C’est le titre qui m’a attiré et une ou deux critiques qui parlent de roman d’aventure et de réussite.
Petit résumé historico-géo-politico .....
1830 Le comte Alexander Korvanyi est capitaine dans l’armée Austro-hongroise, il est aussi le propriétaire d’un vaste domaine loin de Vienne et de ses ors, au fin fond de la Transylvanie. En jeune homme bien né il fait sa cour à une jeune baronne au caractère bien trempé : Cara Von Amprecht et même, même, se bat en duel pour ses beaux yeux.
Le jeune couple part vers la haute vallée du Maros (Maramures aujourd'hui) et de la Korvanya vers ces Carpathes mystérieuses et arrive dans un château plongé dans les brumes et le froid.
Un château habitable mais sans grand confort et aussi une partie mystérieuse : le château noir, laissée sans aucun soins par l’intendant du domaine.
Il faut dire que dans toute la Korvanya ce château est un symbole car cinquante ans plus tôt la révolte des cerfs Valaques s’est terminée par un incendie et la mort du seigneur du moment.
Que fait un jeune comte quand il prend possession de ses domaines ? et bien après s’être rendu compte que le tout est très mal géré il va vouloir jouer son rôle de petit seigneur local et augmenter la production agricole, rénover les méthodes de cultures, bref moderniser.
Cara et Alexandre mesurent assez vite que rien ne sera simple, l’intendant est détesté, l’atmosphère lourde de peur, de suspicion, de haine entre les paysans et le château, et surtout entre les différents groupes ethniques : Magyars, Saxons, Valaques et Tziganes. Les uns sont libres, les autres sont serfs !
Les Valaques - Miklos Barabas
Le jeune comte va faire erreur sur erreur, ignorant les signaux d’alarme, les superstitions, la misère et l’hostilité ambiante.
Sa dernière initiative sera de réveiller la tradition de la « jagdfest » une chasse festive qui se termine en général en orgie.
Lorsque des enfants disparaissent la révolte ancienne semble bien de retour.
Jagdfest aujourd'hui
Un roman qui a tout pour séduire parfaitement documenté, un roman à la Dumas.
Oui mais ....le récit touffu est coupé de façon incessante par des explications, des renseignements techniques, bref on s’impatiente en diable.
La première partie du roman promet beaucoup, puis l’on se lasse, Mathias Menegoz nous explique les choses au lieu de les dévoiler à travers les personnages et les péripéties.
Ce roman est trop explicatif, trop didactique, trop pédagogique ce qui gâche le plaisir de la lecture.
Mathias Menegoz a du talent, je le lirai à nouveau s’il lâche la bride à son imagination sans volonté de nous instruire mais seulement de nous faire caracoler derrière ses héros il sera un auteur selon mon coeur.
L'auteur Photo © Jean Christophe Marmara
Le Livre : Karpathia - Mathias Menegoz - Editions POL
Commentaires
Même sentiment, je ne suis pas allée au bout...
@ Pascale : ça me rassure d'avoir ton avis car les critiques sont tellement louangeuses qu'on se sent un peu vache d'être dans la retenue
C'est la difficulté du roman historique : mêler à l'intrigue les données indispensables à la compréhension du tout. Les romans historiques ratés imposent au lecteur des tunnels explicatifs ou descriptifs, je les fuis. Je suis donc ravie de lire ton billet car j'ai entendu beaucoup de bien de ce roman sur les supports traditionnels où bien sûr, il n'est jamais fait allusion à ce genre de défauts rédhibitoires. Merci, d'autant plus que le livre est épais...
@ Sandrine : franchement le roman a de grandes qualités car j'ai aimé les personnages, l'allure donnée aux environ 150/200 premières pages, après on rentre dans les relations conflictuelles et là ça se gâte car trop lent, trop explicatif bref trop
j'aime un bon roman historique : Greenblatt par exemple et son Quattocento mais c'est difficile de réussir ça
pour autant je surveillerai si l'auteur sort un autre roman car il a du culot, de l'imagination, une jolie écriture
Je ne peux résister à partager mon plaisir, je dirais même mon enthousiasme à la lecture de ce livre où les explications données m'ont paru nécessaires (je ne connais pas bien cette période dans cette érgion)et point lassantes, où le comte Korvaniy met à profit de façon assez juste son expérience militaire, fait des erreurs certes mais finit par reprendre la situation en main, avec un coût certes énorme, mais la situation allait de toute façon vers un acmé de violence et finalement ne fait-il pas que jouer la goutte d'eau qui fait déborder le vase qui aurait débordé de toute façon? Il aurait pu fuir aussi, retourner à Vienne, il y pense mais ne le fait pas. Il est courageux, son couple est bousculé mais survit...
Alexandre Dumas, bien sûr j'y ai pensé, même façon de finir chaque chapitre en donnant envie de commencer le suivant....(Dumas aussi donne des explications qui sont parfois lourdes, là je suis d'accord...mais il avait tellement besoin d'argent et feuilletonnait pour ça; ça a très bien marché pour moi, je l'ai dévoré jusqu'au bout avec grand plaisir.
