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Lecture - Page 8

  • Autobiogrphie d'un lecteur - Pierre Dumayet

    Après les carnets de lectures et notes dans les marges voici le troisième épisode sur la lecture 

    "Je n'avais pas compris que lire servait à apprendre. Je croyais que lire servait à lire exclusivement. Je crois n'avoir pas changé."

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    C’était le temps de la Piste aux étoiles, des médicales d’Etienne Lalou et Igor Barrère, le temps de Cinq Colonnes à la une et de Lecture pour tous

    Encore enfant je n’ai retenu que Roger Lanzac en Monsieur Loyal et c’est plus tard que je conversai avec Pierre Dumayet à travers toute une série d’émissions faisant la part belle aux livres et aux lecteurs.

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    Jolie Brochette 

     

    Plus riche et plus varié que de simples échanges autour des livres on trouve dans cette autobiographie : les débuts de la télévision avec ses grands noms : Pierre Lazareff, Pierre Desgraupes, la période noire où ils furent tous évincés après Mai 68 « Pour avoir joué avec le ballon, je fus puni : privé d'antenne pendant un an. Interdit d'antenne, plus exactement. » dont il garde malgré tout un bon souvenir. Mais la plus grande place est occupée par les livres et les émissions littéraires. 

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    © AFP 1976

    Lecteur compulsif, acharné il va se passionner pour les textes et les donner à lire à des personnes de toutes conditions, de toutes provenances, des lecteurs à qui l’on ne donne jamais la parole et qui ont pourtant tant de choses à dire. Pour lui il n’y a pas de bon lecteur, il n’y a pas de bonne ou mauvaise façon de lire, les oeuvres se suffisent à elles-mêmes.

    Il se méfie des lectures un peu trop doctes, un peu trop savantes, il est plus proche des sauts et gambades de Montaigne que de l’érudition des universitaires. Le livre est pour tous, pour l’ouvrier qui lit Germinal, pour l’agricultrice qui se plonge dans Madame Bovary, pour les clients d’un troquet de Belleville qui vont lire ou se faire lire l’Assomoir

    Il sait vous donner envie de relire, je vous défis d’ouvrir Dumayet et de ne pas aller retrouver Madame Bovary, je n’ai pas pu...Il a une façon bien à lui d’éclairer une oeuvre, il peut être sévère mais toujours il invite à découvrir les grandes figures littéraires et les grandes oeuvres : Flaubert toujours, Colette, Raymond Queneau, ou François Mauriac. qui appelait Dumayet «  le Diable »

    Des émissions littéraires ?  Lire c’est vivre, Lire et écrire , cela aurait pu servir de titre à ce livre.

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    Il s’interroge sans relâche : pourquoi Van Gogh lisait-il Tartarin de Tarascon, il vous invite chez Michaux mais également chez la Comtesse de Ségur, sans a priori, pour faire des comparaisons, pour décoder les secrets du style d’un auteur « la peau du texte ».

    Ce goût et cet éclectisme vont nous valoir des grands moments de télévision, d’intelligence, de malice parfois. Il a même réussi à consacré une émission entière à une seule phrase du Talmud, je regrette de ne l’avoir jamais vu !!

    C’est vivant, excitant, la mémoire joue à plein et il y a quelques passages très réjouissants comme celui où il explique ses démêlés avec Epicure, ou sa lecture des Trois Mousquetaires. Il a une conviction forte :

    « Tous les textes peuvent se lire comme si nous étions leurs contemporains  » 

    Grâce à ce livre j’ai ajouté à ma liste de lecture ou de relecture : Le Dernier des justes de Schwarz-Bart et les Récits hassidiques de Martin Buber de quoi entamer mon carnet de lectures 2012

    Le livre : Autobiographie d’un lecteur - Pierre Dumayet - Editions Pauvert   

    Les émissions Lectures pour tous et Relectures pour tous à retrouver sur le site de L'INA

  • Ecrits dans les marges - Danielle Bassez

    « De la pratique du gribouillage comme art gourmand de la lecture »

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    Comment lisez-vous ? Est-ce que comme moi sur les livres qui vous appartiennent vous parsemez ici et là des notes, des ajouts, des renvois vers d’autres livres, le sens d'un mot inconnu, des points d’interrogation, parfois d’exclamation, parsemez vous comme moi les livres de petits feuillets en papier pelure ? 

