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Petits noirs - Page 11

  • Le Pays oublié du temps - Xavier-Marie Bonnot

    Papou quoi ?

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    Très déçue par toute une série de polars je n’avais plus rien lu depuis des semaines. Et voilà un bon livre du genre que je vous recommande.
    Tout d’abord dire qu’il s’adresse à ceux et celles qui aime les bonnes histoires, bien ficelées, des personnages bien campés qu’on ne détesterait pas rencontrer à nouveau au détour d’un livre.
    Un récit qui va vous emporter de Marseille en Papouasie....où ça ?? oui en Papouasie Nouvelle-Guinée, je vous avoue que j’ai fait une petite recherche géographique car si je situais bien ça dans l’Océan Indien après ...c’était nettement plus flou.
    Tout commence en Nouvelle- Guinée en 1936, deux explorateurs,  Robert Ballancourt et Fernand Delorme remontent des rivières, sont accueillis dans des villages, ils sont à la recherche d’objets rares et surtout de têtes, de crânes, car ils sont ici au pays des coupeurs de têtes et accessoirement au pays des cannibales.

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    Un grand bond dans le temps pour nous retrouver à Marseille, au domicile de Fernand Delorme qui vient d’être assassiné. Michel de Palma, dit « Baron » flic très compétent et amateur d’opéra, est chargé de l’enquête.
    Très vite l’enquête va s’orienter vers le marché de l’art et ses circuits parallèles. Ce n’était que le premier meurtre, d’autres vont suivre.

    Voilà la trame, elle va vous faire voyager du Musée des Arts Premiers aux quartiers si pittoresques de Marseille, de Freud aux peuplades d’Océanie, de la goélette la Marie-Jeanne, à Port Moresby.

    C’est intelligent, stimulant, Lévi-Strauss dans un polar ce n’est pas courant et ça déclenche la curiosité. 
    Un seul conseil : embarquez sur la Marie-Jeanne vous ferez un voyage très sympathique. Moi j’ai déjà prix un ticket pour les autres polars de l’auteur.

    Si vous voulez faites un petit tour au Musée

    Le livre :  Le pays oublié du temps - Xavier-Marie Bonnot - Actes Sud 2011

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  • Du sang sur la soie - Anne Perry

    Il y la Turquie de Yachar Kemal et celle plus légère d'Anne Perry

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    Un lieu : Byzance et une période : XIIIe siècle quelques années après le Sac de Constantinople qui marque pour jamais le déclin de la ville et de l’Empire orthodoxe.
    En 1204 la ville a été pillée, incendiée, détruite,  la splendeur de Constantinople a été anéantie par les croisés en partance pour Jérusalem. Le Pape est le rassembleur de cette croisade, Venise est le financeur et surtout le bénéficiaire du sac de la ville. Les habitants sont encore sous le coup de cet événement, pour éviter une nouvelle agression l’empereur Michel Paléologue est prêt à accepter une allégeance à Rome et cela au grand dam des orthodoxes convaincus.

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    Constantinople au XIIe siècle

    C’est dans cette ambiance que nous faisons connaissance d’Anna Zaridès, médecin, dont le frère, accusé de meurtre, a été condamné à l’exil et à l’enferment dans un monastère du désert.
    Pour mieux enquêter elle va se travestir, elle devient l’eunuque Anastasius pour être crédible elle a l'aide de sa fidèle Simonis et de Léon l'eunuque qui lui dispense des leçons. La victime du meurtre, dont son frère est accusé, est un proche du pouvoir, son art de médecin va lui permettre de s’approcher du pouvoir, elle devient le médecin de la redoutable Zoé Chrysaphès, de sa fille Hélène, de l'évêque Constantin qui partage sa foi, et même de l’empereur Michel Paléologue. Son chemin va croiser Giuliano Dandolo dont le nom seul suffit à faire frémir n'importe quel stambouliote, il est de la famille du Doge à l'origine du malheur de la ville.

