Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : L AFFAIRE COLLINI

  • L'Archipel d'une autre vie - Andreï Makine

    Une traque

    armée.jpg

    En 1970 un jeune garçon effectue un stage et à cette occasion rencontre un homme étrange,  Pavel Gartzev, qui restera dans sa mémoire et je vous le prédis amis lecteurs, dans la notre aussi.

    Transportez vous sur ces terres oh combien inhospitalières, aux extrêmes confins du monde russe, la Sibérie, ce monde de splendeur et d’hostilité. Reculez un peu le calendrier, nous sommes maintenant dans les années 50 au plus fort du stalinisme et de la guerre froide. Pavel est réserviste est enrôler dans un bataillon spécial.

    mer.jpg

    le périple commence ici près de la mer d'Okhotsk © Samuel Blanc

    Les soldats doivent s’entrainer à résister à une guerre atomique, les exercices de survie sont poussés à l’extrême. Pavel est mal vu de ses chefs et donc désigné pour les pires corvées. Il est avec quatre autres soldats  envoyés à la poursuite d’un évadé du Goulag. Il y a Ratinsky le lèche bottes de service, Vassine, Louskass et Boutov et sans oublier un chien bien utile pour pister : Almaz.

    Très vite ils savent qu’ils ont affaire à forte partie. Le fugitif leur dame le pion en permanence ayant toujours un coup d’avance sur eux, il est capable de faire plusieurs feux pour les empêcher de lui mettre la main dessus, quand il arrive le fugitif est loin. Il leur vole même du matériel. Après trois semaines de traque les rangs se sont clairsemés, les chefs plus ou moins blessés ont abandonné la partie mais sont prêts à rendre responsables les malheureux soldats de l’échec de ce ratage.

    Tout y passe, la peur, les fanfaronnades, la bassesse, le mépris, tout se joue entre gradés et soldats, entre soldats. La survie de chacun est en jeu, la violence sourd par tous les pores. Et pourtant que la nature est belle, majestueuse, splendide, elle offre de quoi s’abriter, se nourrir, du moins quand on connait ses secrets et manifestement le fugitif est maitre dans cet art.

    chantar.jpg

    Et ce terminera ici aux îles Chantar

    J’ai aimé l’écriture d’Andreï Makine qui la met au service d’un beau conte philosophique animé d’un joli souffle romanesque. On suit avec passion cette chasse dans l’immense Taïga, on souhaite bien sûr la survie du fugitif, on compte sur l’épuisement de cette équipe de soldats qui s’effiloche aux fils des pièges tendus par le fugitif.
    Cette traque n’est pas sans rappeler les plus beaux textes sur le sujet comme « A marche forcée » de Slavomir Rawicz

    Andreï Makine nous dit qu’il y a peut être une possibilité de rédemption pour l’homme, un archipel où il ferait bon vivre autrement sans vainqueur ni vaincus.

    9782021329179FS.gif

    Le livre : L’archipel d’une autre vie - Andreï Makine - Editions du Seuil

  • La fin de l'homme rouge - Svetlana Alexievitch

    Quand vient le désenchantement

     

    moscou.jpg

     

    Lorsque les dictatures tombent dans les mois qui suivent se pose inévitablement le problème des responsabilités, parfois des poursuites judiciaires sont engagées, on recherche les bourreaux, on fait parler les victimes. Au Chili, en Argentine, en Afrique du Sud, le traitement de l’après fut différent mais partout il y eu une interrogation, une réflexion collective. 

    En Russie, après la chute du communisme et l’éclatement de l’URSS rien de tel. 

    Une journaliste Svetlana Alexievitch s’est penchée sur le ressenti des Russes (au sens large en incluant les pays de la CEI). Pour comprendre, pour en savoir plus elle a enquêté, elle a recueilli les mots, les témoignages, les questions de ses compatriotes. Elle a écouté leur colère, leurs regrets, leur honte, leur désarroi, leur angoisse. 

    Il a fallu les faire parler, les accoucher de leurs souvenirs. Ces récits  sont ahurissants, drôles, émouvants, incroyables, horribles et toujours d’une grande simplicité.

    Il lui a fallu faire le montage comme avec les séquences d’un film en cours de tournage, il a fallu choisir, mettre en perspective, balayer tous les genres, et surtout surtout ne pas trahir.

    Je me souviens de mon impression très forte à la lecture de deux livres, celui de Colin Thubron sur la Sibérie et celui de Terkel Studs  avec Hard Time extraordinaire livre sur la crise de 29. Dans les deux un travail d’interview et d’écoute avait eu lieu. 