    Je ne peux pas m’en empêcher, je fais de petites marques avec toujours les mêmes crayons à papier, très fins, légers, que l’on gomme sans laisser de traces. Je note, relève des phrases et  j’aime relire ces petits mots des années plus tard et bien entendu parfois je ne comprends plus pourquoi j’ai relever une phrase, mais parfois cela ravive le bonheur de la première lecture.

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    Annotations des Provinciales de B Pascal 

     

    Quand j’ai lu la quatrième de couverture de ce petit livre j’ai su immédiatement qu'il était pour moi. 

    L’auteur nous y parle de son père, lecteur passionné, attentif, assidu, lecteur admirable. 

    Un homme discret « Vêtu de sa blouse de travail grise » d’employé des postes, un homme des choses simples « Un homme des taillis, qui furète, qui fouille »  et qui tout au long du temps lit, des formats réduits, des livres à glisser dans ses poches.

    Il lit de tout et partout, Proust et les souvenirs d’un mineur, au dessus de son établi ou au grenier, « les mots lui ont donné faim »

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    Annotations du Livre des Merveilles de Marco Polo par Christophie Colomb

    Séville Bibliotheca Colombina

     

    Il lit parsemant les livres « De minces papiers de soie, des bandes d’expédition de journaux, des fétus qu’il planque entre les pages ». Il lit « sans discrimination et sans préjugés »

    Toutes les petites notes, les listes de mots, les signes cabalistiques, les dessins, révèlent l’ homme  « Il lit des livres denses imprimés sur papier bible, qui se défendent par toutes les ronces d’un vocabulaire hermétique et dans lesquels on pénètre avec difficulté »

    Plus que lecteur, il prend la plume, à travers bribes et petits commentaires, il se dévoile : «  Il se confiait au papier, aux pages d’un livre ami, et pour se murmurer à lui-même cet émoi fugitif, coulait sa voix dans les mots d’un autre. »

     

    C'est une émouvante découverte posthume pour sa fille dont elle jouit  avec amour et pudeur.
    Un petit livre précieux, une leçon laissée par un lecteur rare et gourmand de lecture.

     

    Le livre : Ecrits dans les marges - Danielle Bassez - Cheyne Editeur 

     

    Bassez_Danielle.jpgL’auteur 

    Née à Châteauroux en 1946. Elle a enseigné la philosophie à Grenoble. Elle a publié l’essentiel de son œuvre à Cheyne, soit sept titres à ce jour. Un roman paru chez Castells en 2007. Depuis 2006, elle partage son temps entre la Haute-Loire, l’Isère et la Grèce.

    (source l’éditeur photo © Danielle Bassez )


     

  • Carnets de lecture

    Finir et commencer l'année sur le thème de la lecture 

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    Vous gardez traces de vos lectures, vous pouvez retrouver un titre ou le nom d’un auteur, une citation, et tout simplement raviver vos souvenirs ? Original ce billet ? peut-être pas mais je suis d’une curiosité insatiable et j’aimerai savoir ............

     

    Pour cela rien ne vaut le carnet de lecture comme le dit Pierre Dumayet 

    « Raymond Queneau a tenu à jour son carnet de lectures pendant soixante ans. Chaque livre lu était mentionné dans un carnet d'écolier à sa date. Je regrette de ne pas avoir pris cette précaution que toute personne prudente devrait prendre."

     

    Le premier carnet peut naître par hasard, on note un titre, une citation, parfois même ce carnet n’en est pas vraiment un. Il arrive que le premier se fasse à l’école avec une institutrice qui invite à parler des ses lectures.

    Ceux qui ont des dons l’agrémentent de dessins, de collages qui donnent un air de fête 

     

    Je ne suis pas capable de me rappeler mon premier carnet et il est hélas perdu depuis longtemps mais depuis quelques années je les conserve, je les range, je les bichonne.

