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Voyager - Page 10

  • Sans jamais atteindre le sommet - Paolo Cognetti

    Savez-vous que j’ai déjà énormément voyagé …..par les livres.
    Il y a environ 30 ans ( oui j'ai vérifié parce que ça m'a filé un coup) j’ai fait un voyage extraordinaire à la poursuite du Léopard des neiges avec Peter Matthiessen par les vallées et sommets du Dolpo. 

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    Aujourd’hui voilà qu’un écrivain me propose de faire un second voyage. Je n’ai pas pu refusé.L’Himalaya c’est tout à fait mythique et suivre Paolo Cognetti loin de ses Alpes de prédilection et qui veut marquer ainsi son quarantième anniversaire. C’est un bonheur pour tout aventurier en chambre.

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    D’abord présentons les protagonistes, Cognetti bien sûr et deux amis proches Nicola et Remigio parce que «  Je savais qu'en montagne on marche seul même quand on marche avec quelqu'un, mais j'étais heureux de partager ma solitude avec ces compagnons de route. »

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    Lac de Phoksumdo

    Maintenant le côté matériel du trek : 
    Une caravane composée d’hommes et de bêtes ( 25 mulets quand même) ce n’est pas rien de porter le matériel et la nourriture pour 20 personnes pendant un mois.
    Sete le chef d’expédition veille à tout, montage du camp, préparation du riz et des lentilles chaque soir, sans oublier la petite bière dans le café des villages traversés.

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    Les Hauts plateaux

    Ce trek c’est néanmoins un véritable challenge, car rappelez vous que son héros était atteint du mal des montagnes et se balader dans l’Himalaya avec ce démon à ses trousses ça tient ou de l’exploit ou du masochisme intégral.

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    Les montées sont rudes, martelées par les nausées et les vertiges. Huit cols à 5000 mètres, ce n’est pas rien, je me sens essoufflée rien que d’y penser. Et jamais on ne va au sommet ! Je vous laisse découvrir pourquoi.

    Dans son sac un carnet pour les croquis et l’écriture bien sûr, et un livre, un seul, celui qui a ouvert la piste : Le Léopard des neiges un livre important pour lui au point que parfois les mots de l’auteur se fondent avec ceux de son devancier.

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    « Marcher était notre mission quotidienne, notre mesure du temps et de l'espace. C'était notre façon de penser, d'être ensemble, de traverser le jour »

    Il retrouve un pays presque inchangé par rapport à l’américain, les campements ressemblent à ceux de Peter, il croise les mêmes personnages, les mêmes moines bienveillants et le bleu turquoise des lacs est bien là. 
    Pour un peu il pourrait lui emprunter ses cartes.

    J’ai aimé ce récit sobre, on n’y sent un homme qui laisse la nature le remplir, qui ne s’inquiète pas des frontières, ni du temps qui s’étire indéfiniment. 

    J’ai aimé les descriptions de paysage que j’avais déjà apprécié dans son roman, j’ai aimé cette recherche d’harmonie et d’équilibre entre le monde et soi.
    J’ai aimé l’écriture très simple, claire comme l’eau du torrent, j’ai aimé la présence constante de son ainé comme une protection et un modèle qui vient confirmer les sensations, les impressions, les peurs et l’émerveillement.

    Un petit défaut ? Je ne me suis pas sentie totalement rassasiée à la fin du périple, pas vraiment un défaut, juste une sensation de trop peu alors j'ai relu le Léopard des neiges pour poursuivre le voyage.

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    Le livre : Sans jamais atteindre le sommet - Paolo Cognetti - Traduit par Anita Rochedy - Editions Stock 

    A lire en complément : Le Léopard des neiges  Peter Matthieusen - Editions Gallimard l’imaginaire

     

     

  • Bribes d'Himalaya

    « La lumière des cimes descend lentement le long de la montagne, bien que les pentes que nous venons de gravir soient encore plongées dans les ombres de la nuit. Le soleil retrouvé, je me repose sur le lichen sec qui couronne un îlot de granit dans cette mer de blancheur.