    On est ici dans la même veine et c’est un livre passionnant et remarquable que signe Svetlana Alexeivitch. Elle devrait prochainement recevoir le Prix de la Paix des libraires allemands.

    alexievitch.jpg

    L'auteur

    Les récits balayent la période stalinienne, la guerre, l’après guerre, la Perestroïka et bien sûr aujourd’hui. Elle a interrogé des instituteurs, une musicienne, une architecte, un maréchal, un milicien, des hommes qui ont combattus en afghanistan.

     

    Le livre se compose de deux grandes séries de témoignages, chaque personne qui témoigne va au bout de sa pensée, l’auteur lui laisse le temps de trouver ses mots, de laisser remonter les souvenirs

    Ces gens lui ont accordé leur confiance, elle ne les a pas trahis, ils sont tous là : jeunes et vieux, bourreaux et victimes, Ukrainiens ou Russes, Tchétchènes ou Arméniens, pauvres ou nouveaux riches.

    L’auteur appelle cela un « romans de voix ». Romans oui car les événements de ces vies sont parfois difficiles à croire, on entend aussi bien des enfants de Koulaks, des enfants de déportés à la Kolyma, des communistes purs, durs et fiers de l’être, des hommes qui vivent encore les affres de la seconde guerre. Des victimes de Tchernobyl, des nouveaux riches ….

     

     

    Tchernobyl par Olivier Roberjot (2).jpg

                                 Tchernobyl

     

    Tout est passionnant mais il y a des moments très forts comme cette femme racontant comment son père revenu du Goulag garde toute sa foi dans le communisme, il était de ceux « qui avaient totalement adhéré à l’idéal, qui l’avaient si bien intégré qu’il était impossible de le leur arracher ».

    Ces femmes découvrant qui les a dénoncé, qui a envoyé leur père, leur mère, leur soeur au Goulag. Une femme se découvre dénoncée par celle à qui elle a confié sa fille pendant toutes ses années de camps, et cette femme fut une véritable mère pour l’enfant…..Comment sonder l’âme

    humaine ?

     

    russie-moscou-place-rouge.jpg

    un symbole

    L’angoisse touche ses hommes et ses femmes devant une liberté toute neuve dont ils ne savent pas vraiment quoi faire. Ils en arrivent à souhaiter un homme fort «  On ne peut pas bâtir une grande Russie sans un grand Staline ! » Des regrets pour ce temps où un chef était là pour dicter la voie à suivre.

     

    C’est la vie quotidienne du peuple russe qui se dessine à travers tous ces récits, les plus anciens qui ont adulé Staline et qui lui voue  « un culte de Staline dans  un pays où Staline a exterminé au moins autant de gens que Hitler !! »

    La guerre et les camps sont encore très présents :

    « Ma génération a grandi avec des pères qui revenaient soit des camps, soit de la guerre. La seule chose dont ils pouvaient nous parler, c’était de la violence. »

    Pourtant aucun appel à la vengeance car « Pour juger Staline, il faut juger les gens de sa propre famille, des gens que l’on connaît. Ceux qui nous sont les plus proches. »

     

    L’époque était effrayante 

    « Une époque féroce. On bâtissait un pays fort. Et on l’a bâti. Et on a vaincu Hitler ! C’est ce que disait papa… » 

     

    Bundesarchiv_Bild_183-E0406-0022-001,_Russland,_Kesselschlacht_Stalingrad.jpg

    On comprend mieux en lisant ces témoignages que ce peuple ai résisté au delà de l’humain à Stalingrad.

     

    Pour quelques uns seulement il s’agit d’ « aller jusqu’au bout, obtenir un procès de Nuremberg pour le Parti communiste. »

     

    Le mécontentement, le désarroi est prégnant dans les récits mais aussi l’amour inconditionnel pour la Russie malgré tout « Aujourd’hui encore, cela me fait plaisir d’écrire “URSS”. C’était mon pays. », il y a toujours eu de l’espoir « Toute notre vie, on a cru qu’un jour, ça allait s’arranger. »

     

    Les livres qui ont pendant des années représenté une certaine résistance, car il fut un temps où « Les livres remplaçaient la vie… », les livres n’ont plus le même parfum « Le pays s’est couvert de banques » mais par contre « Les bibliothèques et les théâtres se sont vidés… Ils étaient remplacés par des bazars et des magasins » 

     

    oligarques.jpg

    « L’iniquité de l’argent est inextirpable de l’âme russe”, a écrit Tsvétaïeva »

     

    La plus jeune génération regarde la course au profit et tente d’y prendre part sans illusions

    « Quand on allume la télé, tout le monde parle la langue des truands : les hommes politiques, les hommes d’affaires, et… le président. Graisser la patte, verser des pots-de-vin, des bakchichs… »

    Certes la vie a changé « Je vais à l’église maintenant, et je porte une petite croix » et on peut éprouver une certaine fierté « La peur du KGB avait disparu, et surtout, on avait mis un terme à la folie atomique… Et le monde nous en était reconnaissant. »

     

    Mais des voix discordantes se sont entendre « Je hais les Tchétchènes !» ou encore « La Russie aux Russes » et aussi « Moi, je leur casserais la gueule, à tous ces fumiers de démocrates ! On leur en a pas assez fait voir »

    La vie est plus libre mais aussi beaucoup plus précaire qu’autrefois.

