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littérature anglaise - Page 10

  • Dans l'ombre des Tudors Le Conseiller - Hilary Mantel

    Une saga pour l'été

     

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                            la série

     

    Voilà je suis prise au piège d’une série qui sera en trois volumes et telle que vous me voyez, je piaffe déjà d’impatience à attendre les deux autres volumes !

     

    Comme beaucoup d’entre vous j’ai vu et apprécié la série des Tudors, de la passion, du sang, des complots aussi je me demandais si j’allais accrocher à ce roman qui se situe au même moment, qui met en scène les même personnages ?

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                La cour d'Henry VIII

     

    Remettons les choses en place, le héros ici n’est pas le roi Henry VIII ni aucune de ses femmes mais Thomas Cromwell.

    C’est lui qui sera le héros de cette saga, c’est par ses yeux que nous approchons de la cour et par ses réflexions que nous comprenons les imbroglios, les questions politiques, les incertitudes religieuses. 

    Vous apprendrez comment Thomas Cromwell qui fut battu sans relâche par son père devint le conseiller privilégié du Cardinal Wolsey,  comment ce gamin malmené devint un fin politique, comment se fils de forgeron sut se rendre indispensable au roi,

    A 15 ans il a fui ce père violent, arpentant l’Europe il a appris les langues étrangères, a réussi à gagner sa vie avec le commerce. Il s’est fait une opinion sur la religion, les prêtres, et la réforme qui travaille l’Europe trouve en lui un écho favorable.

     

    Tout au long du roman il va louvoyer, tracer son chemin, éviter les pièges que lui tendent Thomas More son ennemi juré ou la famille Boleyn.

    Manipulateur, ambitieux, il va placer ses pions et changer par ses conseils le cours de l’histoire. Je vous fais grâce des aventures amoureuses d’Henry VIII tout le monde les connait, ici c’est l’arrière cour que nous voyons, les coulisses d’une pièce de théâtre à la Shakespeare et l’accession au pouvoir de Thomas Cromwell.

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                      Son portrait par Hans Holbein

     

    Et bien oui, mille fois oui, j’ai aimé ce roman grâce à l’écriture d’Hilary Mantel, grâce à son habileté extraordinaire pour donner au plus petit des personnages une vie, une épaisseur, grâce à son savoir faire qui donne puissance et vérité au récit. Un roman historique qui vous ferre dès les premières pages et que vous ne lâchez qu’à regrets.

    Elle a l’art des retours en arrière très réussis, elle nous fait passer d’une période à l’autre sans jamais perdre son lecteur. 

    Ses portraits sont excellents et j’ai ainsi découvert un Thomas More violent, aimant torturé et se flageller, vitupérant contre les hérétiques, loin de l’image de tolérance que j’avais tendance à lui attacher. 

    L’auteur sait à merveille mêler petite et grande histoire, faits réels et faits imaginés, sa façon de faire parler Thomas Cromwell comme en aparté tout au long du roman, est un peu surprenante au début et puis très vite on est pris au jeu.

     

    HilaryMantelrose_2368034b.jpgAvec ce roman Hilary Mantel a remporté le Booker Prize et c’est bien mérité. Si vous aimez l’histoire et les romans au grand souffle ce livre doit prendre place dans votre bibliothèque ou votre liseuse.

    Photo: DAVID ROSE

    Le livre : Dans l’ombre des Tudors Tome 1 : le Conseiller - Hilary Mantel - Traduit de l’anglais par Fabrice Pointeau. Editions Sonatine numérique

  • Un Verger au Pakistan - Peter Hobbs

    Encore une lecture numérique qui m’a emporté loin des mes petits soucis et qui je dois le dire m’a fait passer un moment de lecture excellent.

     

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     Un homme jeune a trouvé asile dans une famille dont il partage la vie simple. Sa santé est chancelante mais dès que ses forces le lui permettent il va participer à la vie de la communauté : récolter les fruits, préparer le repas. 

    Mais il faut que je vous le présente, il est jeune, juste 30 ans mais il vient de passer les quinze dernières années dans des geôles sordides, torturé, maltraité, affamé. A quinze ans, un bonheur et un malheur lui sont advenus.

