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Voyager - Page 18

  • Balades littéraires à la rencontre de Jean Giono - Jean Louis Carribou

    La provence de Giono

     

    Jean Giono fut un grand arpenteur, les collines, les chemins autour de Manosque, n’avaient aucun secrets pour lui. 

    Aujourd’hui vous pouvez faire grâce à un accompagnateur des balades sur les traces de l’écrivain livres en main.

     

    Que vous faut-il :  Quelques jours de vacances peut être à la fin de l’hiver quand les amandiers sont en fleurs, où au printemps quand les coquelicots rougissent les champs.

     

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                            « La colline des amandiers  »

                                       Le Hussard sur le toit

     

    Il vous faut un gîte du côté de Banon ou de la montagne de Lure, et bien entendu les livres de Giono ou alors …

    Ces deux guides qui vous permettront de partir sur les traces du Hussard, de battre la campagne en compagnie de Jean le bleu de retrouver les pierres du village de Regain, et peut être de croiser Ennemonde dans les collines ou de rencontrer enfin Elzéard Bouffier l’homme qui plantait des arbres.

     

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    « Chaque fois qu’il faisait beau, je m’en allais l’après-midi surveiller ma récolte » Noé

     

     

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    «  Aubignane est collé contre le tranchant du plateau comme un petit nid de guêpes ; et c'est vrai, c'est là qu'ils ne sont plus que trois. » Regain

     

     

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    «  Les collines, avec leurs landes à genièvre, les petits champs labourés, les bosquets et les forêts d’yeuses, ressemblaient à des tapis de laine bourrue et mordorée, comme on en fait pendant les soirées d’hiver » Collines

     

     

    C’est une sorte de revue géographique qui est proposée depuis Collines jusqu’à lIris de Suze le dernier roman de Giono. Ce sont malgré tout deux livres pratiques: tout est noté, la référence de la carte IGN, le parcours, les points de vue, la durée, les difficultés  etc...

    Ce sont aussi deux livres avec de belles photos et surtout des extraits des oeuvres correspondant avec chaque lieu traversé

     

     

    Un site très recommandable La libraire de Banon Le Bleuet     

     

     

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    Les livres : Dix balades littéraires et Quinze balades littéraires  à la rencontre de Jean Giono, de Jean-Louis Carribou - Photographies François-Xavier Emery - Editions Le Bec en l'air

     

     

     

  • Vivre en Provence - Jean-Paul Clébert

    Provence de lumière 

     

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    La Provence des années cinquante, avant que le tout Paris ne découvre le Lubéron, la Provence avant l’invasion des sauterelles parisiennes, des soixante-huitards amateurs de bastides. 

    Je vous parle d’un temps où les Baux de Provence n’était pas un rendez-vous touristique, la Provence de mes années d’enfance.

    Quand j’ai lu le livre de Jean-Paul Clément je me suis retrouvé au pied du château en ruines de Boulbon, je me suis retrouvée dans les bois entourant Saint Michel de Frigolet, j’ai retrouvé ces heures chaudes et ensoleillées de mon enfance.

     

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                                    La Montagnette     © ivredelivres

     

    En une douzaine de chapitres l’auteur vous propose d’habiter, d’explorer, de coloniser, de résider, d’hiverner dans cette Provence bénie des dieux.

    Vous pourrez de villages en villages voir s’installer puis partir les artisans, les artistes, les écrivains.

    Vous suivrez l’éclosion des résidences secondaires qui ne sont vivantes que de mai à septembre, des commerces qui s’étiolent l’hiver venu, des marchés qui font la joie des photographes et qui dépérissent une fois la folie passée après « le départ des envahisseurs ». Les petits cafés où prendre le pastis de midi, les « maisons de parisiens aux champs », les antiquaires filous

    « revendeurs d’objets du culte domestique, chapardant les bougeoirs et les miroirs, les casseroles en cuivre et les meubles de chevet. »

     

    Rassasiez-vous des villages perchés, des bories et des champs de lavande, des marchés odorants et des oliviers centenaires.

     

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                  Oppède le vieux © Emile Taillefer

     

    Jean-Paul Clébert n’a pas son pareil pour vous embarquer à Bonnieux, Oppède, Roussillon, Sivergues, Ménerbe, Lourmarin, Gordes et Sénanque...