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      Les chevaux de Saint Marc trophé du sac de Constantinople

    Sa poursuite de la vérité lui fait toucher du doigt les multiples raisons de haine, de vengeance, les ambitions de chacun, la course au pouvoir, sur fond de passions religieuses.
    Vous voilà partis pour des aventures dangereuses : complots,  tentatives d’empoisonnement,  meurtres,  trahisons, la vie à Constantinople n’est pas de tout repos.

    Le roman est assis sur une excellent documentation qui éclaire les lieux : Venise, Rome, Constantinople, la Sicile, Jérusalem,  qui éclaire aussi  les liens entre les personnages historiques. Une intrigue que je ne dirais pas passionnante mais intelligemment menée et qui entrelace le romanesque et l’histoire. Une façon légère de retourner sur les traces de l’Empire Byzantin.

    Le livre : Du sang sur la soie - Anne Perry - Traduit par Jean-Charles Provost - Edtions 10/18

    Lire par ricochet
    dalrymple.jpgJe vous recommande la lecture de William Dalrymple et de son livre : Dans l’ombre de Byzance, superbe voyage sur les traces historiques et spirituelles des chrétiens d’orient. De monastères en déserts, de Constantinople aux fin fond de l’Egypte en passant par le Mont Athos,  cet écrivain voyageur vous comblera. Le livre sera de nouveau disponible en avril 2011 chez Phébus

    Un site consacré aux croisades et en particulier la 4ème qui vit le Sac de Constantinople




  • Cadeau pour un copain amateur de thriller

    Un cadeau pour votre copain amateur de thriller

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    pour lecteur prêt à lire une partie de la nuit..............................

     

    adieujerusalem.gifAdieu Jérusalem - Alexandra Schwartzbrod - Editions Stock
    La peste noire est de retour ! Une explosion dans un laboratoire Russe, un technicien de ce laboratoire qui se rend en pèlerinage à La Mecque et il n’en faut pas plus pour que l’épidémie se répande.
    Le pèlerinage du Hadj attire des milliers de musulmans, la peste se répand, rien ne semble en mesure de l’arrêter et alors aussi vite un cri de colère retentit venant du fond des âges : « Les juifs ont empoisonnés les puits, ils veulent notre mort »
    L’accusation court à la vitesse de l’électronique, sites web, iphone, sms, rien ne peut la ralentir. Tous les pays musulmans sont en effervescence d’Istanbul en passant par l’Inde.
    En Israël les palestiniens de Territoires occupés mais bientôt aussi les arabes israéliens de Jaffa, de Jéricho, d’Hébron sont « contaminés » par la rumeur. Jérusalem est au bord de l'émeute.
    Le pays est au bord de l’implosion, le Premier Ministre ne doutant pas une seconde de l’appui des Etats-Unis, fait tirer sur les manifestants et décide l’expulsion de tous les arabes d’Israël.
    Oui mais il a oublié un peu vite que les temps ont changés et que le pouvoir n’est plus là où on le croit.

    Des personnages emblématiques dont certains sont le portrait craché d’hommes politiques bien réels.
    Un affairiste Russe et extrémiste « Andreï Sokolov s’apprêtait à mettre la main sur la mairie de Jérusalem. Vu l’importance que l’endroit revêtait pour la communauté internationale, il allait devenir le maître du monde »
    Zev Killman inquiet pour l’avenir de son pays « sioniste de gauche, attaché à des valeurs simples : la démocratie, la laïcité, les droits de l’homme »
    Dennis Crocker « l’interface entre le département d’Etat et la Maison Blanche, le Pentagone et la CIA »
    Le nouveau Secrétaire Général de l’ONU, l’Estonien Rein Laristel, respecté par tous car « Sa modestie, la netteté de ses convictions, son expérience avaient fait de lui un des piliers de l’Union Européenne »
    Et puis il y a les petits, les sans grades :
    Ana Güler jolie juive rousse Stambouliote viscéralement attaché à Israël et à son oncle Zev Killman
    Eli Bishara le flic arabe israélien qui va devoir choisir entre son devoir et ses frères de race

