Promenades sous la lune - Maxime Cohen - Editions Grasset
C’est à une conversation de bon ton que nous convie Maxime Cohen, mais attention une conversation de haute tenue, rien de vulgaire, rien de plat non.
D’ailleurs il n’évite pas les sujets qui fâchent, il a parfois la dent dure et les jugements définitifs mais en ami patient et talentueux il sait vous prendre par la main et vous balader de chapitre en chapitre.
Question chapitres il y a le choix, ils sont courts mais variés : de Cicéron à Stendhal, d’Aristote à la bibliothèque de Leibnitz, de l’imparfait du subjonctif à Machiavel, des potages aux pipes à tabac.
Un chapitre nous propose d’ailleurs une méthode de lecture de ce livre, soit la façon sage et appliquée d’une lecture suivie, soit l’allure plus libre d’un lecteur qui grapille, qui pillote dirait Montaigne, selon ses désirs.
Rassurerez vous rien de pédant là dedans car l’érudition de Maxime Cohen est mâtinée de volupté aussi les pages consacrées au vin, à la cuisine sont nombreuses l’auteur goûtant fort les métaphores culinaires.
Le style est celui de l’érudit mais un érudit qui manie l’ironie avec talent et légèreté suffisamment pour que sa formidable culture ne pèse pas sur le lecteur, une grande élégance d’écriture, un ton très libre et parfois un brin d’irrévérence mais cette irrévérence est là pour nous dire toute son admiration mais il admire et ne révère pas, ses éloges sont d’autant plus précieuses.
Un bémol pourtant pourquoi mettre autant de notes de bas de pages, les faire aussi longues ? Dans un des chapitres la longueur des notes dépassent celle du texte !!! En la matière l’abondance nuit.
J’ai eu l’impression d’être l’invitée de Maxime Cohen et sans quitter mon fauteuil j’ai fait une longue promenade de siècle en siècle, j’ai été invitée dans sa bibliothèque à rencontrer ses amis.
Maxime Cohen pratique l’écriture « à sauts et à gambades » à la manière de Montaigne auquel il ne détesterait pas être comparé.
J’affectionne ce genre de livre, ceux où les chapitres sont courts, les avis tranchés, livres au désordre apparent mais dans lesquels on vient longtemps butiner, retrouver un jugement péremptoire ou une anecdote.
J’avais aimé Les enfants de Saturne de Jean Paul Enthoven, Lire comme on se souvient de Jean Mambrino, Charles Dantzig et son Dictionnaire égoïste de la littérature le livre de Maxime Cohen va trouver place à côté d’eux dans ma bibliothèque.
Commentaires
Excellent billet, je vous remercie pour vos idées et notez que je suis pleinement d'accord. Hum voilà, oui votre site est sincèrement excellent, je suis sincèrement heureux d'avoir découvert votre site. Votre site me donne envie d'en créer un aussi... j'espère que j'y arriverai !
@ Seotons : merci de votre commentaire, lancez vous ! comme ça vous n'aurez pas de regrets