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Littérature française et francophone - Page 35

  • Saint-Loup - Philippe Berthier

    Réservé aux Proustophiles

     

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    Philippe Berthier est proustophile mais dit-il pas proustolâtre ni proustologue , du coup je me suis reconnue en lui. 

    Comme moi il fut agacé par le Dictionnaire de Proust commis par les Enthoven père et fils, pour lui le plus grand défaut de ce dictionnaire c’est l’absence d’une entrée « Saint-Loup » son préféré

    « Honte à vous, qui avez marginalisé Robert de Saint-Loup ! On voit bien que personne, pour vous éviter de prendre froid, ne vous a jamais apporté une fourrure en dansant »

     

    Et nous voilà parti pour la biographie d’un héros de roman. Avouez que ce n’est pas banal.

    Philippe Berthier c’est l’intelligence et la parfaite connaissance de l’oeuvre au service d’un esprit parfois caustique, quelque fois bougon mais toujours rutilant, pétillant, élégant

    Il va vous aider à retrouver la trace de Robert de Saint-Loup, sa première rencontre avec le narrateur qui bien sûr comme chacun le sait n’est pas Marcel Proust !

    L’ivresse de la rencontre, de l’amitié, les pas de deux, les rapprochements, l’amitié parfois mise à mal, les amours des uns et des autres. 

    Mais on découvre aussi les prémices de Saint-Loup quand il ne portait pas encore ce nom là dans Jean Santeuil, et pourtant c’était déjà lui l’aristocrate, le militaire, le cavalier fier, l’amoureux de Rachel.

    L’ami qui va lui ouvrir les portes de la maison de Guermantes, l’ami le plus cher mais qui finit par s’éloigner.

     

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    Pascal Greggory : Saint-Loup dans Le Temps retrouvé

     

    Philippe Berthier je l’avais déjà rencontré auprès de Stendhal et j’ai eu grand plaisir à le retrouver ici. Un livre léger comme une bulle de champagne mais riche en couleurs, plein de détails oubliés et que l’on va immédiatement vérifier en feuilletant l’oeuvre, comme cette discussion du narrateur avec Saint-Loup à propos de Stendhal et là pas étonnant que Philippe Berthier apprécie particulièrement ce passage.

    Un livre sur un homme que Marcel nous présente comme beau, intelligent, courageux, chevaleresque, qu’il compare au Duc de Nemours, Philippe Berthier approuve et nous fait partager son amitié pour Robert de Saint-Loup.

     

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    Peut-être le vrai : Boni de Castellane

     

    J’ai aimé ce livre, j’ai souri, j’ai relu maints passages de La Recherche, les citations sont parfaitement choisies pour nous éclairer, j’ai découvert des détails qui m’avaient totalement échappé, bref ce fut un bon moment de lecture. 

    Ce livre va aller rejoindre Céleste Albaret et Pietro Citati dans ma bibliothèque Proustienne

     

    Merci à Grillon du foyer qui fête ses dix ans de blog et qui me l'a fait connaitre

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    Le livre : Saint-Loup - Philippe Berthier - Editions de Fallois

  • Titus n'aimait pas Bérénice - Nathalie Azoulai

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    Une amoureuse plantée là par son amant qui préfère sa femme légitime, avouez que l’on a fait plus original, oui je le concède mais dès que vous les appelez Titus et Bérénice tout change. 

     

    Inconsolable notre Bérénice trouve un peu d’apaisement et de consolation dans la lecture à voix haute des pièces de Racine et fait revivre pour nous un Jean Racine lui aussi très partagé entre religion et théâtre, entre la rigueur de Port-Royal et le faste de Versailles. 

    On découvre un Racine qui cherche ses mots, qui s’initie à la versification, qui découvre la souffrance amoureuse et qui saura nous l’offrir avec Bérénice.