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    Il est tombé amoureux de Saba, une jeune fille magnifique, lui le pauvre qui travaille au verger de son père a osé poser les yeux sur la fille d’un potentat local, et le « ver de terre amoureux d’une étoile » s’est retrouvé roué de coups et emprisonné

    « On m'avait jeté en prison non pas pour que je sois puni, mais oublié ».

     

     

     

     

     

     

     

    hafez.jpgNous le retrouvons 15 ans plus tard, brisé physiquement et moralement. Abbas le poète et le sage lui a ouvert sa maison. Il doit retrouver le fil de sa vie, réapprendre les gestes de la vie quotidienne, ne plus avoir peur. En prison il n’a eu aucune nouvelle de sa famille et encore moins de l’élue de son coeur.

    Il va tout réapprendre, la vie du village, le marché, mais aussi lire, écrire, savourer une grenade, respirer les parfums du verger de son père où il va en cachette comme en pèlerinage. 

    La guerre est passée par là et il voit que le monde a changé, les biens de sa famille ont été confisqués, les traditions ne sont plus, remplacées par la Charia.

    Il va écrire pour sa bien aimée le récit de sa vie.

     

    Pour nous tracer ce chemin de résilience l’auteur utilise une langue simple, poétique et très évocatrice. La maison d’Abbas, le verger, ont la couleur des miniatures arabes et le charme de la poésie persane.

    Cette histoire d’amour est de tous les temps et de tous la pays. Un très beau roman fait de douleur et de bonheur simple. 

     

    L’avis de Clara sur ce livre 

     

     

    Le livre : Un verger au Pakistan - Peter Hobbs - Traduit par Julie Sibony - Editions Christian Bourgois numérique

  • Monteriano - E.M. Forster

    Rattrapage aux couleurs de la Toscane

     

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    Si je vous dis Chambre avec vue ou bien La Route des Indes ou encore Retour à Howards End, vous me direz E.M Forster mais si je vous dis Monteriano là je vous sens hésiter. Pas étonnant le livre n’était plus disponible depuis longtemps. 

    C’est donc bien à un rattrapage que je vous convie et un rattrapage que vous ne regretterez pas.

     

    Au gré des trains, des télégrammes, des lettres, nous allons faire quelques allers retours entre la verte Angleterre et la Toscane toute brûlée de soleil.

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          Des bagages et encore des bagages

     

    Le départ 

    Lilia Herriton est une charmante veuve un peu inconséquente un peu tête folle, un rien vulgaire, sa belle famille ne la tient pas du tout en haute estime. Aussi quelle joie quand elle saute sur la proposition de Philippe, son beau-frère, de partir en voyage avec comme il se doit un chaperon en la personne de Miss Abott.

    Il lui vante les merveilles qu’elle va admirer « Le campanile d’Airolo qui bondirait vers elle au débouché du Saint-Gothard », il est fier de lui le beau-frère car  « Le plus étrange, c’est qu’elle a saisi mon idée au vol » dit-il. La famille chante victoire.

    Lilia est sous la garde attentive de Caroline Abott, jeune femme réservée et raisonnable, aussi Philippe peut faire des recommandations à Lilia

    « Et surtout, je vous en supplie, laissez aux touristes cet affreux préjugé que l'Italie est un musée d'antiquités et d'œuvres d'art. Aimez les Italiens, comprenez-les : car les gens, là-bas, sont plus merveilleux que leur terre. » et il lui vante en particulier Monteriano dont il garde un souvenir enchanteur.

     

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    San Geminiano ou Monteriano c'est tout un

     

    L’Italie

     Lilia a pris les paroles de Philippe au mot, et bientôt par un télégramme, Caroline Abott annonce le prochain mariage de Lilia avec Gino un bel et jeune (trop jeune)  italien, mais un italien totalement désargenté.

    Scandale, cris d’horreur de Mme Herriton qui va immédiatement envoyer Philippe Herriton en ambassade pour ramener Lilia à la raison et lui faire retrouver le droit chemin.

