Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Petits noirs - Page 14

  • Une mort esthétique

    une mort esthétique.gifUne mort esthétique - P.D James - Traduit par Odile Demange - Editions Fayard Noir
    Adam Dalgliesh malgré des années passées au service de PD James, est toujours fringant et plus jeune que jamais, sans doute un avantage de la littérature !
    Ce nouvel opus de la plus british des auteurs de polar est de bonne facture même si ce n’est pas la meilleure de ses enquêtes.
    Rhoda Gradwyn, journaliste d’investigation qui s’est fait de nombreux ennemis en raison d’une plume trempée dans le vitriol, est dans la salle d’attente d’un chirurgien plasticien célèbre pour faire disparaître de son visage une vilaine cicatrice.
    Le docteur Chandler-Powell lui propose de l’opérer dans son château transformé en clinique haut de gamme. Intervention délicate certes mais des soins prévenants sont promis et un séjour dans l’un des plus beau manoir du Dorset.
    Pourtant lorsqu’elle est retrouvée étranglée dans son lit, alors que l’opération a été un succès, chacun devine que ce sont des suites opératoires tout à fait anormales.
    Voilà Adam Dalgliesh et ses deux fidèles lieutenants, Kate Miskin et Francis Benton, à l’oeuvre. Tout les membres de l’équipe médicale seront suspectés, mais d’autres personnes pouvaient souhaiter la disparition de Rhoda.
    Les péripéties ne manquent pas mais ce qui fait la marque de PD James c’est son habileté à peindre des personnages, à créer une atmosphère.
    Elle détient l’art de nous faire interroger sur les destins de ses personnages et sur les limites parfois subtiles entre innocence et culpabilité.

    Retrouver PD James est toujours un plaisir, son style est élégant, elle a l’art de vous mettre en condition, et même si je plaisante sur l’âge de Dalgliesh je suis toujours ravie de le retrouver. Elle aime les lieux pittoresques et celui de Cheverell Manor et ses pierres hantées par une sorcière de déroge pas à la règle. Préparez vous une bonne tasse de thé, quelques sandwiches aux anchois et en avant.


    PDJames.jpgPour vous mettre en appétit et sans trahir le suspens, le premier paragraphe de livre :
    « Le 21 novembre, jour de ses quarante-sept ans, trois semaines et deux jours avant son assassinat, Rhoda Gradwyn se rendit à son premier rendez-vous avec son spécialiste de chirurgie esthétique. Ce fut là, dans un cabinet médical de Harley Street destiné, semblait-il, à inspirer confiance et à dissiper toute appréhension, qu’elle prit la décision qui allait inexorablement conduire à sa mort. »

  • L'appel des morts - Ian Rankin

    l'appel des morts.gifL’appel des morts - Ian Rankin - Traduit de l’anglais par - Editions du masque
    Retrouver Edimbourg et John Rébus pour cette treizième aventure c’est replonger dans une ambiance rock, bière et whisky avec cette fois une dimension mondiale puisque le G8 va se tenir en Ecosse mettant en ébullition la police locale car les manifestations anti-modialisation se succèdent et risquent de gâcher la « fête ».

    Une affaire de tueur en série est au centre de préoccupations de Rébus, un tueur qui débarrasse Edimbourg de violeurs condamnés et récemment sortis de prison, tueur qui laisse sur les lieux du crime des indices pour le moins bizarres.
    Rébus désabusé, prend de plus en plus de distance par rapport à son travail, et comme d’habitude supporte mal les injonctions de sa hiérarchie de tout mettre en stand by pour faire la chasse aux contestataires.
    Siobhan, son adjointe est préoccupée par ses parents qui font partie des manifestants.
    Et pour ajouter une cerise sur le gâteau, lors d’un dîner officiel au château un député tombe, ou plus vraisemblablement, est poussé en bas des remparts. Avouez que ça fait tâche dans le paysage. Rébus est sommé de ne pas gratter trop fort ni trop profond pour expliquer ce lamentable accident.

    vue-du-chateau.1242999133.jpg
    Les Remparts du Château

    ( Merci à Claudia Lucia pour l'emprunt de la photo)

    Comme toujours avec Ian Rankin, on suit le parcours de Rébus avec grand plaisir, c’est rondement mené, énergique, politique et suspens se mêlent avec efficacité et réalisme et les portraits sont criant de vérité.
    Bref n’hésitez pas à vous embarquer pour Edimbourg dans la Saab de Rébus, certes elle est un peu déglinguée mais le fond sonore est toujours de bonne qualité chez ce fan de rock.

