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Appalaches - André Pronovost

 Equipée sauvage à l'est 

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" La nature reprenait la Sixième symphonie de Beethoven. Les papillons fôlatraient d'une primevère à l'autre, animant les vieux prés de leur vol vif et farfelu."

 

Depuis longtemps j’avais envie de vous parler d’un livre dont j’ai conservé un très vif souvenir. D’un coup d’un seul nous voilà à l’est des US en compagnie d’André Pronovost sur l’Appalachian Trail 

Cette longue très longue randonnée dans les Appalaches fait partie de ma bibliothèque depuis 1992, le livre était introuvable mais a été réédité en 2011.

 

Qu’est-ce qui pousse quelqu’un à parcourir sac au dos 3500 kilomètres à travers 13 états américains, de la Géorgie du sud au Maine plutôt nordique ? 

 

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 "De Springer Mountain en Géorgie, à Katahdin dans le Maine"

Pour André Pronovost c’est  une peine de coeur mais plus que cela un mal de vivre «  J’avais besoin de me retrouver, de passer à autre chose, et que le diable emporte le reste !  » dit-il.

Le chemin va le changer « Ce sentier digne de l'époque des pionniers, qui renonce aux compromis d'une siècle au bout de son rouleau, et qui remonte sans faire de bruit le subconscient de l'Amérique. ».
Les 4 mois passés sur l’Appachian Trail vont se transformer en une expérience personnelle irremplaçable.

Des péripéties il y en a à foison, rien que la météo donne de quoi jaser pendant des pages,  en quatre mois c’est un vrai calendrier météorologique qui défile : pluie, neige, grêle, tempête, chaleur, boue, moustiques ... 

« Le vent donnait des coups de balai. Les teintes du sentier étaient celles de mes rêves. Ce fut en blasphémant et en glissant dans la gadoue, et en comptant ces putains de milles, que je passai le lac Sunfish, ses grisailles et ses outardes. »

 

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Ne pas oublier que, qui dit sentier, dit balisage, ce qui implique inévitablement de se perdre, de faire de savants demi-tours, de rater le gîte tant convoité. 

Une faune très présente aussi, de l’ours dont la rencontre est redoutée aux bestioles qui perturbent les nuits du randonneurs.

Particularité du sentier des Appalaches, il est difficile d’accès d’où des problèmes de ravitaillement récurrents mais qui valent aussi à André Pronovost quelques unes de ses plus belles rencontres. Car s’il est seul la plupart du temps, des amis viennent faire un bout du parcours avec lui, quelques miles, quelques jours, il rencontre des hommes et des femmes qui viennent dresser un tableau de l’Amérique de ces années là.

 

La vie de l’auteur fut changée par l’Appalachian Trail, un chemin à la saveur unique mais qui n'empêche pas une belle lucidité « La personnalité des États-Unis va des abysses de la folie aux sommets de la bonté, des moussons du lamentable au soleil du merveilleux, du dédoublement narcissique à l'amour oblatif.» Voilà c’est dit, amoureux mais pas naïf. 

C’est un journal de route riche, coloré, au vocabulaire est plein d’expressions québecoises est très réjouissantes.

 

Un autre livre raconte cette même randonnée avec aux manettes Bill Bryson, vous pouvez lire tout le bien qu' en pense Cathe ou Keisha il m'a plu mais sans doute un peu par nostalgie je continue de préférer André Pronovost. 

Le chemin en VO 

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Le livre : Appalaches - André Pronovost - Editions Boréal 1992 ou XYZ Editions 2011

L’auteur Né à Saint-Vincent-de-Paul, au nord de Montréal, André Pronovost possède une maîtrise en psychologie animale. II a publié un recueil de poèmes et cinq romans.

En 1978, il a parcouru d'un bout à l'autre, seul, le sentier des Appalaches

 

Commentaires

  • Et bien! Si on veut voir du pays, c'est ce livre qu'il faut lire qui nous entraine probablement dans une méditation sur le sens de la vie. Intéressant!

  • @ Alicia : c'est ce double aspect qui m'a plu, récit de randonnée et réflexion

  • @ Christw : la randonnée lui a pris plus ou moins 4 mois !! beaucoup de randonneur font l'appalachian par tronçons un peu comme le chemin de Saint Jacques qui peut se fractionner car on ne dispose pas facilement de plusieurs mois hélas

  • Ta série d'articles actuels me démange vraiment beaucoup.Je vais essayer d'approfondir l'un ou l'autre.

  • @ Eeguab : des auteurs qui valent le coup d'être découverts

  • Ah je comprends ton avis sur le Bryson! je te pardonne totalement parce qu'en fait il y a là dessous, aussi, une fidélité à de premières amours...
    Tu es aussi très très gentille de nous parler de pépites anciennes... mais rééditées! Pas de frustration, donc! Je charge mon sac et j'y vais.

  • @ Keisha : je crois que si j'avais lu uniquement le Bryson il m'aurait beaucoup plu mais j'avais Appalaches en tête et même s'il est beaucoup moins humoristique je garde un faible pour lui

  • J'ai bien l'intention de lire le Bill Bryson, mais avec ton billet d'aujourd'hui, je me dois de commencer par Pronovost non ?