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    Trois pigeons des neiges passent au dessus de ma tête, leurs ailes blanches claquent dans l’air glacé. Vers l’est un des pics du Dhaulagiri vibre dans une gloire de rayons »

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    « Le soleil est rond. Je résonne de vie, les montagnes résonnent, et quand je puis l’entendre, nous partageons cette résonance. Je comprends tout cela, non par le truchement de mon esprit , mais par celui de mon coeur. »

     

    Le livre : Le Léopard des neiges - Peter Matthiessen - Traduit par Suzanne Nétillard - Editions Gallimard L’imaginaire

  • Le pinceau égyptien

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    « Ils nous fixent de leurs prunelles sombres, lourdes et orientales ; ils nous dévisagent dans un face à face paisible, à peine troublé par l’ombre imperceptible qui voile l’une de leurs joues ; ils ont des allures de cortège silencieux qui imposent le respect. »

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    « Un point commun cependant entre tous ces visages : la force hypnotique de leur regard, comme suspendu dans un éternel présent, Veilleuse de vie éternelle, selon le joli mot d’André Malraux. »

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    « Et c’est précisément cet entre-deux entre présence et absence, immédiateté et éloignement, modernité et archaïsme qui nous fascine, nous spectateurs interloqués par ces lambeaux de mémoire arrachés à la tombe »

     

    Le livre : Fayoum - Bérénice Geoffroy - Schneiter - Editions Assouline

  • Venise à double tour - Jean Paul Kauffmann

    Lire Jean Paul Kauffmann c’est être assuré de faire un voyage pas comme les autres. De livre en livre il s’impose comme une voix singulière et oh combien passionnante.

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    Venise avec Monet

    C’est à Venise que je vous propose de partir avec lui, un voyage apparement bien convenu mais détrompez-vous le voyageur a plus d’un tour dans son sac.
    JP Kauffmann a fait le choix de passer plusieurs mois à Venise pour l’explorer à sa façon, il s’est en effet fixer un objectif particulier : visiter les églises fermées de Venise, et question églises fermées il y a de quoi faire.

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    Venise avec Marc Aldine

    Si vous aimez l’Italie et que vous l’avez un peu parcourue vous avez du  vous heurter à des horaires impossibles, des causes de fermeture improbables. 
    N
    otre voyageur refuse de se laisser arrêter par des contingences mal élucidées.
    Pour quelles raisons est-ce impossible d’accéder à ces lieux qui du coup se parent de mystère ?

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    Venise avec Eugène Boudin

    Déjà dans ses livres précédents il s’était révélé curieux, tenace, prêt à braver des interdits qu’on lui brandit devant le nez. Plus c’est difficile, plus il s’obstine. 
    Pas question que je vous révèle comment il va s’y prendre, quelle sera le résultat de sa quête. Parce que comme d’habitude avec lui, l’intérêt du livre est ailleurs.

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    Turner et la Dogana

    C’est une balade dans Venise magnifique, son appartement de la Giudecca jouit d’une vue splendide dont nous profitons. 

    Il nous livre aussi ses lectures et rencontres préparatoires, je vous parie que comme moi vous l’envierez d’avoir passer à Venise plusieurs jours en compagnie de Corto Maltese, le vrai !! 

    Votre curiosité va être toute affolée par des extraits issus d’un livre de Jean Paul Sartre, Sartre et Venise ? Oui mais pas que lui, on croise aussi Lacan qui devient compréhensible avec l’aide de JP Kauffmann.

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    Corot et la Salute

    J’ai aimé le suivre dans une Venise inconnue, glisser l’oeil où il ne faut pas et ainsi un jour voir surgir un jardin grandiose que tout le monde s’accordait à dire qu’il avait disparu. 
    Déceptions et joyeuses surprises alternent. 
    Les couleurs, les tableaux, l’architecture sont au rendez-vous à la façon d’une enquête quasi policière. On découvre des peintres dont on ignorait les noms

    Des rencontres drôles, sinistres, surprenantes, je vous recommande le Grand Vicaire du Patriarcat de Venise, une vraie anguille et pardonnez-moi l’expression : un faux jeton de première.

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    Turner et San Giorgio Maggiore

    Si vous aimez la ville mais que le commissaire Brunetti vous sort un peu par les yeux, choisissez ce livre 

    L’auteur est un véritable amoureux de la ville, loin des annonces tristounettes de sa disparition, Jean Paul Kauffmann veut croire encore à la beauté et au mystère de Venise.

