Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Instants de guerre - Laurie Lee

Instants de guerre (1937 - 1938) - Laurie Lee - Traduit par Laurent Langlade - Editions Phébus Libretto
instants de guerre.gifCe livre est le dernier d’une trilogie qui commence avec « Rosie ou le goût du cidre » des souvenirs d’enfance, se poursuit sur les routes d’Espagne « Un beau matin d’été » et se termine avec ces souvenirs de la  guerre d’Espagne d’un jeune anglais de vingt ans.
Laurie Lee « gribouilleur de poésie », c’est lui qui le dit, reprend en 1937 la route de l’Espagne, la guerre civile tonne  et le jeune anglais idéaliste veux payer une dette contractée sur les chemins ibériques quand jeune et sans le sou, il trouva toujours le vivre, le couvert et la chaleur humaine auprès des habitants.

C’est en « décembre 1937, que je traversai les Pyrénées, depuis la France : deux jours à pied, à affronter les tempêtes de neige. Je ne sais pourquoi je choisis le mois dd décembre ; ce n’est qu’une des nombreuses absurdité que je commis à l’époque. »
Là il faut placer le petit couplet admiratif : quel courage que ce garçon qui vient se battre aux côtés des républicains !
Seulement voilà, les républicains en question ne l’entendent pas de cette oreille et un anglais qui voyage avec un violon, instrument qui l'avait accompagné sur les routes, en plein mois de décembre, cela sent l’espion à plein nez.« Les miliciens nous escortèrent jusqu’à la place, devant la mairie délabrée, où pendait le drapeau républicain. J’allais enfin recevoir un accueil convenable pensai-je.(..) on vous a amené l’espion dirent les frères en me poussant en avant »
Par chance il n’est pas immédiatement exécuté mais est sous haute surveillance, durant tout son séjour en Espagne la suspicion ne cessera jamais.
On le fait rejoindre un groupe des Brigades Internationales, écossais, polonais, hollandais, toute l’Europe est là. Sans armes, sans munitions, mangeant au gré des trouvailles et bizarrement sans combattre mais invités à entendre le discours du chef du parti communiste britannique « Nous avions aussi chaque jour une faim de loup, aiguisée par le froid de l’hiver et l’oisiveté » « dans l’oisiveté froide de nos vies, tous accroupis dans nos ponchos, occuper à nettoyer sans fin nos fusils, nous songions aux cent mille hommes qui livraient bataille dans ces montagnes en nous interrogeant sur la véritable utilité de notre camp d’entrainement »

Barcelone 1936 Centelles.jpgLaurie Lee va suivre les troupes républicaines au gré des combats, Albacete où il occupera à nouveau une cellule de condamné à mort, Tarazona, Madrid où on l’envoie pour participer à des émissions de radio à destination des USA, il y vivra ses premiers bombardements par l’aviation franquiste « le sentiment de vivre une expérience irréelle disparut quand débuta le bombardement.On perçut d’abord un grondement métallique lointain, affûté par l’atmosphère glaciale, un silence, comme un souffle retenu, puis un gémissement qui grandit soudain et le rugissement bref d’un bâtiment qui explose »

Sa guerre d’Espagne va se terminer à Teruel, la ville prise par les républicains, est bombardée sans merci par les franquistes « je ne sus que plus tard que cette accélération impressionnante du bombardement marquait la fin de la bataille de Teruel. Renforcés par les blindés et les avions italiens, les troupes de Franco lançaient une contre-attaque sur la cité forteresse. »
C’est l’heure de la retraite, les républicains avaient espérés que la prise de Teruel serait décisive pour l’issue de la guerre civile «  elle y apposa, au contraire, le sceau de la défaite »

teruel.jpg

Laurie Lee dans une confrontation violente et un corps à corps, se défend « chacun pour soi, à bout de souffle(...) j’avais tué un homme et ne pouvais pas oublier son regard attéré, débordant de colère »
C’est la fin, les Brigades Internationales dissoutes, Laurie Lee est renvoyé à Londres «  Vous nous seriez plus utile là-bas. Après tout, vous ne servez pas à grand-chose ici. Vous pourriez écrire sur nous, composer des discours, peindre des affiches ou des choses comme ça... »

Tout au long du récit Laurie Lee a une parole libre, sa plume est sensible et parfois déchirante,  il rend très fort la sensation de chaos, de folie, et dénonce les horreurs, les désolations et les absurdités de la guerre.

Vous pouvez le retrouver sur les chemins d'Espagne chez D'un livre l'autre

Les livres de Laurie Lee sont tous chez Phébus

Commentaires

  • J'ai d'ores et déjà prévu de lire le 1er et le 3ème tome de cet auteur qui m'a tant enchantée avec ses aventures espagnoles. Mais cette histoire me rappelle celle d'Orwell dans "Hommage à la Catalogne" et son engagement au sein du POUM. Ou encore le roman de Fajardie, "Une charrette pleine d'étoiles" sur les frictions entre brigadistes et poumistes. Deux livres sur la guerre d'Espagne à lire absolument.

  • @ Nanne, effectivement cela fait penser à Orwell, mais le livre de Lee est plus personnel et il y a moins la dimension politique très forte dans Hommage à la Catalogne, non que la politique soit absente mais elle est en filigrane et il s'attache plus aux destins individuels, un livre doucement amer

  • La guerre civile espagnole. Pour les jeunes, je veux dire ceux de moins de 40 ans, c'est de l'histoire "ancienne", ils l'ont étudiée, l'étudient à l'école.
    Par contre tous les autres se souviennent d'en avoir cruellement souffert d'une façon ou d'une autre, c'est de l'histoire récente et souvent ils évitent d'en parler, surtout dans les villages où tout le monde se connait.
    Quoi de plus normal?
    J'ai beaucoup lu à ce sujet, romans, chroniques, articles. Mon compagnon est espagnol, ses parents ont combattu et lui a vécu les disettes post-guerre et les
    sévices du franquisme.
    Lire le point de vue d'un étranger me tente fort, merci.

  • @ j'ai retrouvé la guerre d'Espagne chez plusieurs auteurs que j'apprécie, par exemple Munoz Molina ou le film de ken loach, ce qui m'a frappé ici c'est les luttes intestines chez les républicains vues par un étranger, un volontaire idéaliste qui vient participer à une lutte et qui ne la comprend plus une fois dans la place

Écrire un commentaire

Optionnel