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A sauts et à gambades - Page 263

  • Fou de désert - Edward Abbey

    un fou ordinaire.jpgUn fou ordinaire - Edward Abbey - Editions Gallmeister

    Je suis une fana des récits de voyages et de ce que les américains appellent « Nature writing » dans les dix meilleurs livres lus ces dix dernières années il y a deux récits de voyages c’est dire que j’aime ça. J’ai fait la connaissance d’Edward Abbey avec Désert solitaire, j’avais découvert avec lui le désert Américain, sa faune, sa flore, ses couleurs et les dangers qui le menaçait.

    Un fou ordinaire est composé de dix récits déjà publiés dans diverses revues et rassemblés ici, dix ballades pour célébrer le grand Ouest de l’Utah à l’Alaska.

     

    Tucson Saguaro.jpgAlors pas d’hésitation, faite le plein de votre gourde, emportez trois rondelles de banane séchée, chaussez vous bien car le cactus cholla ne pardonne pas, bouclez votre sac et en avant. Attendez vous à suer, mourir de soif, à croiser des lapins antilopes, des coyotes, je ne parle pas ici serpent à sonnette et autres futilités, car pour suivre le précepte de ce fou ordinaire « ceux qui visitent le monde sauvage doivent le mériter »
    Rien à craindre nous avons un bon guide capable de repérer les points d’eau, de lire le paysage, de faire du feu n’importe, un fou des grands espaces et la ballade est magique.

    Il nous emmène au pays des canyons, à Monument Valley, dans les Navajo Mountains, vous descendrez avec lui le Grand Canyon du Colorado. Abbey sait aussi bien donner une leçon de botanique sur les saguaros et les cactus cholla nounours, que vous parler du moment merveilleux où le désert se couvre de fleur, qu’en bon géologue décrire la formation des dunes. Son style poétique et lyrique en fait un chantre superbe de l’Ouest mythique, un Ouest de liberté et de beauté.

    Vous entendrez sa colère devant les grands barrages contre lesquels il s’est battu et ce lac Powell superbe sur les photos mais sur les berges duquel faune et flore ne peuvent se développer normalement en raison de la grande variation du niveau de l’eau.

    Un détour par le Mexique et le désert de Sonora en compagnie d’un ami biologiste, et vous finirez à la recherche du grizzly en Alaska mangé par les moustiques mais buvant l’eau limpide des rivières et vous suivrez les troupeaux de caribous.

    J’aime les livres d’Edward Abbey et j’éprouve de la sympathie pour cet éternel contestataire, ses colères, ses frasques et ses provocations.
    Abbey est mort en 1989 et conformément à son souhait il est enterré quelque part dans le désert visité seulement par les coyotes et sans doute un cactus pousse t-il sur sa tombe.

    Extraits
    « Au-delà du mur de la ville irréelle, au-delà des enceintes de sécurité coiffées de fil de fer barbelé et de tessons de bouteille, au-delà des périphériques d’asphalte à huit voies, au-delà des berges bétonnées de nos rivières temporairement barrées et mutilées, au-delà de la peste des mensonges qui empoisonnent l’atmosphère, il est un autre monde qui vous attend. C’est l’antique et authentique monde des déserts, des montagnes, des forêts, des îles, des rivages et des plaines. Allez-y. Vivez-y. Marchez doucement et sans bruit jusqu’en son cœur. Alors… Puissent vos sentes être légères, solitaires, minérales, étroites, sinueuses et seulement un peu en pente contraire. Puisse le vent apporter de la pluie pour remplir les marmites de grès lisse qui se trouvent à quatorze miles derrière la crête bleue que vous apercevez au loin. Puisse le chien de Dieu chanter sa sérénade à votre feu de camp, puisse le serpent à sonnette et la chouette effraie vous distraire dans votre rêverie, puis le Grand Soleil éblouir vos yeux le jour et la Grande Ourse vous bercer la nuit. » « Je me souviens du vent sec et brûlant. De l’odeur de la sauge et du genévrier, du sable et de la lave noire et dure cuisant sous le soleil. Je me souviens de la vue d’un hogan navajo au pied d’un à-pic, de la poussière rouge, d’un cheval solitaire broutant dans le lointain au creux d’un lit à sec, d’une éolienne et d’un réservoir d’eau au croisement de pistes de bétail irradiant vers l’horizon dans une douzaine de directions différentes, et du vert suave des saule, des tamaris et des peupliers de Virginie au fond d’un canyon minéral. »