     

    C’est un livre ambitieux et chatoyant, l’auteur nous dit que les mots d’aujourd’hui ne suffisent pas à apaiser la douleur et que son héroïne finit par la trouver très loin dans le temps. Son portrait de Racine est riche et il est fait avec brio même si sont gommés les travers du grand homme qui laissa à leur triste sort ses amis jansénistes pour s’approcher au plus près du Soleil royal et en retirer bien des avantages.

     

    J’ai aimé ce roman et ce rapprochement entre deux amoureux dévastés, la Bérénice actuelle et Racine qui perd à la fois sa maitresse et son actrice fétiche La Duparc.

    L’écriture est belle, le propos habile et délicat. 

     

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    Mais comme je ne suis jamais tout à fait rassasiée j’en ai profité pour relire un petit essai de Jean-Michel Delacomptée sur Racine, essai qui lui est nettement moins dithyrambique, voire même carrément sévère avec l’homme qui toute sa vie courut après les honneurs, ne rêvant que d’une chose : s’approcher du roi et en retirer un bénéfice. 

     

    Ces deux lectures se répondent, je préfère la voix de Nathalie Azoulai mais ça c’est sûrement mon côté fleur bleue 

     

    Si vous voulez en savoir plus sur Racine c’est ici 

     

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    Les livres 

    Titus n’aimait pas Bérénice - Nathalie Azoulai - Editions P.O.L  2015

    Racine en majesté - Jean-Michel Delacomptée - Editions Flammarion -  A trouver d’occasion 

  • Le Secret de l'Empereur - Amélie de Bourbon Parme

    ah le bon livre, l’excellent roman ! Je suis tombée sous le charme dès le premier chapitre.

    Je sais que certains sont un peu réfractaires au roman historique mais je vous assure celui-là est tout à fait réussi.

     

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    D’abord le héros de l’histoire : Charles Quint, l’empereur de la moitié de l’Europe, un homme qui a vu très tôt les couronnes s’amonceler sur sa tête, c’est rare un homme qui n’a rien demandé et qui se retrouve: 

    Roi de toutes les Espagnes 

    Empereur du Saint Empire romain germanique, en gros l’Empire Austro-Hongrois

    Roi d’Aragon, de Naples et de Sicile 

    Roi des Pays bas : hollande Flandre et Luxembourg 

    Duc de Bourgogne donc de la Savoie, de la Franche Comté et du nord de la France : si vous savez « Besançon vieille ville espagnole » nous disait le grand Victor

    ouf je crois que je n’ai rien oublié...

     

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    « Neuf fois je suis allé en Haute Allemagne, six fois je suis passé en Espagne, sept en Italie, dix fois je suis venu au Pays-Bas. (...) Quatre fois en temps de paix ou de guerre je suis entré en France, deux en Angleterre, deux autres fois, je suis descendu en Afrique, ce qui fait au total quarante voyages... »

     

    1555 Après quarante ans de règne et avoir voyagé partout dans ses possessions, alors qu’il est le souverain le plus puissant il renonce à ses titres, à ses prérogatives, il dépose son sceptre et ses couronnes et « les oripeaux de la gloire ». 

    Lui qui a combattu Soliman le Magnifique, François Ier et surtout Luther, il veut abdiquer.

    Son fils n’est pas du tout réjouit, son frère envoie une fin de non recevoir quant au Pape il est furieux.

    Mais Charles Quint est têtu, la goutte l’a rendu quasi infirme et il veut se retirer en Espagne dans un monastère auprès des moines hiéronymites (de l’ordre de Saint Jérôme) 

     

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    « Les abords du monastère étaient calmes, plus tranquilles que tous les territoires traversés durant ce périple : le silence des moines était contagieux, il irradiait des alentours de l’enceinte comme une onde bienveillante. »

     

    Mais rien n’est simple et le voyage de Bruxelles vers l’Espagne prendra beaucoup plus de temps que prévu. 

    Dans ses bagages l’Empereur emporte outre un portrait de son épouse, sa collection d’horloges. Leurs mécanismes le fascinent en un temps où la science horlogère a encore une petit parfum d’hérésie. Il ajoute à ses bagages une curieuse horloge portant une mystérieuse inscription en latin, cette horloge le fascine. 