    Trop tard quand Philippe arrive le pire est arrivé, Lilia est mariée. 

     

    J’arrête là car je vous laisse découvrir la suite du récit qui va aller de rebondissement en rebondissement et prendre des allures de tragédie grecque. 

    D’ailleurs à ce propos attention, certains critiques révèlent tout de façon totalement méprisante pour le lecteur qui est privé ainsi de la joie de la découverte et la préface elle-même en dit trop.

     

    Je vais donc choisir mes mots pour vous donner l’envie de découvrir ce roman. Tout d’abord c’est une écriture totalement au service des idées de E.M Forster, il rend parfaitement le côté guindé, prisonnier des convenances de Philippe Herriton par exemple. Il sait à la perfection lui opposer la couleur, la chaleur et la beauté de la Toscane ( derrière Monteriano vous reconnaitrez San Geminiano). 

     

     

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    N'oubliez pas votre Baedeker

     

    Il défend avec conviction l’idée que hommes et femmes ont le droit et le devoir d’échapper au poids de la société, aux préjugés mesquins et ridicules.

    Par petites touches il brosse un tableau très fin et parfois très noir, de deux cultures qui ici s’opposent, un peu comme Henry James le fait dans son roman Les Ambassadeurs. La froide Angleterre face à la somptueuse Toscane !

    Amoureux de l’Italie ce roman est pour vous, faites lui une place dans votre bibliothèque

     

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    Le Livre : Monteriano - E.M. Forster - Traduit par Charles Mauron - Editions le Bruit du Temps

  • Le Vent dans les saules - Kenneth Grahame

    Session de rattrapage, retour en enfance

     

     

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    Lectrice assidue d’Alberto Manguel qui le vante avec une belle énergie, j’avais depuis longtemps envie de lire Le vent dans les saules.
    Ce classique d’outre-manche de Kenneth Grahame nécessitait bien une petite session de rattrapage.

    Quatre amis et un coin de campagne anglaise où court une rivière il n’en faut pas plus pour se retrouver précipité dans un monde délicieux

    « Mr Taupe avait travaillé très dur toute la matinée pour le grand nettoyage de printemps de son petit logis. » 

    Il décide de partir à la découverte, c’était magnifique il « déambulait dans les prés, le long des haies, à travers les bosquets, découvrait partout des oiseaux nichant, des fleurs à peine écloses. »

     

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                                      Aujourd'hui encore c'est tentant la Tamise 

     

    Et c’est ainsi qu’il fait la connaissance de Mr Rat qui est l’heureux possesseur d’un bateau, et qui va lui faire découvrir la rivière. 

    Regardant une traînée de bulles d’air sur l’eau, il fait connaissance avec Loutre. Et c’est le temps de l’amitié, des pique-niques au bord de l’eau, des balades dans le mystérieux Bois sauvage. 

    Une équipée hivernale lui permettra de connaître Blaireau.

     

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    Mais l’amitié pousse parfois à la prise de risques. Crapaud leur propose de se  joindre à lui dans sa roulotte aménagée pour parcourir le monde  à eux « La grand route, la chaussée poudreuse, la lande, les haies, les prés communaux, les collines onduleuses, les campements, les villages, les villes, les cités !  »

    Oui mais voilà Crapaud n’est pas un ami très fiable, c’est un être fantasque, égoïste, pris de lubies soudaines et disons le, c’est un vantard et un paresseux. 

     

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    Brrrr nos amis aiment mieux une vie plus rangée car ils sont « Quatre Mousquetaires pantouflards lancés bien imprudemment sur les routes du vaste monde » nous dit Alberto Manguel. Mais c’est sans compter sur la folie des grandeurs de Crapaud qui un jour achète une automobile...............

     

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    Je vous laisse découvrir la suite des aventures de nos quatre amis. Lire ces péripéties pleines de fantaisie, loufoques et elles nous mettent de bonne humeur.

    Certes tout cela est empreint d’une morale très sage mais après tout, de temps à autre, les bons sentiments sont un charmant dérivatif.

    Un livre pour tous, grands et petits, il suffit d’accepter de repartir au pays de l’enfance.