     

    Lectrice boulimique je fais aussi un carnet de livres à lire, mais celui là souffre beaucoup de passages répétés dans le sac à main, il est plein de petits  « Ok »  ou « non ! »  

    Quand les titres sont prêts à changer de carnet et à passer du « à lire » à « livres lus » un grand coup de crayon indique que l’opération a réussie.

     

    Je vous propose un petit tour d’horizon du carnet de lecture car il y en a vraiment de toutes sortes.

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    Version sérieuse pour lectrice organisée 

     

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    Carnet d'une lectrice appliquée

     

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     Le carnet d'une lectrice aguerrie

     

     

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    Pour lecteur japonisant le carnet origami

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    Pour un lecteur qui vote pour les verts 

     

     

    Et voilà les miens 

    Ils ont pris des allures différentes au gré de carnets acheté en voyage, un que j’aime particulièrement acheté sur le marché de Vérone.

    Un très beau en cuir repoussé acheté dans les ruelles d’une toute petite ville d’Ombrie dont j’ai oublié le nom.

    Un agenda avec les  photos de toute la famille détourné de sa destination première. 

     

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                                            Les carnets d'Ivre de livres 

     

    Mon carnet 2012 m’attend, il témoigne d’un geste plein d’attention aussi vais-je le remplir uniquement de bons livres 

     

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    Et vous à quoi ressemblent vos carnets de lectures ?

  • Sur la lecture - Marcel Proust

    A la recherche de Proust   Episode 4

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    Bonheur de l’édition voilà un livre que vous pouvez trouver sous plusieurs costumes, en mélange dans Pastiches et Mélanges, en petite édition simple chez Sillage ou alors en livre audio.
    j’ai choisi la version sonore car elle est lue pas quelqu’un pour lequel j’ai une passion coupable : André Dussolier.

    Je ne vais pas m’étendre sur le sujet du livre, je crois que vous le connaissez tous, la lecture, les livres, le bonheur de lire lorsque l’on est enfant et au delà.
    Proust nous parle de ces livres qui nous donnent envie de passer la soirée avec eux, ce petits grincement que constitue le « chapitre interrompu » car « On aurait tant voulu que le livre continuât ».

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    Enfant lisant

    Le rôle de la lecture « une conversation avec les plus honnêtes gens des siècles passés » disait Ruskin, ce à quoi Proust répond

    «  la lecture ne saurait être ainsi assimilée à une conversation, fût-ce avec le plus sage des hommes; que ce qui diffère essentiellement entre un livre et un ami, ce n'est pas leur plus ou moins grande sagesse, mais la manière dont on communique avec eux, la lecture, au rebours de la conversation, consistant pour chacun de nous à recevoir communication d'une autre pensée, mais tout en restant seul » 
    Pour lui c’est d’abord et avant tout un accès à soi.

    Le livre qui console de tout disait Montesquieu, qui tient enchaîné la ronde des heures dirait Proust, ce petit texte devenu très célèbre est ici porté par André Dussolier, un plaisir ajouté.


    Ecoutez le un moment sur le site de Thélème

    Le livre audio : Sur la lecture - Lu par André Dussolier - Editions Thélème

  • En prévision d'une année de lecture....

    Un clin l’oeil à tous les grands lecteurs

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    Si comme moi des pavés qui attendent dans votre bibliothèque

    Si un énorme livre ne vous fait pas peur, si vous ne  regardez jamais le nombre de pages du chef d’oeuvre que vous avez envie de lire mais ..........si comme moi vous avez parfois des crampes dans les mains, les épaules qui fatiguent,  si comme moi vous assimiler « lire sur une table » à un devoir de vacances ! et je ne dis rien de la lecture à un bureau !

     

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    Moi je préfère lire comme ça

    Alors la solution ? je l’ai trouvé sur Amazon.de (ben oui nobody’s perfect ) pas sur Amazon France, non chez notre voisin allemand

    Voilà la petite merveille qui depuis quelques semaines me permet de lire sans douleur, tout à mon plaisir, j’ai nommé le bookseat
    Léger, solide, pratique, transportable partout.

