C’est le second roman de Balzac que je lis sous influence.
Ma lecture d’Alain et de son Balzac m’a fait choisir pour démarrer deux romans peu connus. J’ai aimé le premier Le médecin de campagne et aimé encore plus celui là.
L’ouverture du roman ne surprend pas, Balzac nous invite à Limoges et nous fait, comme à son habitude, visiter la ville.
Limoges
Dans cette ville vit « un nommé Sauviat, marchand forain » il a construit sa fortune sur la récupération des métaux « Sauviat n’achetait aucun objet sans la certitude de pouvoir le revendre à cent pour cent de bénéfice ».
Il eut une fille Véronique et pour elle « Cet homme de plomb, de fer et de cuivre redevint un homme de sang, d’os et de chair », elle est élevée très chrétiennement et devient une belle jeune fille à la beauté un peu flétrie par une petite vérole. Seule réelle émotion dans la vie de Véronique : la lecture de Paul et Virginie qui l’enflamma.
Paul et Virginie
Son père s’est juré de bien la marier et il porte son choix sur le banquier Graslin que convoitent toutes les mères de la ville.
Tout est donc pour le mieux
« Graslin meublera magnifiquement sa maison; il aura pour notre fille la plus belle voiture de Paris et les plus beaux chevaux du Limousin, il achètera une terre de cinq cent mille francs pour elle, et lui assurera son hôtel; enfin Véronique sera la première de Limoges »
L’amour n’étant pas présent et l’enfant attendu ne venant pas Véronique Graslin cherche consolation dans les livres.
Elle fait la conquête de Limoges
« Quelques mois après son arrivée, le Substitut attiré par le charme croissant de la conversation et des manières de Véronique, proposa donc à l’abbé Dutheil, et quelques hommes remarquables de la ville, de jouer au whist chez madame Graslin. Véronique reçut alors cinq fois par semaine »
Graslin est en paix il peut se consacré à sa fortune d’autant qu’après plusieurs années Véronique Graslin est enfin enceinte alors que la ville est secouée par un meurtre particulièrement sordide, un vieillard avare et riche fut
« assassiné, pendant une nuit noire, au milieu d’un carré de luzerne où il ajoutait sans doute quelques louis à un pot plein d’or. La servante, réveillée par la lutte, avait eu le courage de venir au secours du vieil avare, et le meurtrier s’était trouvé dans l’obligation de la tuer pour supprimer son témoignage »
L’ouvrier porcelainier Tascheron est arrêté et condamné à la guillotine. Le produit du vol n’est pas retrouvé.
Le dernier jour d'un condamné
Je m’arrête ici car en dire plus serait vraiment criminel !
Le roman de Balzac qui illustre très bien la place de la religion et de l’Eglise est un chef-d’oeuvre de construction romanesque.
On pourrait croire qu’on lit un roman à la gloire de l’autorité et l’on s’aperçoit en cours de route que l’on a été berné et manipulé.
C’est un roman complexe que j’ai eu grand plaisir à lire même si je n’adhère pas à toutes les idées de l’auteur et si il y a comme dans bien des romans de Balzac quelques longueurs.
Balzac reprend ici les idées de Victor Hugo et démontre l’inutilité de la peine de mort pour ce jeune homme de 23 ans.
Un roman à découvrir
Le livre : Le curé de village - Honoré de Balzac - Edition numérique Arvensa ou gallimard Folio