     

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    Une des horloges de Charles Quint

     

    J’arrête là mon récit et je vous laisse découvrir plus avant ce monarque hors normes, c’était la première fois qu’un souverain abdiquait depuis ....Dioclétien en ..305 

    J’ai tout aimé dans ce roman, la façon habile et talentueuse d’Amélie de Bourbon Parme de nous dresser le portrait de son arrière arrière arrière arrière ....grand-père.(j’ai peut-être oublié un arrière) 

    La passion, voire l’obsession de cet homme pour ses horloges aux mécanismes précis qui résistent au temps comme lui résiste à la maladie avec ses articulations pesantes et douloureuses. La vie dans un monastère perdu en Estrémadure est qui n’est pas à proprement parlé une vie de moine.

    C’est traité avec sensibilité, érudition et un joli brin de plume, un rien de suspens en sus.

     

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    Le livre : Le secret de l'empereur - Amélie de Bourbon Parme - Editions Gallimard 2015

  • En Provence sur les pas de Bosco - JF Jung et Sophie Pacifico le Guyader

    Henri Bosco le méconnu

     

    J’ai déjà dans ma bibliothèque des balades sur les pas de Giono ou une visite privée de sa maison, j’aime ces parcours personnalisés sur les traces d’un écrivain.

    Henri Bosco est un peu trop ignoré à mon goût aussi quelle belle idée que ce livre fait de textes et de photos.

    Disons tout de suite que les photos sont superbes et ont fait l’objet d’une expo à l’Isle sur la Sorgue. 

     

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    Il fut chargé de l’inventaire de la bibliothèque du Château de Lourmarin

     

    Mais le livre permet surtout de nous rappeler l’oeuvre et le parcours d’Henri Bosco.

    Comme Giono, inutile de parler de lui comme d’un écrivain régionaliste car son oeuvre est bien au-delà des romans de terroir. 

    C’est un monde onirique, parfois fantastique et toujours d’une inventivité et d’une créativité extraordinaire.

    Sa petit nièce Sophie Pacifico Le Guyader ouvre le livre avec un texte à sa mémoire qui permet d’entrer dans l’oeuvre de celui qui « rêvait de devenir un grand poète »

     

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    Le Bastidon d'Henri Bosco 

     

    Elle détaille la singularité de cette oeuvre, sa magie.

    « Qui a lu Le Mas Théotime n’oubliera plus l’image de la croix, du coeur et de la rose; qui a lu Hyacinthe gardera toujours en mémoire le mythe de l’âme emprisonnée au coeur d’un arbre. »

     

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    clic pour agrandir

     

    Une oeuvre qui permet de renouer avec la nature

    « Tiens me dit-il, montrant un arbuste qui semblait monter la garde, « c’est un laurier d’Apollon » Puis il coupa une branche du feuillage et, en me la tendant, il proposa de faire une halte » 

     

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    Elle dit cette écriture si particulière et si envoûtante

    « Il possédait l’art de conter les tempêtes de l’âme. Ses mots étaient polis comme les galets du Rhône, ses périodes amples comme des bourrasques de mistral. »

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    Henri Bosco s’est éteint en 1976 

    « Il repose au cimetière de Lourmarin non loin d’Albert Camus en ce Lubéron où il connait, selon la parole de René Char, « l’éternité à Lourmarin ».

     

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    Lourmarin

     

    Dans la seconde partie les photos de Jean-François Jung sont accompagnées par des extraits issus des romans. Enfin une partie photos souvenirs clôt le livre 

     

    Ce qui pour ma part me réjouit c’est que j’ai encore à lire plusieurs de ses romans et donc que j’ai devant moi du plaisir assuré.

