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A sauts et à gambades - Page 68

  • Bribes d'Italie

    Le 11 décembre 1803 

    « J'ai jeté un dernier regard sur les montagnes du nord que les brouillards du soir couvraient d'un rideau blanc, sur la vallée du midi, sur l'ensemble du paysage, et je suis retourné à ma chambre solitaire.

    A une heure du matin, le vent soufflant avec violence, je me suis levé, et j'ai passé le reste de la nuit sur la terrasse. Le ciel était chargé de nuages, la tempête mêlait ses gémissements, dans les colonnes du temple, au bruit de la cascade : on eût cru entendre des voix tristes sortir des soupiraux de l'antre de la Sibylle.

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    Villa Adriana 

    La vapeur de la chute de l'eau remontait vers moi du fond du gouffre comme une ombre blanche : c'était une véritable apparition.

    Je me croyais transporté au bord des grèves ou dans les bruyères de mon Armorique, au milieu d'une nuit d'automne. »

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    « Dans quelques heures je vais aller visiter la Villa Adriana »

     

    Le livre : Voyage en Italie - François René de Chateaubriand - La bibliothèque des arts

  • 60 degrés nord - Malachy Tallack

    Autour de moi j’entends : trois mois sans rien faire, tu as du lire une masse de livres !
    Déception, j’ai lu bien sûr mais pas autant que l’on pourrait l’imaginer.
    Mais par exemple j’ai lu avec plaisir ce livre qui m’a fait voyager alors que j’en avais bien besoin.

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    juste 10° de plus

    J’ai depuis longtemps une préférence pour le nord et le froid que pour le sud.
    Forcément je surveille ce qui parait sur le sujet et ma clochette d’alerte a retenti à la parution de 60 degré nord.

     

    Ce soixantième parallèle passe par des contrées qui me font rêver aussi ai-je mis mes pas dans les pas de Malachy Tallack.

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    un tour au Groenland

    Son périple passe par le Groenland, le Canada, l’Alaska, la Sibérie, mais commence par des îles dont le seul nom me porte au rêve : Les Shetlands, aussitôt surgissent des rochers balayés par le vent, des moutons à profusion …..et quand même 2700 km de côtes !!!

     

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    Parmi les pages et les lieux évoqués il y en a qui m’enchantent totalement. Un savant mélange entre le livre de voyage et le retour vers soi.
    « Depuis toujours les hommes se sont déplacés de lieu en lieu, guidés à la fois par leurs souvenirs, leurs connaissances et leur curiosité. Le plus souvent ils suivaient leurs cartes intérieures, ces itinéraires mémorisés menant à des endroits de plus grande importance - là où on trouve à manger, là où on peut se protéger, là où il y a du danger. »

     

    Toutes ces contrées ont en commun un climat un peu rude et parfois des lieux solitaires. Les personnes qui vivent là sont souvent des gens un rien improbables, de ceux dont la rencontre marque.

    Malachy Tallack mélange un peu la grande et la petit histoire, il enrichit son parcours par ses propres expériences et parfois il est un poil trop didactique mais qu’importe, savez-vous qui a découvert ou plutôt créer les parallèles ? C’est Hipparque au IIème siècle avant notre ère. Et saviez vous que 40% du territoire du Canada se situe au nord du 60ème parallèle ? 

     

    En suivant le fil rouge proposé par Malachy Tallack non seulement on traverse des espaces désolés, vides, mais aussi on va à la rencontre de personnages extraordinaires.
    Pour chaque étape l’auteur nous propose à travers ses rencontres un peu de l’histoire locale, un peu de son parcours personnel.

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    L'archipel des Åland

    J'ai aimé les pages sur la Finlande et l’île de Åland dont j’ignorais tout, sur Saint Pétersbourg et la Perspective Nevski ou la pittoresque Bergen où je me suis embarquée un jour pour le Spitzberg.

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    Les Shetlands

    Son retour vers son île c'est Ulysse rentrant à Ithaque. Car les Shetlands sont vraiment son pays, son chez soi 

    Les pages que j’ai préféré : de loin celles sur les Shetlands, Tallack les décrit magnifiquement bien 

     Ce n’est pas un très grand livre de voyage mais un bon et joli guide qui m’a permis avec bonheur de voyager cet été.

     

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    Le livre : 60 degrés nord - Malachy Tallack - Traduit par Frédéric Le Verre - Editions Hoëbecke

  • Bribes du Dorset

    Balade au Blanc Nez un promontoire du Dorset

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    « Cette pointe de terre que l’on voit fièrement s’avancée vers la mer depuis l’esplanade de Weymouth est un promontoire qui recèle de nombreux mystères. »

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    « Un garçon pourrait passer plus d’un été à explorer toutes les retraites secrètes dignes de Robin des Bois nichées dans les glissements de la falaise, les corniches vertigineuses et les châteaux de rocs que l’on découvre dans cette bande de terre accidentée qui s’étend jusqu’aux pentes de schistes bleu. »

    Le livre : Que les noix brunissent - Llewelyn Powys - Editions Klincksieck

  • Un court instant de grâce - André Bucher

    Restée seule à la mort de son mari Emilie aurait bien besoin pour survivre de la présence de son fils qui a quitté la ferme depuis plusieurs années. Il lui reste quelques vaches laitières, poules et lapins, pour les cultures elle va avoir besoin d’aide, peut-être Victor, bon il est pas tout jeune mais il travaille pour d’autres agriculteurs et puis elle le connait depuis la communale alors…

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    une centrale du genre de celle là

    Un projet pharaonique de centrale à biomasse portant l’étiquette fallacieuse d’écologique, voilà ce que prévoient les élus de la vallée. 
    Si Emilie semblait baisser un peu les bras ce projet de centrale et surtout l’idée de voir disparaitre Sa forêt vont la faire sortir de sa léthargie. 

