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Rechercher : L AFFAIRE COLLINI

  • L'hiver en forêt

    L'hiver en forêt

     

    C’est le temps où le paysan se fait bûcheron. A peine entré dans la forêt figée par le gel, ployante sous son faix de neige, on ne voit personne encore que déjà vient à vous une odeur de fumée, puis un parfum délicieux de résine et d’écorce fraîche.
    Le bruit grandissant des haches vous guide vers la clairière où quatre, cinq, six garçons bleus dépècent un cadavre de sapin. Scie, haches, et ces couperets à long manche avec quoi l’on écorce les fûts interminables.

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    Qu’il faut peu de temps et d’outils pour faire de cette belle construction de vivantes ramures, dressées d’un jet vers le ciel peuplé d’oiseaux, un tas de branches et un tas de bois.
    Déjà le condamné suivant se prépare. Une entaille béante à sa base, scié, deux ou trois coins de fer fichés dans sa blessure, il frémit, penche, hésite et soudain s’abat dans un long sifflement d’air fouaillé. Un nuage de neige naît de son écrasement.


    Le livre : Halte en Juin - Gustave Roud - Editions Fata Morgana
    La photo : retrouvez là ici

     

  • L'oiseau moqueur

     

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    L’oiseau moqueur qui, chaque année niche dans le sapin de la cour de devant, a l’habitude de pousser sa chanson depuis les lieux les plus élevés, et parmi ces lieux-là, il y a ma cheminée. Quand il chante de là-haut, le conduit de la cheminée fait caisse de résonance, comme le vide soigneusement dosé à l’intérieur d’un violoncelle ou d’un violon, et les accents de la mélodie y gagnent une plénitude qui se réverbère dans toute la maison.
    Il chante d’abord une phrase, et la répète exactement ; puis, il en invente une autre, et la répète de la même façon, puis une troisième. L’inventivité du moqueur est sans limites ; il répand la nouveauté autour de lui, avec la désinvolture d’un dieu.

     

    Le livre
    Annie Dillard - Pélerinage à Tinker Creek - Editions Christian Bourgois

    La photo Viventura

  • Pline l'ancien

    A toutes autres espèces donna à se vestir
    Chacun en suffisance et selon son besoin
    Ainsi fournit coquille, et gousse et peau épaisse,
    Piquants, fourrure drue, soies, poils, duvet et plume,
    Longue penne, dure écaille, toison de molle laine
    Jusqu’aux troncs et aux tiges des arbres et des plantes,
    Qu’elle défendît d’écorce et de mince pelure,
    Et quelquefois redoublant l’effet,
    Contre les durs assauts et du chaud et du froid ;
    Et seul l’homme, pauvre hère, elle a laissé tout nu,
    Posé sur la terre vierge et depuis sa naissance,
    Gémissant et piaulant depuis le premier jour,
    Depuis la première heure de sa venue au monde.

     

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    Peintures rupestres - Jabbaren Libye

     

    Le livre : Histoires naturelles - Pline l'ancien

  • Pour débuter l'année

    J’avais déjà préparé pour vous deux chroniques de poésie pour débuter l’année, mais voilà j’ai ouvert un roman et la magie a opéré, je suis tombée dedans et pendant quelques heures j’ai vécu en pleine nature, j’ai ramassé mes légumes, touillé un ragoût et je me suis plongée dans une encyclopédie.... 

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    Le roman parfait pour démarrer l’année. Je vous en dis plus demain

  • Le paradis ou l'enfer

    De la Bible au Paradis ou à l'enfer il n'y a qu'un pas que je vais franchir avec allégresse

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    Vous me suivez ? c'est ici dès demain

  • L'Acropole

    L’impression que me fit Athènes est de beaucoup la plus forte que j’aie jamais ressentie. Il y a un lieu où la perfection existe (..)
    Je savais bien avant mon voyage que la Grèce avait créé la science, l’art, la philosophie, la civilisation ; mais l’échelle me manquait. Quand je vis l’Acropole, j’eus la révélation du divin. (Ernest Renan)

     

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    L'Acropole


    Elle était à ma droite, assise sur des collines légèrement élevées, et les ombres des montagnes, qui se prolongeaient jusqu’à elle, la détachaient vivement de tout le reste. C’était le Parthénon ; la ville entière restait cachée dans les replis du terrain et derrière les rochers de la citadelle. Il est difficile de peindre ce que je ressentais alors. Les regards attachés pendant de longues soirées sur ces pierres, dont je ne pouvais distinguer la forme, je ne sais quel charme prodigieux, et qui ne ressemblait à nul autre, m’attirait de ce côté. (Edgar Quinet)

     

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    Le Parthénon

    C’était donc à cette tribune que Périclès, Alcibiade et Démosthène firent entendre leur voix.

    J’ai vu du haut de l’Acropolis le soleil se lever entre les deux cimes du mont Hymette : les corneilles qui nichent autour de la citadelle, mais qui ne franchissent jamais son sommet, planaient au-dessus de nous : leurs ailes noires et lustrées étaient glacées de rose par les premiers reflets du jour; des colonnes de fumée bleue et légère montaient dans l’ombre, le long des flancs de l’Hymette.
    Athènes, l’Acropolis et les débris du Parthénon se coloraient des plus belles teintes de la fleur du pêcher (...) au loin, la mer et le Pirée étaient tout blancs de lumière ; et la citadelle de Corinthe, renvoyant l’éclat du jour nouveau, brillait sur l’horizon du couchant, comme un rocher de pourpre et de feu. (Chateaubriand)


    Le livre
    Vu sur l’Acropole - M Chateaubriand, Edgar Quinet, Ernest Renan - Editions La Bibliothèque