La récolte des pommes de terre - Jules Bastien-Lepage
J'arrive au bout de ma lecture des Rougon Macquart et La terre sera celui qui m'a fait l'impression la plus forte avec autrefois Germinal
Le lien avec le cycle des Rougon c’est Jean Macquart le frère de Gervaise, il est ouvrier agricole chez Hourdequin un riche exploitant de la Beauce qui voudrait rénover les pratiques agricoles et qui se heurte au refus de ses journaliers.
L’autre versant familial ce sont les Fouan, ils vivent à Rognes un petit village
« Cette Beauce plate, fertile, d'une culture aisée, mais demandant un effort continu »
Le vieux Fouan décide de donner ses terres en partage à ses enfants : Fanny, Buteau le coureur de jupons et Jésus-Christ, alcoolique champion de la mauvaise foi et de la couardise, en échange d’une rente versée par chacun des enfants et de l’hébergement.
Un partage qui ne satisfait personne, les enfants se sentant spolier par cette rente qui peut durer des années, chacun estimant l’autre avantagé par le partage.
Avarice, brutalité, cruauté, avidité deviennent le quotidien entre les enfants et cela dument arbitré pour son plus grand intérêt par le notaire local Maître Baillehache (ah ce nom !)
C’est Buteau qui le premier refuse de verser la rente, par ailleurs il poursuit de ses assiduités Françoise une cousine devenue riche alors qu’il est marié à Lise.
Françoise se rapproche de Jean Macquart au grand dam de la famille.
On va au fil du temps voir les manoeuvres, les magouilles, les mensonges fleurirent pour s’approprier le plus possible de terre et respecter le moins possible l’engagement pris. C’est la montée de la haine entre tous les protagonistes, haine et avidité vont conduire au meurtre balayant tout semblant de morale et de liens familiaux.
Livre épouvantable et magnifique pour lequel le travail de recherche de Zola paie au centuple.
Caricature ? oui sans doute mais réalisme aussi à une époque où le problème de l’héritage des terres était très prégnant, si Zola force le trait, en même temps il brosse un tableau proche du réel, le temps où pour survivre il fallait une bonne terre et où l’on était prêt à tout pour cela. Le roman montre bien aussi l'avénement de la mécanique dans l'univers agricole. L’époque où la voix des femmes était inexistante.
C’est un roman très dur mais que j’ai aimé.
Il me reste deux lectures pour clore mon cycle Zola : Le rêve et le Dr Pascal
Le livre : La Terre - Emile Zola - Editions numérique
Commentaires
J'ose dire que je n'ai jamais beaucoup accroché avec Zola
Je me demande si on ne nous fait pas lire trop tôt ces œuvres
Il faudrait que j'essaie tout de même
J'ai noté et trouvé le polar dont tu m'as parlé
@ Aloïs : je n'ai jamais étudié Zola au lycée, j'avais juste lu Germinal le reste ne me tentait pas vraiment, puis j'ai lu au bonheur des dames qui m'a énormément plu mais c'est ancien
j'ai replongé par les livres audio et j'ai eu envie de finir le parcours
J'ai adoré la lecture des Rougon Macquart à l'époque, la découverte de ces vies m'a terrifiée et en même temps renforcée dans mes idées. Ces situations existent malheureusement encore pour beaucoup sur notre planète !!! Bises. brigitte
@ Plumes d'Anges : c'est vrai qu'il y a un côté terrifiant lorsque l'on fait la lecture de l'oeuvre complète, misère, folie, haine, argent ...mais je suis comme toi j'ai globalement bien aimé, certains plus que d'autres bien sûr
Moi aussi, j'ai beaucoup aimé celui-là, qui n'a pourtant pas bonne réputation dans le cycle, mais je trouve cela injuste.
@ Sibylline : oui j'avais lu des critiques terribles sur ce livre mais pour ma part même si je suis d'accord sur le sordide des situations je ne trouve pas le portrait exagéré, les familles jouaient parfois leur survie avec le partage des terres et elles étaient prêtes à tout
Trouver du temps pour lire Zola... j'aimerais bien sûr lire le cycle dans l'ordre, en relisant les grands classiques déjà connus (Germinal, L'Assommoir, Nana, Au bonheur des dames, je crois que je n'ai lu que ceux-là).
@ Anne : on a tous lu quelques Zola mais la lecture complète donne un tableau d'ensemble de la société de l'époque tout à fait prenant, sans concession, les personnages sont assez inoubliables
comme Anne, ci-dessus, Il faudrait que je retrouve le temps de retourner vers Zola, lu dans mon adolescence négligé après.Bientôt la retraite enfin pas tout à fait
@ miriam : la retraite permet tout !!!
J'avais détesté "La terre" , je dois die qu'en dehors du "bonheur des dames" Zola m'a laissé un goût de l’excès et de phrases qui roulent comme des torrents vers la lie de la terre. Le pire c'est "l’assommoir" . Je n'ai guère envie de m'y remettre.