     

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    Le guide littéraire d’une Provence d’hier mais que vous pouvez encore découvrir aujourd’hui si vous cherchez bien.

     

    Un livre à emporter avec soi pour découvrir ce Lubéron « territoire habité, vécu, travaillé par ceux qui l’ont façonné et qui nous invitent à habiter, à vivre et travailler avec eux. A nous de ne pas prétendre le façonner à l’image à l’image du monde dont nous venons. »

     

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    « les amandiers sont en fleurs et les lys jaunes sortent de terre, les poireaux sauvages sentent fort (…) Une rose éclôt lentement devant la fenêtre, ouverte sur la terrasse où cacabe une perdrix rouge qui depuis quelques jours a élu domicile, se nourrissant des graines que je donne à mes poules. »

     

    Ce livre est à trouver d’occasion ou dans votre bibliothèque préférée.

     

    Le livre : Vivre en Provence - Jean-Paul Clébert - Editions de l’Aube 1993

  • Solitudes australes - David Lefèvre

    Dans une cabane au bout du monde

     

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    J’exerce une veille auprès des éditeurs que j’aime pour ne pas manquer une parution, en particulier quand il s’agit de livres qui ne font l’objet parfois que d’un minuscule article de magazine ou n’apparaissent que peu dans les blogs

     

    C’est ainsi que j’ai lu David Lefèvre et que j’ai partagé avec lui sa cabane sur l’île de Chiloé

    Une cabane pour assouvir son rêve

    « Un cadre de retraite ou d’errance, que l’on avait secrètement attendu, et qui se révèle conforme à l’estampe mentale que l’esprit avait tissé en secret »

    C’est une terre rude que ce coin de la planète surtout dans une vieille cabane délabrée mais après avoir vécu dans les bois de Walden une cabane en terre australe était une expérience tentante.

     

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    L'ïle de Chiloé

    Daniel Lefèvre voyage léger : un minimum d’objets, aucun superflu « un lit en fer repoussé » un seul vrai meuble « une vieille armoire sans portes » et quelques ustensiles indispensables « une poêle à frire et une marmite mâchurée » des outils pour travailler, des semences pour le potager et une malle de livres.

    Il a fait le choix de la solitude et partage son temps entre les travaux de rénovation de la cabane, la préparation du potager et bien sûr la lecture.

    Tout est découverte « J’abordai un monde neuf » il explore son territoire, il écoute les bruits de la nature, observe sa cabane tenir bon devant les orages, il entend « les gouttes affolées (qui) sonnent et cavalent sur le toit ». 

     

    Il aime les plaisirs simples « De retour dans la cabane avec une brassée de fagot, je retrouve le plaisir d’allumer un feu ».

    Les repas sont du genre gastronomie frugale « Au menu du dîner : darne de saumon, pain frotté d’ail, bettes du potager.  D’abord porter les braises à point, tisonner. Retourner le poisson sur le gril et regarder la chair rosir, repas frugal porté à la perfection. »

     

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    Le pacifique

     

    C’est chaque matin un monde neuf qui est offert et c’est enivrant « Je traversais un monde vierge ; je remontais le cours du temps. Ce bout de terre qui m’attendais semblait venir de loin. J’avais franchi la ligne de partage des mondes » 

     Il regarde, il écoute les bruits de la nature, observe sa cabane tenir bon devant les orages, il entend « les gouttes affolées (qui) sonnent et cavalent sur le toit ». 

     

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                  Ciruelillo la fleur de Patagonie

     

    Toute la nature est à lire, plantes,insectes, oiseaux et même un matou venu trouver abri chez lui et qu’il baptise Léon.

