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  • Feuilles et brindilles américaines

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    Cet homme est né il y a juste 200 ans 

    «  La buée de mon propre souffle,
    Les échos, le clapotis de l’eau, les murmures chuchotés,
    La racine d’amour, le fil de soie 
    La fourche et la vigne » 

     

     

     

    « J’apprends avec les plus simples, je donne des leçons aux plus réfléchis,
    Je suis un novice qui débute et pourtant j’ai connu des myriades de saisons,
    Je suis de toutes les couleurs et de toutes les castes, de toutes les classes et de toutes les religions,
    Je suis fermier, ouvrier, artiste, rentier, marin, quaker
    Prisonnier, souteneur, voyou, homme de loi, médecin, prêtre. »

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    Le livre : Feuilles d’herbe - Walt Whitman - Traduit par Roger Asselineau - Editions Albin Michel 

  • Le Maitre de la Tour du Pin - Jan Laurens Siesling

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    Retable d'Anvers  nom du peintre ?

    J’ai toujours été intrigué dans les musées par ces peintres anonymes qu’on a affublé plus ou moins du nom d’un de leur tableau ou de la ville où ils peignaient. 
    Musées et églises sont riches de tableaux réalisés en des siècles où la propriété d’une oeuvre d’art n’avait rien à voir avec aujourd’hui.

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    Nom du peintre ?

    C’est un de ces peintres anonymes dont il est question dans ce roman. Mille cinq cent et quelque chose, un peintre est sur la route du retour, il revient d’Italie.
    Il est accompagné de Madeleine, sa bonne âme, son modèle.
    L’hiver est terrible et le peintre est stoppé net dans son voyage par la maladie, il est soigné à L’Hôtel-Dieu de La Tour du Pin. Les religieuses prennent soin de lui. Une fois guéri il est prêt à remercier.

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    « Le désir de peindre me démangeait. Les peintres d’Italie m’avaient fait brûler d’envie de me mesurer avec des dimensions importantes, grandeur nature, grandeur d’homme. »

    L’abbesse lui commande un triptyque pour la salle des malades, l’évêque donne son accord mais le prélat méfiant et morale chrétienne oblige, lui demande d’écrire ce que fut sa vie, son enfance, sa formation.

    Cette vie est le centre du livre et l’on suit le peintre du Brabant où il passe son enfance et entre en apprentissage puis c’est Bruges, Gand. Il apprend son métier, rencontre des peintres, découvre l'oeuvre de Van Eyck.

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    « De la beauté, assurément, il y en avait en abondance à Bruges.(…) J’ai grimpé les marches du Beffroi, j’ai baillé d’admiration devant les statues peintes par Jan Van Eyck sur la façade de l’Hôtel de ville »
    Ce n’est que tard qu’il trouve un mécène pour financer le voyage  d’Italie.

    Après sa guérison il se lance dans la réalisation du triptyque, heureux de retrouver ses pinceaux et de rendre les bienfaits qu’on lui a prodigués.
    « Un soir j’ai observé le retable et j’ai constaté qu’il y avait une manière propre. C’était ma manière, personne d’autre. C’était ma main. »
    Saura-t-on jamais pourquoi le peintre ne signa pas son oeuvre ?

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    Le Retable de la Tour du Pin

    « Un peintre du Nord, revenant sur la route des Alpes, ayant reçu des soins à l’hospice de la Tour-du-Pin il fit, reconnaissant, un retable avec le Christ mort »

    J’ai aimé le récit de cette vie simple, traversée de difficultés, de renoncements, de belles découvertes comme l’oeuvre de Van Eyck. 
    On entre dans l’atelier de l’artiste, on épouse ses craintes, ses rêves, ses joies ou sa peine lorsque sa compagne est malade à son tour. L’atmosphère est parfaitement rendue avec l’importance des guildes qui dictaient leur loi, l’église omniprésente, une période où art et religion étaient solidement imbriqués.

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    Les Guildes

    L’auteur est historien d’art ce qui rend le récit totalement crédible et parfaitement documenté.
    L’écriture est sobrement belle et donne un vrai plaisir de lecture. 