@ Luocine : l'assommoir est vraiment le plus dur et le plus noir effectivement mais je pense que l'on a l'a le portait de la société d'une époque et même si Zola aime "les phrases qui roulent" j'ai aimé l'ensemble et celui là se classe assez bien
C'est là que j'ai abandonné la série. Je l'ai trouvé tellement sombre celui-là que je crois que ne l'ai même pas terminé.
@ Aifelle : pour être sombre c'est sombre effectivement mais le tableau de la paysannerie de l'époque est assez juste
Bonjour Dominique, je n'ai pas lu ce roman, tu me donnes envie. Cela permettrait de me replonger dans cette série. Bonne journée.
@ Dasola : ça faisait partie des lectures que je m'étais promis de faire Voilà j'ai quasiment terminé
Je ne te suis pas aujourd'hui car Zola n'est pas un auteur que j'ai envie de relire. Ceux, lu à l'adolescence, dont je ne garde pas un trop mauvais souvenir mais sans être enthousiaste sont La faute de l'abbé Mouret et Le ventre de paris
@ Nadejda : je gardais un bon souvenir des mes lectures j'ai donc recommencé la série sans a priori et globalement j'ai bien aimé à part Nana
Je n'ai pas gardé de grands souvenirs de "La Terre", contrairement à "Germinal", et je suis loin d'avoir lu tout Zola - bravo pour ta persévérance à lire tout le cycle.
@ Tania : une persévérance qui a demandé presque deux ans !
Je l'ai lu à la fac et un peu oublié (si ce n'est l'impression générale inoubliable). Mais l'héritage et partage des terres est parfois très âpre maintenant encore et donc d'actualité!
@ Claudialucia : d'accord avec toi contrairement à ce qu'on croit le problème du partage est tout aussi vif aujourd'hui
Ah la terre !! Tu sais même encore maintenant tout agriculteur ne voudrait pas se voir retirer une seule parcelle de terre ! Et la Beauce est un bon exemple, des empires de terres agricoles se sont affrontés et les héritiers poursuivent...
Je ne relirai pas ce livre ! Mais si on veut comprendre les problèmes et l'évolution du paysage agricoles et de ceux qui le font... Une bonne approche ! Mes souvenirs sont lointains mais Zola m'a permis d'y réfléchir...
@ Enitram : heureuse de voir le commentaire de quelqu'un qui touche du doigt le problème
Je me souviens de ce texte pour sa sensualité .... Complètement à côté de la plaque, sûrement, mais j'étais très jeune ... La question de l'héritage m'était passée à côté. Quant même, dès fois, c'est beau Zola, c'est lourd, mais sur certaines pages, la puissance de l'écriture passe encore.
Relire tout le cycle ne me dit quant même pas trop, plutôt "la recherche" ou mon chouchou de la même période, Flaubert (mais bon Emma en même temps, je le relis sans arrêt).
@ Athalie : Zola a du souffle et on le sent à travers l'oeuvre, je dois dire qu'arrivée presque au bout je suis admirative même s'il ne sera jamais mon écrivain préféré, moi je lorgne plutôt du côté des russes
Aaaaaaaaaaaaaaaah , bien sûr j'ai tout lu (dans le désordre, entre 15 et 25 ans, je voulais relire ça dans l'ordre, j'ai calé au bout de 30 pages, mais on ne sait jamais...)
@ keisha : 30 pages ? mais tu étais sur le bon chemin
Je ne comprendrais jamais ces hommes qui veulent toujours avoir plus et mieux que les autres... surtout au coeur d'une famille... Pas du tout envie de le lire là... Bonne semaine Dominique
@ L'or des chambres : si ta survie en dépendait peut être serait tu plus compréhensive :-)
Je n'ai pas lu "La terre" et mis à part quelques titres ("La curée", "Nana", "L'assomoir" ) , je n'ai pas lu Zola avec assiduité dans le temps passé et aujourd'hui, je ne saurais plus me tenir des heures dans ces pages minutieuses et interminables...
Dans son magnifique "L'imitation du bonheur", Jean Rouaud fait une subtile des naturalistes/réalistes comme Zola, je le suis volontiers sur ce terrain vers le retour au romans «de romanciers».
Il me reste une lecture toute différente de Zola, "Le rêve" : beau souvenir, une exception, j'y retournerais volontiers.
@ Dominique : Le rêve je l'ai lu très jeune mais dans une version réduite autant que je me souvienne, j'en garde un très beau souvenir et je vais donc le relire dans son intégralité
90% du temps ce n'est pas du tout une question de survie mais bien une question d'avidité :0) Mais même pour une question de survie il faudrait que je partage, je me connais, c'est dans ma nature :0)
Comme Keisha, j'ai dévoré Zola à l'adolescence. J'ai assez envie de relire l'ensemble dans l'ordre (car j'ai commencé par les plus connus genre Germinal, Le Ventre de Paris, La bête humaine et l’Assommoir avant d’enchaîner sur le reste) mais je crois que ça viendra plus tard... Genre quand ma PAL aura moins de 50 livres à son actif.
Je garde de la terre l'image des femmes soumises à leurs maris, comptant pour rien, et d'une violence brutale... Brr