    L’auteur

    Edward Abbey est né en 1927 à Indianan Pennsylvanie. Après son service militaire à Naples, de 1945 à 1947, il fréquente l'université A 21 ans, il traverse les Etats-Unis d'est en ouest en auto-stop et découvre l'Ouest. Il tombe définitivement amoureux du désert et le restera pendant 40 ans. Il a travaillé comme guetteur d'incendie ou ranger dans les parcs nationaux, en particulier au Arches National Monument dans l'Utah qui lui servira d'inspiration pour Desert solitaire.

     


    Fondateur du mouvement Earth First Personnage emblématique et contestataire, est le plus célèbre des écrivains de l'Ouest américain. Il a été un éternel contestataire, ses colères,t ses frasques et ses provocations il les a raconté dans les deux récits du Gang de la clé à molette le succès du livre, paru en 1975, a fait de lui une icône de la contre-culture et le pionnier d'une prise de conscience écologique aux États-Unis. ( Source l’éditeur)

  • Promenades sous la lune

    promenades-sous-la-lune,M14817.jpgPromenades sous la lune - Maxime Cohen - Editions Grasset

    C’est à une conversation de bon ton que nous convie Maxime Cohen, mais attention une conversation de haute tenue, rien de vulgaire, rien de plat non.
    D’ailleurs il n’évite pas les sujets qui fâchent, il a parfois la dent dure et les jugements définitifs mais en ami patient et talentueux il sait vous prendre par la main et vous balader de chapitre en chapitre.

    Question chapitres il y a le choix, ils sont courts mais variés : de Cicéron à Stendhal, d’Aristote à la bibliothèque de Leibnitz, de l’imparfait du subjonctif à Machiavel, des potages aux pipes à tabac.
    Un chapitre nous propose d’ailleurs une méthode de lecture de ce livre, soit la façon sage et appliquée d’une lecture suivie, soit l’allure plus libre d’un lecteur qui grapille, qui pillote dirait Montaigne, selon ses désirs.

    Rassurerez vous rien de pédant là dedans car l’érudition de Maxime Cohen est mâtinée de volupté aussi les pages consacrées au vin, à la cuisine sont nombreuses l’auteur goûtant fort les métaphores culinaires.

    Le style est celui de l’érudit mais un érudit qui manie l’ironie avec talent et légèreté suffisamment pour que sa formidable culture ne pèse pas sur le lecteur, une grande élégance d’écriture, un ton très libre et parfois un brin d’irrévérence mais cette irrévérence est là pour nous dire toute son admiration mais il admire et ne révère pas, ses éloges sont d’autant plus précieuses.

    Un bémol pourtant pourquoi mettre autant de notes de bas de pages, les faire aussi longues ? Dans un des chapitres la longueur des notes dépassent celle du texte !!! En la matière l’abondance nuit.

    J’ai eu l’impression d’être l’invitée de Maxime Cohen et sans quitter mon fauteuil j’ai fait une longue promenade de siècle en siècle, j’ai été invitée dans sa bibliothèque à rencontrer ses amis.

    Maxime Cohen pratique l’écriture « à sauts et à gambades » à la manière de Montaigne auquel il ne détesterait pas être comparé.
    J’affectionne ce genre de livre, ceux où les chapitres sont courts, les avis tranchés, livres au désordre apparent mais dans lesquels on vient longtemps butiner, retrouver un jugement péremptoire ou une anecdote.

    J’avais aimé Les enfants de Saturne de Jean Paul Enthoven, Lire comme on se souvient de Jean Mambrino, Charles Dantzig et son Dictionnaire égoïste de la littérature le livre de Maxime Cohen va trouver place à côté d’eux dans ma bibliothèque.