    Mes remerciements à Brigitte qui a su me donner envie d’en savoir plus et de lire ce livre.

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    Le livre : le Maître de la Tour du Pin - Jan Laurens Siesling - Editions Le Temps qu’il fait

     

  • Le Pinceau de Rembrandt

    « Orphelin de son fils, dévasté d’une aussi longue absence, il s’est épuisé à « tenir debout » …

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    Le retour du prodigue 

    Musée de l'Ermitage Saint Pétersbourg

    « Et le voici maintenant, décanté de toute pesanteur, presque immatériel , totalement étranger aux convulsions d’une étreinte crispée sur sa possession; en train de se recevoir de l’absent qui lui a tant manqué, dont l’attente lui a tant coûté

     

    Le livre : Rembrandt - Paul Baudiquey- editions Mame

  • Sans jamais atteindre le sommet - Paolo Cognetti

    Savez-vous que j’ai déjà énormément voyagé …..par les livres.
    Il y a environ 30 ans ( oui j'ai vérifié parce que ça m'a filé un coup) j’ai fait un voyage extraordinaire à la poursuite du Léopard des neiges avec Peter Matthiessen par les vallées et sommets du Dolpo. 

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    Aujourd’hui voilà qu’un écrivain me propose de faire un second voyage. Je n’ai pas pu refusé.L’Himalaya c’est tout à fait mythique et suivre Paolo Cognetti loin de ses Alpes de prédilection et qui veut marquer ainsi son quarantième anniversaire. C’est un bonheur pour tout aventurier en chambre.

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    D’abord présentons les protagonistes, Cognetti bien sûr et deux amis proches Nicola et Remigio parce que «  Je savais qu'en montagne on marche seul même quand on marche avec quelqu'un, mais j'étais heureux de partager ma solitude avec ces compagnons de route. »

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    Lac de Phoksumdo

    Maintenant le côté matériel du trek : 
    Une caravane composée d’hommes et de bêtes ( 25 mulets quand même) ce n’est pas rien de porter le matériel et la nourriture pour 20 personnes pendant un mois.
    Sete le chef d’expédition veille à tout, montage du camp, préparation du riz et des lentilles chaque soir, sans oublier la petite bière dans le café des villages traversés.

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    Les Hauts plateaux

    Ce trek c’est néanmoins un véritable challenge, car rappelez vous que son héros était atteint du mal des montagnes et se balader dans l’Himalaya avec ce démon à ses trousses ça tient ou de l’exploit ou du masochisme intégral.

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    Les montées sont rudes, martelées par les nausées et les vertiges. Huit cols à 5000 mètres, ce n’est pas rien, je me sens essoufflée rien que d’y penser. Et jamais on ne va au sommet ! Je vous laisse découvrir pourquoi.

    Dans son sac un carnet pour les croquis et l’écriture bien sûr, et un livre, un seul, celui qui a ouvert la piste : Le Léopard des neiges un livre important pour lui au point que parfois les mots de l’auteur se fondent avec ceux de son devancier.

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    « Marcher était notre mission quotidienne, notre mesure du temps et de l'espace. C'était notre façon de penser, d'être ensemble, de traverser le jour »

    Il retrouve un pays presque inchangé par rapport à l’américain, les campements ressemblent à ceux de Peter, il croise les mêmes personnages, les mêmes moines bienveillants et le bleu turquoise des lacs est bien là. 
    Pour un peu il pourrait lui emprunter ses cartes.

    J’ai aimé ce récit sobre, on n’y sent un homme qui laisse la nature le remplir, qui ne s’inquiète pas des frontières, ni du temps qui s’étire indéfiniment. 

    J’ai aimé les descriptions de paysage que j’avais déjà apprécié dans son roman, j’ai aimé cette recherche d’harmonie et d’équilibre entre le monde et soi.
    J’ai aimé l’écriture très simple, claire comme l’eau du torrent, j’ai aimé la présence constante de son ainé comme une protection et un modèle qui vient confirmer les sensations, les impressions, les peurs et l’émerveillement.