    Il n’est pas loin de l’océan et ses escapades le porte parfois au bord du Pacifique et le soir venu

    « A la bougie, j’aligne ensuite des remarques fraîches dans les pages de mon journal de bord » car la lecture ne lui suffit pas « J’écris pour ancrer les choses et ne pas oublier ce que j’ai vécu » 

     

    Il n’y a que du beau monde dans sa bibliothèque, Thoreau bien entendu, Bouvier, Thomsen, Rick Bass, et dès que le besoin s’en fait sentir «  je pars marcher. Je longe le lac et essaie de remonter tous les sentiers animaliers ou humains qui se présentent à flanc de montagne. Mes pensées respirent et errent dans toutes les directions. Je suis devenu tour à tour le piéton de ma piste, l’enfant du lac, le contemplateur des forêts. »

     

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    Ce nomade sur les traces de Nicolas Bouvier qui est son mentor est bien agréable à suivre au long des huit mois de son récit. Un cahier de photos est là pour nous donner l’envie de prendre la route et de le rejoindre sur son île des confins.

     

    L'avis de Lire et Merveilles  et aussi celui de Chinouk

     

    Le livre : Solitudes australes - David Lefèvre - Editions Transboréal 

  • Appalaches - André Pronovost

     Equipée sauvage à l'est 

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    " La nature reprenait la Sixième symphonie de Beethoven. Les papillons fôlatraient d'une primevère à l'autre, animant les vieux prés de leur vol vif et farfelu."

     

    Depuis longtemps j’avais envie de vous parler d’un livre dont j’ai conservé un très vif souvenir. D’un coup d’un seul nous voilà à l’est des US en compagnie d’André Pronovost sur l’Appalachian Trail 

    Cette longue très longue randonnée dans les Appalaches fait partie de ma bibliothèque depuis 1992, le livre était introuvable mais a été réédité en 2011.

     

    Qu’est-ce qui pousse quelqu’un à parcourir sac au dos 3500 kilomètres à travers 13 états américains, de la Géorgie du sud au Maine plutôt nordique ? 

     

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     "De Springer Mountain en Géorgie, à Katahdin dans le Maine"

    Pour André Pronovost c’est  une peine de coeur mais plus que cela un mal de vivre «  J’avais besoin de me retrouver, de passer à autre chose, et que le diable emporte le reste !  » dit-il.

    Le chemin va le changer « Ce sentier digne de l'époque des pionniers, qui renonce aux compromis d'une siècle au bout de son rouleau, et qui remonte sans faire de bruit le subconscient de l'Amérique. ».
    Les 4 mois passés sur l’Appachian Trail vont se transformer en une expérience personnelle irremplaçable.

    Des péripéties il y en a à foison, rien que la météo donne de quoi jaser pendant des pages,  en quatre mois c’est un vrai calendrier météorologique qui défile : pluie, neige, grêle, tempête, chaleur, boue, moustiques ... 

    « Le vent donnait des coups de balai. Les teintes du sentier étaient celles de mes rêves. Ce fut en blasphémant et en glissant dans la gadoue, et en comptant ces putains de milles, que je passai le lac Sunfish, ses grisailles et ses outardes. »

     

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    Ne pas oublier que, qui dit sentier, dit balisage, ce qui implique inévitablement de se perdre, de faire de savants demi-tours, de rater le gîte tant convoité. 

    Une faune très présente aussi, de l’ours dont la rencontre est redoutée aux bestioles qui perturbent les nuits du randonneurs.

    Particularité du sentier des Appalaches, il est difficile d’accès d’où des problèmes de ravitaillement récurrents mais qui valent aussi à André Pronovost quelques unes de ses plus belles rencontres. Car s’il est seul la plupart du temps, des amis viennent faire un bout du parcours avec lui, quelques miles, quelques jours, il rencontre des hommes et des femmes qui viennent dresser un tableau de l’Amérique de ces années là.

     

    La vie de l’auteur fut changée par l’Appalachian Trail, un chemin à la saveur unique mais qui n'empêche pas une belle lucidité « La personnalité des États-Unis va des abysses de la folie aux sommets de la bonté, des moussons du lamentable au soleil du merveilleux, du dédoublement narcissique à l'amour oblatif.» Voilà c’est dit, amoureux mais pas naïf. 

    C’est un journal de route riche, coloré, au vocabulaire est plein d’expressions québecoises est très réjouissantes.

     

    Un autre livre raconte cette même randonnée avec aux manettes Bill Bryson, vous pouvez lire tout le bien qu' en pense Cathe ou Keisha il m'a plu mais sans doute un peu par nostalgie je continue de préférer André Pronovost. 