  • Un juif pour l'exemple - Jacques Chessex

    un juif pour l'exemple.gifUn Juif pour l’exemple - Jacques Chessex - Editions Grasset

    1942 à Payern une petite ville suisse riche et cossue mais qui souffre de la guerre proche, le chômage et la pauvreté touchent une partie de la population. La ville est atteinte par l'épidémie de haine et de bêtise venue d'Allemagne.
    Oubliée la carte postale de la suisse verte et riante, fleurie, propre, tout cela est envolé, dénaturé par l’apparition des croix gammées, de l’antisémitisme ordinaire.

    Un petit groupe d'hommes, les plus médiocres de la petite communauté, brutes pleines d’envie, fanatiques excités par un pasteur fou, vont s'en prendre à un juif non pas pour le voler, par vengeance, non seulement " pour l'exemple".
    Le récit de ce crime est très court mais d'une telle force, un telle férocité, on ressent à ce point la fureur des criminels que l’on se sent soi même agressé. Cette violence dépasse la compréhension.
    Les criminels seront arrêtés mais nulle compassion pour la victime dans la ville, nul soutien à sa famille, seulement l’indifférence et parfois un ricanement complice.

    Ecrit à la manière d’un compte rendu froid et lapidaire car c’est peut être la seule façon de rapporter des faits aussi monstrueux. Jacques Chessex sait dire avec une grande sobriété dont on lui sait gré, cet acte impensable, inimaginable.

    Le récit est très court, très dense, très ramassé, puissant, d'une violence inouïe que l'on reprocherait à l'auteur si cette histoire n'était pas une histoire vraie.
    Il avait 8 ans au moment des faits, on sent encore dans son récit la stupeur devant ce geste inouï , la honte et l’incompréhension qui l’habitent encore.
    Il lui a fallu une vie pour témoigner et nous confier cette histoire : sa rencontre avec le mal absolu.

    Le livre de Jacques Chessex m’a laissé tétanisée. Il y a un double coup de hache , le premier c'est celui qui atteint Arthur Bloch le personnage du livre de Jacques Chessex, le second coup c'est celui reçu par le lecteur de ce livre, j'ai vraiment pensé en le lisant à la citation de Kafka qui dit « Un livre doit être la hache qui fend la mer gelée en nous »

    Un livre à lire et à faire lire. Faites lui une place dans votre bibliothèque



  • le vent de la lune

    le vent delalune.gif

    Nous sommes en juillet 1969 à Magina, petite cité andalouse où le progrès peine à faire son apparition. Dans une famille de maraîchers un jeune adolescent se passionne pour l’aventure spatiale.
    Il collectionne tout ce qui a trait aux fusées, aux cosmonautes, il sait tout sur chacun des membre de l’équipe d’Apollo XI, Armstrong et Aldrich sont ses héros, il suit leur voyage dans l’espace de jour en jour.

    Le narrateur est en pleine transformation physique, taraudé par les premiers émois sexuels, il est mal dans sa peau et trouve refuge dans le monde chimérique des livres, Il ne se sent pas à sa place dans sa famille où l’on met depuis peu des couverts individuels pour remplacer le plat collectif, contraint de participer aux travaux des champs qui le rebutent.

    Avec le héros nous parcourons les rues de Magina, nous l’accompagnons à la bibliothèque, nous assistons aux séances de cinéma en plein air qui ne sont pas sans rappeler Cinéma Paradiso
    Il peut enfin regardé la télévision car poussée par la tante Lola qui symbolise la richesse et la modernité, la famille a fait l’acquisition d’un poste qui trône dans une maison sans eau courante.

    Le héros, lecteur de Jules Verne et de Wells,un soir, à l’aide d’une pastèque, d’une pêche et d’une salière, il s’efforce de faire comprendre à sa famille incrédule ou, ce qui est pire, indifférente, la course des planètes et les enjeux de la mission spatiale
    Le travail de la terre le rebute mais les pages consacrées au labeur des maraîchers sont d’une sauvage poésie qui n’occulte pas la dureté du travail  hymne chaleureux aux gens de la terre.