J'attends avec curiosité le prochain roman de ce jeune homme, scientifique de métier (on le sent dans le côté organisé, structuré du récit il me semble)
je le conseille aux ami(e)s que je sais amoureux des récits historique intelligents et qui ont envie de se laisser porter par un récit romanesque qui permet d'imaginer cet ailleurs, lieu et temps.
Un film? je le verrai s'il y en a un...
@ Martine : j'ai aimé ce personnage et ce couple, leur château, leurs chevaux et leurs chasses mais j'ai mal supporté le ton explicatif surtout qu'il dur pendant 500 pages sur les 700 !
Dommage mais pour moi pas question d'éreinter ce roman qui tient la route et qui peut plaire, la preuve tu as marché , cet auteur est franchement prometteur
Difficile de réussir un roman historique équilibré, en effet... Si on ne sait rien du contexte, on est perdu, si l'auteur en dit trop, on s'ennuie...
@ keisha : oui comme dit Sandrine c'est le défaut du genre mais je crois aussi que ma lecture a souffert du fait que je venais de relire Les mémoires d'Hadrien de M Yourcenar et là il y a un tel sens de l'ellipse, du sous entendu que ça a certainement accentué ma déception
Absolument fou : moi aussi, Dominique, Les mémoires d'Hadrien juste avant !
@ Pascale : je crois que cela a du compter dans notre lecture négative mais pas que ...
Je l'ai abandonné au bout d'une cinquantaine de pages. J'ai trouvé que ça ne décollait pas, le style m'a paru lourd. Pourtant, le sujet avait tout pour me plaire.
@ Aifelle : je l'ai lu totalement mais mon intérêt a franchement décroché vers la 150 ème page
au début de ton billet, j'ai eu très envie de le lire, puis, bémol, enfin je ne sais plus.....la région m'intéresse, je lis pas mal de romans historique. A voir!
@ miriam : je suis un peu partagée, j'ai de gros bémol mais aussi une sensation intense au démarrage du roman
il est certainement trop long 700p mais mérite qu'on s'y intéresse
Déjà je suis très très difficile pour les romans historiques, je leur préfère souvent les essais sur la même période. Mais je glane sur les blogs, dont le tien, de belles découvertes, "Quattrocento" et la dernière "D" de Robert Harris. Pour celui-là, je sais que si je m'y mets je serai comme toi et sans doute pire j'abandonnerai en route.
@ Luocine : je devais le lire pour un comité de lecture j'ai donc fait l'effort d'aller au bout, seule je l'aurai peut être refermé
Moi-aussi le titre m'avait attirée mais j'attendais pour me décider et j'ai bien fait car ton avis est très mitigé et d'autres semblent avoir été déçus. Attendre peut-être qu'il soit édité en poche...
@ nadejda : paroles de sagesse on est moins difficile alors et plus près à être un peu déçu
Peut-être vais-je passer pour celui-ci, bien que ton billet signale aussi les mérites de ce roman.
@ Tania : peut être chercher d'autres avis ?
700 pages !!! J'en suis incapable en ce moment, je dors comme une marmotte !!! Et tu dis que les 500 premières pages sont trop longues... Je passe !
@ Enitram : moi je ne dors pas je tousse !!! mais ça revient au même question lecture ...rien de rien
J'aurais bien tenté l'aventure, question de me faire une idée sur ce roman mi-didactique mais je suis d'emblée retenu par le nombre de pages... D'habitude je ne suis pas trop gêné par les romans qui prennent beaucoup la tangente pour expliquer des choses, l'interruption de l'action, même captivante, captivante me gêne moins dans un livre qu'au cinéma, par exemple.
@ Christw : je ne déteste pas un roman qui s'égare, ici c'est plutôt cette sensation que le lecteur n'est pas assez futé pour comprendre à demi mot qui engage l'auteur dans des explications inutiles
Alors je passerai mon chemin.C'est tellement rare que tu exprimes ta déception ...
Bonne journée.
@ Aloïs : passe ton chemin car en plus il est lourd et mou ce qui ne facilite rien même avec un support
Oh "ben alors" Dominique... que toi tu t'ennuies dans la lecture d'un livre n'est pas bon signe il me semble ! Et lisant les comm... j'hésite vraiment à aller vers cette histoire. Bises. brigitte
C'est le genre de roman qui aurait tout pour me plaire! Mais tu y mets un sérieux bémol. Il est vrai que Martine, elle, est enthousiaste. Il faudra que me fasse une idée par moi-même. la Transylvanie est décidément un pays littératurogénique, si j'ose m'exprimer ainsi! j'avais adoré la chronique transylvaine de Miklos Banfly, écrivain hongrois.
S'il y a un domaine où l'intimité et l'individualité ont un sens c'est bien la lecture: autant de lectures que de lecteurs, autant d’appréciations du même livre que de lecteurs, autant de plaisirs....
Je ne peux pas ne pas mettre l'accent sur les bibliothèques qui permettent de lire gratuitement, de lire le nombre de pages qu'on veut (aucun bibliothécaire ne vous demandera jamais de justifier de la lecture d'un livre que vous rendez!!!), de découvrir des livres qu'on ne connait pas, de rencontrer d'autres lecteurs....liste non exhaustive...vivent les bibliothèques!!
PS je sais que Dominique y est assidue...
Pas tentée cette fois ci, de toute façon tu ne sembles pas très enthousiaste non plus...