    La vie est très difficile aujourd’hui, l’état n’est plus protecteur, les retraités ont des pensions de misère, les logements sont vétustes

     

    631647_le-prince-albert-ii-de-monaco-et-le-nouveau-president-de-l-as-monaco-le-russe-dmitriy-rybolovlev-annoncant-l-arrivee-au-club-de-l-attaquant-colombien-radamel-falcao-le-31-mai-2013.jpg

    Le Prince Albert II de Monaco et le nouveau président de l'AS Monaco, le Russe Dmitriy Rybolovlev,
    afp.com/Valéry Hache

    et la télévision montre les nouveaux riches qui se paient des clubs de football. 

     

    Ce livre pourrait être d’une tristesse effroyable

    « Nous avons connu les camps, nous avons couvert la terre de nos cadavres pendant la guerre, nous avons ramassé du combustible atomique à mains nues à Tchernobyl. Et maintenant nous nous ­retrouvons sur les décombres du socialisme. Comme après la guerre... »

    Et bien non, certes il surprend, parfois on a un mouvement de recul, mais ce qui domine c’est un courage rare, une envie de vivre énorme, on sent vraiment battre le coeur de la Russie, pulser la vie, sans doute « La mystérieuse âme russe... »

     

    Un très grand livre à mettre dans votre bibliothèque si vous êtes amoureux de la Russie.

     

    Anne Brunswic dont j’ai beaucoup aimé le livre

  • En trompe l'oeil

    Plein les yeux : les fresques

     

    9782841471669FS.gif

     

    Diversité, créativité, beauté, le monde du trompe l’oeil fait aujourd’hui partie des richesses touristiques de Lyon, de son patrimoine.

    On vient du monde entier pour s’en inspirer, pour faire la même chose ailleurs et la coopérative CitéCréation à l’origine du projet lyonnais a des réalisations dans le monde entier. 

     

    On les trouve aujourd’hui à Vevey

     

    196012_des-fresques-geantes-de-scenes-de-films-de-chaplin-ornent-deux-immeubles-a-vevey-en-suisse-le-6-octobre-2011.jpg

                                        Vevey qui honore Chaplin afp.com/Fabrice Coffrini

     

    à Mexico, Barcelone ou Berlin et ses cités végétales

     

    5-CitesVegetales.jpg

     

    Au Québec

     

    québec 2.jpg

                                   A Québec près de la place Royale

     

    CitéCréation crée en 1978 à aujourd’hui plus de 500 fresques à son actif. Ils vont jusqu’en Chine porter leur savoir faire et Shanghai est aujourd’hui dotée d’une fresque qui marque la coopération de la ville avec la région Rhône Alpes.

     

    c314ca30-438a-44ef-a01b-1a22d1a5e48d.jpg

                                       Des Lyonnais illustres 

     

    Récemment j’ai eu l’occasion de visionner un film montrant un projet en train de se réaliser, outre le travail énorme que cela représente, j’ai été frappé par le lien immédiat qui s’établit entre les peintres et la population du quartier qui peu à peu s’approprie la fresque, en parle, l’admire, suit son évolution …Les créateurs disent qu’une fresque renforce le sentiment d’appartenance.

    Elles font parfois revivre un temps passé créant un pont entre les générations.

     

    Les fresques lyonnaises honorent parfois des personnages illustres

     

    34_fresque_des_lyonnais_rez_de_chauss_e_bocuse.jpg

                 L'Abbé Pierre ou Paul Bocuse : charité et gastronomie

     

    33_fresque_des_lyonnais_rez_de_chauss_e_bernard_Pivot.jpg

                                    B Pivot qui a toute sa place ici

     

     

    parfois des moments de l'histoire de la ville

     

    Mur des canuts-entier-P1040836.jpg

                                      Le mur des canuts

     

    mais plus souvent des métiers, des lieux, des activités aujourd’hui disparues .

    Elles traduisent l’identité d’un quartier, elles donnent à voir des instants de vie.

     

    babel.jpg

                             Le mythe de la tour de Babel

     

    Vous l’avez compris si vous venez à Lyon les murs peints sont à ne pas rater 

     

    Le livre : Guide de Lyon et ses murs peints - bilingue anglais français - Editions Elah

     

    Le site de CitéCréation qui dit tout 

     

    Et pour ceux qui veulent faire la visite en autonomie vous pouvez même télécharger une app  sur votre iphone ou ipad

  • Et si vous lisiez l'Ethique ?

