Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : L AFFAIRE COLLINI

  • L'ascension du Mont Blanc

    L'ascension du Mont Blanc

    D’abord, il faut marcher deux journées, toujours en montant, comme bien tu penses, et la marche n’est pas facile. Ces hautes montagnes ont sur leurs flancs de vastes champs de glace et de neige durcie qu’on appelle glaciers.

    lalil.jpg

    Aujourd'hui photographié par Denise

    L’un des glaciers qui sont au pied du Mont Blanc à huit kilomètres de large et vingt-quatre de long : c’est une vaste mer de glace, tantôt unie, tantôt bouleversée comme les flots de la mer dans la tempête.

    mer_de_glace_Jean_Gilleta.jpg

    La Mer de Glace en 1856

    Quand on marche sur ces glaciers aux pentes rapides, il faut des souliers ferrés exprès pour ne pas glisser, des bâtons ferrés pour se retenir. On arrive souvent devant des murs de glace qui barre le chemin, alors il faut creuser à coup de hache dans la glace une sorte d’escalier où l’on puisse poser le pied.

    Le livre Le Tour de France par deux enfants - G Bruno - Belin
     

  • L'île - Giani Stuparich

    lile.gifL’île - Giani Stuparich - traduit de l’italien par Gilbert Bosetti - Editions Verdier poche
    Ce roman de Stuparich m’a été soufflé par Claude et je lui dis un grand merci car j’ai pris un très grand plaisir à cette lecture.
    L'Ile est un court récit qui évoque la relation entre un père malade et son fils. Ils sont venus sur l'île de Lussinpiccolo, juste en face de Trieste, pour passer pour la dernière fois quelques jours ensemble.
    Ce voyage c’est le père qui le souhaite, il veut retourner sur son île natale « s’installer les jambes pendantes sur la jetée et oublier le monde » et surtout partager encore quelques moments avec son fils. Le fils a quitté la côte Triestine depuis longtemps, il préfère la montagne, il vit loin.
    Le fils a longtemps regardé son père comme un héros distant et intouchable « Le visage lumineux, la voix retentissante, avec des manières de conquérant. » Mais le père a vieilli, il est malade et maintenant « ses épaules semblaient veiller à maintenir son corps qui se serait affaissé sans la ferme volonté qui le dominait encore. »
    Le père lui regarde son fils avec affection « il le voyait suivre sa route d’un pas assuré, et il en était fier. »
    Chacun d’eux fait un voyage vers l’autre, les souvenirs partagés, les silences, les gestes simples, les objets, le père qui clot ainsi son existence et le fils qui lui ne fait qu’entamer le voyage.
    L’auteur écrit que l’homme né sur une île est fait pour « courir le monde et ne revenir qu’à la dernière extrémité. »

     

    lussinpiccolo-visto-dal-calvario540.jpg

    L'île de Lussinpiccolo en Istrie vers 1900

    Giani Stuparich sait à merveille évoqué cette inversion constante et parfois insupportable : enfant et parent échangeant leurs rôles, l’enfant devenant celui qui protège, le père celui qui a besoin d’aide.
    Il écrit un récit lent, poignant, épuré, limpide et sobre. Un chef d’oeuvre de la littérature italienne à découvrir.
    Il y a beaucoup de similitudes entre ce roman et celui d’Arzo  Maison des autres que j’ai lu très récemment mais aussi avec le beau roman de Anna Luisa Pignatelli  Noir toscan qui a concouru pour le Fémina étranger.

    Faites une place à ce livre dans votre bibliothèque

    L’auteur
    stuparich.jpgGiani Stuparich est né à Trieste en 1891 et mort à Rome en 1961. Sa mère était juive et son père Istrien d’origine slave et autrichienne.
    À la naissance de Stuparich, Trieste est une ville de l’Empire austro-hongrois : il fera ses études ausi bien à Florence qu’à Prague, où il devient l’ami de Masaryk, futur président de la République tchécoslovaque.
    Lors de la Seconde Guerre mondiale, marié à Elody Oblath, qui appartient à la communauté juive de Trieste, et lui-même identifié comme résistant, il sera interné par les SS, en compagnie de sa mère et de sa femme, dans le camp de San Sabba en 1944. (source l’éditeur)

  • L'automne à Concord

    L'automne de Nathaniel Hawthorne

    48-Nathaniel-Hawthorne's-House-Leamington-q75-337x500.jpg

     

    9 Octobre 1841
    Je suis rentré à la maison par la grand-route.(..) Il y avait une série de jeune bois revêtus de leurs parures de gloire automnale. Le soleil les frappait de ses rayons : sa lumière est comme un souffle de vie sur la pompe automnale.