    Le Vent dans les saules est une lecture succulente,  récit anglais jusqu’au bout des ongles et pourtant parfaitement universel et intemporel comme Alice, Peter Pan ou les contes de Grimm , un classique tel que l’entendait Italo Calvino ou plus simplement un « livre magique » comme l’affirme Alberto Manguel dans sa préface.

     

    Le Livre : le vent dans les saules - Kenneth Grahame - Traduit par Gérard Joulié - Editions Phébus

     

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    Vous pouvez préférer la version BD de Michel Plessix en 4 tomes chez Delcourt très réussie à mon goût 

  • La Dernière conquête du Major Pettigrew - Helen Simonson

     

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    Je sais que certains d’entre vous me ressemblent, prêts à s’accrocher à un livre difficile, dur, long, parce que le sujet ou l’art de l’auteur est tellement excellent qu’il n’est pas question de lâcher. Je suis prête à explorer de nouveaux territoires, à faire l’effort du livre scientifique, philosophique mais ........de temps en temps je suis prise d’une envie tenace de lire léger, de lire du romanesque bon teint, celui qui fait vibrer quand on a quinze ans. J'ai entassé dans un coin de ma bibliothèque des livres à ouvrir les  jours de morosité totale où ils remplacent avantageusement le Prozac

    Si vous avez aimé par exemple dans ce genre : La Reine des lectrices ou les fameux amateurs d’épluchures de patates alors ce livre va vous combler. 

     

    Je vous avait promis l’Angleterre, la voilà : Un petit village anglais du Sussex, ses maisons très « cosy », ses jardins bien entretenus, bref une sérénité toute bucolique. C’est la retraite du Major Pettigrew, un gentleman pur jus qui coule des jours calmes mais un peu tristounets à Edgecomb St Mary.

     

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                             Le cottage du Major ou du moins ce que j'imagine

    Une épouse aimée mais qui a quitté ce monde depuis plusieurs années, un fils que vous allez détester et que vous ne souhaiteriez pas à votre pire ennemi, quelques amis pour le golf, et ses chers livres parmi lesquels vous ne serez pas étonné de trouver Kipling

     

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                                 Une épicerie comme celle là 

    Vous parlez d’un séisme, d’un quasi tsunami lorsque Mme Ali qui tient l’épicerie pakistanaise locale, sonne à sa porte et le découvre en perdition car il vient d’apprendre le décès de son frère. 

    De fil en aiguille, de tasse de thé en balades en voiture, ces deux personnages vont se découvrir bien des points communs et pas seulement leur âge.

     

     

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                                     Tradition tradition

     

    Mme Ali prisonnière des traditions familiales et d’un neveu irascible n’a rien à envier au Major qui doit supporter l’envahissement de sa maison et de sa tranquilité  par une possible belle-fille américaine et qui voit lui échapper le fusil tant convoité que son frère a oublié de mettre dans son testament.

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               une paire de Churchill objet de la convoitise du Major 

     

    Est-il possible d’envoyer par dessus les moulins nos bonnes vieilles habitudes, de faire fi de la mesquinerie des uns, des manoeuvres des autres ? Plongez dans ce roman charmant, drôle, léger, savoureux. Il y a des scènes croquignolettes, des visites de cottage, des parties de golf et de chasse, et même un grand bal (juste un peu trop long à mon goût mais pffft je chasse ça d’un revers de main)  

     

    J’ai souri tout au long de cette lecture, devant ces deux mondes si opposés, ces deux personnages avec qui l’on passe un excellent et tendre moment.

     

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    Le livre : La Dernière conquête du Major Pettigrew - Helen Simonson - Editions Nil 

     

    helen_simonson_tea1.jpgL'auteur :  Helen Simonson est née en Angleterre, et vit aujourd’hui à New York. Elle a passé son enfance dans l’East Sussex. Dans ce « pays littéraire », où vécurent notamment Henry James, Kipling et Virginia Woolf, elle puise encore une grande partie de son inspiration. La Dernière Conquête du major Pettigrew est son premier roman. Il a reçu, de part et d’autre de l’Atlantique, un accueil unanime à la fois du public et de la critique.