    Le chemin en VO 

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    Le livre : Appalaches - André Pronovost - Editions Boréal 1992 ou XYZ Editions 2011

    L’auteur Né à Saint-Vincent-de-Paul, au nord de Montréal, André Pronovost possède une maîtrise en psychologie animale. II a publié un recueil de poèmes et cinq romans.

    En 1978, il a parcouru d'un bout à l'autre, seul, le sentier des Appalaches

     

  • Célébrations de la nature - John Muir

    L'équipée sauvage de John Muir

     

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    Son biographe dit de lui « il allie la sûreté scientifique du jugement à une expression poétique qui donne à ses écrits un charme singulier. »

     

    John Muir car c’est de lui qu’il s’agit, est un des pères de l’écologie et de la protection de l’environnement, mais avant tout un amoureux de la nature, un observateur hors pair et un homme de plume qui sait communiquer son admiration, son émotion devant la nature avec un grand N.

    John Muir n’a publié que très peu de livres de son vivant, la plupart des éditions datent d’après sa mort.

    Si il a écrit très peu de livres, il a publié beaucoup d’articles qui représentent l’essentiel de son oeuvre.

     

    Ce recueil est une sorte d’inventaire savoureux et magnifique, ses randonnées en montagne, les paysages, la faune et la flore, tout est objet d’admiration. Il faut dire qu’il a échappé à la mort lors d’un accident et son regard change de ce jour là son admiration devient de la dévotion car dit-il « Avec l’âge, les sources de plaisir se ferment l’une après l’autre, mais celles de la Nature ne se tarissent jamais. » 

     

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    C’est l’ouest américain qui est son terrain de jeux et en particulier les Rocheuses. La plupart du temps ses randonnées sont solitaires, parfois dangereuses car la nature n’épargne personne et un orage peut se transformer en catastrophe 

    C’est un homme qui marche léger, peu pou pas de vivres, les nuits à la belle étoile enroulé dans une couverture, pas de tente, pas ou peu de cartes.

    On le suit dans ses promenades de géologue, dans la découverte du Yellowstone où « Mille merveilles proclament  : regarde en haut, en bas et tout autour de toi », on le suit lors de ses vagabondages dans ce « cher vieux pays des merveilles ».

    Lisez son article sur l’écureuil de Douglas et sa « force de caractère » le mouton sauvage ou le cincle « petit bonhomme singulièrement allègre » qui donne des leçons de courage car il « vocalise en toute saison, même dans la tempête  »

     

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                   « Sauvez ce qui reste encore des forêts » John Muir 1897 NPS photo

     

    Bref de séisme en orage, d’avalanches en tempêtes de neige, du Yosemite au Grand Canyon du Colorado,  John Muir célèbre les beautés de la nature sans mots inutiles, simplement, sobrement mais avec une belle intensité car pour lui c’est oeuvre divine.

    Lisez les 17 textes, odes à la nature ou textes engagés de ce militant de la préservation des forêts, des rivières qui  fut à l’origine de la création des premiers parcs naturels et en particulier le Yosemite et le Sequoia park

     

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    Yosemite National park   © Mary Lundin photographe

    « Quelqu’un a dit un jour que  le Grand Canyon pourrait glisser douze Yosemite dans sa poche de gilet » 

     

    Ses randonnées étaient quête spirituelle et pour nous elles sont une leçon de nature car il avait fait de ses régions « son domicile, son quartier général. Il passait l’été et l’automne à explorer les montagnes ; l’hiver à reprendre ses notes, à étudier tempêtes et avalanches ainsi que les mœurs des oiseaux et d’autres animaux. Durant ses plus longues randonnées, quand les dernières miettes de pain étaient épuisées, il redescendait jusqu’au point le plus rapproché de la zone de possible ravitaillement et remplissait son sac, avant de se volatiliser à nouveau dans la nature  » (John Swett biographe de J Muir)

     

    John Muir chez " en lisant en voyageant "  ou chez Mango

     

    Le livre : célébrations de la nature - John Muir - Traduit par André Fayot - Editions José Corti

  • Journal des canyons - Arnaud Devillard

    L'équipée sauvage au fond des canyons

     

    Si il y a un lieu qui m’a fait rêver depuis l’enfance c’est bien l’Arizona, Monument valley ou le grand Canyon, j’ai toujours aimé les westerns, les films sur l’ouest américain et leurs paysages. Outre les récits d’Edward Abbey, j’ai lu il y a quelques années le journal de John Wesley Powell qui fut le premier à descendre le Colorado pour le goût de l’aventure mais aussi pour le cartographier.

