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Voyager - Page 4

  • La Balade de Galway - Thierry Clermont

    Thierry Clermont est un auteur que j’avais lu avec plaisir lorsqu’il nous proposait une balade dans le cimetière de Venise. 
    Ici c’est direction l’Irlande, Galway la porte d’entrée du Connemara région tellement attirante. 

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    Le Connemara

    Comme pour Venise, T Clermont va à la fois nous faire arpenter les rues, les plages, nous emporter « tout au long de la rive orientale du Corrib » mais aussi nous inviter sur les traces des écrivains et poètes sur le célèbre Galway Poetry Trail. 


    Pour les curieux voici quelques uns des poètes du parcours
    Ken Bruen, Louis McNeice, Seamus Heaney, James Joyce, W.B. Yeats.
    Et les incontournables écrivains : Beckett bien entendu mais aussi John McGahern, Michel Déon et Joyce bien entendu mais aussi des moins connus comme Mike McCormack.
    Sont évoqués aussi Synge et Liam O’Flaherty. 

    Thierry Clermont a connu l’Irlande dans son enfance et il garde le souvenir d’un « bout du monde hostile » et il ajoute « Je me souviens vaguement d'une verdure mouvante et scintillante et de gros paquets de mer. »
    Galway a été fondée au XIIIe siècle par 14 clans fondateurs dont aujourd’hui encore on voit les noms donnés à 14 ronds-points de la ville.
    Galway dont l’université est toujours aussi célèbre.

    Si l’on veut jouer les guides touristiques il faut vanter les cygnes les plus grands d’Europe près de Claddagh. 

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    Vous cherchez un logement, T Clermont à fait Le choix du logement typique le Jurys Inn une ancienne distillerie de whisky 

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    vous sentez l'odeur de tourbe ?

    L’auteur aime les poètes certes mais aussi la musique des Pogues ou de Shane McGowan, moi j’ai un gros faible pour Johnny Duhan mais bon vous faites comme vous le voulez.
    Pour les amoureux il est bon de flâner sur les rives du Corrib.

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    Un guide pour quelques jours à Galway, pour s’imprégner des poèmes, des chansons, des légendes du cru ou pour vous noyer dans le ciel irlandais  « Ciel énorme, démesuré, démiurge. Un ciel qui bouge, comme l'océan instable, au-dessus du vert tendre et lumineux des prés à l'herbe courte ».

    Et pourquoi pas suivre la route côtière la Wild Atlantic Way et voir dans le lointain les Iles d’Aran ou alors aller frôler les Falaises de Moher

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    Falaises de Moher

    ou apercevoir la Thoor Ballylee « cette bâtisse de retraite, percée de fenestrons aux volets verts et de meurtrières, qui s'élève sur trois étages, quelque peu inquiétante, malgré la végétation particulièrement exubérante et variée qui l'entoure ( buissons d'aubépine, hauts maronniers vigoureux, violettes des chiens et ficaires jaunes, primevères, ail des ours.) est baignée par le Streamstown, un maigre affluent mousseux de la Cloon River où frétillent truites et perches

    La Thoor Ballylee fut en son temps chanté par Yeats, l’état irlandais l’a ouverte au public pour le centenaire de la naissance de Yeats.

    Si comme moi faute de pouvoir voyager vous aimez les voyages en fauteuil faites vous plaisir avec ce petit livre.

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    Le Livre : La Balade de Galway - Thierry Clermont - Editions Arléa 

     

  • Bribes d'Aran

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    «  Marcher, c’est tout un art. En arrivant sur ces îles, il faut le réapprendre.

    Il faut d’abord oublier le pas précipité de la vie citadine et laborieuse : impossible, au reste, de courir ; il s’élève toujours un obstacle, mur ou rocher, pour rappeler qu’ici on prend son temps, on prend le temps de marcher » 

    « Il faut aller l’amble. S’arrêter souvent, divaguer, se perdre. 
    C’est l’endroit où aller vérifier si un sac d’or est bien enfoui au pied de l’arc-en-ciel. » 

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    Arc en ciel sur l'île d'arak © Bertrand Rieger 

    « Mettez vos pas dans les hiéroglyphes délicats que les oiseaux de mer impriment sur les sables humides.
    Marchez dans l’eau et laissez sécher le sel sur vos pieds nus. »

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    Hieroglyphes délicats 

    « Imprimez l’île sous vos pieds et vos pieds sur l’île. »

     

    Le livre : Grain d’Aran - Dominique Beugras - Editions La Bibliothèque

  • Le Fil sans fin - Paolo Rumiz

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    J’ai fait cet été quelques lectures plombantes pour le moral autour du réchauffement climatique, je n’en parlerai pas ici parce que les récits ne tenaient pas vraiment la route mais furent suffisants pour me rendre très très morose.

