Une traque
En 1970 un jeune garçon effectue un stage et à cette occasion rencontre un homme étrange, Pavel Gartzev, qui restera dans sa mémoire et je vous le prédis amis lecteurs, dans la notre aussi.
Transportez vous sur ces terres oh combien inhospitalières, aux extrêmes confins du monde russe, la Sibérie, ce monde de splendeur et d’hostilité. Reculez un peu le calendrier, nous sommes maintenant dans les années 50 au plus fort du stalinisme et de la guerre froide. Pavel est réserviste est enrôler dans un bataillon spécial.
le périple commence ici près de la mer d'Okhotsk © Samuel Blanc
Les soldats doivent s’entrainer à résister à une guerre atomique, les exercices de survie sont poussés à l’extrême. Pavel est mal vu de ses chefs et donc désigné pour les pires corvées. Il est avec quatre autres soldats envoyés à la poursuite d’un évadé du Goulag. Il y a Ratinsky le lèche bottes de service, Vassine, Louskass et Boutov et sans oublier un chien bien utile pour pister : Almaz.
Très vite ils savent qu’ils ont affaire à forte partie. Le fugitif leur dame le pion en permanence ayant toujours un coup d’avance sur eux, il est capable de faire plusieurs feux pour les empêcher de lui mettre la main dessus, quand il arrive le fugitif est loin. Il leur vole même du matériel. Après trois semaines de traque les rangs se sont clairsemés, les chefs plus ou moins blessés ont abandonné la partie mais sont prêts à rendre responsables les malheureux soldats de l’échec de ce ratage.
Tout y passe, la peur, les fanfaronnades, la bassesse, le mépris, tout se joue entre gradés et soldats, entre soldats. La survie de chacun est en jeu, la violence sourd par tous les pores. Et pourtant que la nature est belle, majestueuse, splendide, elle offre de quoi s’abriter, se nourrir, du moins quand on connait ses secrets et manifestement le fugitif est maitre dans cet art.
Et ce terminera ici aux îles Chantar
J’ai aimé l’écriture d’Andreï Makine qui la met au service d’un beau conte philosophique animé d’un joli souffle romanesque. On suit avec passion cette chasse dans l’immense Taïga, on souhaite bien sûr la survie du fugitif, on compte sur l’épuisement de cette équipe de soldats qui s’effiloche aux fils des pièges tendus par le fugitif.
Cette traque n’est pas sans rappeler les plus beaux textes sur le sujet comme « A marche forcée » de Slavomir Rawicz
Andreï Makine nous dit qu’il y a peut être une possibilité de rédemption pour l’homme, un archipel où il ferait bon vivre autrement sans vainqueur ni vaincus.
Le livre : L’archipel d’une autre vie - Andreï Makine - Editions du Seuil
Commentaires
Haha la sibérie... Cette nouveauté parviendra peut être dans une de mes biblis...
Marine est acheté par les bibli non ?
Merci pour ce retour...
un roman assez prenant
Magnifique conclusion dans les mots prêtés à Andreï Makine, "sans vainqueurs ni vaincus", j'ose croire en un tel archipel. Merci Dominique et beau week end. brigitte
un roman qui recèle un rien d'optimisme après un récit âpre
il m'attend, youpee!
j'espère que tu y prendras le même plaisir que moi
Très tentée je vais le chercher à la médiathèque
bonne lecture
Tentée aussi ; je vais voir si ma bibliothèque compte le commander.
un bon récit et des personnages attachants
J'ai lu deux livre de Makine, qui m'ont bouleversée chacun. Je lirai celui-ci.
Avez vous repéré le nouveau livre de Claudie Huizinger ?
Bon week end.
merci je n'avais pas vu le dernier Huizinger
je n'ai pas aimé tous ses livres mais ceux qui m'ont plu m'ont vraiment plu !! et celui là en fait partie
Je me rends compte que je n'ai pas mis de s à livre..... Désolée.
Je l'avais remarqué et j'ai hésité à l'acheter mais comme il faut parfois être "raisonnable", je l'ai reposé ! Je vois que j'ai eu tort.
un livre qui peu attendre, c'est le sujet qui m'a fait le choisir car j'aime la russie, la sibérie et ce qui tourne autour du goulag, mais c'est en fait une fable philosophique plus large
Je le note immédiatement. Je n'ai rien lu de cet auteur et tu me donnes envie de commencer avec cet archipel....
mes deux préférés : celui là et le testament français
Je m'étais ennuyé dans un de ses derniers romans dont j'ai oublié le titre, mais j'avais beaucoup apprécié "Le testament français" et un peu moins "La musique d'une vie",
je ne suis pas inconditionnelle de Makine, je n'ai pas accroché à tous ses romans mais pour moi celui là est le meilleur depuis le testament français
Tout ce qui contribue à la "rédemption" de l’homme est à prendre, et si la belle dame Nature s'y mêle...t'as pas eu froid j'espère!
non non j'avais sorti ma polaire :-)
Voilà qui donne vraiment envie ! Merci et bonne soirée ☆
bonne soirée à toi
Je n'ai pas encore tout lu de ce grand écrivain, mais je note déjà ce bon titre.