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Littérature française et francophone - Page 38

  • Pas pleurer - Lydie Salvayre

    Hasard du calendrier de lecture, je venais d'enregistrer mon billet sur le livre de Lydie Salvayre quand le Prix Goncourt a été annoncé, je suis heureuse de voir récompenser un très bon roman. 

     

     

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    J’ai déjà beaucoup lu sur la guerre civile espagnole, depuis toujours c’est un sujet qui m’a passionné je dois cet intérêt au roman de Michel del Castillo Tanguy dont la lecture très tôt m’a marquée. 

     

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    Barcelone 1936

     

    Terrible guerre civile, exil forcé des républicains, les années sous la dictature, je connais cela mais j’ai choisi d’y retourner grâce au roman de Lydie Salvayre, fille d’émigrés, qui nous raconte son histoire ou plutôt celle que sa mère lui a raconté mille et mille fois avec son accent et son parler si particulier. 

    « J'ai le sentiment que l'heure est venue pour moi de tirer de l'ombre ces événements d'Espagne que j'avais relégués dans un coin de ma tête pour mieux me dérober sans doute aux questionnements qu'ils risquaient de lever »

    C’est donc l’histoire de Montse une belle fille de quinze ans qui dans une Espagne qui vit sous le goupillon va se mettre à croire, comme Josep son frère, aux lendemains qui chantent. 

    C’est l’âge de l’amour fou, de tous les rêves et Montse se retrouve à Barcelone en pleine guerre civile. Liberté, ivresse de tous les espoirs, le retour à la réalité sera d’autant plus difficile. Un mariage un rien obligatoire, la fuite vers la France, vers l’exil.

     

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    C’est en parallèle que Lydie Salvayre nous emporte à MajorqueGeorges Bernanos réside en juillet 1936, c’est un catholique plus que bon teint, donc de façon naturelle on l’attend du côté de Franco, mais non le catholique en lui est révulsé par la répression barbare, la violence aveugle des phalangistes et surtout la complicité de l’Eglise. Il ne nie pas ni n’approuve bien sûr les exactions des républicains car il y en a mais sa foi est mise à mal. Il est atteint profondément lui l’homme dont le fils s’est engagé dans la Phalange, il va déverser sa colère et sa révolte dans un livre Les Grands Cimetières sous la lune, qui lui vaudra de voir sa tête mise à prix par le Génral Franco !!

     

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    Cette alternance des voix de Montse et de l’écrivain amplifie le dégoût que l’on éprouve devant tant de haine, le récit dans une langue bien à elle de Montse apporte un peu de légèreté et de rires écoutez là : 

     

    « Il faut que tu sais, ma chérie, qu’en une seule semaine j’avais aumenté mon patrimoine des mots » ou encore Et moi qui était une noix blanche, pourquoi tu te ris ?, moi qui ne connaissais rien à rien, moi qui n’étais jamais entrée dans le café de Bendición par interdiction paterne.  Je suis devenue en une semaine une anarquiste de choc prête à abandonner ma famille sans le moindre remordiment et à piétiner sans pitié le corazón de mi mamá » 

     

    Lydie Salvayre à l’image de sa mère fait un récit chargé d’émotion « L'été radieux de ma mère, l'année lugubre de Bernanos: deux scènes d'une même histoire » l’évocation de cette mère aimante dont la mémoire s’envole sauf sauf pour les événement de cet été là. 

    Ce tissage des deux voix est très réussi, la colère de l’un, la joie de l’autre avant l’épreuve font de ce livre une réussite

     

    Sur ce blog retrouver le sujet ici et  

     

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    Le livre : Pas pleurer - Lydie Salvayre - Editions du Seuil

  • L'enfant des marges - Franck Pavloff

    Je dédicace ce livre à Colo bien entendu 

     

    Que faire lorsque l’on reçoit un appel à l’aide alors que l’on a choisi de renoncer, de se retirer loin du monde au fin fond des Cévennes un pays de pierres et de révoltes. 

    Ioan a parcouru le monde, à l’affût derrière son objectif et puis un jour où la vie s’est faite vraiment trop dure il a renoncé. Aujourd’hui il relèvent les murets de ce pays pour ne plus penser au mal intérieur qui le dévore, un peu pour se punir aussi.

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    Quand sa belle-fille lance un SOS pour retrouver Valentin, Ioan part à la recherche de ce petit-fils dans une ville qu’il connait mais qu’il évite depuis bien des années pour ne pas être confronter à ses souvenirs. 