    Alors j’ai décidé de me faire du bien avec le dernier livre de Paolo Rumiz. Un auteur que j’aime énormément et qui est très présent sur ce blog.
    Son dernier livre est de ceux qui peuvent enclencher la polémique, et bien tant pis je me lance.

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    Amatrice Aout 2016

    Lors d’une randonnée, les pas de P Rumiz le portent à Amatrice, une des villes pratiquement rayée de la carte par un séisme le 24 août 2016.

    Il découvre des ruines laissées à l’abandon, vidées de toute vie. Un spectacle sinistre signe manifeste de l’incurie des politiques plusieurs années après le séisme.

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    Quand quelques jours plus tard il voit la statue de Benoît de Nursie, le saint patron de l'Europe, Paolo Rumiz fait un rapprochement entre ce qui s’est passé des siècles plus tôt et ce qui se passe aujourd’hui en Italie et ailleurs en Europe. L’Europe dont Rumiz nous dit qu’elle a toujours été un espace de migrations.
    Il décide de partir sur les traces de ce saint patron.

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    Saint Benoît expliquant la règle (miniature du xive siècle).

    Avec une formule restée célèbre Ora et labora et lege et une Règle difficile et exigeante, Benoît va lutter à sa façon face à l’anarchie qui a suivi la chute de l’Empire romain, face aux hordes barbares qui dévastent et qui n’ont rien à voir avec la migration des dépossédés d’aujourd’hui.

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    Il va suivre la trace du Saint et de son oeuvre à travers les abbayes et monastères d’Europe à un moment où ils incarnaient la résistance.
    L’Europe dont Rumiz nous dit qu’il a toujours été un espace de migrations.

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    Sankt Ottilien près de Fribourg en Brisgau

    L’Italie bien entendu, San Giorgio Maggiore ou Praglia,  mais aussi Marienberg au Tyrol, Sankt Ottilien en  l’Allemagne, Cîteaux et Saint Wandrille pour la France , la Suisse à Saint Gall ou Pannonhalma en Hongrie 

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    Citeau en Bourgogne

    Un réseau d'abbayes communicant entre elles, basées sur un même élan.
    Monastères où  travail manuel et intellectuel se confondent, où la richesse repose sur un travail quotidien bien fait et sur l’exceptionnel comme la copie ou la restauration de manuscrits.

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    Saint Wandrille 

    Une vie tournée vers le collectif, cuisines, jardin des simples, ruchers, ateliers, scriptorium.
    Une vie de labeur et de prières qui n’exclue pas la rigueur de la pensée, ou l’art du chant.

    Une sorte d’équilibre retrouvé après les invasions et qui permet un élan vital vers la reconstruction. 
    Faire reculer la peur, redonner de l’espoir. Des langues différentes mais une même culture .

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    Saint Gall en Suisse 

    Peut on balayer d’un revers de mains nos origines, nos racines culturelles, je ne suis pas croyante du tout mais je ne vois pas comment nier mes racines européennes de traditions chrétiennes.

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    Abbaye millénaire de Pannonhalma en Hongrie

    Pour P Rumiz c’est ce qui est à retrouver c’est un élan qui nous permet de lutter contre l’absolutisme, contre les fondamentalistes de tous bords, contre les pilleurs de la terre. Et tout cela en respectant nos identités culturelles, politiques, linguistiques ou juridiques.

     

    Paolo Rumiz met sa prose virtuose au service d’une idée.
    Il attend un  prodigieux élan de reconstruction de l'Europe, sans autres guerres, en tissant un solide réseau entre les peuples comme l’a su fait Benoît en son temps. 

