Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Un juif pour l'exemple - Jacques Chessex

un juif pour l'exemple.gifUn Juif pour l’exemple - Jacques Chessex - Editions Grasset

1942 à Payern une petite ville suisse riche et cossue mais qui souffre de la guerre proche, le chômage et la pauvreté touchent une partie de la population. La ville est atteinte par l'épidémie de haine et de bêtise venue d'Allemagne.
Oubliée la carte postale de la suisse verte et riante, fleurie, propre, tout cela est envolé, dénaturé par l’apparition des croix gammées, de l’antisémitisme ordinaire.

Un petit groupe d'hommes, les plus médiocres de la petite communauté, brutes pleines d’envie, fanatiques excités par un pasteur fou, vont s'en prendre à un juif non pas pour le voler, par vengeance, non seulement " pour l'exemple".
Le récit de ce crime est très court mais d'une telle force, un telle férocité, on ressent à ce point la fureur des criminels que l’on se sent soi même agressé. Cette violence dépasse la compréhension.
Les criminels seront arrêtés mais nulle compassion pour la victime dans la ville, nul soutien à sa famille, seulement l’indifférence et parfois un ricanement complice.

Ecrit à la manière d’un compte rendu froid et lapidaire car c’est peut être la seule façon de rapporter des faits aussi monstrueux. Jacques Chessex sait dire avec une grande sobriété dont on lui sait gré, cet acte impensable, inimaginable.

Le récit est très court, très dense, très ramassé, puissant, d'une violence inouïe que l'on reprocherait à l'auteur si cette histoire n'était pas une histoire vraie.
Il avait 8 ans au moment des faits, on sent encore dans son récit la stupeur devant ce geste inouï , la honte et l’incompréhension qui l’habitent encore.
Il lui a fallu une vie pour témoigner et nous confier cette histoire : sa rencontre avec le mal absolu.

Le livre de Jacques Chessex m’a laissé tétanisée. Il y a un double coup de hache , le premier c'est celui qui atteint Arthur Bloch le personnage du livre de Jacques Chessex, le second coup c'est celui reçu par le lecteur de ce livre, j'ai vraiment pensé en le lisant à la citation de Kafka qui dit « Un livre doit être la hache qui fend la mer gelée en nous »

Un livre à lire et à faire lire. Faites lui une place dans votre bibliothèque

Interview de l’auteur par Olivier Barrot pour « un livre un jour »

chessex.jpgL’auteur

Né le 1er mars 1934, écrivain né à Payerne dans le canton de Vaud, en Suisse.
Prix Goncourt en 1973 pour son roman L'Ogre, il possède un public important en France.
Auteur d’une oeuvre importante et variée dont « le vampire de Ropraz » paru en 2007 chez Grasset. En 2007, Jacques Chessex reçoit le Prix Jean Giono

Commentaires

  • De cet auteur je n'ai lu que "le vampire de Ropraz" mais cet autre livre commence à se diffuser ! Et tu n'as pas fait ton billet sur "La reine des lectrices" ? Je cherche encore mais si tu le fais après n'hésite pas à me laisser un lien !:)

  • bonsoir Dominique,
    Impressionnant, pas encore terminé de visité, mais j'aime bien ce que tu fais. Pour les petits riens... pas trop le temps aujourd'hui, mais j'y reviendrai sans faute dans la semaine.
    bonne soirée
    bises

  • @ léthée : c'est un des livres les plus fort que j'ai lu depuis bien longtemps, sa concision et la qualité d'écriture A faire lire autour de soi

  • Dans ce court roman/récit, on retrouve la bétise humaine dans toute son horreur. Cet obscurantisme fait peur. Court mais intense. Voir mon billet du 09/02/09 Bonne journée.

  • @ dasola je serais contente de lire ton billet mais le lien sur ton nom n'aboutit pas sur ton blog désolée

  • ... l'auteur est décédé il y a quelques semaines, au cours d'une conférence qu'il donnait. Il serait temps pour moi que je le découvre...

Écrire un commentaire

Optionnel