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L'Assommoir - Emile Zola

Je sais que c'est la rentrée littéraire de Janvier mais tant pis je continue mon parcours chez Zola car loin d'être une obligation c'est surtout un très grand plaisir de lecture

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Ce septième roman de la saga des Rougon est le plus dur, le plus noir, le plus désespéré. Je l’ai lu il y a très longtemps et plutôt que de le relire j’ai préféré l’écouter.

Gervaise est l’héroïne de ce roman, arrivée de Plassans depuis quelques mois elle a échoué dans une chambre sordide du quartier de la Goutte d’Or, elle vit là avec ses deux fils Claude et Etienne.
Son compagnon, Auguste Lantier chapelier de son état est plus occupé à « courir la gueuse » qu’à faire bouillir la marmite. Gervaise abandonnée par Lantier trouve du travail comme blanchisseuse. Courtisée par Coupeau un ouvrier couvreur elle finit par accepter de l’épouser. La noce est mémorable, Coupeau a du travail, bientôt arrive une enfant surnommée Nana, il ne manque plus à Gervaise pour réaliser son rêve que pouvoir ouvrir sa propre blanchisserie.


Gervaise le film avec Maria Schell

Mais la fatalité frappe les petits plus durement que les grands et lorsque Coupeau tombe d’un toit c’est la dégringolade. Le chômage, la fonte des économies, les dettes.
Coupeau passe désormais ses journées à l’Assomoir et devient ami avec Lantier. La vie devient impossible entre ces deux hommes et Gervaise trouve elle aussi refuge dans l’alcool.
Les enfants s’enfuient : Claude vers sa vie d’artiste raté, Etienne part travailler dans le nord, Nana devient fleuriste mais pour combien de temps ?

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L'absinthe - Edgar Degas

Zola voulait frapper avec ce roman, il voulait que son livre soit  « le premier roman sur le peuple, qui ne mente pas et qui ait l'odeur du peuple ». C’est réussi et cela  provoque le scandale.
C’est la première fois que l’on ose faire une peinture aussi réaliste de la déchéance humaine, de la pauvreté sordide, de la misère, de la crasse. Cette description choque, elle choquait à l’époque et elle choque encore aujourd’hui.
Un roman dénonçant la pauvreté, les terribles ravages de l’alcoolisme : Les scènes du délirium de Coupeau sont particulièrement fortes et reflètent bien le travail préparatoire énorme de Zola dans ses fameux Carnets d’enquête.

Un mot sur le livre audio: pour la première fois je n’ai pas aimé la voix qui lit le texte, le rythme trop haché de la lecture, la voix monocorde, tout cela m’a gêné et du coup j’ai ressorti mon ebook pour terminer le récit. Dommage.

Vous pouvez retrouver les autres romans déjà chroniqués des Rougon Macquart sur ce blog

La Bête humaine   La Fortune des Rougon   La Curée   Le Ventre de Paris

La conquête de Plassans    Son excellence Eugène Rougon    La Faute de l'abbé Mouret

Vous pouvez aussi retrouver d'autres critiques sur le site Lecture/Ecriture  

Commentaires

  • Curieusement je me souviens plus du film avec Maria Schell que du roman, lu il y a longtemps. C'est vrai qu'il est très noir celui-là, mais celui qui m'a fait caler sur la série c'est "la terre", je l'ai trouvé trop indigeste, il faut dire que j'étais bien jeune et pas préparée, il faudrait que je le relise aujourd'hui pour voir.

  • @ Aifelle : je n'en suis pas encore à "la terre" et pour le moment je n'ai pas envie d'interrompre, on verra ...peut être qu'avec l'âge ...

  • Ah ! La scène d'anthologie dans la blanchisserie ! Ce film m'a vraiment marqué. Je n'ai pas encore lu L'assomoir. Tu prends de l'avance sur moi dans la lecture de la sage des Rougon.... Lancée dans ma semaine Colette, Zola attend encore.

  • @ Margotte : oui le film est marquant, lire Zola et Colette en même temps tu as un appétit d'ogre !

  • Merci pour l'Assommoir! Faut que je le relise, celui-là!
    Pour l'instant, je traîne un peu sur "L'argent" car je comprends très mal les boursicotages tant de l'époque que d'aujourd'hui -d'ailleurs ce sont les mêmes... mais j'arrive quand même à la fin. Donc, cette fiche rejoindra bientôt aussi notre collection. ;-)

  • @ Sibylline : finalement on va les unes et les autres arrivées cette année au bout de notre parcours, l'argent ce n'est certainement pas celui que j'ai le plus envie de lire
    J'attends Nana que je n'ai jamais lu et je vais m'offrir le plaisir de relire "Au bonheur des dames" ou de revoir le film pour G Philipe

  • C'est le premier que j'ai lu, et ça a bien failli être le dernier. Je le relirai peut-être, pour avoir un oeil neuf, maintenant que je suis dans de meilleures dispositions.