    Un joli cadeau à vous faire ou à faire à un amateur d’Henri Bosco

     

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    Le livre - En Provence sur les pas d’Henri Bosco - Sophie Pacifico Le Guyader et Jean-François Jung - Editions Equinoxe

     

  • Comme une feuille de thé à Shikoku - Marie Edith Laval

    Pèlerin au pays du soleil levant

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    Quand on est déjà lecteur des chemins de Compostelle on est toujours à l’affût de ce genre de récit. J’ai lu il y a quelques années le récit du pèlerinage de Léo Gantelet vers les 88 temples japonais,  le pèlerinage de Shikoku

    La publication toute récente d’un récit similaire m’a évidement attiré. 

    Comment une orthophoniste bon teint décide-t-elle de mettre sac au dos et de s’embarquer pour ce périple, parce que le Japon ce n’est pas tout à fait la porte à côté !

    Voici ce qu’elle dit

    « D’un chemin à un autre, d’un continent à un autre, il n’y a parfois  qu’un embranchement au détour d’une discussion fructueuse joyeusement partagée au rythme de la marche ».

    En rencontrant un japonais sur le chemin de Compostelle qui lui parle du pèlerinage japonais, elle est aussitôt attiré par la lointaine Shikoku et ses temples.

     

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    © hélène Bamberger

     

    1200 km, voilà déjà là on se sent un peu petit, 88 temples où si l’on veut être un pèlerin respectueux, il s’agit de faire ses dévotions, de suivre les préceptes de Kûkai le fondateur du bouddhisme Shingon sur ce chemin. C’est un chemin vers l’illumination, vers le Satori.

    Il y a des similitudes avec Compostelle, un carnet à faire tamponner et calligraphier le nôkyôchou, la crédenciale japonaise si l’on veut.

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    Déjà il s’agit de s’équiper :la tenue du pèlerin ou henro est composée d’une veste blanche, d’un chapeau conique et d’un bâton auquel est accrochée une clochette qui éloigne les bêtes sauvages et l’on a alors

    « la délicieuse impression de faire chanter la terre. »

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    Faire ce chemin est éprouvant, la température frôle les 35° et les pèlerins qui font le chemin en totalité ne sont pas légion. L’accueil est le plus souvent sympathique et les haltes sont l’occasion de se restaurer avec les dons faits par les habitants, fruits, poisson, boisson. La météo est très variable et parfois il est difficile de réserver un gîte pour le soir surtout que les conversations téléphoniques sont difficiles « moshi, moshi, allo allo »

     

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    Les noms des temples ponctuent la marche, dévotions dans chacun et reprise de la route. Certains chemins sont plus que difficiles, les japonais les nomment Culbuteurs de pèlerin, passages ardus et glissants.

    Ensuite il faut accepter les rites du pays du Soleil levant.

    L’ immersion est totale et malgré les années j’ai retrouvé beaucoup de points communs avec le livre d’Alan Booth : les ryokan,  o-furo le bain traditionnel, les repas un peu surprenant, le bento préparé par l’hôte du jour, le jardin qui « irradie d’une indicible tranquillité »

    Mais les rencontres, comme toujours dans ce genre d’aventure, compensent largement les vicissitudes du chemin.

    Le dépaysement est garanti : la marche dans la brume, les sous-bois, les rizières, mais aussi les singes et serpents en nombre sont au programme. 

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    Un livre plein de sagesse, de questionnement et de joie de vivre et même si l’on ne partage pas la foi totale de Marie Edith, son récit fait passer un excellent moment. Vous repartez avec une flopée de citations que vous aurez plaisir à noter. Une jeune femme qui a réalisé son rêve «  faire de ma vie un voyage ininterrompu. »

    Petite aide pour le lecteur, un lexique en fin de livre pour ne pas mourir idiot et avoir ainsi la liste des 88 temples ...pour votre prochain voyage

     

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    Le livre 

    Comme une feuille de thé à Shikoku- Sur les chemins sacrés du Japon - Marie-Edith Laval - Editions Le Passeur

  • Georges de La Tour - Jacques Thuillier et Pascal Quignard

     Il fit de la nuit son royaume 

     

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    Que diriez-vous de passer par la Lorraine pour un voyage artistique ? 