    Une Europe unie, solide et solidaire sans exclusion.
    C’ est son voeu et c’est le mien. A voir ce qui se profile pour les élections en Italie on se dit que P Rumiz n’a pas été suffisamment lu.

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    Le Livre : Le fil sans fin - Paolo Rumiz - Traduit par Béatrice Vierne - Editions Arthaud 

  • Bribes et brindilles américaines

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    « … Je sais quelle heure il est en regardant le soleil, et en quelle saison nous sommes en regardant les écureuils. Aujourd’hui, j’en ai vu un faire provision de noix en haut de l’arbre à côté de l’abri de jardin. Il se hâtait vraiment. Alors je pense que ça annonce un hiver précoce. Et les chenilles ont mis leurs grosses fourrures, et le chèvrefeuille s’entortille. Cela veut dire que je suis tout aussi heureux que si j’avais du bon sens… »

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    Ecureuil américain 

    « Dans le courant de la nuit, un cerf passe près de notre bivouac d’un pas nerveux. J’entends le bruit puis, un peu avant l’aube, lorsque je me lève, je vois ses délicates empreintes en forme de cœur. J’attise le feu et confectionne notre première cafetière de café de cow-boy noir et riche, et dans la solitude j’en bois la première tasse, en me réchauffant les mains sur l’émail brûlant. Les dernières étoiles disparaissent lentement, le ciel s’éclaircit, perçant la lueur verte de l’aube pour éclater dans la splendeur ignée du lever de soleil. »

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    « L’été, la forêt s’étirait en dessous de nous en dix-sept différentes teintes de vert. Il y avait les pins jaunes et les pins pignons, les épicéas bleus et les épicéas d’Engelmann, les sapins du Colorado et les sapins de Douglas, les trembles, des robiniers du Nouveau-Mexique, des genévriers alligators et quatre variétés de chênes. Sur le rebord rocheux de l’escarpement, où remontait l’air chaud des canyons, poussaient du raisin d’ours, des agaves, des acanthes et diverses variétés de cactus – figuiers de barbarie, coussins de belle-mère, cactus hameçon. Tout au fond des canyons, où l’eau coulait, certes pas toujours en surface, nous voyions des sycomores, des aulnes, des peupliers, des noyers, des micocouliers, des cerisiers sauvages et de la vigne vierge. Et cent autres espèces d’arbres, de buissons et de plantes grimpantes que je n’arriverai probablement jamais à identifier nommément. »

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    Aujourd'hui hélas la forêt brûle 

     

    Le livre : En descendant la rivière - Edward Abbey - Editions Gallmeister 

  • Brindilles pompéiennes

    « Salut la Campanie »

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    « Vous marchez sur les traces de Goethe et de Mozart, de Dumas et Gautier, de Nerval et Stendhal, de Freud et de bien d’autres. »

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    «  Il n’est de bonne visite que par sauts et gambades, selon l’envie, l’humeur, les goûts, les états d’âme. »

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    « Sous l’oeil apaisé du Vésuve, vieux lion fatigué qui peut encore rugir et dont les flancs frémissent près du cratère. Mais sans oublier Naples cette belle endormie, avaricieux gardien des trésors pompéiens, échappés au volcan, aux rapaces pilleurs, aux barbares visiteurs. A la furie des Dieux, à la folie des hommes. »

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    Le livre : Pompéi Promenades insolites - Claude Aziza - Editions Les Belles lettres 

  • Fantaisie vagabonde en Bretagne avec Flaubert - Thierry Dussard

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    Flaubert et Maxime Du Camp 

    Et si je vous proposais une balade en Bretagne, l’été approche alors pourquoi ne pas prendre le large en compagnie d’un livre évidement. ? 

    Je vous invite à suivre un journaliste amoureux des chemins et d’une bretonne, des grèves et des couleurs, des menhirs, des landes et de Flaubert.

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    La région a déjà attiré Stendhal, Balzac et Victor Hugo, Flaubert va faire là ses premières armes littéraires avec « Par les champs et par les grèves »  récit à quatre mains comme le nomme Thierry Dussard. C’était avant que l’amitié Du Camp /Flaubert vole en éclats.
    Si vous voulez en savoir plus sur le livre original rendez-vous ici.