     

    Un classique que ce type de récit, oui mais c’est sans compter sur le talent de Franck Pavloff. Il manie les souvenirs avec finesse, il dissèque les fibres des douleurs, il fait naitre sous sa plume des groupes qui ont choisi la protestation dans la ville de Gaudi, des jeunes et des moins jeunes, bien loin de la carte postale il nous introduit dans des quartiers marginaux, des squats, auprès des révoltés et des paumés. 

     

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    Loin des cartes postales 

    L’oeil de photographe de Ioan restitue une ville où l’histoire franquiste n’est jamais bien loin. Petit à petit le héros va se réaproprier un passé occulté et se défaire de son ancienne peau comme une mue.

    J’ai aimé les personnages rencontrés, hommes et femmes qui vont l’aider dans son voyage de réconciliation.

     

    J’ai fait lire et j’ai offert tellement de fois Matin Brun que je ne pouvais qu’être tentée par ce roman.

    Il n’est pas exceptionnel mais c’est un roman optimiste, pétri d’idéal et cela fait du bien. Et puis un auteur qui vous enjoint pratiquement de mettre Nick Cave en fond sonore que voulez-vous je craque.

     

    Et puis ce fut l'occasion de faire connaissance avec une poétesse magnifique Maria Mercè Marçal

     

    Je monterai la tristesse au grenier
    avec le parapluie cassé, la poupée borgne,
    le cahier périmé, la vieille tarlatane.
    Je descendrai les marches dans la robe de joie
    qu'auront tissée des araignées toquées.
    Il y aura de l'amour émietté au fond des poches.

     

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    Le livre : L’enfant des marges - Franck Pavloff - Editions Albin Michel 

  • Les Cyprès de Patmos - Antoine Silber

    Pour ceux qui vont partir ou ceux qui en reviennent....

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    Pour une amoureux fou de la Grèce quelle est la plus belle chose qui peut arriver ? Trouver une maison à acheter. Pas n’importe où, non, à Patmos. Et pas n’importe quelle maison, un « rêve de maison », une petite maison, un spitaki pour être précis.

    Elle n’est pas très vaste cette maison, mais elle a une vue sur la mer, et la grotte où Saint Jean est censé avoir écrit l’Apocalypse, est toute proche.

    Déjà là je sens que vous êtes sous le soleil et la lumière de Patmos...

    Quelques travaux sont nécessaires, salle de bain et m2 supplémentaires, et puis aussi des plantations, cyprès et oliviers, amandiers que les chèvres du berger local vont trouver tout à fait à leur goût.

     

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    Saint Jean et Patmos vus par Jérôme Bosch

     

    Je dois dire que je me suis laissée totalement emportée par ce petit récit, le temps passe vite truelle en main, à la condition de pouvoir boire un petit ouzo de temps à autre. En toile de fond la crise grecque et les jugements hâtifs sur le pays « la gabegie, la paresse grecque » mettent en rogne Antoine Silber. 

    Car il change notre écrivain « On voyage toute sa vie, on écrit, on commente l’actualité, on est simple spectateur. Et puis, un jour, on devient horticulteur ! On plante des arbres, on découvre qu’on peut être utile, la vie prend tout son sens. »

     

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    Chora le village de l'auteur

    Ses travaux ne sont pas toujours couronnés de succès mais cela ne l’empêche pas de profiter de l’odeur du jasmin, des figues et des eucalyptus.

    Ah oui j’allais oublier, Patmos est une île un peu mystique et Antoine Silber peu à peu se laisse gagner par une certitude, ce n’est pas dans une grotte mais carrément dans cette petite maison que l’apôtre à écrit ....

     

    Si vous voulez prendre un petit bain de Méditerranée, lire un livre tout en délicatesse alors glissez ce livre dans votre valise il est encore temps.

     

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    Le livre : Les cyprès de Patmos - Antoine Silber - Edtions Arléa

  • Que ma joie demeure - Jean Giono

    Enchanter le monde

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                      Plateau du Contadour

     

    Après les épisodes biographiques il est temps de revenir à l’important.

    Revenir à un livre que l’on avait pas eu l'envie de lire jusqu'à aujourd'hui, mais là c'est le bon moment.

    Je me suis vraiment sentie en phase avec Bobi l’homme qui va tout changer sur le plateau de Grémone.

     

    Giono s’énervait énormément quand ses lecteurs bêtifiaient sur la Provence du soleil, lui voyait plutôt une terre dure, ingrate souvent où l’homme s’accroche désespérément dans une solitude parfois profonde. 

    Imaginez un plateau soumis aux éléments où Jourdan et Marthe s’échinent jour après jour sans espoir d’un avenir meilleur, ils s’usent dans une solitude totale, mais un jour Jourdan est pris d’une certitude : quelqu’un va venir.