    Poursuivre avec Spinoza 

     

    3298490120149FS.gif

     

    Si vous êtes des auditeurs de France Culture et des Chemins de la Connaissance vous avez déjà écouté des émissions sur Spinoza, et peut-être avez-vous lu l’ Ethique. 

     

    Sinon c’est un beau programme pour un été qui approche, une lecture à petits pas, tranquille, pas forcément dans le bon ordre d’ailleurs, c’est un livre qui se dévoile mieux si l’on commence ....par la fin. 

    Je vous recommande un passeur attentif et patient qui vous introduise dans cette lecture, histoire que vous ne jetiez pas le livre aux orties après la lecture des 10 premières pages. Autrement vous ne lirez jamais les 5 parties, 75 définitions, 17 axiomes et ...259 propositions et autres scolies, appendices et préfaces !!! Robert Misrahi est cet homme là.

     

    robert-misrahi-1_fps.jpg

     

    Les trois CD ici sont parfaits pour entreprendre cette randonnée là. Ils vous garantiront contre le découragement, et vous introduiront en douceur dans une lecture qui « froisse le coeur » dit Raphaël Enthoven « fait vaciller les émotions ».

    Vous entrerez dans un monde où il n’y a ni bien ni mal, ou l’homme ne choisit rien, un livre qui prétend « nous rendre libres, vertueux, savants et joyeux. »

    Un livre qui remplace plus qu’avantageusement tous les traités de développement personnel à la noix, un livre qui « suscite la joie »

    et « dilate la sensibilité » et peut-être vous procurera-t-il la paix.

    Une fois lu c’est un livre auquel on revient inévitablement.

     

    Ecoutez ces entretiens et les nombreux extraits lus par Anne Brissier et  Georges Claisse avec à vos côtés le livre de Spinoza.

     

    Si vous voulez aller plus loin 4 vidéos de Robert Misrahi et un article de Roger-Pol Droit dans le Monde sur le philosophe

     

    Le livre : Ethique - Baruch Spinoza - Traduit par Robert Misrahi - Editions PUF

     

    Les CD audio et livret :  Raphaël Enthoven et Robert Misrahi - Editions Naïve 

     

    9782130456841FS.gif

     

     

    Le livre : Ethique - Baruch Spinoza - Traduction Robert Misrahi - Editions PUF

     

    Le Livre audio :  Spinoza selon le coeur : entretiens de Robert Misrahi avec Raphaël Enthoven - Editions Naïve 

  • L'agronome sifflotant

    L'agronome sifflotant

    J’ai rompu ma tiède coquille en pleine terre agricole : du soleil à travers les feuilles d’un tilleul, des graviers riches en mica,divers pétales dans la jardin, puis — autour — les champs cultivés. Planches et sentiers, semis et plantes du potager, champs distribués le long des chemins et séparés par des talus, à l’intérieur divisés selon les emblavures, elles-mêmes marquées du dessin de la herse ou des semailles qui lèvent.

    georgesouche.jpg

    Paysages de l'Hérault

    Nous avons vu, après les sabotiers et les cordonniers, disparaître encore d’autres artisanats : bourrelier, maréchal, charron, parce qu’ils dépendaient des chevaux.

    trait.jpg

    Chevaux en Lozère

    La trace des gestes agricoles sur le sol et dans la topographie du bocage, ou sur les objets marqués d’usure, m’est apparue — malgré le travail pénible des agriculteurs — comme l’empreinte d’une tendresse, la rude épreuve des soins donnés à la terre, dont l’homme, non sans inquiétude, attend croissance, issue, multiplication.

     

    Le livre : Traquet motteux - Jean-Loup Trassard - Editions le Temps qu'il fait
    Les photos de George Souche toutes plus magnifiques les unes que les autres sur son blog Terra de lutz

  • L'olivier

    Une brindille dédiée à Colo

     

    Cueilleurs d’olives

    Andalous de Jaén,
    Altiers ceuilleurs d’olives,
    Dites-moi du fond de l’âme
    Qui a fait naître l’olivier ?

    Ni le néant,
    Ni l’or, ni Dieu
    mais la terre silencieuse,
    le travail et la sueur.

    Unis à l’eau pure
    aux planètes unis,
    ils donnèrent
    la beauté des troncs tordus

     

    olivier.jpg


    Les oliviers

    Les oliviers tordus par les temps
    et par les vents d’orages, se sont levés
    sur le sourcil étroit de cette terre,
    comme s’ils enlaçaient le sol et la pierre
    de leurs branches qui ont tant souffert

     

     

    La photo chez Espaces, instants

    Les auteurs
    Cueilleurs d'olives - Miguel Hernandez Giner
    Les oliviers - Dimitris Gotsis

    Le livre
    Feuilles d'olivier anthologie poétique et littéraire - Jacques Bonnadier et Joseph Pacini - Editions A Barthélémy