    Le voyage d’Apollo est une brillante métaphore d’un avenir possible pour l’Espagne, Muñoz Molina nous invite à suivre l’évolution d’un pays gangrené par le franquisme à travers l’agonie d’un vieillard qui a spolié la famille du héros au moment de la guerre civile.
    L’adolescent en même temps que l’homme prend pieds sur la lune,  prend lui pieds dans le monde des adultes.

    Le vent de la lune est un roman de formation, roman de la mémoire, on pense inévitablement à Proust en particulier dans les dernières pages du roman, le Combray de Muñoz Molina se nomme Magina et l’auteur à travers ce roman rend un hommage vibrant à sa famille et surtout à son père. Le style est sobre et très beau.

    Faites une place à ce livre dans votre bibliothèque


    Extrait
    Dans la première lumière, dans l’air frais et parfumé du matin de juillet, mon père déjeune debout de lard et de pain, et regarde autour de lui la terre qui lui appartient, celle qu’il a soignée, labourée, débarrassée de la mauvaise herbe, ensemencée chaque fois au juste moment, amendée avec le meilleur fumier et bêchée en suivant une géométrie immémoriale de canaux, de levées, de sillons, la nivelant pour que l’eau de l’irrigation y progresse à la bonne vitesse, de manière qu’elle ne déborde pas, mais qu’elle ne s’immobilise pas non plus en stagnant. (...)
    A l’aide d’un roseau et de la pelote de ficelle d’un cordeau, dès qu’il l’a bêchée, mon père sait tracer sur cette terre si légère que le pied s’y enfonce, les lignes droites, les angles, les parallèles des sillons, comme l’aurait fait il y a cinq cents ans un paysan morisque, ou il y a quatre mille ans un arpenteur égyptien.


    L’auteur

    Munoz-Molina.jpgAprès des études d'histoire de l'art à l'université de Grenade et de journalisme à l'université de Madrid, Antonio Muñoz Molina travaille comme fonctionnaire à Grenade et écrit des articles qui seront réunis et publiés en 1984. Il publie en 1986 son premier récit, Beatus Ille, entamant une carrière brillante d'écrivain couronné par de nombreuses récompenses littéraires.

    Son deuxième roman, Un hiver à Lisbonne, reçoit le Prix de la Critique et le Prix national du roman, et est un hommage aux romans noirs américains, à ses héros et au jazz. Le Royaume des voix reçoit le Prix Planeta et Pleine Lune le Prix Fémina étranger en 1998.

    Le livre : Le vent de la lune - Antonio Muñoz Molina – Traduit par Philippe Bataillon -Editions du Seuil

     

  • Le voyage dans le passé

    voyage dans le passé.gif

    Toujours un peu méfiante devant ces miraculeuses découvertes de textes jamais traduits, je me suis laissée attendrir parce que les mémoires de Stefan Zweig font partie de mes meilleures lectures de ces dernières années, je me suis laissée attendrir parce que la version allemande fait suite au texte français et que je savais du coup à qui l’offrir, j’ai placé ce livre sur une étagère et sa taille l’a fait disparaître temporairement au milieu d’autres volumes.

    Un thème archi rebattu, lui est pauvre et trouve à s’employer chez son mari à elle, un amour naît entre eux mais c’est un amour impossible, malgré les sentiments réciproques le respect des convention est le plus fort.
    Lui accepte un poste à l’étranger qui doit lui apporter réussite et fortune, les amants platoniques sont séparés par un océan puis par une guerre. Ils se retrouvent 9 ans après. Elle est veuve, lui est riche, marié.

    Avouez que la trame du récit est très ténue....et pourtant le miracle a lieu....
    Je viens de terminer ma lecture et je suis saisie par la beauté du texte, j’ai lu ce récit très lentement ce qui n’est pas mon habitude mais j’ai été tout de suite happée par la langue de Zweig, par ses phrases et ses mots simples  qui pourtant broient le coeur.