    Des risques incensés pris par un groupe d’hommes à bord de bateaux en bois, partis avec 3 mois de vivres !! 

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    Les pionniers 

    Ce livre m'avait étonné d’autant que Powell s’y révélait très respectueux de la nature et, plus rare à l’époque, des tribus indiennes rencontrées  qui l’aidèrent à terminer son parcours.

    Ce livre publié en 1995 chez Actes Sud n’est plus disponible mais si vous êtes anglophones vous pouvez le télécharger sur vos ebooks   ou encore en MP3

     

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    « Avec la chevauchée fantastique, John Ford remet à la mode le western et fait de Monument Valley un mythe de cinéma »

     

    Tout ce préambule pour vous expliquer que j’ai sauté sur le livre d’Arnaud Devillard qui est parti avec sa compagne sur les traces d’Edward Abbey « Quarante ans après Désert solitaire » et a pendant tout son périple tenu un journal où très simplement il nous raconte ses journées.

     

    Il y met de belles doses d’humour et de rage qui font très bon ménage.

    Je saute allègrement son étape New-Yorkaise et je le rattrape dans sa voiture de loc sur les routes de l’Arizona vers l’Ouest mythique, brûlant sous le soleil mais à l’abri dans un énorme 4x4 climatisé « le genre d’engin que nous n’avons pas arrêté de critiquer »avoue-t-il, mais fournaise oblige.

     

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                                          Tout est balisé 

     

    Et commence ce qui va devenir un rituel :  l’entrée dans un parc national où un ranger vous remet « la liste des sentiers de randonnée avec description et niveau de difficulté  »  trouver un place pour la voiture, acheter un pique-nique à la supérette et ... suivre le flot des touristes. 

    Car comme l’avait prévu Edward Abbey « les parcs nationaux sont devenus des parc d’attractions, des centres commerciaux » et les visiteurs se sont multipliés

    « En 1956, le parc des canyons accueillait 30.000 visiteurs par an. Déjà la foule pour Edward Abbey. Aujourd’hui, Arch Canyon attire entre… 900.000 et 1 millions de touristes !"     

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    « C’est John Wesley Powell qui donne son nom au lac formé par le barrage du Glen Canyon »

     

    Mais voilà nos deux touristes ne perdent ni le moral ni le sens de l’humour et le programme est énorme : Le lac Powell, le désert Moab, Bryce Canyon, Monument Valley et bien sûr le Grand Canyon 

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    « Le Grand Canyon, balafre géante sur la face du monde »

     

    Ils sont en permanence partagés entre, l’admiration totale devant les paysages grandioses ou « Tout est trop grand » un « Désert de poussière gris-rose » un « Océan de grès rouge » et la colère devant les complexes hôteliers, les autoroutes du tourisme et leurs embouteillages, les hordes de touristes en tongs et canettes de coca là où il faut chaussures, sac à dos et litres d’eau !! 

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    Bryce Canyon « Tout autour, à perte de vue, le désert rouge, des dômes, des bosses et des arêtes sur un plateau tordu comme un tôle sortie d’un brasier »

     

    Pourtant jamais ils n’oublient qu’ils font eux aussi partie de cette horde,

    « foule acceptée, accueillie avec nécessité par les autorités pour remplir les caisses et rentabiliser les investissements. Tout cela au détriment de la nature, réduite à l’état de pur produit marketing, déclinée en produits de merchandising dans les boutiques de souvenirs. »

     

    Partez avec Arnaud Devillard à la poursuite d’Edward Abbey, de John Muir et des westerns de votre enfance, c’est un livre sympathique et réjouissant.

     

    Je dédie ce billet à Eeguab l'amoureux fou des US de sa littérature et de ses films

     

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    Le livre : Journal des canyons - Arnaud Devillard - Editions Le Mot et le Reste  2012