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L'hiver en forêt

L'hiver en forêt

 

C’est le temps où le paysan se fait bûcheron. A peine entré dans la forêt figée par le gel, ployante sous son faix de neige, on ne voit personne encore que déjà vient à vous une odeur de fumée, puis un parfum délicieux de résine et d’écorce fraîche.
Le bruit grandissant des haches vous guide vers la clairière où quatre, cinq, six garçons bleus dépècent un cadavre de sapin. Scie, haches, et ces couperets à long manche avec quoi l’on écorce les fûts interminables.

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Qu’il faut peu de temps et d’outils pour faire de cette belle construction de vivantes ramures, dressées d’un jet vers le ciel peuplé d’oiseaux, un tas de branches et un tas de bois.
Déjà le condamné suivant se prépare. Une entaille béante à sa base, scié, deux ou trois coins de fer fichés dans sa blessure, il frémit, penche, hésite et soudain s’abat dans un long sifflement d’air fouaillé. Un nuage de neige naît de son écrasement.


Le livre : Halte en Juin - Gustave Roud - Editions Fata Morgana
La photo : retrouvez là ici

 

Commentaires

  • Exécution: on tranche comme dans de la chair vive! Belle photo et texte très sensible!

  • @ Mango : merci de ton commentaire

  • On souffre avec l'arbre qui attend son tour...c'est si bien dit qu'on s'y croirait, que je me souviens de l'odeur de coupes de bois de ma jeunesse.
    Superbe photo!

  • @ Colo : comme moi tu es sensible aux odeurs, celle du bois fraîchement coupé, de la terre fraichement mouillée

  • Bonsoir Dominique,
    Tu sais que tu as fait une heureuse aujourd'hui? Ma fille a qui je viens d'offrir le "Dictionnaire des sentences latines et grecques" est ravie... elle pense que ce dico lui sera utile en latin bien sûr, et en philo cette année pour le bac, mais aussi pour sa culture personnelle... Merci encore.
    Bisous et très belle soirée

  • @ Kenza : ravie si le livre lui plait, de plus ce n'est pas le livre d'un instant c'est le genre de bouquin qu'on conserve toute une vie

  • Quand le paysan coupe un arbre cela reste beau! Mais dans la forêt lozérienne quand c'est l'exploitant qui le fait,après le passage de l'entreprise, c'est l'apocalypse! Tout ce qui n'est pas utilisable et rentable est laissé sur place encombrant le sous-bois, le rendant plus vulnérable à l'incendie. Et on replante avec des pins parce que ceux-ci poussent plus vite et sont plus vite exploitables. Peu à peu les feuillus se font moins nombreux, bouleaux, hêtres, frênes, sorbiers, trembles etc.. . Il faudra combien d'années pour que toutes les variétés qui faisaient la beauté de cette forêt disparaissent?

  • @ Claudialucia : j'ai des souvenirs de balades en fôrêts où on a l'impression d'un champ de guerre, le sol raviné par les engins, les coupes mal finies, du bois qui pourrit sur place ...

  • Qu'il faut peu de temps pour défaire... Description vivante - bien que ce ne soit pas le mot ad hoc !

  • Comme une bouche ouverte ! Impressionnante et belle image ! Les yeux vont de l'image au texte et du texte à l'image ! Une belle page !!!

  • "Coeur brisé"...
    - comme le disait quelqu'un en commentaire...
    La photo est si bien assortie au texte....

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