    Un roman de « Géopolitique fiction » haletant, avec une construction béton, les faits évoqués collent à la réalité, la ressemblance avec des personnages réels est voulue et cela rend le récit totalement crédible.
    On retrouve ici : la droite israélienne s’arc boutant sur un extrémisme suicidaire et poursuivant une politique de colonisation qui rend tout dialogue impossible avec les Palestiniens, le gouvernement Américain hésitant coincé entre son électorat juif et sa crainte du chaos, l’ONU pratiquement impuissante, les pays du Golfe tenant dans leurs mains les finances du monde.
    Alexandra Schwartzbrod sait de quoi elle parle, journaliste à libération elle a passé près de trois ans à Jérusalem durant la dernière Intifada.

    Un mauvais point cependant : ce livre est un cadeau empoisonné, une fois ouvert impossible de stopper la lecture, soyez charitable prévenez votre copain

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  • La Reine perd sa couronne

    cortege.gifLe Cortège de la mort - Elizabeth George - traduit par Anouk Neuhoff - Editions des Presses de la cité
    Après une interruption longue dans la lecture de polars, c’est le deuxième que je lis depuis quelques jours. Des regrets ? non pas vraiment, mais pas non plus d’enthousiasme réel.
    Elizabeth George tout le monde connait, la dame du noir à l’anglaise, un héros tout droit sortit de l’aristocratie, travaillant à Scotland Yard et conduisant des voitures de sport.
    L’inspecteur Lynley est toujours flanqué d’une acolyte qui est son exact opposé, le sergent Barbara Havers, mal fagotée, tout juste polie mais un coeur gros comme ça. Si vous avez suivi les épisodes précédents vous savez que Lynley a eu bien des malheurs dans les romans précédents et le revoilà à pied d’oeuvre au Yard.
    Maintenant si vous trouvez que je suis un peu longue dans ma présentation dites vous qu’ Elizabeth George elle, l’allonge jusqu’à plus soif et bien que le Hampshire soit sans doute une belle région, que la New Forest et ses troupeaux de poneys soit magnifique ...on s’impatiente nettement après quelques chapitres ou rien ne s’est vraiment passé.

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    La New Forest

    Meredith a disparu, son frère, son amie, la cherchent et Gordon Jessie son compagnon, semble cacher quelque chose. A Londres on trouve dans un cimitière le corps d’une jeune femme non identifié. Lynley va enquêter, il est de retour sur le terrain !
    Une intrigue longue à mette en place mais avec le savoir faire de l’auteur, on finit par s' accrocher à l’histoire sauf que vraiment quelques coupes n’auraient pas fait de mal. Plusieurs page sur l’achat d’une jupe c’est un peu beaucoup.
    Lynley est de retour donc et à ses côtés Isabelle Ardery belle femme un rien autoritaire et transportant en permanence des mignonettes de vodka dans son sac,  des personnages bien campés, une intrigue bien ficelée mais qui s’étire s’étire , un récit annexe dont on devine qui va se relier à l’histoire mais quand ?

    Vous devinez que je ne suis qu’a moitié séduite, je l’ai lu, oui , je suis allée au bout, oui mais le rapport poids /  prix / qualité n’est pas à l’avantage de l’auteure. Voilà c'est dit !
     

