel Schoenmann, du coup ma curiosité était en alerte

  • Je note ce titre : j'ai moi-même passé une année à Johannesburg et j'y ai travaillé au temps de l'apartheid, fin des années 70. Ce qu tu nous racontes Dominique me donne envie de lire ce roman et de me replonger dans mes souvenirs...
    J'ai lu de nombreux romans d'André Brink mais je n'ai pas lu "Les imaginations de sable".

  • @ Patricia : ce roman devrait être plein d'évocations pour toi, le roman d'A Brink est superbe avec des personnages féminins extrêmement attachants, il doit exister en version poche

  • Bellesahi m'avait déjà beaucoup tenté pour ce livre, tu confirmes mon avis, je ne vais sans doute pas tarder à finir par craquer pour ce livre !

  • @ L'or des chambres : c'est un bien joli roman dans un pays qui ne s'est pas encore remis des années apartheid

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