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    J’ai fait ami ami avec le bookseat en lisant Sofia Tolstoï et je ne l’ai pas lâché depuis ......
    Si comme moi vous commencez à avoir un peu des crampes de lectrice, si vous voulez faire un cadeau à un fan de lecture c’est le bon plan de l’été.

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    Ceci est un billet libre de toute publicité !!

  • Proust contre la déchéance - Joseph Czapski

    Un livre sur Proust ? non pas vraiment, un livre sur les camps soviétiques ? non plus.

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    Un livre sur la dignité, le courage, sur la place de la vie intellectuelle quand celle-ci est interdite, un livre sur la lecture quand elle est devenue impossible, un livre sur la mémoire et son rôle dans le maintien en position debout des hommes que l’on veut abattre.

    scan_11314153945_1.jpgCe livre rend compte des conférences improvisées par Joseph Czapski officier polonais au camp d’internement soviétique de Griazioweitz.
    Quand plus rien n’est possible les prisonniers du camp décident en prenant beaucoup de risque, d’échanger leur savoir, pour maintenir le moral des hommes voilà des conférences improvisées avec des sujets très variés en fonction des compétences de chacun. C’est vital pour ces hommes pour « essayé de reprendre un certain travail intellectuel qui devait nous aider à surmonter notre abattement, notre angoisse, et défendre nos cerveaux de la rouille de l'inactivité. »

    Joseph Czapsik est peintre mais aussi bon connaisseur de l’oeuvre de Proust et de la littérature française, le voilà lancer dans des exposés sur La Recherche, faisant vivre pour ses compagnons les personnages de l’oeuvre, tentant de faire comprendre la richesse du style, la complexité de la construction. Le travail de mémoire est fantastique de précision, de justesse et de simplicité et se révèle être un joli clin d’oeil à Proust et au travail de la mémoire qui sous-tend son oeuvre et qui ici devient une belle leçon et pas seulement littéraire.


    scan_11314154514_1.jpgLe public est fidèle malgré les risques, et lire les feuillets préparatoires, griffonés, corrigés, parcourus de flèches, de soulignements est très émouvant. Ecoutez Joseph Czaspki « Je vois encore mes camaraedes entassés sous les portraits de Marx, Engels et Lénine, harassés après un travail dans un froid qui descendait jusqu’à quarante-cinq degrés sous zéro, qui écoutaient nos conférences sur des thèmes tellement éloignés de notre réalité d’alors. Je pensais alors avec émotion à Proust, dans sa chambre surchauffée aux murs de liège, qui serait bien étonné et touché peut-être de savoir que vingt ans après sa mort des prisonniers polonais, après une journée passée dans la neige et le froid, écoutaient avec un intérêt intense l’histoire de la duchesse de Guermantes, la mort de Bergotte et tout ce dont je pouvais me souvenir de ce monde de découvertes psychologiques précieuses et de beauté littéraire ».

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    Joseph Czapski peintre

    Ce livre longtemps empêché de parution comme celui de Julius Margolin ressort aujourd’hui faites lui une place dans votre bibliothèque comme l'ont fait Aifelle et Keisha

    Le livre : Proust contre la déchéance - Joseph Czapski - Editions Noir sur blanc

    L’auteur
    czapski.jpgNé à Prague en 1896 dans une famille aristocratique polonaise, Joseph Czapski passa son enfance en Biélorussie, puis fit des études de droit à Saint-Pétersbourg et de peinture à l’Académie des Beaux-arts de Cracovie. Czapski fut parmi les rares officiers de l’armée polonaise qui survécurent au massacre de Katyn en 1940. Son livre Souvenirs de Starobielsk retrace ses efforts pour faire connaître la vérité à propos de ce crime.
    Comme peintre, Czapski est connu notamment pour son appartenance au mouvement kapiste, qu'il contribua à fonder avec quelques amis, pendant son séjour à Paris (1924–1933). Après la Seconde Guerre mondiale, il vécut en exil en France, à Maisons-Laffitte, dans la banlieue de Paris. Il participa à la fondation du mensuel culturel polonais Kultura de Jerzy Giedroyc. Il y est mort en 1993.(source l’éditeur)