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A sauts et à gambades - Page 106

  • L'Ornière - Hermann Hesse

    Il y a quelques jours je cherchais au rayon russe de ma médiathèque les romans de Tolstoï, rien, question à la bibliothécaire présente qui me répond « on les a archivés, c’est trop vieux pour rester en rayon » 

    A l’heure des parutions gargantuesques deux fois par an j’ai décidé d’enclencher la marche arrière et je viens de prendre un grand plaisir à la lecture d’un auteur trop vieux pour être en rayon. Non ce n’est pas Tolstoï mais Hermann Hesse et je remercie l’ Intendant Tanner qui m’a mis sur la piste de ce récit.

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    Statue de H Hesse à Calw

     

    Le roman se déroule à la fin du XIX ème ou début du XXème dans une petite ville de Souabe.

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    La Souabe aux confins de l'Alsace, la Suisse, la Bavière 

     

    Hans Giebenrath orphelin de mère vit dans « un petit trou de la forêt noire » et prépare le concours d’entrée au séminaire de Maulbronn, seule façon pour lui d’accéder à des études, son père n’étant pas prêt à lâcher son argent pour cela.

    Il est doué Hans et ingurgite sagement tout ce que lui propose le Recteur et le Pasteur de la petite ville. Délaissant ses escapades favorites dans la nature, la pêche un passe-temps qu’il adore, il reste plonger des heures durant sur la traduction latine, leçons particulières de grec. Et il réussit ! 

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    Les environs de Maulbronn

    Il a d’abord droit à un peu de repos, il retrouve la rivière, il « sauta dans la rivière d’un seul coup. En nageant contre le faible courant, il se sentit peu à peu lavé des sueurs et des angoisses des derniers jours »  Mais bien vite ses mentors proposent qu’il prenne de l’avance sur les cours, histoire de briller, et Hans qui a de l’ambition et  ne veut décevoir personne accepte, et la ronde infernale des heures d’étude reprend.

    L’entrée à Maulbronn est une épreuve dont il se sort plutôt bien jusqu’à ce que son amitié pour Hermann Heilner vienne mettre en péril cette belle réussite.

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     La Souabe

    On est ici à l’opposé du roman d’apprentissage car ici l’épanouissement de l’adolescent est le dernier souci des ses maîtres, seule compte la réussite, porter haut le flambeau de l’école, répondre aux voeux de son père.

    C’est un roman qui met un système éducatif oppressant à l’index. 
    Tout l’amour de la nature est étouffé chez Hans et il finit par oublier ses beautés

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    « les longues rangées majestueuses de cierges de notre-dame aux feuilles laineuses et aux fleurs jaunes, les salicaires et les églantiers se balançant doucement sur leurs tiges »

    Hermann Hesse a mis assurément beaucoup de lui-même dans ce roman où la jeunesse est brimée par la rigidité de l’enseignement et même une certaine brutalité, les premiers émois amoureux sont étouffés. Hans est écrasé comme le fut Hermann Hesse en son temps

     

    J’ai beaucoup aimé ce roman empreint des derniers feux du romantisme allemand.

    J’ai rouvert mon anthologie de l’auteur, c’est certain je vais y revenir.

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    Le livre : L’Ornière dans Romans et Nouvelles - Hermann Hesse - Traduit par Lily Jumel - Editions Robert Laffont Bouquins 1993  à lire aujourd’hui  à la Pochothèque

  • Sur les traces d'un Nobel

    Dans la série des Prix Nobel en voilà un que j’ai eu beaucoup de plaisir à retrouver à travers un roman jamais lu, des essais que j’affectionne et un livre de promenades

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    Allons marcher dans les pas du Nobel

  • Je voyage seule - Samuel Bjork

    ah que voilà un bon petit polar. Un nordique mais pas suédois, ni danois, ni islandais.

    Non voilà un opus norvégien et je vous préviens on ne le lâche pas une fois démarré.

    C’est pas grand la Norvège tout juste 5 millions d'habitants, aussi deux meurtres d’enfants en quelques jours c’est fait pour secouer la population. Police, médias tout le monde est sur les dents. 

    Les fillettes cartables sur le dos, portaient, attachée autour du cou la pancarte je voyage seule, celle que vous mettez à votre gamin que vous envoyez chez sa mamie par avion !

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    Branle bas de combat, l’inspecteur Holger Munch (oui comme le peintre) est rappelé alors qu’il purgeait une mise à l’écart, impossible pour lui de travailler sur un dossier aussi sensible sans Mia Krüger une jeune enquêtrice douée d’intuitions remarquables et d’un esprit de déduction hors du commun. 