  • @ Lilly : si tu l'as lu en premier, il est certain que cela peut décourager pour la suite

  • J'ai lu ce roman il y a quelques temps (pour la deuxième fois) et j'ai beaucoup aimé. La première fois j'avais peu aimé. Comme quoi, au fil des années on ne lit plus de la même manière.
    Par contre je n'ai pas vu le film, il va falloir que je comble ce manque.

  • @ Dimitri : ce vieux film vaut la peine, et effectivement relire est quelquefois salutaire et nous fait découvrir une oeuvre autrement

  • Un roman de Zola très sombre qui m'avait beaucoup frappée et que je suis incapable de relire, comme pour Nana... tout y est pessimiste !

  • Ps : je précise que j'adore Zola pourtant ! je vais lire d'autres romans ce mois-ci de cet auteur : sais-tu qu'il y a un challenge zola ?

  • @ Maggie : Nana je vais le lire là très prochainement. Je ne fais aucun challenge simplement nous avons été plusieurs à entamer les Rougon l'an dernier et chacun avance à son rythme

  • Je ne suis jamais déçue par une relecture de Zola, l'assomoir est aussi l'un de mes préférés, avec La terre, Le bonheur des dames et Le ventre de Paris.

  • @ Malika : c'est ce que j'aime ici, la diversité des avis, Aifelle a trouvé "la terre" un peu indigeste et toi il fait partie de tes préférés , vive la diversité !

  • Merci pour cet extrait de "Gervaise". Je ne l'ai vu qu'une fois, quand j'étais gamin (ce qui ne remonte pas à hier !) et pourtant, je me souvenais très clairement de toute cette scène qui m'avait fortement marqué.

  • @ In Cold Blog : j'avais comme toi vu le film il y a longtemps mais je ne me souvenais pas de cette scène, par contre je gardais un souvenir très fort du délirium tremens de Coupeau

  • A chaque nouveau billet sur les Rougon chez toi ou chez Cuné, je suis titillée.
    Je vais bien finir par me lancer dans la relecture de cette saga monumentale.

  • @ freude : lance toi ça vaut vraiment la peine d'oublier toutes les lectures scolaires et de plonger dans l'oeuvre

  • @ Pour Keisha : non non je ne t'en veux pas mais par un coup de souris malencontreux j'ai voulu supprimer les messages qui s'étaient copier trois fois ET toc j'ai tout supprimé Mea culpa

  • Bravo, Dominique, pour cette redécouverte de tout Zola. Il y a tant à relire dans ma bibliothèque que je me tourne plus souvent vers des livres non lus.
    Une voix qui ne passe pas et... c'est le retour à la lecture "silencieuse".

  • @ Tania : c'est ma première déconvenue avec les livres audio, jusqu'à maintenant j'avais pris du plaisir mais là non vraiment ..revenir au livre n'était pas du tout décevant, juste différent

  • J'ai commencé les Zola en seconde, un peu en cachette, ma mère me trouvait trop jeune pour lire ça (autre époque) mais heureusement, mon père lui a dit de me laisser faire!. J'ai lu alors toute la série, je les ai encore et je les relis tous régulièrement! Un vrai bonheur!!
    Bisous

  • @ Veronique : et aujourd'hui il faut se battre pour que les ados les lisent ...C'est vraiment pour moi un grand plaisir et j'ai bien l'intention de finir par une bio de Zola histoire d'aller au bout de ma quête

  • C'est le seul que j'ai lu et il ne m'a pas donné envie de poursuivre, tellement c'était noir et cru. Maintenant si tu dits que c'est le plus noir et le plus dur, je devrais peut-être en lire un autre pour me faire une autre idée.

  • @ Manu : tu as commencé par un des plus difficile, lit la faute de l'abbé mouret avec sa description du paradou ou la Curée ténébreus roman sur le désir et la faute ...

  • alors là totalement à contre courant sur le coup. Zola au lieu de le rentrée littéraire.

  • @ Yv : c'est mon côté contestataire :-)

  • C'est vrai que certains romans de Zola ne font pas plaisir mais il décrivait une réalité sociale terrible comme les romans noirs américains de nos jours. Tiens, par exemple comme le roman de Richard Price "Frères de sang" que tu n'aimes pas.

  • @ Claudialucia : je sens comme une petite moquerie ...hi hi , Zola c'est une noirceur qui me parle et que je peux imaginer, j'ai parfois travaillé avec des personnes issues d'un monde misérable et dur et en eux était encore présent le monde de Zola

  • Tiens, écouter, je n'y pensais pas !
    Je vois que tu les lis dans l'ordre, bravo et bon courage pour la suite.