    Allez voir le billet de Kathel après sa lecture en VO

    Dans la revue Lire de ce mois consacrée aux polars vous trouverez un article complet sur Ian Rankin

  • L'Emblème du croisé - James Lee Burke

    L’Emblème du croisé - James Lee Burke - Traduit de l’anglais pas Patricia Christian - Editions Rivages
    l'emblème du croisé.gifQuelle chance, on a à peine quitté Dave Robicheaux dans « La brume électrique » de Tavernier, qu’on le retrouve ici.
    Toujours installé à New Ibéria, il a posé son  insigne de la police, sa fille Allafair est partie étudier dans l’Orégon, il va à la pêche et régulièrement au cimetière porter des fleurs à sa femme Bootsie.
    Heureusement le passé va le rattrapé, histoire de le faire sortir de sa douce torpeur. Un vieux camarade de classe veut absolument lui parler, il faut préciser que c’est urgent, le dit camarade est en train de mourir à l’hôpital !
    Ce que l’homme lui confie concerne une jeune femme, Ida Durbin, que Dave et son frère ont connu alors qu’ils n’avaient que vingt ans. Elle leur a sauvé la vie à tous les deux et lorsqu’elle veut échapper à son mac, Jimmy Robicheaux tombé fou amoureux, lui propose de s’enfuir avec lui. Sauf que le jour dit la belle n’est pas au rendez vous et que personne n’en entend plus jamais parler jusqu’aux confidences du mourant.

    Dave est prêt pour retrouver cette Ida, à reprendre du service dans la police, le bizarre de l’histoire c’est que dès la sortie de l’hôpital où son vieux pote est hospitalisé, il se retrouve dans les ennuis avec un grand E. Ses pires ennemis sont flics, on tente de le compromettre, un contrat est pris sur sa tête et tout ça pour une prostituée disparue il y a quarante ans ...
    Dans le même temps un tueur en série sévit à Bâton Rouge aussi il ne lui est pas difficile de récupérer sa plaque de policier, il va mener les deux enquêtes en parallèles mais dans la vie il arrive que même des parallèles finissent par se rencontrer.

    Ses recherches le conduisent toujours et invariablement vers la famille Chalons, riches propriétaires dont le fils Val est devenu journaliste et va doucement pourrir la vie de Robicheaux. Dave va dans cette enquête retrouver Jimmy son frère, Clete le complice de toujours et  va faire la connaissance de Molly, Molly qui l’attire bigrement mais qui est religieuse, bon elle n’a pas prononcé ses voeux mais tout de même ! Quand on dit que Robicheau à le génie de se fourrer dans la mouise...

    atchafalaya2.jpg

    Nous voilà embarqué dans le dernier James Lee Burke , brillant, ficelé à la perfection, une intrigue qui tient ses promesses jusqu’au dernier chapitre. Bon je suis un peu inconditionnelle donc partiale mais que voulez vous, je ne me lasse pas des virées dans les bayous et des ciels de Louisiane et de la capacité de James Lee Burke à mettre de la poésie dans la violence.

    L’auteur
    james_lee_burke,0.jpgJames Lee Burke est né à Houston (Texas) le 5 décembre 1936. Ii vit entre New Iberia (Louisiane) et Missoula (Montana).
    Diplômé de littérature américaine, il enseigne à l’université du Missouri.
    Après avoir habité longtemps en Louisiane, il réside actuellement à Missoula (Montana)
    Tous ses romans sont publiés chez Rivages

  • Le verdict du plomb - Michael Connely

    Le verdict du plomb - Michael Connelly - Traduit par Robert Pépin - Editions Seuil
    le verdict.gifMichael Connelly nous donne un rendez vous avec l’avocat Mickey Haller avec qui, si vous êtes un fidèle lecteur, vous avez fait connaissance dans « la défense Lincoln ».
    Blessé il y a quelques mois, Haller veut reprendre du service mais il va devoir s’y mettre beaucoup plus vite que prévu. Il a passer un accord d’aide mutuelle avec l’avocat Jerry Vincent aussi quand celui-ci est assassiné, Haller se retrouve du jour au lendemain avec une vingtaine d’affaires sur les bras, ce n’est pas ce que l’on appelle une reprise en douceur !
    Pour corser un peu la situation, il a sur les bras l’affaire de la décennie, un magnat du cinéma est accusé d’avoir tué sa femme et l’amant de celle-ci.
    Cerise sur le gâteau le juge Holder doyenne de la cour supérieure de justice lui intime l’ordre de reprendre toutes les affaires de Jerry mais en plus de la tenir informée au jour le jour de son travail.
    On peut dire que la scoumoune le poursuit lorsque non content de se retrouver avec un procès délicat, croulant sous le travail, surveiller par sa supérieure, il faut en plus que Harry Bosch vienne mettre son nez dans ses affaires.