     

    Walden.jpg

                                               Walden Pond - Concord - Massachusetts


    12 Octobre 1841
    Il n’y a guère de trait plus surprenant dans le paysage, ces jours-ci, que les taches rouges des buissons d’airelle que l’on aperçoit sur les longues pentes au flanc des collines comme des îlots au milieu de l’herbe, avec des arbres qui poussent au-dessus ; ou bien elles viennent couronner de leur teinte vive, presque rousse, le sommet brun et dénudé d’une colline, ou bien encore elles entourent la base d’un rocher inscrusté dans la terre.
    De loin cette teinte qui habille des taches et des parcelles de terre ressemble davantage au tableau d’un peintre.



    Le livre : Carnets Américains - Nathaniel Hawthorne - José Corti

     

  • Convictions de l'intellectuel

    La réputation n’est qu’un songe

    le-philosophe-by-andre-marin-de-barros.jpg


    "Je suis comme un enfant qui va montrer à tout le monde les hochets qu’on lui a donnés. Heureux qui ne vit que pour ses amis : malheureux qui ne vit que pour le public ! "

    spectacle-politique.jpg

     

    " Je mène une vie philosophique troublée par des coliques, et par la sainte inquisition qui est à présent sur la littérature. Il est triste de souffrir, mais il est plus dur encore de ne pouvoir penser avec une honnête liberté, et que le plus beau privilège de l’humanité nous soit ravi : la vie d’un homme de lettres est la liberté.


    Je finirai par renoncer ou à mon pays, ou à la passion de penser tout haut. C’est le parti le plus sage. Il ne faut songer qu’à vivre avec soi-même et avec ses amis, et non à s’établir une seconde existence chimérique dans l’esprit des autres hommes.
    La réputation n’est qu’un songe."

    Le livre : Voltaire en sa correspondance - Edtions l’Escampette



  • La souffrance de l'écrivain

    Les affres de la création littéraire


    ecriture-de-biographies-memoires-1116.jpg

    Les romanciers scribes incontinents, décochent inlassablement des mots contre la mort, comme des archers postés sur les créneaux d’un château fort en ruine.

    Aussi longtemps qu’ils restent dans les limbes rutilantes de l’imaginaire, dans le domaine des projets et des idées, nos livres sont absolument merveilleux, les meilleurs qu’on ait jamais écrit. C’est plus tard que les choses se gâtent, au moment où on se met à les fixer mot après mot dans la réalité, comme Nabokov épinglait ses malheureux papillons sur du liège, quand on les transforme inexorablement en choses mortes, en insectes crucifiés, même si alors on les recouvre de poudre d’or.

    nabokov_papillons_double.jpg

    comme Nabokov épinglait ses malheureux papillons

    Dans ces périodes amères, vous devez vous traîner jour après jour jusqu’à l’ordinateur, vous vous prenez par la peau du cou comme on transporte un chaton hors de la maison et, dans ces moments-là, vous sentez que vous êtes en train de gagner votre paradis car, de toute évidence, vous traversez le purgatoire.


    Elles se sont mises à deux pour me tenter, vous pouvez retrouver Rosa Montero chez Tania ou chez Colo

    Le livre :  La folle du logis - Rosa Montero - Traduit de l’espagnol par - Editions Métailié



  • L'Eglantine aux poings

    102797138.jpg

     

    pour répondre à l'invitation de Claudialucia et Aifelle je vous propose Anna Akhmatova qui pratiqua l'insurrection poétique et un brin de Luc Bérimont puisque c'est son anniversaire

     

    A présent j'ai compris. Inutiles, les mots,

    Les branches sous la neige, si légères...

    L'oiseleur à déployé ses filets
    Sur les rives du fleuves

     

     

                        &&&&&&&&&&&&

     

     

        Tessons

     

    Comme une bête morte;

    Vous me hisserez sur un crochet sanglant,

    Pour que riant, incrédules,

    Les étrangers fassent cercle

    Puis écrivent dans leurs dignes gazettes

    Que s’est éteint mon grand talent, 

    Que d’un poète entre tous les poètes

     

    La treizième heure vient de sonner.

                         Anna Akhmatova

     

     

     

     

    La nuit d’aube

    Une rose a percé la pierre de la neige

    Une rose a percé la pierre de l’hiver

    Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges

    Une rose a percé la pierre de la neige

    Une rose a tremblé sur la paille, à l’auberge

    L’ange au gantelet noir roule sous les sapins

    Une rose a tremblé, plus frileuse qu’un cierge

    La neige lacérait le ciel ultramontain.

    Édifice du temps un enfant vous renverse

    Une rose, une lampe une larme au matin.

    Il suffit d’un baiser qui réchauffe la neige

    Et notre rose à nous brûle déjà ta main.

                    Luc Bérimont

     
     

     

    Les livres :

    D'autres astres, plus loin, épars - Poètes européens choisis par Philippe Jaccottet - Editions La Dogana

    C'était hier et c'est demain - Luc Bérimont - Editions Seghers