    Un petit défaut ? Je ne me suis pas sentie totalement rassasiée à la fin du périple, pas vraiment un défaut, juste une sensation de trop peu alors j'ai relu le Léopard des neiges pour poursuivre le voyage.

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    Le livre : Sans jamais atteindre le sommet - Paolo Cognetti - Traduit par Anita Rochedy - Editions Stock 

    A lire en complément : Le Léopard des neiges  Peter Matthieusen - Editions Gallimard l’imaginaire

     

     

  • Bribes d'Himalaya

    « La lumière des cimes descend lentement le long de la montagne, bien que les pentes que nous venons de gravir soient encore plongées dans les ombres de la nuit. Le soleil retrouvé, je me repose sur le lichen sec qui couronne un îlot de granit dans cette mer de blancheur.

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    Trois pigeons des neiges passent au dessus de ma tête, leurs ailes blanches claquent dans l’air glacé. Vers l’est un des pics du Dhaulagiri vibre dans une gloire de rayons »

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    « Le soleil est rond. Je résonne de vie, les montagnes résonnent, et quand je puis l’entendre, nous partageons cette résonance. Je comprends tout cela, non par le truchement de mon esprit , mais par celui de mon coeur. »

     

    Le livre : Le Léopard des neiges - Peter Matthiessen - Traduit par Suzanne Nétillard - Editions Gallimard L’imaginaire

  • Ecoutez Ovide et Lucrèce

    ovide,lucrèce

    La littérature antique n’attire pas les foules.
    Je sais qu’en matière de livre audio la majorité des adeptes va préférer un roman mais ……

    Tentez l’expérience et peut être l'écoute vous donnera envie de lire Les Métamorphoses ou De natura rerum. 

    ovide,lucrèce

    Mon chemin vers les livres

    Qu’est-ce qui m’a mené vers ces deux livres audio ? 

    Un intérêt toujours vif pour Ovide, j’ai suivi un cours d’histoire de l’art il y a quelques années et j’avais été stupéfaite du nombre d’oeuvres qui arrivent en droite ligne de chez Ovide. 
    Peintures et sculptures pleuvent pour illustrer les Métamorphoses et c’est sans rien dire des poètes qui les ont exploitées tant et plus.

    ovide,lucrèce

    C’est l’histoire du monde que vous allez écouter.
    Savez-vous qu’exilé au bord de la mer noire, Ovide brûla son livre de désespoir, heureusement des copies avaient été faites par ses amis ! 

    Pour lire une oeuvre comme celle-ci il fallait un grand lecteur, Michel Vuillermoz est parfait dans l’exercice, sa voix, sa diction, son rythme tout est réussi.
    C’est une jolie collaboration entre Frémeaux éditeur de livres audio et Les Belles Lettres éditeurs des grands classiques de l’antiquité.

    ovide,lucrèce

    Et bien sûr vous pouvez choisir de le lire 

    Le second livre est plus encore un bel exercice, car non content d'avoir la lecture audio de l’oeuvre de Lucrèce, on a en prime une traduction renouvelée et magnifique de Bernard Combeaud.

    Le titre d’ailleurs a changé, De natura rerum est devenu La naissance des choses, un beau titre.

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    La traduction papier de Bernard Combeaud peut encore se commander à la librairie Mollat mais je ne l’ai pas trouvé en vente ailleurs.

    Lucrèce c’est le mélange de la poésie et de la philosophie, magnifiquement retraduit et en vers ce qui touche à l’exploit, le livre est lu par Denis Podalydès, gage de lecture parfaite.

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    la naissance du monde vu par Dali

    J’ai découvert le livre de Lucrèce tardivement mais je suis immédiatement tombé sous sa coupe, le poète qui sait masquer le goût un rien amer de la philosophie sous un miel de poésie, ce n’est pas moi qui le dit, c’est lui.

    Pour en savoir plus je vous renvoie à ma chronique ici

    Parfois il faut saluer les éditeurs après qui je râle parfois, merci aux Editions Mollat et Frémeaux pour ces deux belles réussites

     

    Je vérifie encore une fois ici le plaisir qu’il y a à lire par ricochets 
    Bonne découverte et bonne écoute