    Voilà la trame de ce polar exposée, disons le, ce n’est pas le meilleur Connelly, Harry Bosch est quasi inexistant sauf en toute fin du roman, les rebondissements sont eux aussi repoussés dans les dernières pages, mais ... le personnage central s’avère fort sympathique et attachant.
    Michael Connelly utilisant son expérience de chroniqueur judiciaire, nous fait pénétrer les arcanes du fonctionnement judiciaire américain avec beaucoup de finesse et d’intelligence et c’est diablement intéressant.

    L’auteur
    connelly.jpgOn ne présente plus Connelly, l’un des plus grands écrivains de polar aujourd’hui et son héros Harry Bosch
    Plusieurs de ses romans ont été adaptés au cinéma dont Créance de sang de Clint Eastwood

     

  • La nuit de Geronimo - Dominique Sylvain

    La nuit de Geronimo - Dominique Sylvain - Editions Viviane Hamy
    nuit de geronimo.gifElle s’appelle Louise Morvan, conduit une Aston Martin expirante, a ancré son QG dans un bistrot sinistre, c’est un est joli brin de fille, elle est en outre une emmerdeuse de première, toutes les raisons de suivre Louise dans son enquête.
    Elle met le nez dans la sombre histoire du clan Domeniac à la demande de Philippine Domeniac, médecin légiste qui a reçu un email faisant référence à Thierry Domeniac, le père qu’elle a à peine connu, surnommé Geronimo par son entourage, scientifique génial et précoce qui s’est suicidé lorsqu’elle avait 5 ans.
    Elle demande l’aide de Louise pour enquêter car toute la famille Domeniac a reçu l’email, le patriarche Jean-Pascal psychiatre auprès des tribunaux, son épouse en perdition Caroline et l’ aide de vie de celle-ci Pierrick, l’oncle Hadrien brillant homme d’affaires et brasseur d’argent et patron d’un laboratoire de génie génétique, les deux fils d’Hadrien, Stanislas et Edouard respectivement patron de presse et avocat.
    Démêler les fils de ce noeud de vipères ne va pas être simple pour Louise d’autant que Philippine a aussi fait appel à la police officielle et au commissaire Clémenti, pas de bol pour Louise car Serge Clémenti est son ex ....
    L’envoi des emails se fait journalier, qui est le corbeau ? pourquoi ranimer le fantôme de Thierry Domeniac ce précurseur des recherches sur les OGM ?  Personne n’est enchanté de voir déterrer cette vieille histoire de suicide.
    Ajouter à ce problème la filature dont Louise Morvan est l’objet par un motard très très attirant mais très très suspect, vous voilà embarqué.

    Un polar sympathique, bien ficelé, des personnages bien campés. Dominique Sylvain que je lis pour la première fois m’a séduite, l’intrigue est bien menée, suffisamment complexe pour que le suspens soit bien présent, c’est un bon polar habile et cette petite Louise Morvan a tout pour plaire.

     

    Dominique Sylvain est moins connue que Fred Vargas et c’est bien dommage, je vous propose de réparer cette injustice.

    Sur le blog Moisson noir l'avis de  Yann

  • Hemingway à La Havane - Leonardo Padura

    Adios Hemingway - Leonardo Padura - Traduit par René Solis - Points seuil


    adios hemingway.gifN’ayant jamais lu de polar de Leonardo Padura je ne connaissais pas son héros Mario Conde et c’est une rencontre très sympathique.
    Ancien flic de La Havane plus versé aujourd’hui en bibliophilie qu’en enquête criminelle et se frottant à l’écriture, il reste malgré tout accro au Rhum et autres boissons toniques.
    Lorsqu’un cadavre datant des années cinquante est découvert dans les jardins de la maison d’Hemingway transformée en musée, il reprend du service. Pour identifier le corps d’abord mais surtout pour épargner au fantôme de « papa » d’être sali par une affaire criminelle.

    L’enquête commence donc dans la propriété d’Hemingway et une fois identifié l’enclos où avaient lieu des combats de coqs dont « papa » était friand, après avoir trouvé une insigne du FBI dont Ernest était la bête noire, tout semble concorder et accuser l’illustre prix Nobel. 
    Dur pour Mario Conde d’enquêter sur celui qui lui a ouvert les portes de l’écriture, à qui il voue une admiration sans borne et une haine tenace. Le récit est à deux voix, celle du flic sortit tout droit de l’imagination de l’auteur et celle d’Hemingway bien vivant dans l’imaginaire de Padura
    C’est un régal, c’est fort comme du rhum ambré, coquin comme la culotte noire d’une star hollywodienne (je vous laisse découvrir le nom de la propriétaire) et attachant comme l’insupportable et génial écrivain.
    Padura ressuscite un monstre sacré de la littérature pour notre plus grand plaisir et au sortir de ce polar vous n’avez qu’une envie : relire les nouvelles d’Hemingway.

     

     

    musée.jpg

    Finca Vigia la maison musée d'Hemingway à La Havane