    Oui mais Mia a quitté la police suite à une grosse bavure et s’est retranchée un rien suicidaire sur une petite île où vous passeriez bien vos vacances.

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    L'île d'Hitra ©  carlkjeldsberg

    L’équipe est reconstituée et on lui adjoint un petit nouveau,  petit génie de l’informatique et hacker à ses heures

    C’est parti pour un travail devant le sacro saint tableau d’enquête, et vous là dans votre fauteuil vous tentez de donner un coup de main en cherchant des indices.

    Une grande efficacité, riche en rebondissement, angoissant juste ce qu’il faut.  

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    © ivredelivres

    Un bon premier polar a emporter en croisière dans les fjords

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    Le livre : Je voyage seule - Samuel Bjork - Traduit par Jean-Baptiste Courtaud - Editions JC Lattès

  • Croisière nordique

    Envie d'un peu de légéreté ça vous dit une croisière nordique ?  

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    Si vous êtes prêt à monter à bord c’est ici dès demain

  • Les serviteurs inutiles - Bernard Bonnelle

    Bon je l’avoue ma façon de classer mes livres est un peu ...curieuse
    Par exemple celui-là va prendre place à côté des Essais et de L’Obèle sur le rayon Montaigne

    Cela vous semble peut être curieux mais attendez voilà les explications.

    Les Guerres de Religion ont inspiré romanciers et cinéastes, voir récemment la Princesse de Montpensier par exemple. Et bien ce roman se situe là. 

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    Les ligueurs en procession

    Gabriel des Feuillades a fait les guerres d'Italie (comme le père de Montaigne)  et choisit de vivre retiré sur son domaine.

    Il mène un vie tranquille, partageant son temps entre l’étude de la botanique, la lecture des anciens, ses vignes mais aussi parce qu’il n’est sage qu’à moitié quelques dévergondages avec sa servante.

    Il a une épouse tendre, un fils qui rêve de gloire, une fille un peu différente des autres enfants.

    Gentilhomme périgourdin Gabriel a eu son comptant de batailles et de blessures et cherche aujourd’hui les compromis, l’isolement lui convient et si il n’a pas de tour pour se retirer comme son illustre voisin, il va néanmoins servir de médiateur local entre catholiques et protestants alors que lui-même professe un sage septicisme « Eadem sunt omnia semper » *

     

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    Son illustre voisin 

    Lorsque les événements dégénèrent que le pillage, les tueries reprennent Ulysse, le fils révolté qui rêve de gloire, va partir participer aux combats terribles des fous de Dieu, les fils s’opposent aux pères c’est bien connu.

    Alors que le père aspire à la sagesse 

    « Je rêve d’une autre religion, dit-il, toute nouvelle ou très ancienne, sans dogme ni culte, sans prêtres ni guerre, dont le seul exercice de piété serait la joie d’être au monde »

    Le fils lui il exècre l’attitude de son père et rêve d'en découdre

    « Vos livres, votre jeu d’échecs, vos écritures, votre herbier, votre feinte sagesse, votre incroyance, vos sourires et vos sarcasmes, tout cela m’était plus que jamais insupportable. » et affirme « je consacrerais ma vie à un combat juste et grand » 

     

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    Un pays à feu et à sang

    J’ai pris un très grand plaisir à cette lecture, pour le sujet d’abord qui m’intéresse malgré pas mal de lectures engrangées, et puis pour l’écriture, quelle élégance ! je suis tombée sous le charme.

    J’ai lu le journal du père, et le récit du fils qui jamais ne se rejoignent et si il y a une chose certaine c’est que Bernard de Bonnelle a du tomber un jour dans la marmite des Essais ! 
    Il semble que ce récit ressemble aux écrits de Brantôme, ma curiosité est éveillée !!

     

    * Tout est indifférent ou tout est toujours pareil  - Lucrèce De rerum natura

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    Le livre : Les serviteurs inutiles - Bernard Bonnelle - Editions La Table Ronde

  • Mieux que les mots

    J’ai d’abord pensé à changer mon billet de demain, et puis en le relisant je me suis dit qu’il convenait parfaitement

    Un homme sage au milieu d’une guerre civile religieuse, un homme qui se veut médiateur ...

    Comme beaucoup je pense je n’ai pas lu hier soir, impossible, j’ai malgré tout cessé d’écouter les médias qui diffusent en boucle les mêmes paroles et j’ai branché mes écouteurs et écouté Montaigne, mieux qu’un dérivatif, un vrai pansement pour l’âme.

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    Comme Claudialucia j’ai été sensible au dessin de Plantu qui dit mieux que les mots notre soutien.