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    Le livre : Venise à double tour - Jean Paul Kauffmann - Editions des Equateurs

  • Bribes d'Italie

    Le 11 décembre 1803 

    « J'ai jeté un dernier regard sur les montagnes du nord que les brouillards du soir couvraient d'un rideau blanc, sur la vallée du midi, sur l'ensemble du paysage, et je suis retourné à ma chambre solitaire.

    A une heure du matin, le vent soufflant avec violence, je me suis levé, et j'ai passé le reste de la nuit sur la terrasse. Le ciel était chargé de nuages, la tempête mêlait ses gémissements, dans les colonnes du temple, au bruit de la cascade : on eût cru entendre des voix tristes sortir des soupiraux de l'antre de la Sibylle.

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    Villa Adriana 

    La vapeur de la chute de l'eau remontait vers moi du fond du gouffre comme une ombre blanche : c'était une véritable apparition.

    Je me croyais transporté au bord des grèves ou dans les bruyères de mon Armorique, au milieu d'une nuit d'automne. »

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    « Dans quelques heures je vais aller visiter la Villa Adriana »

     

    Le livre : Voyage en Italie - François René de Chateaubriand - La bibliothèque des arts

  • 60 degrés nord - Malachy Tallack

    Autour de moi j’entends : trois mois sans rien faire, tu as du lire une masse de livres !
    Déception, j’ai lu bien sûr mais pas autant que l’on pourrait l’imaginer.
    Mais par exemple j’ai lu avec plaisir ce livre qui m’a fait voyager alors que j’en avais bien besoin.

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    juste 10° de plus

    J’ai depuis longtemps une préférence pour le nord et le froid que pour le sud.
    Forcément je surveille ce qui parait sur le sujet et ma clochette d’alerte a retenti à la parution de 60 degré nord.

     

    Ce soixantième parallèle passe par des contrées qui me font rêver aussi ai-je mis mes pas dans les pas de Malachy Tallack.

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    un tour au Groenland

    Son périple passe par le Groenland, le Canada, l’Alaska, la Sibérie, mais commence par des îles dont le seul nom me porte au rêve : Les Shetlands, aussitôt surgissent des rochers balayés par le vent, des moutons à profusion …..et quand même 2700 km de côtes !!!

     

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    Parmi les pages et les lieux évoqués il y en a qui m’enchantent totalement. Un savant mélange entre le livre de voyage et le retour vers soi.
    « Depuis toujours les hommes se sont déplacés de lieu en lieu, guidés à la fois par leurs souvenirs, leurs connaissances et leur curiosité. Le plus souvent ils suivaient leurs cartes intérieures, ces itinéraires mémorisés menant à des endroits de plus grande importance - là où on trouve à manger, là où on peut se protéger, là où il y a du danger. »

     

    Toutes ces contrées ont en commun un climat un peu rude et parfois des lieux solitaires. Les personnes qui vivent là sont souvent des gens un rien improbables, de ceux dont la rencontre marque.

    Malachy Tallack mélange un peu la grande et la petit histoire, il enrichit son parcours par ses propres expériences et parfois il est un poil trop didactique mais qu’importe, savez-vous qui a découvert ou plutôt créer les parallèles ? C’est Hipparque au IIème siècle avant notre ère. Et saviez vous que 40% du territoire du Canada se situe au nord du 60ème parallèle ? 

     

    En suivant le fil rouge proposé par Malachy Tallack non seulement on traverse des espaces désolés, vides, mais aussi on va à la rencontre de personnages extraordinaires.
    Pour chaque étape l’auteur nous propose à travers ses rencontres un peu de l’histoire locale, un peu de son parcours personnel.

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    L'archipel des Åland

    J'ai aimé les pages sur la Finlande et l’île de Åland dont j’ignorais tout, sur Saint Pétersbourg et la Perspective Nevski ou la pittoresque Bergen où je me suis embarquée un jour pour le Spitzberg.

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    Les Shetlands

    Son retour vers son île c'est Ulysse rentrant à Ithaque. Car les Shetlands sont vraiment son pays, son chez soi 

    Les pages que j’ai préféré : de loin celles sur les Shetlands, Tallack les décrit magnifiquement bien 

     Ce n’est pas un très grand livre de voyage mais un bon et joli guide qui m’a permis avec bonheur de voyager cet été.

     

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    Le livre : 60 degrés nord - Malachy Tallack - Traduit par Frédéric Le Verre - Editions Hoëbecke