  • @ Aifelle : le Bill Bryson est un plaisir et en lire deux à la suite sur le même sujet sans doute indigeste, je crois que le choix est entre un récit centré les changements qu'une telle randonnée entraine et le côté toujours drôle et bien vu chez Bryson Au choix donc !

  • Quatre mois cela fait plus de 30km par jour ! Je ne me vois pas parcourir cette distance régulièrement même à 40 ans !

    Autre chose, à propos de TV que vous évoquiez sur mon blog, j'ai visionné avant-hier soir La grande Librairie et ai découvert avec plaisir l'auteure de La Survivance. Je me demandais où j'en avais entendu parler et je crois que c'est sur ici sur Sauts&Gambades, via Google Reader. Je ne retrouve pas votre billet sur le blog ?
    J'ai trouvé Claudie Hunzinger très convaincante et ce sera sans doute une de mes prochaines lectures.

  • @ Christw : randonnée qui sont de vrais investissements personnels, pécuniers et durée
    Vous n'avez pas rêvé j'ai par erreur mis en ligne le billet que j'ai préparé sur Claudie Hunzinger pour dans quelques jours
    Par avance je peux dire que j'ai beaucoup aimé son livre, c'est une vieille connaissance pour moi depuis les années 70 et je ne peux que vous recommander Survivance

  • Cela me fait RÊVER mais le courage me manque !
    Je comprends qu'à la suite d'un évènement difficile à vivre, on entreprenne un tel périple, il faut à tout prix se retrouver SOI-MÊME... Cette lecture est tentante, une fois de plus. Belle journée Dominique. brigitte

  • @ Plumes d'Anges : comme je comprends je rêve de Compostelle depuis des années mais mes articulations ne sont pas d'accord du tout !!!

  • @ JEA : Munoz Molina un auteur précieux et que j'admire

  • @ Tania : ce n'est pas pour moi mais avec un livre je chausse des bottes de sept lieues

  • Tu me tentes encore même si je préfère la vieille Europe à l'Amérique.
    Pour le chemin qui se fait en marchant j'ajoute Antonio Machado
    Voyageur, le chemin

    C'est les traces de tes pas

    C'est tout ; voyageur,
il n'y a pas de chemin,

    Le chemin se fait en marchant

    Le chemin se fait en marchant
    
Et quand tu regardes en arrière

    Tu vois le sentier que jamais

    Tu ne dois à nouveau fouler

    Voyageur ! Il n'y a pas de chemins

    Rien que des sillages sur la mer.

  • @ nadejda : Tu nous gâtes là, c'est colo qui va être heureuse et JEA toujours amateur de poème et je sais que celui là il doit le connaitre
    merci merci

  • Merci pour l'info sur cette réédition.
    Alors, lui, il est canadien. John Muir est écossais. Mais ils ont marché tous les deux en Amérique, c'est ça ? J'espère que j'arrive à suivre !

  • @ Bonheur du jour : je mène la vie dure à mes lecteurs :-) mais qu'importe le pays pourvu qu'on trouve le talent !

  • Rêves de randonnées alors qu'on commence à sentir les jours racourcir et l'automne s'installer....

  • @ miriam : je te réponds alors que je rentre de balades dans les salines et les parcs à huitres d'Oléron, oui décidément l'automne se prête à la marche; il fait encore beau, pas trop chaud, les touristes sont partis, mimmmm

  • Pareil que ma camarade Keisha. J'ai bien compris que je devais lire celui-là après le Bryson , et je serai ravie de poursuivre cette route des Appalaches :-)

  • @ Cathe : si tu décides de le lire laisse passer un peu de temps pour ne rien perdre du sel du récit et ne pas avoir l'impression de déjà lu

  • comme je suis en pleine période Bill Bryson je lis son livre sur ce sujet
    , j aime bien mais un peu moins que les précédents, par contre j 'ai adoré son livre de vulgarisation scientifique.

  • @ Luocine : nous sommes sur la même longueur là ; j'ai un peu moins aimé "promenons nous dans les bois" mais c'est péché de jeunesse ! par contre son livre sur la science est parfait, intéressant, drôle, passionnant par moment une jolie réussite

  • Bonjour Dominique, article très intéressant sur une des plus vieilles formations géologiques du globe. Je trouve courageux d'entreprendre ce genre de périples. Et je viens de lire Motel Blues de Bill Bryson qui parle des Appalaches. Bonne fin d'après-midi.

  • @ Dasola : rentrée de vacances alors que moi je suis repartie ! Bryson c'est du bonheur

  • J'avais beaucoup aimé cette lecture. Fervente amatrice de randonnée, je dois dire que le parcours d'André Pronovost m'a titillée un peu! J'y pense souvent à cette Apalachian Trail... Un jour, qui sait!

  • @ Allie : pas étonnée que tu ai profité de la réédition, je suppose qu'au Canada c'est un classique du genre

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