    Louis jeune homme brillant mais très pauvre est engagé par le Conseiller G, il tombe éperdument amoureux de l’épouse de celui-ci, l’amour de cette femme efface la colère et même la haine du jeune homme envers les nantis, la bienveillance amoureuse lui apporte confiance. Grâce à sa générosité à elle et à son talent il réussit professionnellement, il réussit si bien que le Conseiller lui propose un poste d’avenir au Mexique.
    L’amour restera chaste malgré la passion et les promesses de délices charnelles.
    Nos deux héros séparés d’abord par la distance, le sont par les 4 ans de guerre. Louis oublieux de son amour poursuit sa vie, se marie, réussit, s’enrichit.
    Neuf ans plus tard les anciens amoureux vont se revoir le temps d’un voyage en train, mais le temps à fait son oeuvre, l’amour à l’épreuve de l’exil et de l’absence n’a pas survécu, il s’est évanoui et il ne reste que l’ombre de l’amour avec une belle (même si elle n’est pas exacte) référence à Verlaine.

    Tout le talent de Zweig est dans son art de la suggestion, en quelques phrases il nous dit tout de la passion amoureuse à travers les regards, les gestes. Par petites touches, c’est ciselé, de la véritable dentelle tant cela est léger et précieux.
    On voudrait que le voyage en train ne finisse pas. On en oublie à quel point ce type de relation est aujourd’hui démodé tant on est ému par la justesse des sentiments, étreint par l’émotion.

    On retrouve les thèmes chers à Zweig, la passion amoureuse contrariée, l’usure des sentiments. Le thème de la guerre qui détruit tout, folie des hommes et il place les retrouvailles dans une ville déjà tentée par le nazisme, préfigurant la barbarie à venir. Enfin le thème du monde perdu, du Monde d’hier, livre de Stefan Zweig que je préfère.

    Le Livre : Le Voyage dans le passé - Stefan Zweig - Editions Grasset

  • La main droite du diable - Ken Bruen

    Connaissez vous Jack Taylor ? Le privé irlandais le plus désespéré qui soit, son alcoolisme suicidaire l’a conduit en enfer, enfermé en hôpital psychiatrique depuis des semaines, anéanti par la mort accidentelle d’une enfant dont ses amis lui avaient confié la garde.

    A sa sortie de l’hôpital il n’a plus « qu’un pantalon, une chemise et un rosaire » la trousse de survie Irlandaise selon lui et puis sortir c’est bien mais cela n'apporte aucune solution aux problèmes de Jack Taylor.

    Tous ses amis sont morts ou lui ont tourné le dos, il n’a plus de toit, plus d’argent, il envisage de passer l’annonce suivante « ivrogne, petite cinquantaine, récemment libéré de l’asile psychiatrique, cherche emploi bien rémunéré ».
    Le ton est donné.

    Les nuits sans sommeil, l’envie de boire et les accès de violence sont toujours son quotidien. Pourtant de petites lueurs apparaissent dans son univers sombre et désespéré : un nouvel associé, improbable mais persévérant, une solution inattendue à son problème de logement, l’aide d’une ancienne collègue de la police de Galway qui a elle même quelques difficultés dans l’existence.

    C’est un fait divers qui va lui donner la possibilité de remettre en selle.

    Un prêtre a été assassiné, la victime, le Père Joyce, a été rattrapée par un passé de pédophile notoire, trouvé décapité dans son confessionnal. Voilà qui indispose l’Eglise et la police. Les soupçons se portent sur ses anciennes victimes mais toutes ne sont peut être pas identifiées.

    Plus proche de l’assassin que de la victime, Jack Taylor va pourtant s’acharner à découvrir la vérité même si pour cela il doit se frotter à son ennemi intime, le Père Malachy.

    La langue de Ken Bruen est dure, coupante, les dialogues sont survoltés, son héros est attachant et s’inscrit dans la lignée des Matt Scudder et Harry Bosch, le catholicisme en prime..

    C’est la cinquième enquête de Jack Taylor et pour moi la meilleure. Le rythme du récit est haletant, l’humour toujours présent malgré la dureté du sujet, et puis j’aime que l’histoire soit ponctuée de références musicales, philosophiques (Pascal, Merton) poétiques.

    Grâce à Ken Bruen j’ai découvert Johnny Duhan et pour cela j’ai une dette que je paie ici.

    La Main Droite du Diable - Ken Bruen - Série Noire Gallimard

    Les quatre autres titres de la série

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