  • L'âge de la retraite

    exitmusic.gifExit music - Ian Rankin - Traduit par Daniel Lemoine - Editions du Masque
    Je le dis haut et fort, 60 ans c’est trop tôt pour partir à la retraite, et avant de me faire lyncher j’ajoute : pour l’inspecteur Rébus, c’est trop tôt , on n’a pas idée de nous quitter comme ça ! Qu’est-ce qu’ils nous font tous ces auteurs de polars, Rébus s’en va, Wallender devient grand-père et ils nous laissent en plan ....du moins provisoirement car je me suis laissée dire que Rankin se languit un peu de son héros alors ....
    Bon venons en aux adieux de John Rébus, pour les non initiés : flic écossais amateur de musique rock, de pintes et de whisky (ben oui forcément) et toujours un peu sur le fil du rasoir question respect des procédures.
    C’est n’est pas à soixante ans que Rébus va changer, surtout qu’il barre les jours du calendrier alors l’avis de ses supérieurs vous voyez ce qu’il peut en faire.
    Dernière enquête avec Siobhan Clarke l’amie de toujours qui logiquement va le remplacer à la tête de la brigade, et pour ce baroud d’honneur il va en découdre avec son ennemi de toujours Big Ger Cafferty.
    Une intrigue complexe construite avec habileté, mêlant hommes d’affaires véreux, prostituées, dealer, hommes politiques impliqués jusqu’au cou dans des affaires bien sales.
    Une banale agression dans les rues d’Edimbourg et voilà la machine Rankin lancée, une équipe où apparaît un petit nouveau très futé, une Siobhan qui hésite entre la satisfaction de monter en grade et le regret du travail avec Rébus, des personnages aux facettes multiples et par dessous tout l’atmosphère si particulière que brosse l’auteur.

     

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    Il n’y a aucune longueur et aucune langueur dans cet adieu, j’ai lu lu lu jusque tard dans la nuit, efficacité redoutable et fin diabolique.
    Allez laissez vous faire et si vous ne connaissez pas Rankin commencez par le début, cela vous fait quelques bonnes lectures en perspective pour épuiser les aventures de Rébus.

  • En ce sanctuaire - Ken Bruen

    bruen.gifEn ce sanctuaire - Ken Bruen - Traduit de l’Irlandais par Pierre Bondil - Gallimard Série noire
    Retrouver Jack Taylor est toujours un plaisir, ce privé irlandais qui oscille toujours entre sauver le monde ou le quitter, alcoolique à tendance suicidaire mais qui est toujours prêt à sauver la veuve et l’orphelin.
    Je l’avais laissé dévasté par la mort de son fils adoptif et je le retrouve assez fringant avec claudication et prothèse auditive, il veut partir aux USA et à vendu son appartement, du coup son compte en banque est bien approvisionné seulement voilà, le grain de sable inattendu.
    Il reçoit une lettre annonçant la mort prochaine de policier, nonne, juge et enfant. Policier et juge Jack Taylor pourrait s’en accommoder mais un enfant non, il traîne avec lui une vieille culpabilité pour être à l’origine de la mort d’une petite fille. En plus le message est signé Bénédictus ! Bénédiction ! un comble
    Sur le départ il est contraint de refiler l’affaire à la police et à un de ses pires ennemis  le Surintendant Clancy. Fin de non recevoir, la police lui rit au nez, alors retardant son départ Jack va faire appel à Ridge sa vieille partenaire et Stewart son ex-dealer du temps où il ajoutait la came à l’alcool.
    Ajoutez à cela son voisin homo qui se fait tabasser par des excités partisans d’ordre et de morale.
    Nous voilà replongé dans le monde de Taylor, un monde de bassesses, d’excès, un monde composé de marginaux, de fous, d’excités. Bref le monde de Jack !
    Je me suis laissée avoir encore une fois, j’ai beaucoup aimé Stewart reconverti en moine Zen...ou presque et Jack lisant de la philosophie sous Xanax et tout proche de replonger au fond d’une bouteille de Bushmills.

    L'auteur
    708_ken_bruen_hands.jpgIl est né en 1951 à Galway. Après des études au St. Joseph’s College à Galway puis à Trinity College à Dublin où il devient docteur en métaphysique, Ken Bruen se mit à voyager beaucoup, enseignant l’anglais dans de nombreux pays d’Afrique, d’Asie du sud-est et d’Amérique du Sud. Il fit même un séjour très éprouvant en prison au Brésil.De retour en Irlande il se fixe dans sa ville natale et écrit des romans noirs. (Wikipédia)