  • Mani - Patrick Leigh Fermor

    Les Amoureux de la Grèce : Paddy Leigh Fermor 

     

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                                                                         L'auteur P L Fermor à kardamyli

     

    Vous avez fait connaissance de l’auteur dans le billet précédent, Patrick Leigh Fermor est comme Durrell, un amoureux de la Grèce. 

    Nous l’avons rencontré à Chypre, mais durant cette période il a consacré l’essentiel de son temps à la découvert d’une région ignorée de Grèce, une région sauvage et isolée au delà l’Olympie : Le Magne 

    Cette région sera celle où il choisira un jour de vivre et où aujourd’hui encore les habitants le vénère.

    Il en a tiré un splendide récit : Mani, du nom grec de cette région.

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                         Villages crénelés et maisons-forteresses du Magne

     

    C’est avec sa femme Joan qu’il se lance à l’assaut du Magne. Sparte est leur point de départ, ils vont marcher, le Magne est une sorte de promontoire, le sud du Péloponnèse. Un pays sauvage où les grecs plaçaient une des entrées de l ’Hadès

    Ils délaissent les routes pour utiliser sentiers, croisent des bergers mutiques, grimpent comme les chèvres à l’assaut de la chaîne du Taygète et sont conduits par Yorgo le gardien de troupeau. 

    Une terre où le passé est présent en permanence :

    « Chaque rocher, chaque ruisseau évoquent presque toujours une bataille, un mythe, un miracle, une anecdote paysanne ou une superstition. Par conséquent, il me parut préférable, en écrivant, d'attaquer le pays en certains points choisis et de le saisir à cœur. »

     

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    Une marche dans les pas d ’Homère, la vie quotidienne du paysan a peu changée, le pays est pauvre mais accueillant, les ruraux colportent des histoires qui tiennent de la légende sur leurs voisins, les lieux, les animaux.

    Partout la table est dressée pour eux, le vin coule avec largesse, l’ouzo pour la pause du soir

     

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    « Tandis que nous parcourions les rues pavées, un murmure de saluts montait des tables des cafés et formait un choeur calme, amical et plein de sympathie  »


    On échange des histoires, on se vante : 

     « Les Anavrytains sont vraiment très forts. Nous serions capables de ferrer un pou si vous nous le demandiez. Il ferma un oeil et ses mains caleuses mimèrent le délicat travail du forgeron, les doigts de la main gauche semblant saisir la patte arrière du pou tandis que ceux de la main droite maniaient énergiquement un marteau miniature »

     

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    Patrick Leigh Fermor n’a pas son pareil pour vous promener à travers la vieille Grèce byzantine, vous dessiner les arbres généalogiques des Paléologue et des Cantacuzène, vous retracer les batailles, mêler les francs et les romains, Constantinople et la lutte des maniotes contre l’Emppire Ottoman. Vous saurez tout sur la coutume de la Vendetta née vers 1300 et que sans doute les marins transportèrent jusqu’en Corse, avec son cortège d’incendies, de poignards, de fusillade. Tout sur la piraterie et le rapt d’esclaves qui permettaient aux Maniotes de survivre.


    La leçon n’est pas difficile à suivre car Patrick Leigh Fermor détient l’art de raconter l’histoire en suivant des sentiers qui dégringolent jusqu’à la mer, au milieu des vignes, des bougainvilliers et des oliviers. De villages crénelés en maisons-forteresses, presques inacessibles, vous irez avec lui voir le soir les pêcheurs tirer leurs caïques sur le rivage.

     

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    Une belle façon de visiter la Grèce, Kardamyli, Agia Sophia, Stoupa, Agios Nikolaos, autant de villages aujourd’hui la proie d’un tourisme parfois ravageur, prenez Paddy pour guide vous ne le regretterez pas, il recueille le dernier souffle d’une Grèce qui va disparaitre.

     

    Le Livre : Mani - Patrick Leigh Fermor - Traduit de l’anglais par Marc Montfort - Editions Payot  1999  A chercher en biblothèque ou chez les bouquinistes