     

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                     Nuit étoilée  Vincent Van Gogh

     

    « C’était une nuit extraordinaire. Il y avait eu du vent, il avait cessé, et les étoiles avaient éclaté comme de l’herbe. Elles étaient en touffes avec des racines d’or, épanouies, enfoncées dans les ténèbres et qui soulevaient des mottes luisantes de nuit. »

     

    La nuit était trop belle « On y voyait comme en plein jour. Alors lui prit l'envie d'aller labourer une pièce de terre derrière la ferme, nullement de nécessité, d'envie seulement. » mais « il s'était dit que s'il doit venir ce sera par une nuit pareille. »

     

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    Et Bobi l’homme libre, le vagabond qui a soigné les lépreux arrive. 

    Il charme hommes et bêtes. Il vient pour apporter la joie, le partage, la solidarité. Un vent de folie se met à souffler sur le plateau. On peut repousser l’adversité, partager le bon et le moins bon, mettre en commun les ressources et les efforts.

    On peut même apporter un peu de beauté en semant des fleurs sur le plateau, en plantant des haies pour faire revenir les oiseaux et du coup on entendait « autour du plateau l’élargissement de la vie du monde »

    On pourrait même organiser un grand banquet pour fêter la nouvelle communion avec la nature.

     

     

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                           © edith Berger peintre du Trièves

     

    Et la vie change, se fait plus douce, plus joyeuse alors Jourdan dit à Bobi « Reste avec nous » et les femmes sensibles à ses paroles se font plus tendres, Zulma, Joséphine et Honorine, Hélène et Aurore et même Fabre celui qui lit des livres s’est laissé convaincre.

    Mais la joie n’est pas toujours paisible, elle peut aussi être « batailleuse et passionnée. »

     

    Je ne peux que vous invitez à lire ces pages superbes et à vous laissez prendre par la parole de Bobi jusqu’à ce que tout change quand « Le vent bleu monta de la mer. »

    Giono a des accents Virgiliens dans ce roman, Giono aimait l’oeuvre de Virgile et elle déteint sur ce roman.

    Il parvient à donner à son récit une belle ampleur, son conte prend des allures de tragédie antique. La dernière page du livre est tout à fait magique et l’on garde les mots en soi, sachant qu’on ne les oubliera pas.

     

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    Le livre : Que ma joie demeure - Jean Giono - Editions Grasset Les cahiers rouges

  • Le garçon incassable - Florence Seyvos

    Deux destins surprenants

     

     

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    Les critiques l’ont présenté comme peut-être le meilleur livre de l’année. Je n’ai pas cherché à faire de classement mais assurément ce livre m’a pris par surprise et la surprise était belle.

     

    Deux destins, trois personnages. La narratrice a hérité d’un frère vers 11 ans parce que sa mère s’est remariée, aujourd’hui elle est à Los Angeles sur les traces de Buster Keaton la vedette du cinéma muet. Au fil des pages un récit en miroir se fait. 

     

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                            Buster et sa famille 

     

    Henri le frère a un grand corps qui ne tient en équilibre que par moults efforts et harnachements, par des exercices permanents et épuisants. Comme sa tête a aussi des ratés il a appris par coeur des réponses automatiques en série ce qui donne des échanges tout à fait surprenants, comme cette réaction à la mort du père qui fait dire à Henri  « Eh bien, je n'aimerais pas être à sa place. »

    Et Buster Keaton l’élégant qui se prend les pieds dans le tapis, Buster que son père a doté d’une poignée dans le dos pour faire un numéro sur scène, il est devenu l’enfant projectile, l’enfant aux multiples fractures capable de résister à tout.

     

     

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    « L'Homme qui ne rit jamais »

     

    Une constante pour ces deux hommes : pas un cri, pas une plainte, Buster, devenu récalcitrant à la douleur, enchaine les cascades et se vautre sans arrêt pour la grande joie du public,  et Henri contre vent et marée tente de mener une vie normale, de travailler, et même d’aller au cinéma. Je vous recommande la scène pathétique où Henri laisse la file avancer sans lui...

    Ils sont des marginaux dans un monde à part où il est difficile de les rejoindre. Des hommes résignés mais qui sont capables de se révolter pas toujours pour leur bien.

     

    Le milieu du cinéma Florence Seyvos le connait bien, scénariste de plusieurs films dont le très bon « Camille redouble », son portrait de Buster Keaton est saisissant et celui qu’elle porte sur Henri plein d’amour.