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    L’original c’était en 1847, aujourd’hui le journaliste et sa bretonne d’épouse partent sur les traces des deux compères.

    Il nous entraine à la suite de Gust alias Flaubert, et il n’est pas pingre aussi allonge-t-il la liste avec Segalen, Théophile Gautier, Joseph Kessel et même Kerouac qui font partie du voyage. 

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    T Dussard a fait cette balade après le confinement et des difficultés familiales « Cette impression de vide, ce sentiment que la vie vous trahit, fragilise et cautérise tout à la fois. On en ressort différent, et sinon plus fort, soucieux d’aller à l’essentiel »

    Flaubert lui sortait d’une crise forte liée à son épilepsie « Je suis résigné à tout, prêt à tout ; j’ai serré mes voiles et j’attends le grain, le dos tourné au vent et la tête sur ma poitrine. »

    J’ai l’impression que la Bretagne est un remède souverain qu’on se le dise.

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    T Dussard a mis dans ses bagages le texte intégral de Par les champs et par les grèves , son épouse elle a ses carnets de croquis, et son matériel d’aquarelle.

    Les voilà partis pour la Bretagne d’aujourd’hui confrontée à celle d’hier.Une Bretagne qui était un territoire presque oublié, pas de chemin de fer, des routes et chemins difficiles, une province farouche au catholicisme plus qu’étouffant. La Bretagne d’avant le chemin de fer et l’école de Jules Ferry, celle qu’a si magnifiquement raconté Pierre-Jakez Hélias dans le Cheval d’Orgueil.

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    La magie fonctionne, on savoure le dialogue entre un Flaubert bougon et un Dussard joyeux et amoureux.

    Les deux compères ont usé de moyens de transport très variés «  à pied, en voiture, cabriolet, diligence, bateau, carriole, omnibus, tilbury ou chaise de poste » les Dussard eux choisissent une Peugeot c’est un brin plus confortable.

    On explore le Morbihan, le Finistère, les côtes de la Manche, pour finir à Cancale. « Il faut avoir le jarret solide pour vouloir frayer avec Flaubert »

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    À Saint-Malo, la statue de Chateaubriand est l’occasion de quelques jolies paragraphes. 

    Je fais en ce moment une lecture lente et patiente des Mémoires d’Outre-tombe j’ai donc été plus que sensible aux mots de Flaubert devant sa tombe

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     « Dans ce sépulcre bâti sur un écueil, son immortalité sera comme fut sa vie, déserte des autres et tout entourée d’orages. Les vague avec les siècles murmureront longtemps autour de ce grand souvenir ; dans les tempêtes, elles bondiront jusqu’à ses pieds (…) entre son berceau et son tombeau, le cœur de René devenu froid, lentement, s’éparpillera dans le néant, au rythme sans fin de cette musique éternelle. »

     

    Mais, car il y a un mais, natifs de Saint-Malo, je vous avertis que Flaubert n’aime pas vraiment la ville, et c’est un euphémisme. D’ailleurs il ne se prive pas de donner des petits noms d’oiseaux aux bretons et ce n’est pas toujours du meilleur goût.

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    Presqu'ile de Crozon

    À Crozon Gust et Maxime sont saisis d’une « attaque d’archéologie foudroyante »  jusqu’à ce que le propriétaire du champ les chasse !
    Ils profitent du soleil mais aussi souvent du vent et de la pluie : c’est la Bretagne quand même !

    Pas question de tout vous révéler je vous laisse le plaisir de la découverte du reste du voyage.

     

    Vous avez deviné j’ai beaucoup aimé ce livre. Ce tricotage du récit de Flaubert et celui du journaliste.
    Quand le guide touristique croise le guide littéraire loin des thèses universitaires, des guides sérieux sur la région. 

    Thierry Dussard mêle le rêve, les brumes maritimes, les menus riches en crustacés, les crêpes (faut ce qu’il faut) ses souvenirs d’enfance, son amoureuse épouse et ses lectures.
    C’est fait avec légèreté, humour et un élégant savoir faire.

    Un récit plein de charme, un vagabondage très réussi qui fait honneur aux Editions Paulsen qui détiennent bien d’autres trésors.

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    Le livre : Fantaisie vagabonde en Bretagne avec Flaubert - Thierry Dussard - Editions Paulsen