    « La montagne empiétait sur l’horizon, sa masse inerte accaparait le paysage. Une entité dure mais également fragile, avec la forêt pour territoire, que l’on ne saurait dompter et modeler à sa guise. »

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    La montagne d'Emilie

    C’est bien là dessus que compte Emilie, une forêt que l’on ne peut dompter, parce que ce qui se profile pour Sa forêt c’est ni plus ni moins qu’une disparition programmée.
    Son quotidien change, il y a Victor qui s’est peu ou prou installé à la ferme pour aider.

    « Emilie coupait elle-même son bois, elle faisait son pain et, en fonction du calendrier , ramassait les simples, les champignons et des baies qu’elle transformait en confiture »

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    Et puis il y a les pressions exercées pour la faire vendre ses parcelles de forêt, Rachel la chargée de mission de la centrale y va de son couplet, le maire bien sûr mais plus grave, son fils qui semble sensible aux sirènes financières.

    Un roman comme je les aime chez André Bucher, je suis certaine que vous allez aimer la montage de Palle, Victor, Emilie et sa forêt.

    Un joli portrait de femme.

     

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    Le livre : Un court instant de grâce - André Bucher - Editions Le Mot et le Reste

  • brins d'herbe

    « L’herbe est porteuse d’origine, elle semble garder la saveur des premiers temps du monde 

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    Hubert Voignier a écrit un très beau livre consacré au trouble, voire au saisissement, « à l’ivresse de la profondeur » que procurent ces « brassées de voix confondues », ces surfaces toujours onduleuses, ce « grand pays luxuriant », cet « essor fulgurant de verdure » Hubert Voignier  Les Hautes herbes 

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    « Et le premier cadeau fut le genre des herbes et leur verte splendeur, dont la terre entoura les collines : voilà que par toutes les plaines les prés couverts de fleurs lancèrent leurs éclairs verdoyants. »  Lucrèce De la nature des choses

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    « Le peuple des prés m’enchante, sa beauté frêle et dépourvue de venin, je ne me lasse pas de la réciter. Le campagnol, la taupe, sombres enfants perdus dans la chimère de l’herbe, l’orvet, fils du verre, le grillon, moutonnier comme pas un, la sauterelle qui claque et compte son linge, le papillon qui simule l’ivresse et agace les fleurs de ses hoquets silencieux, les fourmis assagies par la grande étendue verte, et immédiatement au-dessus les météores hirondelles… » René Char Feuillets d’hypnos

     

    Le livre : La Fraîcheur de l’herbe - Alain Corbin - Editions Fayard

  • Le Sacret - Marc Graciano

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    Un tout petit livre de 87 pages et qui m’a enchanté.
    De Marc Graciano je gardais un excellent souvenir du premier roman. Nous sommes de retour au moyen-âge, une période que l’auteur aime beaucoup, comme il en aime le vocabulaire oublié.

    Un jeune garçon recueille un oiseau blessé, pas n’importe quel oiseau mais un sacret c’est à dire un faucon mâle «  l’oiseau était un mâle de bonne aire, même s’il n’en paraissait plus rien maintenant qu’il était tellement décharné par la faim » 

    L’enfant porte l’oiseau à l’autourserie du château et tente de le maintenir en vie, le nourrit, soigne son aile blessée.
    Contre toute attente l’enfant atteint son but et il est récompensé 
    «  Le garçon reçut, de la part du vieux seigneur, l’invitation à participer à une grande chasse au vol où seraient conviés les gens nobles des autres fiefs »

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    C’est un très beau récit, j’ai particulièrement aimé les pages qui montre les soins attentifs de l’enfant, le diagnostic du autoursier et ses soins à l’oiseau sont des passages superbes.

    La description de la chasse au vol est magnifique et le vocabulaire si riche de Marc Graciano vient témoigner de l’âpreté de cette chasse, de la beauté des mouvements des oiseaux.

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    Tous ces mots techniques oubliés ajoutent au récit précision, justesse du vocabulaire de fauconnerie, la gestuelle de la chasse au vol est parfaitement décrite.
    On suit la chasse de différents point de vue : celui des chasseurs, celui des proies. 

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    Un livre tendre et violent à la fois, très réussi. 
    Juste un tout petit bémol : le récit est fait d’une seule phrase, je ne suis pas persuadée que cela apporte quelque chose au récit. 

    Un peu de vocabulaire : aiglure, bliaud, chainse, aubin, palus, lanneret....

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    Le livre : Le Sacret - Marc Graciano - Editions José Corti