Lors d’une conférence Hans Rosling médecin suédois spécialiste en santé publique, conseiller à l’OMS et à l’UNICEF, se rend compte que la grande majorité des gens ne connait pas le monde dans lequel nous vivons.
Il va alors s’intéresser aux idées fausses et mettre au point un questionnaire. Au début de ses conférences il demande aux participants d’y répondre.
Un questionnaire de 13 questions posées à 12 000 personnes de toutes conditions réparties dans 14 pays riches.
Le score moyen est de 3 bonnes réponses, 15 % des personnes ont eu un score nul, 1 seule a obtenu 12/13.
Cette ignorance n’est pas liée à l’éducation des personnes, à leur niveau d’études, à leur formation professionnelle.
Elle touche tout le monde, tous les milieux professionnels, du mécanicien au Prix Nobel !
On peut même dire que parfois les plus formés, les plus haut situés dans l’échelle sociale font un moins bon score que ..…des chimpanzés donnant les réponses au hasard.
Ce qui est marquant c’est que majoritairement les réponses sont fausses mais en plus elle sont très pessimistes.
Vous allez dire tout ça c’est la faute des médias qui toujours mettent l’accent sur ce qui va mal
Mais alors pourquoi ceux qu’on juge manipulateurs : journalistes et hommes politiques en tête, donnent ils eux aussi des réponses pessimistes ?
Pourquoi sommes nous pessimistes ? Cela tient aussi à nos gènes, de ceux qui nous faisaient nous cacher à l’approche d’un lion, être pessimiste peut permettre d’anticiper le danger et donc de se protéger.
Vous allez me dire, on est pessimiste et alors ?
Danger nous dit Hans Rosling car si quand nous étions petit homme dans la savane avec une sagaie il était important de se méfier de tout, aujourd’hui augmenter les risques et dramatiser une situation peut conduire à des prises de décisions catastrophiques, demandez à Roselyne Bachelot son expérience sur les risques de la grippe H1N1 !!
Rosling pose ses questions sur une multitude de sujets concernant la démographie, l’évolution socio-économique du monde, la mortalité, la natalité, les niveaux de revenus. Mais aussi l’accès à l’électricité, à l’eau potable, la vaccination etc...
Il pose ses questions, vous explique pourquoi vous choisissez une réponse fausse alors qu’à priori vous n’êtes pas idiot.
Mais vous avez suivi la tendance que l’on a tous à diviser le monde en deux pôles : il y a « eux » et il y a « nous » , n’avez vous jamais entendu ou pensé : les africains ne parviendront jamais à la démocratie…. L’Inde ne parviendra jamais à réguler sa natalité...
A la fin de chaque chapitre un petit vade-mecum pour vous éviter de tomber dans le piège du catastrophisme mais aussi de faire un choix parmi les points que vous voudriez privilégier et peut être d’y réfléchir ….par exemple avant de voter ou de choisir une cause à défendre.
Hans Rosling décortique neuf de nos instincts qui noircissent systématiquement nos analyses
L’instinct du fossé, la propension à la généralisation, la volonté de blâmer et de trouver un responsable, l’instinct dramatique ou négatif, la peur bien sûr, l’instinct de l’urgence mais aussi la taille ou l’instinct de la destiné. Nous sommes mus par cela et c’est bon de le savoir.
Une fois la démystification réalisée on peut regarder le monde autrement qu’à travers le prisme des guerres, des catastrophes naturelles, de l’extinction des espèces, de la pauvreté.
Le monde a progressé et pour qu’il progresse encore il importe que les décisions reposent sur des faits avérés, des données fiables et non sur notre pessimisme habituel.
Les choses vont mieux que nous le pensons, quand on affirme ça il y a une petite voix qui dit : alors on ne fait plus rien ?Les réponses à certains problèmes doivent tenir compte de la situation réelle, des faits et pas de nos réflexes immédiats.
Je ne vous en dit pas plus parce que ce livre mérite vraiment d’être lu et j’ajoute qu’après votre lecture peut être comme moi désirerez vous le faire lire aux jeunes adultes autour de vous, aux étudiants que vous côtoyez.
Ah dernière chose : au questionnaire j’ai obtenu 6 réponses justes sur 13 mais en réalité plutôt 5 car à une question j’ai répondu au hasard comme un chimpanzé en somme, c’est moins pire que certains mais c’est pas reluisant !! J'ai donné des réponses fausses sur les sujets santé que je pensais maitriser par exemple.
Ce qui me rassure c’est que certains prix Nobel ont fait pire.
Le livre : Factfulness - Hans Rosling - traduit par Pierre Vesperini - Editions Flammarion