    Jacques Callot est lorrain, Claude Gelée aussi d’où son nom mais surtout, surtout, Georges de La Tour est lorrain.

     

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    Le Vielleur - Musée des Beaux Arts de Belgique

     

    A l’origine ce tableau comprenait aussi un violoniste, La Tour a traité plusieurs fois ce thème et l’on retrouve un Vielleur au ruban au musée du Prado

     

    Question biographie c’est assez vite résumé, on ne sait pratiquement rien de lui. Enfin j’exagère un peu, on sait qu’il est né à Vic où il a passé pas mal d’années et Jacques Thuillier insiste « on ne dira jamais assez que La Tour n’est pas un artiste français » car à l’époque c’était un territoire appartenant aux Ducs de Lorraine et son destin s’en trouva marqué.

    Il fit un apprentissage dont on ne sait rien. On suppose qu’il fit le voyage à Rome un incontournable pour les peintres de cette époque mais rien ne le confirme sauf qu’à Rome vivait une société importante de lorrains.

    Retour en Lorraine et mariage avec Diane qui lui servira parfois de modèle.

    Jacques Callot illustrera la guerre et la peste qui chassent Georges de La Tour de Vic.

     

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    Jacques Callot Les Misères de la guerre

    Il s’établit à Lunéville sous la protection des Ducs de Lorraine, le duché est terre de la contre-réforme et les sujets religieux seront à l’honneur.

    Peintre très réaliste à ses débuts il n’est pas un peintre de la nature et celle-ci est absente de ses tableaux. 

    Puis son inspiration le portera vers le travail de la lumière et les toiles nocturnes dont on pouvait croire les flamands comme seuls maîtres. 

    Mais il peint aussi des tableaux diurnes comme La Nativité ou l’adoration des bergers.

     

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    « Les oranges et les rouges de La Tour brûlent par-delà le temps comme des braises.Pascal Quignard » 

     

    Il meurt à Lunéville et ....sombre dans l’oubli jusqu’en 1863 où on le « redécouvre ». C’est sans doute l’exposition de 1972 qui le fit connaitre mieux de grand public.

     

    Le livre de Jacques Thuillier est parfait pour connaitre un peu mieux le peintre et le situer dans son époque. On comprend bien son parcours et les reproductions sont de très bonne qualité. J’ai acheté ce livre d’occasion pour très peu cher et je ne regrette pas mon achat.

     

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    Saint Jacques

    Mais pour entrer dans le secret des tableaux de Georges de La Tour la compagnie de Pascal Quignard est parfaite. Il nous le montre obéissant aux leçons du Caravage.

    Il a une manière bien à lui de délivrer les secrets du peintre et d’interpréter ses tableaux. C’est lui qui dit « Il fit de la nuit son royaume » « Les oranges et les rouges de La Tour brûlent par-delà le temps comme des braises. » 

    Ou encore « Georges de La Tour élut la vie quotidienne la plus simple, la plongea et la simplifia encore dans la nuit, pour la revêtir du reflet de grandeur qu’est la luisance, la couche de lumière. »

     

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    « c’est le maître des nuits. C’est le maître des regards tournés en dedans. C’est le maître des paupières baissées. »

     

    Pour Pascal Quignard Georges de La Tour est LE baroque janséniste, ses personnages « sont immobiles, divisés entre la nuit où ils s'élèvent et la lueur qui les éclaire en partie. Surgissant dans l'ombre, touchés par un fragment de lueur, ils tiennent en suspens un geste incompréhensible »

     

    A vous de choisir : Jacques Thuillier pour la précision et l’étude complète, Quignard pour la beauté des mots alliée à la beauté des oeuvres.

     

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    Les livres

    Georges de La Tour - Pascal Quignard - Editions Flohic 1991

     

    Georges de La Tour -  Jacques Thuillier - Editions Flammarion 2002 et 2013