    Un roman épatant sans chichis, sans effets, dont le ton plein de gravité et d’empathie nous donne envie de faire la connaissance d’Henri et de Buster « L'Homme qui ne rit jamais »

     

    L'avis de Clara sur ce livre

     

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     Le Livre : Le garçon incassable - Florence Seyvos - Editions de l’Olivier 

  • Le Grand troupeau - Jean Giono

     

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    Depuis quelques mois j’ai lu plusieurs des livres de Nicole Lombard et ses références à Giono sont permanentes, elles donnent nécessairement envie de le lire ou le relire.

    Le Grand troupeau écrit en 1931 est de ces envies là. 

     

    J’étais un peu sceptique avant ma lecture, mes lectures de Giono antérieures ne cadraient pas bien avec un récit de guerre. 

    Et bien autant pour moi, c’est certainement un des plus beau roman sur la guerre que j’ai lu, avec une approche tellement singulière qu’elle va restée je pense inoubliable pour moi.

     

    Août 14, les hommes appelés au combat quittent leurs fermes, leurs champs, leurs femmes et leurs enfants. 

    Joseph marié à Julia est un des premiers à partir, suivra Olivier amoureux de Madeleine. Restent à la ferme pour faire les moissons et les vendanges que deux femmes et un papé.

    Bientôt les récoltes et le bétail seront aussi réquisitionnés. 

    Bien sûr lors du retour du front rien ne sera simple, amputation, blessure volontaire vont marquées à jamais hommes et femmes. 

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                      Même le mulet est réquisitionné 

     

    Simple me direz-vous, alors qu’est-ce qui fait de ce roman un très très grand livre ? 

    Tout d’abord un scène d’ouverture absolument fulgurante, un énorme troupeau de moutons traverse vallées et villages avec seulement deux bergers tous les hommes ayant été appelés, et ce troupeau impressionne « tout l'air tremblait et on ne pouvait plus parler », métaphore saisissante des hommes que l’on conduit à la boucherie que sera la guerre.

    « Parfois, ça devait s’arrêter là-bas, au fond des terres où s’était perdu le berger… L’arrêt remontait le long du troupeau, puis ça repartait avec un premier pas où toutes les bêtes bêlaient de douleur ensemble. »

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    Ensuite Giono va tout au long du roman nous faire passer de l’arrière provençal au champ de bataille mais sans jamais être précis sur les lieux, sur les dates. Ce flou voulu rend le récit atemporel et lui confère une force supplémentaire.

    Giono le pacifiste ne se perd pas en discours inutiles, ses descriptions du chaos sont bien suffisantes, il nous fait sentir en quelques phrases l’angoisse du soldat, les gestes de Joseph auprès d’un blessé disent tout de la peur, de la douleur. Pas de scènes héroïques, pas de descriptions de bataille. Les hommes seuls importent. La folie guette parfois.

     

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    Giono  peint ce monde rural dévasté par le départ des hommes et les annonces de morts et de blessés. Une scène très forte m’a particulièrement remuée celle d’un hommage rendu, une cérémonie « au corps absent » car l’homme n’a jamais été retrouvé.

    Les femmes qui vont empoigner le travail des hommes mais qui la nuit venue cherchent dans le lit la marque de l’absent « Elle vint découvrir le grand lit. Il en a tellement l’habitude que la place du Joseph est encore formée et que, dans le blanc des draps, ça fait comme un homme d’ombre couché là ».

    Il faut être un grand romancier pour parvenir à teinter un tel récit d’éclats de poésie.

    « Il n’y aurait qu’à ouvrir la fenêtre, tout deviendrait clair. Les amandiers et sur le blé ces ombres rondes comme des pastèques. Et ce vent frais tiré de l’eau. Les tulipes et les hirondelles, ces fleurs d’amandier qui tombent. »

     

    Ce roman est comme la suite naturelle de Jean le bleu qui se termine ainsi :

    « On entra dans l’année quatorze sans s’en apercevoir. Elle fit tout doucement son jeu de neige, d’hirondelles, d’amandiers en fleur. Les blés montèrent comme d’habitude. Les tulipes des champs arrivèrent à l’heure ; elles sortaient paisiblement des vieux oignons du printemps treize. Les hirondelles retrouvaient leurs nids. Les hases avaient fait des troupes de petits levrauts. Autour des bergeries on agrandissait les barrières parce que, cette année-là, le sel des béliers s’annonçait bien divisé ; on avait presque un tiers de plus d’agneaux. « 

     

    Faites une place à ce livre dans votre bibliothèque

     

    Le livre : Le Grand troupeau - Jean Giono - Editions Gallimard Folio