  • @ Catherine , je ne suis pas une obsessionnelle de l'ordre mais tant qu'à faire de relire Zola je trouvais bien de les lire dans l'ordre où Zola les a écrit et cela permet de voir aussi l'évolution de sa plume et de ses préoccupations

  • Le premier livre de Zola que j'ai lu et grâce auquel je suis tombée amoureuse de cet auteur
    Je n'ai pas encore écouté de livre mais il faudra que j'essaye très prochainement

  • @ Kikine : évite l'assomoir et Nana en livre audio lu par le même lecteur dont la voix est monocorde, hachée, bref raté ! par contre j'ai pris un énorme plaisir à la lecture à voix haute de la Bête humaine lu par Eric Herson Macarel qui est un lecteur parfait

  • @ Kikine : évite l'assomoir et Nana en livre audio lu par le même lecteur dont la voix est monocorde, hachée, bref raté ! par contre j'ai pris un énorme plaisir à la lecture à voix haute de la Bête humaine lu par Eric Herson Macarel qui est un lecteur parfait

  • @ autourdupuits : oses oses car jusqu'à il y a peu c'était aussi mon impression, à part au bonheur des dames, mes souvenirs étaient plutôt ceux d'un ennui important, pourtant à la lecture récente de l'oeuvre je dois dire que mon impression a changé du tout au tout, j'aime l'oeil attentif, sévère, très bien documenté, certes entaché des préjugés de son temps mais ça pour moi ce n'est pas un défaut

  • Moquerie pas trop méchante, j'espère que c'est ainsi que tu l'as reçue!
    Je vois ce que tu veux dire. On comprend mieux ce qui est proche de nous. Mais je reste persuadée que les auteurs noirs américains sont les Zola de notre siècle!
    Or, de la même façon qu'au XIXème siècle Zola était considéré comme un pornographe, un individu peu fréquentable (et même de nos jours, parfois, comme un écrivain difficile à lire car il ne fait pas obligatoirement plaisir), de la même façon certains auteurs américains qui ont le courage de reproduire la réalité américaine dans toute son horreur sont mis au ban de la société bien pensante.
    Tom Wolfe lui aussi est un Zola américain mais pas noir et donc plus "acceptable"! Je l'apprécie d'ailleurs!

  • @ Claudialucia : pas d'inquiétude j'avais un sourire fendu jusqu'aux oreilles en écrivant ma réponse ! je te suis quand tu dis que certains auteurs américains sont des Zola modernes, mais j'ai plus de mal à y adhérer, sans doute une effet de l'âge ...hélas ...

  • Bonjour ma gentille Dominique,
    Tu as bien raison, la lecture doit être et rester avant tout un plaisir, la rentrée littéraire peut attendre un peu...

    Je me suis absentée quelques jours en début d'année, j'avais besoin de faire une pause, mais me voilà de retour!
    Bisous, bisous et très belle journée

  • Oui, c'est vrai, c'est passionnant, cette fresque naturaliste. le prochain que je lirai est Nana.

  • Bonjour Dominique,

    L’assommoir a été le premier livre de Zola que j'ai lu.... pour moi, ce livre a marqué la fin du conte de fée que je m'étais imaginé.... J'avais une vision très belle et romanesque de cette époque et il me semble que c'est le film qui m'a amené au livre. Comme elle m'a fait rêver cette scène de la fessée absolument époustouflante.... J'aurais voulu quelquefois, moi aussi avoir un battoir !! Je viens de relire Le rêve.... J'y ai trouvé beaucoup de longueurs, mais quelle romantisme dans cette fatalité.... Cela me donne envie de relire NANA.
    Grosses bises.

  • @ Christine : Hello Christine heureuse de te croiser ici.
    Zola j'avais lu un peu autrefois mais je n'en gardais pas un très bon souvenir, et bien comme le dit Italo Calvino il faut lire certains classiques à l'âge adulte parce qu'on les llit autrement !
    Je crois que depuis environ un an que j'en entrepris de relire tous les Rougon j'y ai pris grand plaisr, l'assomoir est le plus noir jusqu'à maintenant et j'ai commencé Nana mais je manque de temps en ce moment
    A bientôt le plaisir de te voir sur le blog

  • A te lire et à te suivre constamment, je culpabilise de ne pas avoir encore repris cette série de Zola si riche sur la société de cette fin du 19e Siècle ... Que j'avais aimé cette lecture de "l'Assomoir" en son temps. Sans parler du film qui m'a profondément marqué et qui m'est resté imprimé à l'esprit !

  • @ Nanne : je lis ça à ma main sans me presser sans aucune obligation type challenge que je n'aime pas du tout
    ça prendra le temps que ça prendra, sans importance car je me fais plaisir

  • Coucou ! Je viens de relire et de chroniquer L'Assommoir : c'est à ce jour mon Rougon-Macquart préféré

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